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ON NE GUÉRIT PAS ENCORE DU VIH, AUCUN VACCIN N’EXISTE POUR LE MOMENT, LA RECHERCHE AVANCE MOMENT, LA RECHERCHE AVANCE

CONTEXTE DU VIH/SIDA DANS LE MONDE ET AU CONGO-BRAZZAVILLE

I. 1. ON NE GUÉRIT PAS ENCORE DU VIH, AUCUN VACCIN N’EXISTE POUR LE MOMENT, LA RECHERCHE AVANCE MOMENT, LA RECHERCHE AVANCE

Malgré les progrès de ces dix dernières années, le VIH/sida continue de constituer une menace pour les populations du monde. Plus particulièrement les pays en développement qui sont confrontés à plusieurs problèmes entre autres : la famine, le chômage, les conflits armés, une mortalité élevée, etc. « L’état sanitaire d’une population est étroitement lié à son avancée dans la transition démographique qui se caractérise, dans sa première phase, par une baisse de la mortalité, conséquence du développement économique et social, de l’élévation du niveau d’instruction, de l’application des mesures d’hygiène alimentaire, des progrès d’assainissement

«Le VIH/sida, un problème de santé mondial d’une portée sans précédent » (Javaugue et al, 2014b, p.276)

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puis plus tard, de l’utilisation des antibiotiques et de la généralisation de la vaccination » (Gaimard, 2011, p. 8).

Le Congo, à l’instar des autres pays de l’Afrique subsaharienne paye un lourd tribut à l’infection par le VIH, qui représente la première cause de mortalité chez les personnes âgées de 15 à 45 ans. Les couples sérodiscordants constituent un vecteur important de la transmission et de la diffusion de l’épidémie à l’échelle mondiale. Ce qui nous conduit à l’analyse situationnelle du sida dans le monde et au Congo.

Le VIH/sida est l’une des plus importantes maladies à avoir émergé au cours du siècle dernier. Chaque jour à travers le monde, de nombreux décès liés à l’épidémie et de nouvelles infections sont signalés.

Ce qui ne laisse pas indifférent la communauté internationale, les gouvernements, les ONG, les associations, les organisations de la société civile et les chercheurs qui mutualisent leurs efforts en vue de combattre cette pandémie qui assurément est l’une des plus dévastatrices de l’histoire de l’humanité. Ce point de vue rejoint celui de Colin Powell10 qui estime que : « le sida est une force destructrice des nations ayant le pouvoir de déstabiliser des régions voire même des continents » (Colin Powell cité par Mastny et Cincotta, 2005).

Dans la même logique, Martin pense que : « le sida est une pandémie11 exceptionnelle à un triple titre médicalement, ce virus affecte les barrières immunitaires et contredit le principe même du vaccin » (Martin, 2006).

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I. 1.1. Une brève histoire de l’épidémie

À titre de rappel, les premiers cas de sida ont été identifiés à Los Angeles et San Francisco en 1981, chez les homosexuels, respectivement par Mickael Gottlieb et Friedman Kien (Javaugue et al., 2014c). Ces deux médecins avaient découvert chez des malades jeunes une fréquence anormale de pneumonie à Pneumocystis carinii et de sarcome de Kaposi. « Ces deux maladies étaient connues ; on savait dès longtemps que la pneumocystose se rencontrait, par exemple, chez les enfants immunodéprimés de naissance ou pour toute autre cause, et que des greffés rénaux, chez qui le traitement anti-rejet entretient un certain niveau d’immunodépression, étaient atteints d’infections opportunistes ou, parfois, de sarcome de Kaposi. Mais le grand

10 65e secrétaire d’État des États-Unis (2001-2005).

11 Une épidémie est une maladie infectieuse (contagieuse) d’une extension rapide, mais localisée ; cependant une pandémie désigne une épidémie touchant la quasi-totalité d’une population d’une zone géographique très étendue.

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mérite de Mikael Gottlieb et Friedman Kien fut d’attirer l’attention sur le fait que ces deux maladies atteignaient des sujets qui n’avaient apparemment pas de raison d’être immunodéprimés » (Montagnier et Bourget, 1986 ; Montagnier, 1983, p.39).

Le VIH-Sida s’est ensuite répandu en Europe et le reste de la planète. « On commençait à parler d’épidémie ! En même temps, d’autres constatations s’imposaient.

Elles étaient de deux ordres. Sur le plan scientifique, les malades présentaient le même type d’immunodéficience : c’est la population des lymphocytes T4, l’une des clés de voûte des défenses naturelles de l’organisme, qui est préférentiellement frappée et qui disparaît. La chute des T4 ‘’signe’’ le SIDA. Sur le plan médical, trois faits : la mortalité due à la maladie est lourde : de 40 % à 75 % des cas avec un certain recul ; la majorité des sujets atteints a moins de quarante ans ; le mal frappe sélectivement les homosexuels (75 % des cas) à partenaires multiples, ainsi que des bisexuels ». (Montagnier, 1983, p. 42-43).

Après 3 ans de bataille juridico-scientifique, la primauté de la découverte du virus responsable du sida (VIH-1) a été attribuée à l’équipe du Pr Luc Montagnier en 1983, qui a isolée en 1986, en collaboration avec les médecins portugais, le VIH-2. Ces travaux ont valu à Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi les Prix Nobel de médecine en 2008.

I.1.2. À propos de l’origine africaine du VIH/Sida

Les écrits indiquent que l’origine du VIH/sida remonte à 1908 à la suite de la transmission inter-espèce du Simian Immunodeficiency Virus (SIV) entre les chimpanzés (Pan troglodytes) et l’homme dans le Sud-Est du Cameroun (Keele et al., 2006). Le premier foyer de l’épidémie s’est constitué à Kinshasa à partir des années 1959. IL a été démontré que la colonisation a joué un rôle majeur dans la diffusion de l’épidémie avec notamment, la déportation des populations des territoires de l’Afrique Équatoriale Française pour travailler dans la construction du chemin de fer Congo-océan (CFCO), les mines de Katanga (Congo-belge actuel RDC) etc. Voir la photo ci-après.

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Photo 1 : Début de la construction du Chemin de Fer Congo-Océan, 1921 (Coquery-Vidrovitch, Korber et al., 2000)

Ces propos sont confirmés par Delaporte cité par Martine Peeters. « Les chercheurs ont donc pu remonter le temps et suivre à la trace la dissémination du virus grâce à la biologie moléculaire. Deux prélèvements oubliés, l’un fait à Brazzaville en 1959, l’autre à Kinshasa en 1960 (les deux villes ne sont séparées que par le tumultueux fleuve Congo), vont se révéler positifs au VIH-1 groupe M, précisément la souche qui s’est répandue dans le monde entier. Deux échantillons : assez pour déterminer qu’un ancêtre commun à ces deux souches devait exister autour de 1920. C’est à cette époque qu’un virus simien, similaire au VIH, mais baptisé SIVcpz, serait donc passé du chimpanzé à l’homme. Martine Peeters, qui a découvert les descendants de ce SIVcpz à la fin des années 1980 au Gabon, a ensuite réussi à en traquer la source jusqu’à l’extrême sud-est du Cameroun « dans une zone d’environ 200 km² » (Coquery-Vidrovitch et Lassagne, 2005). La figure 1 en est une parfaite illustration.

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Figure 1 : Transmission inter-espèce du SIVcpz du Chimpanzé à l'Homme (Origins of human AIDS viruses) Sharp et al., 2011

I.1.3 Structure, réplication virale et modes de transmissions

I.1.3.1. Structure et réplication virale

Par ailleurs, une brève description de la structure du virus nous indique, que le VIH est un lentivirus, de forme sphérique, avec un diamètre d’environ de 90 à 120 nm. Il possède une enveloppe, une nucléocapside dense, excentrée, quelques fois en forme de trapèze ou de barreau.

En dépit des similitudes entre le VIH-1 et 2, les différences entre les deux se situent au niveau du gène accessoire vpu du VIH-1 qui est remplacé chez le VIH-2 par un gène vpx de même fonction.

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L’homologie globale entre les séquences nucléotidiques VIH-1 et VIH-2 est de l’ordre de 42 %. Cette homologie est plus importante au niveau des gènes gap et pol (> 50 %) qu’au niveau du gène env (39 %).

La réplication du VIH dans l’organisme se produit dans de nombreux tissus (ganglions lymphatiques, cerveau, muscles, etc.) et/ou liquides biologiques (sang, liquide broncho-alvéolaire, etc.), dans lesquels nous retrouvons les cellules cibles du VIH. L’infection des cellules cibles explique la baisse élective de l’immunité liée à la disparition des lymphocytes CD4 et des macrophages, ainsi que le tropisme particulier du virus pour les ganglions et le système nerveux central.

Les organes lymphoïdes, qui sont le siège de la production et de la maturation des cellules du système immunitaire, sont atteints dès les stades précoces de l’infection (Barré-Sinoussi, 2007).

I.1.3.2. Modes de transmissions du VIH, il y en a trois principalement :

• La transmission par voie sexuelle qui est le mode dominant à l’échelle mondiale (90 %), survient lors des rapports sexuels non protégés. La contamination se fait par l’intermédiaire des muqueuses buccales, génitales et rectales lorsqu’elles sont en contact avec des secrétions ou du sang contaminé.

• La transmission par voie sanguine concerne des personnes exposées à du sang contaminé de façon accidentelle ou non. Il s’agit des toxicomanes, transfusés et professionnels de santé, qui sont en contact direct avec le sang d’une personne extérieure. Les risques de contamination sont estimés à 0,67 % pour l’usage de drogues injectables, 10 % pour la transmission nosocomiale et 0,3 % pour le personnel soignant.

La transmission mère-enfant, peut avoir lieu pendant la grossesse ou à l’accouchement, avec un risque avoisinant 20 % lorsque les mères ne sont pas sous traitement et 1 % pour celles qui suivent le traitement. Le virus se transmet également pendant l’allaitement avec un risque estimé entre 5 % et 7 %. (Van Griensven et Coutinho, 1989).