A ce jour, plusieurs usages gazons sont insuffisament fournis même si le gazon est une culture globalement assez bien pourvue ; 4 usages prioritaires restent à ce jour sans solutions et mettent les gestionnaires en situation critique.
Un usage majeur, le désherbage, doit impérativement être renforcé car les solutions existantes ne sont pas suffisamment efficaces pour contrôler le pâturin annuel qui affecte la filière des gazons de placage et les graminées d’origines tropicales en traitement des parties aériennes pour la France métropolitaine et les D.O.M.-T.O.M. qui affectent les gazons à vocation sportive.
Deux usages mineurs restent vides : vers de terre et ravageurs du sol, que ce soit en traitement sur gazon établi ou en traitement du sol avant ou au moment du semis, aucun
insecticide n’est homologué en France vis-à-vis des ravageurs du sol sur gazons de graminées. Néanmoins, des solutions biologiques avec les nématodes entomopathogènes existent. La manque de souplesse liée à leur utilisation constitue la principale difficulté de
mise en œuvre: les gestionnaires attendent souvent d’avoir vu les dégâts pour intervenir
alors que la lutte avec ces nématodes demande de les appliquer tôt en saison, préventivement, à une période où les symtômes ne sont pas immédiatement visibles.
LA STRUCTURATION DE L’EPIDEMIOSURVEILLANCE
L’ Institut Écoumène Golf & Environnement héberge un site WEB dédié au dispositif
d’épidémiosurveillance pour les gazons et les adhérents de l’Association des Applicateurs
Professionnels Phytopharmaceutiques (AAPP).
Le dispositif est basé sur les observation de terrains, il est ouvert aux golfs, terrains de sport collectif, hippodromes, terrains de plein air et pelouses d’agrément, production de gazons de
placage et aux adhérents de l’AAPP.
Afin de récolter, centraliser, tracer et exploiter les observations des réseaux, le dispositif possède un site Web dédié avec 83 référents inscrits qui implémentent une base de données qui est à disposition d’un animateur chargé de l’évaluation des risques et de la
rédaction du «bulletin d’alerte », ce réseau est composé de :
8 adhérents de l’AAPP.
75 référents appartenant à la filière gazon (96% des référents sont issus de la filière golf).
Organisation de l’épidémiosurveillance :
Le réseau est sous la responsabilité d’un comité de pilotage regroupant les acteurs de la
filière gazon et de l’AAPP. Son organisation est basée au sein de la structure de l’institut
Écoumène G & E. Son but est l’élaboration d’un Bulletin d’alerte pour les professionnels et l’ élaboration du rapport annuel sur la situation et la surveillance phytosanitaire. La chaîne de décision, après l’acquisition des données, se déroule sur proposition de l’animateur du
réseau suivie de la validation de la direction de l’institut Écoumène G&E.
Différenciation des grandes régions au sein du Bulletin d’alerte du gazon destiné aux professionnels :
Groupe 1 BASSIN PARISIEN/CENTRE/CENTRE-EST : Île-de-France, Centre,
Bourgogne. Regroupant les départements 75-92-93-94-95-91-77-78-28-45-41-18-37-36-89-21-58-71.
Groupe 2 NORD-OUEST : Basse-Normandie, Haute-Normandie, Bretagne,
Pays-de-la-Loire. Regroupant les départements 14-50-61-72-76-27-22-29-35-56-53-44-49-85.
Groupe 3 NORD-EST : Nord-Pas-de-Calais, Alsace, Lorraine, Picardie,
Franche-Comté, Champagne-Ardenne. Regroupant les départements 59-62-67-68-54-55-57-02-60-80-88-08-51-10-52-70-90-25-39.
Groupe 4 SUD-OUEST : Poitou-Charentes, Aquitaine, Limousin, Auvergne,
Midi-Pyrénées. Regroupant les départements 16-17-19-79-86-87-33-23-24-47-40-64-65-09-31-32-81-82-46-12-03-63-43-15.
Groupe 5 SUD-EST : Rhône-Alpes, PACA, Languedoc-Roussillon, Corse.
Regroupant les départements 74-01-69-42-38-73-26-07-04-05-06-13-83-84-11-30-34-48-66-2A-2B.
Groupe 6 D.O.M.-T.O.M. : Martinique, Guadeloupe, Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna.
Structure du bulletin d’alerte :
La mise en forme du bulletin comprend deux parties distinctes :
La première partie fait l’état d’un petit point édapho-climatique et retrace la synthèse
des différents retours des observateurs d’un point de vue récurrent avec une approche par grandes régions pour tous les acteurs de la filière.
Une seconde avec des infos en lien avec les observations du moment issues des
observateurs, de nature technique (analyse du risque phytosanitaire et stratégies), réglementaire (guides des usages et des homologations gazon, application, organismes nuisibles de quarantaine.. etc.) et environnementale (analyse du risque environnemental et sanitaire).
Extrait du Bulletin n°5 du 3 juillet 2013 :
Partie 1 : La première partie descriptive de la situation à une date donnée est illustrée par des
documents photographiques des référents qui les font parvenir. Par l’illustration du propos, le bulletin
donne une idée des symptômes observés sur parcelles et rend le bulletin plus vivant.
Le R.A.S ou l’absence de maladies est signalé mais on peut émettre la critique que cet état des gazons
n’est pas suffisamment mis en exergue. Défaut majeur c’est toujours une situation à postériori d’une
semaine et non plus une alerte à proprement parler mais la mise en page et l’écriture du bulletin et sa distribution ne laisse guère le temps d’être plus réactif.
SITUATION
Récemment, les précipitations ont été très abondantes sur la quasi-totalité du pays en particulier sur le Sud-Ouest et sur la moitié Est de la France. La montée rapide des cours d’eau a entraîné des débordements importants qui sont susceptibles de causer, sur les gazons exposés, des accidents de surface. Cette pluviométrie très supérieure à la normale est accompagnée par de fortes baisses de températures qui sont restées assez généralisées sur la France. Dans ces conditions exceptionnelles, températures supérieures à 15°C et un taux d'humidité élevé, entretenu par des précipitations régulières avec des rosées intenses, le réseau signale dans toutes les régions, la présence du Dollar spot et de fil rouge avec des intensités variables suivant les zones. D’autres maladies comme le Pythium, la fusariose estivale, l’Anthracnose et des attaques de Sclerotium rolfsiiet de Rhizoctonia cerealissont ponctuellement signalées.
Vos observations : Groupe 1 BASSIN PARISIEN / Centre / Centre-Est : Île-de-France, Centre, Bourgogne Groupe 2 NORD-OUEST : Basse-Normandie, Haute-Normandie, Bretagne, Pays-de-la-Loire Groupe 3 NORD-EST : Nord-Pas-de-Calais, Alsace, Lorraine, Picardie, Franche-Comté, Champagne-Ardenne Groupe 4 SUD-OUEST : Poitou-Charentes, Aquitaine, Limousin, Auvergne, Midi-Pyrénées, Pays Basque
Groupe 5 SUD-EST : Rhône-Alpes, PACA, Languedoc-Roussillon,
Corse
Dollar spot Risque fort à très fort
Premiers symptômes observés de mycélium de Dollar spot sur départ (41) et sur green (56) Attaques généralisées sur green et sur fairway (68).
Photo : O.Dours
Fil rouge Risque fort.
Sur fairways et gazons à vocation sportive de nombreux signalements de fil rouge dans toutes les régions
Partie 2 : La seconde partie propose un sujet qui est approfondi en relation avec la situation phytosanitaire ou selon les besoins de la veille réglementaire.