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VIE DES COUPLES EN RÉPUBLIQUE DU CONGO

II. 1. CE QUE REPRÉSENTE VIVRE EN COUPLE POUR LE CONGOLAIS ?

II. 1.1. Fonction de reproduction ou biologique

La fonction primaire d’un couple est de procréer, former la famille en vue d’augmenter le nombre des membres du clan et assurer la perpétuation de la lignée. Pour reprendre Bourdieu, « le mariage est une opération destinée à assurer la reproduction biologique du groupe selon les formes approuvées par le groupe »(Bourdieu 1980, p. 163). Dans le même ordre d’idées, pour Locoh (2002) la fécondité est encore la première raison de formation des couples surtout en Afrique. « Ce n’est pas pour soi que l’on se marie et que l’on a des enfants, mais afin que ceux-ci viennent renforcer le lignage par leur vitalité, leur travail, les alliances qu’ils permettent et leur étroite dépendance » (Mbarga, 2013).

En plus d’être une cellule de transmission où s’héritent un patrimoine génétique, un nom, une mémoire ainsi que des traditions et valeurs, le couple dans sa fonction de reproduction répond également à des enjeux économiques.

77 II. 1.2. Fonction économique

En effet, la famille est aussi à considérer comme une importante structure de production dans une société qui est en marge de l’industrialisation de masse, demeurée fortement rurale et où les enfants représentent une force de travail nécessaire à la subsistance. Ce constat est partagé par Grégory et al, cité par Wakam (1985) « La famille représente à la fois une unité de production et de reproduction. L’élément capital dans la survie de l’unité familial, c’est sa force de travail et tout doit être mis en œuvre pour assurer une bonne reproduction démographique suffisante. À ce titre, le mariage i. e. l’échange des femmes entre lignages, constitue une des caractéristiques les plus fondamentales du mode de production domestique. Ce type d’organisation est généralement patriarcal et ce sont les hommes (en fait les ‘’vieux’’) qui contrôlent le système de relations matrimoniales et l’usage de la main d’œuvre familiale. Bref, le régime démographique est centré sur la mobilité des femmes et une fécondité élevée. Les unités domestiques assurent la reproduction de la force de travail en combattant avec les moyens connus la mortalité des enfants, en favorisant une fécondité élevée rendue possible par des arrangements matrimoniaux dont la mobilité des femmes est la pièce maîtresse. » (Gregory et Piche, cité par Wakam, 2002, p. 7).

À cet égard, la formation du couple puis de la famille s’impose pour les Congolais comme un impératif, et ne peut être pensée indépendamment des configurations matérielles et économiques. « Il n’est de richesse que d’hommes ». Une formule que l’on doit au philosophe Jean Bodin. Il s’interroge, au XVIe siècle, sur la place de l’homme dans le système économique... Est-ce la population qui fait la richesse des nations ? Et l’économie est-elle encore au service des hommes et des femmes ?

Dans le même contexte, un proverbe Bətí-faŋ également valable pour les Congolais stipule que « les hommes constituent la vraie richesse. Il faut disposer du plus grand nombre possible d’Hommes pour prospérer en termes de renommée, d’alliances, de crainte, mais plus important encore, un nombre élevé de bras est la garantie d’une prospérité économique. C’est ainsi que s’entend la réussite. Plus on aura de bras pour travailler, plus on aura des revenus consistants à la chasse, à la pêche et dans les champs. Le nombre d’un clan servait aussi à dissuader ceux qui avaient des velléités de conquête » (Mbarga, 2013).

De ce fait, l’échec des politiques de population, impulsées par les concepts de planification familiale et de santé de la reproduction depuis les conférences de Bucarest au Caire en passant par Mexico, dans certaines régions, notamment l’Afrique subsaharienne, est à comprendre à travers ce prisme.

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Plusieurs auteurs, entre autres Sala-Diakanda (1988), Chesnais (1985), Edem-Kodzo26 (1986) ont montré que par rapport aux terres et aux richesses disponibles, la problématique de la croissance démographique en Afrique est un faux problème (Sala-Diakanda, 1988).

De plus, nous pouvons ici établir un parallèle avec les sociétés européennes préindustrielles qui nous sont particulièrement bien connues grâce aux travaux menés par les historiens médiévistes et modernistes ces dernières années.

Dans ces sociétés, le mariage est avant tout affaire d’alliances conclues par les familles qui bien souvent ne se réfèrent pas au consentement des futurs époux. Cette dimension est très explicite dans les hautes couches de la société où l’enjeu est de nouer des liens stratégiques entre deux familles qui en tirent différents bénéfices, tout en évitant de se compromettre par des mésalliances qui conduisent à l’abaissement dans la hiérarchie sociale.

Elle l’est également, d’une façon différente dans les milieux plus humbles, notamment de la paysannerie et des ouvriers agricoles. Pour ces derniers, l’enjeu peut également être social lorsque les riches fermiers et exploitants s’allient, mais il est plus nettement économique. En d’autres termes, le mariage se veut dans le milieu rural la création d’une cellule d’exploitation qui s’accompagne de l’héritage d’une ou plusieurs parcelles de terre pouvant être mises en commun par l’alliance des deux familles afin d’en augmenter le rendement.

Néanmoins, dans les sociétés traditionnelles, le mariage ne se restreint pas au cercle privé. En effet, il est l’affaire de toute la communauté villageoise qui suit son déroulement attentivement, le discute, participe à sa célébration et le régule. Par ailleurs, lorsque le couple a transgressé les normes intégrées par la communauté, il doit en répondre devant celle-ci, en témoignent les bruyants charivaris27 qui sévissent dans les campagnes, car la loi du mariage est malgré tout la fidélité, lignage oblige (Ferry, 2010).

26 Ancien ministre des Finances puis des Affaires Étrangères du Togo, ancien Secrétaire général de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) de 1978 à 1983, l’un des cent membres du club de Rome, EDEM KODJO, professeur associé à la Sorbonne est décédé le, 11 Avril 2020

27 Le mot charivari apparaît au xiv siècle, il désigne à l’origine une coutume qui entoure certains mariages, aussi bien dans l’aristocratie que chez les paysans des villages reculés vu de l’extérieur, le charivari se présente comme une espèce de carnaval, une sorte de procession formé de faux musicien qui jouent avec des faux instruments l’essentiel étant qu’il soit particulièrement sonore. Ils font, à vrai dire, des bruits insensés, un tapage épouvantable qui doit marquer aux yeux de tous, ou plutôt à leurs oreilles, la désapprobation générale qui accompagne un remariage trop rapide ou jugé mal assorti, souvent à cause de la grande différence d’âge qui sépare les deux époux. Le charivari est aussi pratiqué lorsqu’un homme est cocu, on va choper le malheureux dans son champs assis à l’envers sur un âne (azoade) pour montrer qu’il ne va pas droit on lui fait traversée le village sous les collibels, les crachats, les légumes pourrit on le cogne un peu et puis on met les deux époux dans leur maison et la commence le charivari proprement dit qui est censé rappeler la loi du mariage qui malgré tout est la fidélité lignage oblige. (Victor W. Turner, Le phénomène rituel. Structure et contre-structure, PUF, 1990, 208 p. ; ferry, 2010 p122).

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Le mariage est à la fois un moment de fête et une occasion pour réconcilier les familles fâchées. Pour reprendre Lévi-Strauss (1983), « le mariage instaure une sorte de solidarité entre clans potentiellement, ennemis et concourt ainsi à pacifier la société »(Lévi-Strauss, 1983).

Notons cependant que si certaines similitudes sont observables entre les sociétés africaines et occidentales préindustrielles, il n’en demeure pas moins que la comparaison est anachronique. Effectivement, la modernité des sociétés occidentales se caractérise, à différents rythmes, par la naissance de l’individualisme. Progressivement, l’individu s’émancipe des structures traditionnelles et s’impose, non plus comme un élément de la communauté, mais comme un être singulier, autonome au sein de la société. Les mutations lentes qui accompagnent l’industrialisation et par conséquent la transformation des structures économiques, concernent tous les champs de la vie sociale et culturelle. Ainsi, le mariage s’individualise également au sens où il devient de plus en plus un choix fait par deux individus consentants. Si liberté il y a de former un couple, on peut tout aussi bien ne pas en former en choisissant le célibat, ou au contraire vivre en concubinage, c’est-à-dire entretenir des relations en dehors des structures encadrantes telles que l’Église ou indépendamment des parents ou de la communauté.

En outre, l’individu qui désormais choisit son ou sa partenaire selon sa propre volonté, peut également choisir de dissoudre le couple pour divers motifs. Néanmoins, ces évolutions du couple qui s’inscrivent dans un temps long, ont mis du temps à être intégrées par la société et se font par étapes, notamment via le développement des mouvements sociaux et féministes et l’assouplissement de la législation sur le divorce.

Au contraire, dans les sociétés congolaises et africaines qui pour l’essentiel ont échappé à l’industrialisation, la vie de couple est encore fortement dépendante des structures traditionnelles. Le choix du conjoint et le devenir du couple sont encore sous le contrôle des parents, de la famille et de la communauté comme le souligne Locoh (2002) « dans les sociétés africaines, c’est le mariage qui fait l’objet de tous les contrôles familiaux et sociaux.On épouse celui que désignent les anciens, pas celui qu’on choisit » (Locoh, 2002).

La formation des couples dépend très peu de décisions individuelles, l’attrait sexuel et affectif qui pousse des jeunes l’un vers l’autre est fortement règlementé, contrôlé par ceux qui, dans une société, détiennent le pouvoir. La formation des couples a toujours été sous haut contrôle social.

Les travaux de Murdock (1969) qui demeurent d’actualités montrent que les alliances répondent à un jeu complexe de dons et de contre-dons et ce sont les anciens des lignages qui savent quelles sont les familles qui sont susceptibles de donner une de leurs filles et à qui on peut adresser une demande en ce sens.

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Les mariages préférentiels entre cousins sont encore très courants partout en Afrique et dans les pays arabes. En 1969 un peu plus d’un tiers de sociétés étudiées pratique le mariage préférentiel entre cousins, 34 % l’interdisent seulement entre cousins germains et 28 % au contraire l’interdisent strictement entre tous les cousins (Murdock cité par Locoh, 2002).

Le juriste Kouassigan en 1974 abonde dans le même sens, le mariage est avant tout un accord entre deux familles génératrices de droits et d’obligations réciproques, l’échange de consentements des deux familles représentées par leurs chefs est une condition essentielle pour sa validité. (Kouassigan, 1974).

Il est difficile pour le couple de décider de son avenir (le nombre d’enfants, l’éducation des enfants, les rôles des époux, etc. Pour citer Luc Ferry dans la révolution de l’amour, « comme le mariage a été conclu pour des motifs intéressés […] c’est le village tout entier qui est plus ou moins concerné par la vie des jeunes gens qui sont unis sans amour ni libre choix, c’est lui aussi qui se sent investi de la mission qui consiste à remettre de l’ordre dans le couple qui bat de l’aile » (Ferry, 2010, p. 125).

Certes, au Congo le choix du conjoint n’est plus une affaire de la famille cependant, le fonctionnement du couple reste sous l’influence de la famille, la communauté, la société. (Kouvouama et Dacy, 1985). Les couples discordants qui ne sont pas différents des ‘’couples normaux’’ d’un point de vue fonctionnel n’échappent pas à cette logique.

Dès lors, il nous faut analyser les différentes formes d’union propres à la société congolaise. II. 2. FORMES ET CARACTÉRISTIQUES DES UNIONS

Deux formes caractérisent les unions au Congo : formelle et non-formelle.

II. 2.1. Unions formelles

On désigne sous ce vocable toutes formes d’unions reconnues socialement et s’opposant à celles qui sont non formelles. Au Congo, nous distinguons trois formes d’unions ou de couples formels : le mariage coutumier ou traditionnel, à l’état-civil et religieux.

II .2.1.1. Le mariage coutumier ou traditionnel

Il représente la principale forme d’union dans les sociétés africaines et est fondé sur les normes et traditions de chaque peuple ou communauté. « Selon les droits traditionnels, négro-africains, le mariage est le contrat par lequel le chef d’une famille agissant au nom et pour le compte de cette dernière, engage une jeune fille avec ou sans consentement et sur laquelle il

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exerce la puissance paternelle dans les liens conjugaux avec un homme, membre d’une autre famille représentée par son chef et moyennant une contrepartie telle qu’elle est définie par la coutume de la jeune fille » (Kouassigan, 1974, p. 210).

Dans les sociétés traditionnelles, la plupart des mariages ont un caractère endogamique ou consanguin, c’est-à-dire arrangé ; l’âge d’entrée en union n’étant pas déterminé, les filles sont fiancées dans certaines communautés avant leur naissance. Les rapports sexuels prénuptiaux sont interdits dans plusieurs tribus et le mariage est précédé par un rituel.

Nous avons choisi de présenter ici, le rituel Tchicoumbi (Hagenbucher-Sacripanti, 1973).

a) Rituel Tchicoumbi

Le Tchicoumbi est un rituel qui existe chez les Vili28 du Congo et les Luba de la RDC. De moins en moins pratiqué, le Tchicoumbi consacre le passage de la vie de jeune fille nubile à celle de jeune femme capable de vivre avec un homme (Hagenbucher-Sacripanti, 1973), (Cf. photo 4).

Pendant ce rituel, la jeune fille acquiert un nouveau statut ; celui d’épouse et de mère en vue de lui permettre de saisir l’importance de son nouveau statut dans le cadre de la société. Le principe du Tchicoumbi consiste à l’internement de la jeune fiancée pendant 15 à 30 jours, période au cours de laquelle elle est initiée par ses tantes et sages-femmes à l’art sexuel, aux soins intimes,

aux

rapports sociaux avec les futurs beaux-parents et avec le futur mari. Pendant l’initiation, les hommes sont interdits d’accès à la chambre de la fille, ces mouvements sont non seulement contrôlés, elle est aussi escortée dans ses déplacements, et couverte de la tête aux pieds par un pagne. Après chaque douche matinale, la jeune fille se maquille avec le ‘’Ngoola’’29 et avec d’autres onguents, et le soir, les spectacles accompagnés de jeux de devinettes sont organisés, les concerts sont improvisés par des griots devant la case. Avant de commencer la cérémonie, les initiatrices doivent s’assurer de la virginité de la jeune fille. Car, pour les promoteurs de ce culte, « la virginité de la fille est essentielle dans son rôle de reproduction des autres vies humaines. Les rapports sexuels avant le Tchicoumbi rendent la jeune fille souillée ou impure sentiment partagé par des religions importées30 ». Le but du Tchicoumbi est donc d’amener les jeunes filles à garder leur virginité jusqu’au mariage et la transgression de cette règle entraîne

28 Le Vili est une éthnie du Congo qui fait partie du grand groupe Kongo, il peuple les départements du Kouilou et de Pointe-Noire qui bodent l’ocean atlantique.

29 C’est une espèce de terre rougeâtre utilisé pour badigeonner le corps lors des rituels, cérémonies etc.

30 Témoignages de madame foutou nsoungou, une initiée du tchikoumbi, premiere questeur au bureau du senat du congo-brazzaville, les dépeches de brazzaville, 3170 du 17 au 23 mars 2018.

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de nombreuses conséquences, entre autres : les têtes de la fille et du garçon sont rasées en leur versant de l’huile de palme sur la tête et ils sont livrés aux moqueries du public au rythme du tam-tam de sorte que la société entière apprendra leurs fautes. Le garçon qui a transgressé la loi, non seulement paie une amende, mais est contraint d’épouser la jeune fille après le rituel. La sanction la plus sévère reste l’exclusion de la famille et de la société si jamais la jeune fille par mésaventure tombe enceinte avant le mariage, car c’est un déshonneur pour la famille (Kuyu Mwissa, 2005).

Il importe de savoir également que dans la tradition vili, le Tchicoumbi, intéresse au premier chef les filles engagées dans le processus du mariage. Cependant, les filles n’ayant aucun engagement, mais dont la scolarisation retarde l’entrée en union sont autorisées à y participer. Il constitue une espèce de protection contre une éventuelle exclusion de la famille voire de la société. Les filles passées par le Tchicoumbi sont autorisées à avoir un copain, un mari et voire à être enceintes et ne sont pas ostracisées.

Nous rapportons ici le témoignage de madame Philomène Fouty Nsoungou31, initiée du Tchicoumbi : « Mes parents avaient décidé de me faire passer par le rite de Tchicoumbi à l’âge de 15 ans. Normalement, on mettait la fille dans le Tchicoumbi lorsqu’elle avait un fiancé. Souvent, on avait remarqué que, pour des raisons scolaires, les jeunes filles se mariaient un peu tard, et pour protéger leur progéniture les parents de la jeune fille étaient obligés dans ce rituel. Dans notre département, si la dot n’a pas encore été versée, la jeune fille ne peut prétendre avoir des rapports sexuels avant le mariage, au risque de tomber enceinte et de déshonorer la famille. Pour mon cas, puisque j’étais scolarisée, ma mère a décidé de me faire passer dans le Tchicoumbi pour en quelque sorte me protéger d’éventuels cas de grossesse. Ainsi, par le Tchicoumbi, je suis passée d’une situation de jeune fille à celle d’une grande fille capable ou « autorisée » à avoir un ami ou un mari. On m’a fait passer par ce rituel pour qu’après, au cas où j’aurais une mésaventure de grossesse, que je ne sois pas bannie par les membres de ma famille.

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C’est une façon de protéger la vie et celle de mon bébé, afin que ce dernier soit accepté dans la société. C’est une tradition laissée pas nos ancêtres qui devrait être perpétuée, car il n’y a rien de méchanceté. Ce rituel faisait grandir la fille. C’est une forme d’éducation sexuelle32 ». Cependant, sous l’influence du christianisme et des sociétés occidentales, le Tchicoumbi se pratique de moins en moins parmi les familles de Pointe-Noire et de Brazzaville. En tradition vili, quand s’ouvre le rite Tchicoumbi, il va sans dire qu’un mariage se prépare en secret.

Un conjoint a pu être repéré ou alors la jeune fille a fait l’objet d’une démarche matrimoniale. Par hypothèse, nous considérons que la virginité est de règle dans le système Tchicoumbi. Il est de bon temps que la fille entre vierge au mariage (dans tous les sens du terme). À supposer que la jeune fille ait perdu sa virginité avant le Tchicoumbi, ses chances d’accéder à l’étape suivante (le mariage) sera à la discrétion de son futur conjoint, autant dire de sa future belle famille. Généralement, il y a une fin de non-recevoir. On a vu que les Bembé pallient cette lacune en sacrifiant un coq afin de simuler la rupture saignante de l’hymen de la supposée vierge. Durant le Tchicoumbi, les matrones (ses tantes maternelles et paternelles, ses sœurs) lui délivrent une éducation afin d'acquérir un certificat sur le plan sexuel dans le cadre de sa future matrimonialité.

L'expression consacrée est "entrée dans le Tchicoumbi". En clair, on y entre célibataire, on en sort prête pour devenir mariée. « J’ai dit que le Tchicoumbi est un rite de consécration ou d'institution matrimoniale. Autrement dit celles qui ne l'ont pas subi, n'entrent pas dans la classe des filles mariables. Celles qui le subissent ont la garantie d'être mariées. Il est rare que le