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Les grandes pages du wagnérisme en France (1861-1914) / Die grossen Etappen des Wagnerismus in Frankreich (1861–1914)

Der Wagnerkult

1. Les grandes pages du wagnérisme en France (1861-1914) / Die grossen Etappen des Wagnerismus in Frankreich (1861–1914)

Le Second Empire / Das zweite Kaiserreich

Fig. 48. / Abb. 48.

Cham, Dessin satirique, Le Charivari, Paris, 27 février 1860. Lithographie, 38x34 cm. Collection particulière.

Cham a légendé son dessin ainsi : « Mr Wagner prenant le parti de faire exécuter sa musique de l’avenir

par des musiciens également de l’avenir. » Est-ce à dire que la musique de Wagner serait un jeu d’enfants ? A la suite des trois concerts Wagner donnés à la salle Ventadour à la fin du mois de janvier et au début du mois de février 1860, la presse parisienne commença à se déchaîner contre le musicien allemand. Le célèbre caricaturiste Cham reprend ici, de manière graphique, le contenu de la lettre ouverte publiée par Berlioz dans Les Débats du 22 février, dans laquelle ce dernier fustigeait Wagner en tant que musicien de l’avenir.

Cham, satirische Zeichnung, Le Charivari, Paris, 27. Februar 1860. Lithografie, 38x34  cm. Privatsammlung.

Cham hat seine Zeichnung mit folgender Legende versehen: „Herr Wagner äußerte sich, dass seine Zukunftsmusik auch von Zukunftsmusikern gespielt werden müsse.“ Sollte das etwa heißen, dass Wagners Musik ein Kinderspiel sei? Nach den drei Wagnerkonzerten in der Salle Ventadour von Ende Januar bis Anfang Februar 1860 begann die Pariser Presse, gegen den deutschen Musiker zu toben. Der berühmte Karikaturist Cham gibt hier in seiner Zeichnung den Inhalt des offenen Briefes von Berlioz wieder, der am 22. Februar in Les Débats veröffentlicht wurde und worin dieser Wagner als Zukunftsmusiker anprangert.

Fig. 49. / Abb. 49.

Richard Wagner, Quatre poèmes d’opéra, traduction de [Paul Armand] Challemel Lacour, Paris, Librairie nouvelle A. Bourdillat & Cie, 1861.

En 1861, Wagner tenait à préparer le public parisien à la création française de Tannhäuser. Les concerts de 1860 en constituaient une première étape ; la seconde fut la publication conjointe, dans ce recueil, de quatre livrets d’opéra traduits en français par le philosophe républicain Challemel Lacour (Le Vaisseau

fantôme, Tannhäuser, Lohengrin et Tristan et Iseult) et de la célèbre « Lettre sur la musique » adressée par

Wagner à Frédéric Villot et datée du 15 septembre 1860. Wagner y résumait ses idées sur l’art. La page exposée ici présente la traduction du chant du matelot au début de Tristan et Iseult. La note du traducteur, qui insiste sur la difficulté de rendre en français les subtilités du vers allitéré allemand, préfigure les écueils auxquels se heurtèrent de nombreux traducteurs de Wagner.

Richard Wagner, Quatre poèmes d’opéra, Übersetzung von [Paul Armand] Challemel Lacour, Paris, Librairie nouvelle A. Bourdillat & Cie, 1861.

1861 wollte Wagner das Pariser Publikum auf die französische Erstaufführung des Tannhäuser vorbereiten. Die erste Etappe waren die Konzerte von 1860, die zweite bestand in der Veröffentlichung eines Sammelbandes mit vier Opernlibretti in französischer Übersetzung (Der Fliegende Holländer,

Tannhäuser, Lohengrin und Tristan und Isolde), die der republikanische Philosoph Challemel Lacour

angefertigt hatte, und mit dem berühmten „Brief über die Musik“, den Wagner am 15. September 1860 an Frédéric Villot geschickt hatte. Wagner gab darin eine Zusammenfassung seiner Kunstanschauung. Die hier ausgestellte Seite zeigt die Übersetzung des Gesangs des jungen Seemanns am Anfang von Tristan

und Isolde. Die Anmerkung des Übersetzers schildert, wie schwierig es sei, die Feinheiten der deutschen

Stabreime ins Französische zu übertragen. An diesem Problem sollten sich noch viele Wagnerübersetzer den Kopf zerbrechen.

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Die Geburt des Wagnerismus in Frankreich

Fig. 50. / Abb. 50.

Cham, Croquis, Le Charivari, Paris, 27 décembre 1868. Gravure sur bois de bout, 43x29,5 cm.

Cham publia dans ce numéro du Charivari toute une série de croquis pour les fêtes de fin d’année. Alors que l’on annonçait déjà la représentation de

Rienzi au Théâtre-Lyrique à compter du 6 avril

1869, sous la direction de Jules Pasdeloup, Cham mit sa verve et son trait de crayon légendaires au service des détracteurs de Wagner. L’idée centrale est ici que sa musique fait fuir le public – ce qui avait en effet été l’une des premières conséquences des représentations de Tannhäuser en 1861 ; toutefois, malgré ses effets néfastes, la musique de Wagner peut se montrer vertueuse, plus pour le corps toutefois que pour l’esprit.

Cham, Skizze, Le Charivari, Paris, 27. Dezember 1868. Holzstich, 43x29,5 cm.

Cham veröffentlichte in der vorliegenden Ausgabe des Charivari eine ganze Serie von Skizzen zum Jahresende. Als die Aufführung von Rienzi im Théâtre-Lyrique vom 6. April 1869 unter der Leitung von Jules Pasdeloup bereits angekündigt war, stellte Cham sein Talent in den Dienst der Wagnerkritiker und ergriff seinen legendären Zeichenstift. Die Hauptidee ist hier, dass Wagners Musik das Publikum in die Flucht schlägt – was 1861 bei den Aufführungen des Tannhäuser auch tatsächlich der Fall gewesen war; dennoch könne sich Wagners Musik trotz ihrer schädlichen Wirkung auch positiv auswirken – allerdings mehr für den Körper als für den Geist.

Fig. 51. / Abb. 51.

[André] Gill, Portrait-charge colorié, L’Eclipse, Paris, 18 avril 1869. Lithographie, 41x31 cm.

Ce célébrissime dessin de Gill reprend l’un des arguments principaux des opposants à Wagner  : sa musique heurte les oreilles et fait du bruit. Il accompagne en fait un article signé « Le Cousin Jacques », dans lequel on peut lire entre autres ces remarques sur Wagner  : «  On a surnommé les puissantes manifestations du génie particulier de Richard Wagner la “Musique de l’avenir”. Le public de l’Eclipse est trop intelligent pour avoir pris au pied de la lettre cette désignation temporaire du talent audacieux de ce grand artiste. Je n’ai donc pas besoin de lui affirmer que la musique de Richard Wagner n’est pas, comme une ardente opposition, dont le camp unique est à Paris, a essayé de le faire croire à la foule ignorante, un art nouveau de combiner les sons de façon à produire, par leur seul secours, d’une manière plus ou moins harmonieuse, tous les actes, grands ou mesquins, de la vie humaine. Non, l’auteur de Lohengrin n’a jamais eu l’intention de rendre musicalement les faits et gestes d’un monsieur qui monte en chemin de fer, par exemple. […] Mais Richard Wagner vivra. J’ai dit plus haut que c’était un créateur. Je le répète. Car, depuis Rienzi, il a pétri le public à son image. On l’écoute avec recueillement. La musique de l’avenir devient la musique du présent. » Ce texte montre bien l’ambivalence des Parisiens à l’égard de Wagner : la fascination de la nouveauté, le pressentiment que l’œuvre de Wagner fera date et le regret – jamais clairement formulé – que ce ne soit pas la musique française qui porte cet étendard de la modernité.

[André] Gill, Koloriertes Porträt, L’Eclipse, Paris, 18. April 1869. Lithografie, 41x31 cm.

Diese berühmte Zeichnung von Gill zeigt eines der Hauptvorurteile der Wagnergegner: Seine Musik schmerzt in den Ohren und macht Krach. Die Zeichnung begleitet einen Artikel mit dem Titel „Cousin Jacques“, worin man Folgendes über Wagner lesen kann: „Man hat die mächtigen Schöpfungen des außerordentlichen Genies Richard Wagner als 'Zukunftsmusik' bezeichnet. Die Leserschaft des Eclipse ist zu intelligent, diese vorläufige Bezeichnung für das kühne Talent des großen Künstlers wörtlich zu nehmen. Ich brauche wohl nicht zu bestätigen, dass die Musik von Richard Wagner, so wie es die eingefleischten Gegner, deren einziges Feldlager sich in Paris befindet, der unwissenden Menge glauben machen wollen, nicht etwa eine neue Kunst ist, welche die Töne so zusammensetzt, dass allein mit ihrer Hilfe und in mehr oder weniger harmonischer Weise alle menschlichen Handlungen, seien sie edel oder niederträchtig, wiedergegeben werden. Nein, der Komponist des Lohengrin hat nie die Absicht gehabt, mit seiner Musik die Taten und Gesten eines Mannes darzustellen, der zum Beispiel in die Eisenbahn steigt. […] Aber Richard Wagner wird leben. Ich habe es bereits weiter oben gesagt, dass er ein Schöpfer war. Und ich wiederhole es. Denn seit Rienzi erstarrt das Publikum vor seinem Bild. Man hört ihm aufmerksam zu. Die Zukunftsmusik wird zur Gegenwartsmusik.“  Dieser Text zeigt die Ambivalenz der Pariser gegenüber Wagner: die Faszination des Neuen, die Vorahnung, dass das Werk Wagners Geschichte schreiben würde, und – was jedoch nie klar geäußert wird – das Bedauern, dass es nicht die französische Musik sei, welche das Banner der Modernität voranträgt.

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Die Geburt des Wagnerismus in Frankreich

Fig. 52. / Abb. 52.

Carl Floh, «  Die Reise nach Rom  »,

Der Floh, Vienne, [7 novembre] 1869

[1re année, no 45]. Gravure sur bois de

bout, 45x30 cm.

La revue viennoise Der Floh («  La Puce »), qui avait pris pour titre le nom de son créateur et rédacteur en chef Carl Floh, a paru de 1869 à 1919. C’était une revue engagée sur un plan politique, qui avait adopté une attitude résolument anticléricale. En témoigne la page  4 de ce quarante-cinquième numéro, entièrement consacrée au concile, qui devait se tenir quelques semaines plus tard à Rome (à partir du 8 décembre). Il s’agissait du premier concile convoqué par un pape depuis le concile de Trente (1545-1563). Le contexte politique était particulièrement troublé, puisque la papauté avait perdu en 1861 son pouvoir temporel sur les Etats pontificaux (sauf Rome, qui allait lui échapper l’année suivante) et que l’on savait que sous peu éclaterait une guerre entre la France et la Prusse. Il n’est donc pas étonnant que dans ce contexte franco-allemand tendu, l’une des vignettes soit consacrée à la figure de Tannhäuser – pomme de discorde entre la France et l’Allemagne –, d’autant que Tannhäuser, pour se faire pardonner ses paroles déplacées durant le concours de chant, fit le voyage à Rome pour implorer le pardon du pape.

Le caricaturiste fait dire à Tannhäuser : « J’ai de nombreux et lourds péchés / Je vais au concile pour les racheter ». Le concile fut interrompu par l’entrée des troupes italiennes dans Rome à l’automne 1870 et ne reprit jamais.

Carl Floh, „Die Reise nach Rom“, Der Floh, Wien, [7. November] 1869 [1. Jahrgang, Nr. 45]. Holzstich, 45x30 cm.

Die Wiener Zeitschrift Der Floh, die nach ihrem Gründer und Chefredaktor Carl Floh benannt wurde, erschien zwischen 1869 bis 1919. Es war eine politisch engagierte Zeitschrift mit einer strikt antiklerikalen Meinung. Davon zeugt die Seite 4 der Nummer 45, die vollständig dem Vatikanischen Konzil gewidmet war, das einige Wochen später (vom 8. Dezember an) in Rom stattfinden sollte. Es handelte sich nach dem Konzil von Trient (1545–1563) um das erste, von einem Papst einberufene Konzil. Die politischen Umstände waren besonders bewegt, denn der Papst hatte 1861 seine weltliche Macht über die Kirchenstaaten (außer über die Stadt Rom, die er im Folgejahr verlieren sollte) ablegen müssen, und man war sich bewusst, dass zwischen Frankreich und Preußen bald ein Krieg ausbrechen würde. Es erstaunt angesichts dieses angespannten deutsch-französischen Verhältnisses also nicht, dass eines der Bilder die Figur des Tannhäuser wiedergibt – der Zankapfel zwischen Frankreich und Deutschland –, insbesondere weil sich Tannhäuser, um seine unangemessenen Worte beim Wettsingen zu sühnen, eine Reise nach Rom unternehmen will, um beim Papst um Vergebung zu bitten. Der Karikaturist lässt Tannhäuser sagen: „Ich hab’ gesündigt schwer und viel, / D’rum hol’ ich Ablaß beim Konzil.“ Das Konzil wurde durch den Einmarsch der italienischen Truppen in Rom im Herbst 1870 unterbrochen und nicht wieder aufgenommen.

Fig. 53. / Abb. 53.

« Fantaisie prussienne », L’Eclipse, Paris, 7 août 1870. Lithographie, 49x32 cm.

Fondé par Gill, L’Eclipse était un journal hebdomadaire satirique qui parut en France de 1868 à 1876 et prit la suite du journal La Lune, censuré par le pouvoir impérial en 1868. Sur quatre pages, il présentait des caricatures sur des thèmes d’actualité. En pleine guerre franco-prussienne et pendant le siège de Strasbourg, Gill fit paraître une page entière de caricatures sur la Prusse. L’une d’entre elles est bien évidemment consacrée à Wagner. C’est une fois de plus l’un des thèmes favoris des caricaturistes de l’époque qui est repris : celui de la fuite que provoque parmi le public français la musique de Wagner. En dessous du général prussien présenté sous les traits de Wagner, s’apprêtant à jouer de ses deux tambours qui portent le nom des deux opéras qu’il avait fait représenter en France à cette époque (Rienzi et

Tannhäuser), la légende mentionne : « Wagner, généralissime des forces allemandes. – On compte sur sa

musique pour mettre les Français en fuite. »

„Preußische Fantasie“, L’Eclipse, Paris, 7. August 1870. Lithografie, 49x32 cm.

Die von Gill gegründete satirische Wochenzeitschrift L’Eclipse erschien in Frankreich zwischen 1868 bis 1876 als Nachfolgerin der Zeitschrift La Lune, welche 1868 ein Opfer der Zensur der Reichsregierung geworden war. Auf vier Seiten werden Karikaturen zu aktuellen Themen gezeigt. Anlässlich des deutsch- französischen Krieges und der Besatzung Straßburgs veröffentlichte Gill eine ganze Seite mit Karikaturen über Preußen. Eine davon ist natürlich Wagner gewidmet. Einmal mehr wird jenes Thema aufgenommen, das damals bei den Karikaturisten äußerst beliebt war: die Flucht des französischen Publikums vor Wagners Musik. Der preußische General, der Wagners Züge trägt, schlägt zwei Trommeln mit den Namen jener beiden Opern (Rienzi und Tannhäuser), die damals in Frankreich bereits gespielt wurden; darunter steht als Legende zu lesen: „Wagner als General der deutschen Streitkräfte. – Wir zählen auf seine Musik, um die Franzosen in die Flucht zu schlagen.“ 

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Die Geburt des Wagnerismus in Frankreich

La Revue wagnérienne et les wagnériens des années 1880 / Die Revue wagnérienne und die Wagnerianer der 1880er Jahre

Publication mensuelle fondée par Edouard Dujardin, la Revue wagnérienne, qui parut du 8 février 1885 au 15 juillet 1888 en France, avait pour objet principal l’étude critique de l’œuvre de Wagner. Sont présentées ici plusieurs pages de la collection complète qu’avait acquise Boulet, qui montrent les différentes facettes de la revue  : celle-ci contenait bien sûr des études sur Wagner, mais son originalité résidait surtout dans les traductions de textes du maître inédits en France et dans les nombreuses contributions artistiques (poétiques ou picturales) qu’y signaient de grands artistes français. Nous reproduisons ici une « Brünnhilde » du peintre Odilon Redon (1840-1916) et le début de la comédie « à la manière antique » de Wagner Une capitulation.

Die von Edouard Dujardin gegründete Monatszeitschrift Revue wagnérienne, die in Frankreich zwischen dem 8. Februar 1885 und dem 15. Juli 1888 erschien, veröffentlichte hauptsächlich kritische Studien über Wagners Werke. Aus der vollständigen Sammlung, die Boulet erworben hat, sind hier mehrere Seiten ausgestellt, welche die verschiedenen Facetten der Revue zeigen: Sie beinhaltet natürlich Studien über Wagner, aber ihr besonderer Reiz lag hauptsächlich in den Übersetzungen von in Frankreich unveröffentlichten Texten des Meisters und in den zahlreichen künstlerischen Beiträgen (Gedichte oder Abbildungen), die von berühmten französischen Künstlern stammen. Hier ist eine „Brünnhilde“ des Malers Odilion Redon (1840–1916) und der Anfang von Wagners Komödie „in antiker Manier“ mit dem Titel Eine Kapitulation zu sehen.

Fig. 54. / Abb. 54.

Edouard Dujardin (éd.), La Revue wagnérienne, Paris, Morellet, no  I, 8  février 1885. Dédicace

d’E. Dujardin à Paul Boulet du 6 avril 1943.

La dédicace de Dujardin est la suivante : « Je suis heureux de signer, pour M. Paul Boulet, cette collection de la Revue wagnérienne, en souvenir d’une commune fidélité wagnérienne. Le 6 avril 1943. Edouard Dujardin. »

Edouard Dujardin (Hrsg.), La Revue wagnérienne, Paris, Morellet, Nr. I, 8. Februar 1885. Widmung von E. Dujardin an Paul Boulet vom 6. April 1943.

Dujardins Widmung lautet: „Ich freue mich, diese Sammlung der Revue wagnérienne für Herrn Paul Boulet zu signieren, in Erinnerung an die gemeinsame Treue zu Wagner. Am 6. April 1943. Edouard Dujardin.“ 

Fig. 55. / Abb. 55.

Odilon Redon, « Brünnhilde », La Revue wagnérienne, Paris, Morellet, no VII, 8 août 1885. Lithographie,

23,5x15 cm.

Odilon Redon, „Brünnhilde“, La Revue wagnérienne, Paris, Morellet, Nr. VII, 8. August 1885. Lithografie, 23,5x15 cm.

Fig. 56. / Abb. 56.

Richard Wagner, « Une capitulation – Préface », La Revue wagnérienne, Paris, Morellet, no VIII-IX,

8 octobre 1885.

La comédie Une capitulation, écrite par Wagner à l’automne 1870, en pleine guerre franco-prussienne, fut publiée en Allemagne en 1873. A l’origine d’une virulente polémique en France, elle contribua à ternir l’image du compositeur et à l’associer à celle de l’ennemi prussien. La Revue wagnérienne n’en publia que la préface, rédigée deux ans plus tard par Wagner, qui y exposait ses intentions. Wagner ne voulait rien faire de plus qu’apporter sa contribution aux nombreuses productions satiriques que l’on pouvait trouver dans la presse et dans les librairies, autour de 1870, en Allemagne et en France. En singeant les Français, il entendait aussi insister sur les défauts des Allemands. Pour lui, la satire allait dans les deux sens, mais la France, après la défaite de Sedan, ne comprit pas cette double lecture.

Richard Wagner, "Une capitulation – Préface", La Revue wagnérienne, Paris, Morellet, Nr. VIII-IX, 8. Oktober 1885.

Die Komödie Eine Kapitulation, die Wagner während des deutsch-französischen Krieges im Herbst 1870 verfasst hatte, wurde 1873 in Deutschland veröffentlicht. Sie löste in Frankreich eine heftige Polemik aus und trug dazu bei, das Bild des Komponisten zu trüben und es mit dem preußischen Feind in Verbindung zu bringen. Die Revue wagnérienne veröffentlichte einzig das zwei Jahre später von Wagner verfasste Vorwort, worin er seine Absichten darlegte. Wagner wollte lediglich seinen Teil zu den zahlreichen satirischen Beiträgen beisteuern, die man um 1870 in der französischen und deutschen Presse und in den Buchhandlungen finden konnte. Indem er die Franzosen nachäffte, beabsichtigte er auch, die Fehler der Deutschen vorzuführen. Für ihn bezog sich die Satire auf beide Seiten, aber in Frankreich verstand man nach der Niederlage von Sedan diese Doppeldeutigkeit nicht.

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Die Geburt des Wagnerismus in Frankreich

Fig. 57. / Abb. 57.

Gustave Fischbach. De Strasbourg à Bayreuth. Notes de voyage & notes de musique, Strasbourg, Typographie de G. Fischbach. 1882. Dédicace de G. Fischbach à Mme Boulanger.

Avocat et ancien rédacteur au Courrier du Bas-Rhin, Gustave Fischbach publia l’un des nombreux guides musicaux et pratiques de Bayreuth. Strasbourg, ville nouvellement intégrée à l’Empire allemand, était à l’époque l’un des théâtres allemands où l’on jouait le plus Wagner. Plus de sept cents représentations d’opéras de Wagner eurent lieu au théâtre de Strasbourg entre 1873 et 1918.

Gustave Fischbach. De Strasbourg à Bayreuth. Notes de voyage & notes de musique, Straßburg, Typografie von G. Fischbach. 1882. Widmung von G. Fischbach an Frau Boulanger.

Der Rechtsanwalt und ehemalige Redakteur des Courrier du Bas-Rhin, Gustave Fischbach, veröffentlichte einen der zahlreichen Musik- und Reiseführer über Bayreuth. Straßburg, das kurz zuvor ins Deutsche Kaiserreich integriert worden war, gehörte zu jenen deutschen Städten, wo damals am meisten Wagner gespielt wurde. Am Straßburger Theater fanden zwischen 1873 und 1918 über 700 Aufführungen von Wagneropern statt.

Fig. 58. / Abb. 58.

Edouard Schuré. Le Drame musical. II. Richard Wagner, son œuvre et son idée, Paris, Perrin, 1920.

Boulet fit l’acquisition d’une réédition du deuxième tome de l’ouvrage de l’écrivain et musicologue alsacien Edouard Schuré (1841-1929), qui parut pour la première fois en 1895. Le jeune Edouard Schuré fit la connaissance de Wagner à Munich lors de la création de Tristan. Il fut l’un des premiers critiques musicaux à prendre franchement position pour la musique du maître. Son article « Le drame musical de Richard Wagner », paru en 1869 dans La Revue des deux-mondes, fut le premier à proposer une lecture critique – et non pas seulement ou idéologique ou littéraire – des opéras de Wagner. En ce sens, Schuré peut être considéré comme l’un des pères fondateurs du wagnérisme en France. Les prises de positions plus ouvertement anti-françaises de Wagner dans les années 1870 éloignèrent progressivement Schuré du compositeur, qu’il ne revit plus après avoir assisté au premier festival de Bayreuth en 1876.

Edouard Schuré. Le Drame musical. II. Richard Wagner, son œuvre et son idée, Paris, Perrin, 1920.

Boulet erwarb eine Neuauflage des zweiten Bandes des Werkes von Edouard Schuré (1841–1929), einem