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2.5 - Diagnostic différentiel

3.4. Les alternatives aux produits cosmétiques : La cosmétique « BIO »

3.4.3. Harmonisation européenne

La profusion de labels sur les emballages a rendu la classification des cosmétiques bio

complexe pour les consommateurs. Une harmonisation européenne a donc été mise en place afin de clarifier les cahiers des charges utilisés dans la fabrication de ces produits et de fournir au consommateur une transparence dans les informations.

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A l’heure actuelle, deux labels sont encore en vigueur : NaTrue et COSMOS.

 Le label NaTrue :

Créé en 2008 par des fabricants de cosmétiques naturels et biologiques, il est conçu pour atteindre un niveau de qualité très élevé. Il permet donc une certification des produits cosmétiques naturels et bio en fonction d’un cahier des charges qui lui est propre.

Ce label garantit que le produit est aussi naturel que possible : - Ingrédients naturels et biologiques

- Processus de fabrication doux

- Pratiques respectueuses de l’environnement - Pas de parfum de synthèse ou colorant

- Aucun ingrédient de la pétrochimie (paraffine, PEG propyle, alkyles…) - Pas de silicones ou dérivés

- Pas d’ingrédients génétiquement modifiés

- Non irradiation des produits finaux ou des ingrédients à bases de plantes - Pas de tests sur les animaux

Figure 76: Logo du label Natrue [128].

NATRUE est valable à l’échelle internationale et est à but non lucratif. Il différencie les cosmétiques naturels et bios selon trois niveaux de certification :

Ce niveau garantit une naturalité maximale. Il est la base du label NATRUE : il

définit quels sont les ingrédients autorisés et comment ils peuvent être transformés. Les produits des deux autres niveaux doivent d’abord remplir les critères de ce premier niveau.

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Au moins 70% des ingrédients naturels doivent provenir de production biologique contrôlée et/ou de cueillette sauvage contrôlée.

Au moins 95% d’ingrédients naturels doivent être issus de culture biologique contrôlée et/ou de cueillette sauvage contrôlée [134].

 Le label COSMOS :

Cet acronyme est la contraction de « COSMetic Organic Standard ».

Il a été mis en place en 2008 suite à un partenariat créé par sept organismes européens. Effectivement, il vise à harmoniser les labels des différents pays de l’Europe : le BDIH en Allemagne, Cosmebio, Ecocert et Qualité France pour la France, ICEA en l’Italie,

Bioforum et Ecogarantie en Belgique et la Soil Association anglaise.

Le cahier des charges de Cosmos est strict et interdit tout emploi de nanoparticules, d’OGM, de traitement irradiant ainsi que tout test sur les animaux. Bien sûr, les dérivés de la pétrochimie, les conservateurs de synthèse et les PEG sont aussi bannis.

D’ailleurs, une liste positive et une liste négative de substances, mais aussi une liste concernant les procédés de fabrication ont été rédigées.

COSMOS dispose de deux objectifs fondamentaux :

- l’harmonisation des cahiers des charges afin de clarifier les informations à destination du consommateur

- la prise de conscience de l’environnement avec l’implication dans le développement durable Le label COSMOS propose deux sortes de certification : la certification naturelle

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« COSMOS-Natural » ou la certification biologique « COSMOS-Organic ».

- COSMOS Natural

Ce sont des produits cosmétiques certifiés selon le niveau Naturel. Il n’y a pas d’obligation concernant les ingrédients issus de l’agriculture biologique.

Pour obtenir le label « naturel », il n’y a pour le moment pas de critère à respecter

concernant les composants issus de l’agriculture biologique. Le fabricant devra préciser la présence d’ingrédients naturels apportés dans la formule INCI.

Selon la charte COSMOS-Standard, les ingrédients d’un produit cosmétique sont classés en trois grandes catégories :

- Les ingrédients non certifiables :

o l’eau : seules les eaux florales et les hydrolats peuvent être considérés comme bio mais à hauteur de la masse de végétaux nécessaires à l’obtention de 100kg d’eau florale.

o les minéraux : par exemple les colorants minéraux utilisés dans certaines gammes ne sont pas considérés comme bio ; et ceci est susceptible d’empêcher l’obtention d’un label.

- Les ingrédients certifiables :

o agro-ingrédients physiquement transformés, qui profitent déjà de la réglementation européenne pour être certifiés biologiques.

o agro-ingrédients chimiquement transformés, qui sont certifiables en utilisant des matières premières agricoles biologiques certifiées et des procédés non polluants et autorisés (chimie verte).

- Une troisième catégorie apparaît : les autres ingrédients. En effet, cette catégorie permet d’assurer l’évolution entre les capacités technologiques d’aujourd’hui et les possibilités et objectifs de demain (période de transition de septembre 2009 à septembre 2012 pour la mise en conformité de COSMOS-Standard) [135].

142 - COSMOS Organic

Ce sont des produits cosmétiques certifiés selon le niveau biologique.

Au minimum 95% des agro-ingrédients physiquement transformés doivent être issus de l’agriculture biologique et à la fin de la période de transition, les 5% restants devront disparaitre pour atteindre le 100% d’origine biologique. Au minimum 30% des ingrédients chimiquement modifiés doivent être issus de l’agriculture biologique.

Aujourd'hui, avec le label Cosmébio, la teneur minimale du produit fini en ingrédients issus de l'agriculture biologique est de 10%. Cette teneur sera élevée à 20% au minimum avec le Cosmos-Standard excepté pour les produits rincés, les lotions pour lesquels le taux minimum sera maintenu à 10% (car ces produits contiennent un très fort pourcentage d'eau).

Le seuil minimal d'ingrédients synthétiques est de 2%. L'idée de Cosmos est que l'ensemble de la charte pousse à utiliser un pourcentage maximum d'ingrédients naturels et un pourcentage minimum d'ingrédients synthétiques [136].

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IV.

LES INTOXICATIONS PAR LES PRODUITS COSMETIQUES

Les produits cosmétiques sont utilisés aussi bien par les femmes que par les hommes, et à tous les âges. Ils sont inoffensifs dans les conditions normales d’utilisation, en dehors des cas d’effets indésirables, mais ils contiennent souvent des substances pouvant être toxiques en cas d’inhalation, d’ingestion ou de contact avec les yeux.

Au Maroc, selon une étude récente, les intoxications par les produits cosmétiques représentent 1,26% des cas [137]. Le Centre Antipoison Maroc (CAPM) a recensé 87 cas d’intoxication contre 106 en 2014. Pour le CAPM, ce faible chiffre montre une sous-notification des cas d’intoxication en général et particulièrement des cas d’intoxication par les produits cosmétiques considérés comme sans danger par les patients et même par les professionnels de santé.

Ces cas d’intoxication montrent qu’un grand nombre de Marocaines utilisent des produits cosmétiques naturels qui sont vendus chez les herboristes sans aucune indication sur leur toxicité potentielle et sans aucun contrôle ni réglementation.

Les produits cosmétiques en cause sont très variables. Le produit le plus incriminé est la Paraphénylène Diamine (PPD), viennent ensuite les produits pour la peau et les cheveux, les parfums et eaux de toilette, les produits pour les ongles et produits pour les dents. La voie orale constitue par excellence la voie d’intoxication la plus fréquente avec 90% des cas [137].