• Aucun résultat trouvé

1.3 – De hauts niveaux de construction et d’artificialisation du territoire

Dans le document ETAT DES LIEUX "MER ET LITTORAL" (Page 25-30)

Une très forte construction de logements dont une part importante de résidences secondaires

Les données concernant les Outre-mer ne sont pas assez robustes pour être traitées dans ce document. Cette partie ne concerne donc que la métropole. Conséquence directe de la progression de la population littorale et des capacités d’accueil touristiques, la construction de logements est forte dans les communes littorales hexagonales. De 1990 à 2010, elles concentrent près de 12 % de la construction de logements en métropole, sur seulement 4 % du territoire. Cette part tend à diminuer en passant de 15 % en 1990 à 11 % en 2010.

La tendance d’évolution de la construction de logements dans les communes littorales est sensiblement la même que la tendance métropolitaine. Les différents systèmes d’aide à l’investissement locatif ont très certainement un impact sur la période étudiée : loi Périssol en 1996, lois de Robien et Borloo dès 2003 et dispositifs Scellier à partir de 2009. On constate une très forte baisse de la construction après 2006, du fait de la crise économique mondiale. Dans l’arrière-pays proche, les surfaces construites en logements ont plus que doublé entre 1990 et 2006. Cela traduit l’étalement du tissu urbain à l’arrière des communes littorales plus fortement artificialisées et où le prix du foncier est plus élevé. La part des superficies construites dans l’arrière-pays proche sur le total des superficies construites dans les cantons littoraux est ainsi passée de 14 à 25 % de 1990 à 2010.

Surfaces construites annuellement en logements en France métropolitaine

En comparaison aux autres façades, la construction de logements est plutôt faible en Manche – mer du Nord. Elle représente 10 % de l’ensemble des surfaces construites sur le littoral métropolitain pendant la période étudiée. Elle a sensiblement progressé de 1990 à 2006 (+43 %) en ayant doublé dans les communes littorales de la Somme, la Seine-Maritime et la Manche. Elle diminue de près de moitié ensuite. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, la construction de logements est passée de 1,1 million de m² en 1990 à 1,9 million en 2006. Depuis 1997, elle est du même ordre que la construction sur le pourtour méditerranéen. Elle représentait 24 % des constructions littorales en 1990 et 36 % en 2006. Sur la période 1990-2006, les surfaces construites ont plus que doublé sur les littoraux des Côtes d’Armor et du Finistère. Depuis, la construction a diminué d’un tiers. La construction en Charente-Maritime et en Aquitaine regroupe entre 13 et 18 % du total suivant les années. La diminution de la construction entre 2006 et 2010 a été assez forte, -37 %. Enfin, la construction sur le littoral méditerranéen a diminué de moitié de 1990 à 1993. Depuis, elle augmente régulièrement jusqu’en 2006 avec des évolutions contrastées suivant les départements : elle a augmenté dans l’Aude, le Gard, les Bouches-du-Rhône et en Corse, avec une très forte augmentation en Corse-du-Sud. Elle a diminué ailleurs. Depuis 2006, la régression de la construction a été plus faible que sur les autres littoraux : -24 %.

De 1990 à 2007, la construction de résidences secondaires représente 16 % des surfaces construites dans les communes littorales métropolitaines. C’est quatre fois plus que la moyenne hexagonale. La part des résidences secondaires sur l’ensemble des logements construits est variable sur les façades littorales. Elle est supérieure à 30 % sur le littoral de Vendée, de Charente-Maritime, de Corse-du-Sud et de la Somme alors qu’elle est inférieure à 5 % sur le littoral des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Nord et de Seine-Maritime (moyenne 1990-2007).

Une construction importante de locaux liés à l’économie présentielle

De 1990 à 2007, les communes littorales ont représenté 7 % des surfaces construites en locaux non résidentiels en métropole. Comme pour les logements, la tendance d’évolution de la construction de locaux dans les communes littorales est proche de la tendance métropolitaine. En revanche, il n’y a pas de spécificité concernant l’arrière-pays proche. Après avoir nettement diminué jusqu’en 1995, la construction de locaux est revenue à un niveau semblable à celui de 1990.

Les communes littorales sont marquées par une forte part d’équipements collectifs, de parkings, d’hébergements (hôtels) et de commerces. Près de 10 % des surfaces des équipements collectifs construits en métropole l’ont été dans les communes littorales de 1990 à 2007. Liés à la sphère d’économie présentielle, ces locaux ont regroupé 52 % des surfaces construites dans les

Un fort niveau d’artificialisation sur l’essentiel des côtes

L’occupation du sol6 des communes littorales métropolitaines est différente de celle de l’arrière-pays, proche ou lointain, ou de l’occupation du sol en métropole.

Occupation du sol en France

Source : UE-SOeS, Corine Land Cover 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral).

Note : étant donné les différences de méthode entre métropole et les Outre-mer, il n’est pas possible d’agréger les informations des communes littorales ou de donner une valeur "France entière". Pour les communes littorales guyanaises, seule l’occupation du sol des vingt premiers kilomètres à partir de la côte est prise en compte dans la base Corine Land Cover.

Les territoires artificialisés y occupent une part importante du territoire, près de 14 %, soit deux à trois fois plus que la moyenne. Les terres agricoles sont sous-représentées. Elles occupent 41 % de l’espace contre 61 % dans l’arrière-pays proche et 60 % en métropole. Les milieux forestiers y couvrent de faibles surfaces alors que la végétation arbustive et/ou herbacée est près de 3 fois plus importante dans les communes littorales que la moyenne métropolitaine. Il en est de même pour les zones humides et les surfaces en eau représentant 9 % du territoire littoral contre 1 %, en moyenne, en métropole. La forte présence de milieux ouverts et de zones humides confère une grande richesse écologique aux communes littorales, à l’interface entre la mer et la terre. Les profils d’occupation du sol des arrière-pays proche et lointain sont peu éloignés de la moyenne métropolitaine.

Les surfaces artificialisées couvrent près de 20 % ou plus des communes littorales du Nord – Pas-de-Calais (31 %), de Haute-Normandie (25 %), des Pays de la Loire (19 %) et de Paca (23 %). Le tissu urbain représente l’essentiel de ces surfaces. Les espaces industriels et portuaires représentent une part non négligeable de l’occupation du sol sur sur certaines façades. C’est le cas sur le littoral de Haute-Normandie (grand port maritime du Havre) ou du Nord – Pas-de-Calais (Dunkerque et Calais).

Occupation du sol dans les communes littorales métropolitaines, par région

Source : UE-SOeS, Corine Land Cover 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral).

6 Le millésime des données d’occupation du sol de 2012 ne sera disponible que début 2014. Les dernières données accessibles datent de 2006.

Chapitre 1 – Des dynamiques démographiques et résidentielles fortes qui accentuent l’artificialisation des littoraux

Un très fort niveau d’artificialisation sur les rivages

Un travail a récemment été mené sur les 250 premiers mètres de rivages7, avec l’appui de données à grande échelle. Il montre de très hauts niveaux d’artificialisation des territoires côtiers.

Près d’un quart des rivages est concerné (23 %). Le plus fort taux constaté, 41 %, concerne les rivages de Provence – Alpes – Côte d’Azur. Le niveau d’artificialisation est également élevé sur les franges côtières du Nord – Pas-de-Calais, de Basse-Normandie et des Pays de la Loire. A contrario, c’est en Corse que l’artificialisation du littoral est la plus faible avec de près de 12 %, soit 4 fois moins qu’en région Paca. Il est également plutôt faible en Picardie, en Haute-Normandie et dans le Languedoc-Roussillon.

Part des terres artificialisées à moins de 250 m de la côte

Source : © IGN-SHOM, Histolitt - © IGN, BD CARTO®, 2006 - © IGN, BD TOPO®, 2009 Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral).

Pour plus d’informations :

> Le point sur n°153 "Trois quarts des rivages sont non artificialisés mais une part importante est menacée et peu protégée" : http://www.onml.fr/uploads/media/Point_rivages_BD3.pdf

Comme en métropole, l’occupation du sol des communes littorales ultramarines reflète les densités de population. Les territoires artificialisés occupent plus de 10 % de la surface des communes îliennes ultramarines et seulement 1 % en Guyane, la moyenne des communes littorales métropolitaines étant de près de 14 % et celle de l’hexagone de 5 %.

Occupation du sol dans les communes littorales ultramarines par région

Source : UE-SOeS, Corine Land Cover 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral).

Note : pour la Guyane, seuls les 20 km de rivages sont cartographiés et pris en compte dans la base de données Corine Land Cover et non l’ensemble du territoire.

Les terres agricoles occupent une part assez importante des communes littorales antillaises, un peu plus de 40 % de l’occupation du sol. Elles sont moins nombreuses à La Réunion avec 27 % dont surtout des cultures de canne à sucre. Elles sont presque anecdotiques, en pourcentage, en Guyane. Les forêts, les espaces ouverts, les zones humides et les surfaces en eau représentent l’essentiel de l’occupation du sol des communes littorales, à savoir 45 % dans les Antilles, plus de 60 % à La Réunion et 95 % en Guyane où les milieux naturels sont omniprésents.

Pour plus d’informations :

Disparition des terres agricoles au nord et des milieux naturels au sud

Du fait de la progression de la population, la construction de logements et de locaux non résidentiels est forte dans les communes littorales. Elle se traduit mécaniquement par une hausse du niveau de l’artificialisation des territoires. Les changements d’occupation du sol ont affecté 2 % du territoire des communes littorales métropolitaines de 2000 à 2006, soit 39 000 ha, contre 0,7 %, en moyenne, en métropole. On constate une nette augmentation des terres artificialisées : 0,3 % de la surface totale des communes littorales a été artificialisée, c’est 2 fois plus que la moyenne métropolitaine. La surface des terres agricoles, des forêts et des espaces semi-naturels diminue, la perte d’espaces naturels étant très sensible. Les zones humides et surfaces en eau restent quasi stables. En annualisant ces informations, les changements d’occupation du sol dans les communes littorales métropolitaines étaient du même ordre entre 1990 et 2000.

Part du territoire métropolitain affecté par des changements d'occupation du sol entre 2000 et 2006 par grand type d’occupation du sol

Source : UE-SOeS, Corine Land Cover 2000 et 2006.

Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral).

Note : Se lit : un peu plus de 0,3 % du territoire des communes littorales a été artificialisé.

L’ensemble des façades littorales régionales est caractérisé par une augmentation des surfaces artificialisées et une diminution des terres agricoles et/ou des milieux naturels de 2000 à 2006. Les plus fortes augmentations des surfaces artificialisées se concentrent en Atlantique et en Méditerranée continentale. A eux seuls, les littoraux de Bretagne, des Pays de la Loire et de Paca.

regroupent près de la moitié des surfaces artificialisées dans les communes littorales de 2000 à 2006. Les hausses plus modérées se concernent en Haute-Normandie, Picardie et Corse. Les plus fortes diminutions des surfaces agricoles se concentrent sur le littoral atlantique. Les diminutions sont faibles en Aquitaine et en Corse. Les plus fortes régressions de milieux naturels sont localisées sur les littoraux d’Aquitaine et de Paca, les communes littorales du sud de la France étant plus affectées que celles du nord par la régression des milieux naturels.

Évolution de l’artificialisation du territoire métropolitain entre 1990 et 2006

Source : UE-SOeS, Corine Land Cover 1990, 2000 et 2006.

Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral).

Dans les Outre-mer, entre 2000 et 2006, un peu plus de 1 700 ha de terres agricoles et de milieux naturels ont été artificialisés à moins de 10 km des côtes, surtout à La Réunion (construction de la route des tamarins) et, dans une moindre mesure, en Guadeloupe. La pression de l’artificialisation a été très forte à La Réunion à moins de 2 000 m de la mer et forte à proximité immédiate du rivage en Guadeloupe. L’évolution de l’artificialisation est, en moyenne, plus faible que sur les côtes métropolitaines.

Chapitre 1 – Des dynamiques démographiques et résidentielles fortes qui accentuent l’artificialisation des littoraux

Pour plus d’informations :

> Fiche thématique de l’Observatoire national de la mer et du littoral sur l’occupation du sol et son évolution, en fonction de la distance à la mer : http://goo.gl/8D44cL

> Fiche thématique de l’Observatoire national de la mer et du littoral sur l’occupation du sol et son évolution dans les communes littorales : http://goo.gl/8ELToa

> Études et Documents n°75 "Démographie et économie des communes littorales des départements ultramarins" : http://www.onml.fr/uploads/media/ed75-ultramarin.pdf

> Fiche thématique de l’Observatoire national de la mer et du littoral sur l’évolution des surfaces agricoles utilisées : http://goo.gl/AjH95w

Dans le document ETAT DES LIEUX "MER ET LITTORAL" (Page 25-30)