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Hétérogénéité de distribution des cellules en cycle engendrée par le degré de différentiation des tumeurs

distribution du Ki-67 par niveaux

2.3.2. Hétérogénéité de distribution des cellules en cycle engendrée par le degré de différentiation des tumeurs

L’étude de l’index d’hétérogénéité du marquage par Ki-67 a donc essentiellement porté sur l’observation de bouleversements à l’échelon cellulaire, alors que l’immuno-histochimie montrait des bouleversements à l’échelon tissulaire. C’est pourquoi, bien que le traitement des données statistiques ait globalement reposé sur les mêmes regroupements que ceux établis lors de l’étude statistique des résultats des marquages immuno-histochimiques, nous avons insisté sur le regroupement des cancers par degrés de différenciation (tableau 8). La différentiation cellulaire des cancers est en effet un bon témoin de la progression tumorale à l'échelon cellulaire Les observations ont porté exclusivement sur les cellules en cycle, marquées par le Ki-67, d’après les coordonnées acquises lors de l’étude en sociologie cellulaire ; on a donc éliminé les échantillons de tissus ne comportant pas, ou trop peu, de cellules marquées dans la zone d’observation, ce qui explique un nombre d’échantillons inférieur à celui qui a fait l’objet de l’enregistrement des données lors de l’acquisition des images.

Tableau 8 : groupement des patients selon le degré de malignité 2exprimé par la différentiation cellulaire.

Grade 1 : tumeurs bien différenciées ; grade 2 : tumeurs moyennement différenciées ; grade 3 : tumeurs peu différenciées.

pathologie nombre pourcentage Bénins dysplasiques 9 10.71

Bénins non dysplasiques 13 15.48 Malins grade 1 8 9.52 Malins grade 2 21 25.00 Malins grade 3 33 39.29

Les résultats obtenus pour l’index d’hétérogénéité des échantillons, tant normaux que dysplasiques et cancéreux, montrent un niveau d’hétérogénéité du marquage globalement très élevé, les valeurs moyennes des différentes populations étant toujours inférieures à 0,8.

Ils sont regroupés dans le tableau 9.

2certaines tumeurs comportant plusieurs zones de différentiations différentes, elles ont fait l'objet d'une analyse de plusieurs vignettes; ce tableau comporte ainsi plus de cas qu'il n'y a eu de patients.

Tableau 9 : distribution de l’index d’hétérogénéité suivant les populations étudiées.3

grade 1: tumeurs bien différenciées ; grade 2 : tumeurs moyennement différenciées ; grade 3 : tumeurs peu différenciées.

Population Moyenne Index hétérogénéité Min-Max Ecart-type Tissus normaux n=12 0,68 0,53-0,84 0,1 dysplasies n=9 0,63 0,45-0,70 0,08 Cancers grade1 n=5 0,695 0,565-0,915 0,11 Cancers grade2 n=27 0,68 0,53-0,99 0,12 Cancers Grade 3n=20 0,715 0,56-0,92 0,09

On constate que les dysplasies sont très hétérogènes, avec un index d'hétérogénéité moyen de 0.63. Les lésions peu différenciées apparaissent comme plus homogènes, avec un index moyen de 0.715. Les tissus normaux, les lésions de grade1 et les lésions de grade 2 ont des résultats intermédiaires, avec des index moyens respectifs de 0.68, 0.695 et 0.68. Les cancers de grade 3, les moins différenciés, montrent ainsi une hétérogénéité nettement plus faible que les autres lésions, qui s’accompagne d’une moins grande dispersion dans l’espace des cellules marquées. Ces résultats peuvent paraître paradoxaux à première vue, ils sont en contradiction avec les résultats observés sur d’autres tumeurs solides, notamment les cancers du sein (101) : ils seront envisagés dans la discussion sous l’angle de la dynamique d’occupation de l’espace d’une population cellulaire en expansion.

Nous avons axé notre étude sur l’hétérogénéité de distribution dans l’espace des cellules positives au Ki-67 des trois groupes de cancers.

La figure 54 donne une représentation graphique de la distribution de l’index d’hétérogénéité dans les populations cellulaires des 3 groupes de tumeurs.

3Même remarque que pour le tableau 8.

Figure 54 : histogramme montrant la distribution de l’index d’hétérogénéité dans les populations cellulaires des cancers des 3 grades ; les tissus bénins (normaux et

dysplasiques) figurent à l’arrière-plan, à titre comparatif.

On voit sur cette figure que les valeurs des index d’hétérogénéité sont plus proches de 1 pour les hauts grades que pour le grade 1. De même l’histogramme présente une plus grande dispersion des valeurs pour le grade 1, le grade 3 montrant les valeurs les plus regroupées.

Le test de Wilcoxon révèle que l'index d'hétérogénéité sépare très bien les lésions bien différenciées et les lésions peu différenciées (p=0,003) ; il ne peut séparer deux grades morphologiquement proches (grades 1 et 2, ou grades 2 et 3).

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2.4. Bouleversements architecturaux engendrés lors de la

prolifération cellulaire.

Les données de la sociologie cellulaire nous ont permis d’appréhender l’impact des modifications de l’agencement des cellules entre elles au cours de la transformation maligne et de la progression tumorale, ces modifications aboutissant aux bouleversements architecturaux qui génèrent l’aspect de tumeur. Ces données ont reposé sur les observations cellule par cellule.

De même que l’étude de l’index d’hétérogénéité du marquage par Ki-67, l’étude en sociologie cellulaire a donc essentiellement porté sur l’observation de bouleversements à l’échelon cellulaire, alors que l’immuno-histochimie montrait des bouleversements à l’échelon tissulaire. Nous avons donc regroupé les lésions par degrés de différentiation, de la même façon que pour l’étude de l’index d’hétérogénéité (se reporter au tableau 8). Comme toutes les cellules, marquées ou non marquées par le Ki-67, étaient concernées par l’étude, nous avons pu travailler sur un plus grand nombre d’échantillons que précédemment.

Nous avons tenu compte de la mauvaise discrimination des cancers en trois groupes lors de l’étape de l’index d’hétérogénéité, ainsi que du petit nombre de certaines populations (dysplasiques notamment) et avons eu recours au regroupement des échantillons en trois grandes classes représentatives de la gravité des altérations cellulaires.

C’est ce qui figure dans le tableau 10.

Tableau 10 : regroupement en classes homogènes pour les degrés de différenciation1. Bénins : dysplasiques et non dysplasiques ; malins grades 1 et 2 : tumeurs bien et moyennement différenciés ; malins grade 3 : tumeurs peu différenciée

Pathologie nombre pourcentage

Bénins 22 26.19 Malins grades 1-2 29 34.52 Malins grade 3 33 39.29

1Même remarque que pour le tableau 8, page précédente.

Pour chaque patient, les cellules ont été classées en deux groupes, selon qu’elles présentaient ou non un marquage nucléaire par le Ki-67 : les cellules en cycle ( positives au Ki-67) et les cellules hors du cycle cellulaire. Chacune de ces classes a fait l’objet d’une étude distincte.

2.4.1. Variation de l'aire des polygones de Voronoï avec le degré de