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LES ACCIDENTS DE SURFACE

H. E. COCHARD Ingénieur agronome

RÉSUMÉ

Paspalum vaginatum est une graminée thermophile (plante en C4), originaire des régions maritimes tropicales à subtropicales. P. vaginatum est dense, fin avec peu d’exigence. Il est

particulièrement tolérant à la chaleur un peu moins au sec, mais il résiste aux eaux très salées, ce qui en fait une plante intéressante bien adaptée lorsque les eaux sont de mauvaise qualité. Cette eau chargée en sel permet aussi de se débarrasser de nombreux parasites, mais les accumulations de Sodium doivent être lessivées sous peine de

déstructurer les sols. Ces qualités ne doivent pas faire oublier l’intérêt des Cynodons, plus

faciles à implanter et capables de remonter au delà des régions méditerranéennes, ils sont moins résistants aux sels, mais très économes en eau, tout en apportant des gazons

denses, agressifs et résistants. L’un et l’autre sont dormants en hiver.

Mots-clés :Paspalum vaginatum,Cynodon dactylon, eau salée, dormance.

ABSTRACT

Paspalum vaginatum is a thermophilic grass (C4 plant) native to the tropical and sub-tropical coastal regions. P. vaginatum is dense, fine with little requirement. It is particularly that can tolerate heat and water a little less dry, but very resistant to salt water, making it an interesting plant well suited when the water is of poor quality. The salt-laden water also gets rid of many pests, but accumulations of Sodium should be washed under penalty deconstruct soils. These qualities should not forget the interest of Cynodons, easier to implement and able to go back beyond the Mediterranean, they are less resistant to salt, but very water efficient, while providing dense turf, aggressive and resistant. The both are dormant in winter. Keywords: Paspalum vaginatum,Cynodon dactylon, salt water, dormant.

INTRODUCTION

Le Paspalum vaginatum est une graminée vivace à stolons et rhizomes de la famille des

Poaceae. Spontané dans les régions tropicales côtières d’Afrique ou d’Amérique, son usage

en gazon est relativement récent, mais il correspond parfaitement aux exigences environnementales. Les ressources en eau de qualité diminuent, dans le même temps il

devient suspect d’arroser les pelouses, alors que les déficits hydriques augmentent. La

possibilité d’arroser P. vaginatum avec des eaux salées ou des eaux recyclées d’effluents permet réellement d’apporter de nouvelles solutions propres à satisfaire chacun.

P. vaginatum est très exigeant en chaleur, ce qui va limiter sa culture aux zones les plus

chaudes d’Europe (zones méditerranéennes), mais avant de faire un choix regrettable, on n’oubliera pas de comparer le paspalum aux incontournables Cynodons, et à moindre degré au Zoysia, dont nous examinerons les avantages respectifs et les limites.

I Paspalum

D’origine tropicale, deux espèces de Paspalum sont présents en France à l’état sub -spontané : P. paspalodes et P. dilatatum sont des graminées indésirables. P. vaginatum est cultivé comme gazon.

La biologie et la physiologie des paspales (plante en C4) condamnent cette espèce à conquérir au mieux les régions méditerranéennes, ou les plus chaudes d’Europe en période

estivale et sous condition d’irrigation.

P. vaginatum pourrait s’acclimater en France, à la faveur d’une climatologie de plus en plus

chaude et d’eaux de mauvaises qualités. Mais les hivers froids la condamne aux régions les plus chaudes.

L’inflorescence des paspales est suffisamment originale pour permettre à elle seule

l’identification : groupe de grappes spiciformes unilatérales. Chaque grappe possède la même structure que celle des digitaires, mais elles sont espacées les unes des autres.

Vues de loin, les grandes plaques du paspale ressemblent parfois à celle du Cynodon

dactylon, en plus vigoureux, avec des largeurs de feuilles variables.

Paspalum dilatatum (Dallis Grass)

P. dilatatum, le paspale dilaté (également appelé herbe de Dallis ou millet bâtard), forme dans le sud est et le sud ouest de grosses touffes le long des fossés humides, ou de larges colonies en plein milieu des gazons. La feuille est large (10-14mm), glabre, faussement pliée, avec une courte ligule. On peut la confondre de très loin avec une Fétuque élevée.

L’inflorescence a 3 à 5 grappes, ce paspale fleurit tout au long de l’été, et il nécessite de

fréquentes coupes (à la rotative !). Il est dormant de fin octobre à avril, et s’agrandit par de

courts rhizomes partant des touffes précédentes. C’est l’une des graminées estivales les plus gênantes, et difficiles à éliminer dans les golfs ou les espaces verts qu’elle a colonisés.

Aux USA MSMA et quinclorac contrôlent ce Paspalum dans les graminées tempérées.

Paspalum paspalodes (P. distichum-paspale à 2 épis)

P. paspalodes forme des plaques rampantes, avec des feuilles fines, ressemblant à un

Cynodon vigoureux. L’inflorescence est à 2 grappes. (confusion avec Digitaria ischaemum).

Ce paspale aime les situations les plus humides et les plus chaudes.

Paspalum notatum(Bahia-grass)

P. notatum est beaucoup plus fin et plus rampant que P.dilatatum. Feuilles de deux à 8 mm. Il est plus dense (espèce rhizomateuse). P.notatum est une espèce à éviter, malgré une bonne rusticité (résistance au sec, et à la chaleur) car le risque invasif est important, bien que nous ne le connaissions pas en France, à l’état subspontané.

Pensacola est une variété plus fine, presque gazonnante, si on aime le genre. Paspalum vaginatum (seashore paspalum) : une espèce méritable

P. vaginatum est originaire des zones humides et côtières tropicales (bords de mer,

lagune…..), d’Amérique du sud et d’Afrique du sud. Dans les années 70 la variété Adalayd fut la première à faire son apparition.(en provenance d’Australie). Elle est restée limitée

strictement aux zones tropicales humides de Floride. 20 ans après, le docteur Duncan de l'université de Georgie fut le pionnier d'une nouvelle génération de Paspalum, adaptés aux sports et au golf. Effectivement de nouvelles sélections plus fines, plus résistantes au froid sont apparues, et depuis, on parle beaucoup de cette espèce, au point d’un engouement qui

pourra conduire à des échecs certains si on cultive ce paspale, au-delà de son aire

écologique d’origine ou d’adaptation.

Il est vrai que l’espèce P. vaginatumprésente beaucoup d’avantages:

-La finesse est comparable aux meilleurs cynodons hybrides. Le gazon est dense, fermé sans grain. Pour le golf, la portance de la balle est encore plus agréable.

-La feuille est fine, (2-8mm), vert sombre un peu cireuse, avec de courtes ligules (≤1mm). Le

feuillage du gazon ne retient pas la rosée. -La résistance à la chaleur est excellente.

-La résistance au sec est bonne à moyenne (souvent inférieure à celle du cynodon, mais avec de grosses différences variétales).

-P. vaginatumsupporte mieux l’ombre que le cynodon (30-35% d’ombrage).

-P. vaginatumaime les sols humides. La présence d’aérenchyme dans les racines permet de supporter les sols inondés ou engorgés, des submersions, le Cynodon n’aime pas du tout.

-La résistance au sel est exceptionnelle. En fait le principal intérêt de ce paspale réside dans sa résistance aux eaux salées ou de mauvaise qualité.

II Ecologie et entretien du Paspalum vaginatum - Voir tableau II-II-IV

Forte Exigence en chaleur : Le Paspalum est thermophile. Pour l’installation, il lui faut un minimum de ≥20-25° en fait 30° est l’optimum.

Sol : P.vaginatum est peu exigeant, pH indifférent, mais il préfère les sols légers/poreux. Résistance au froid : les premiers cultivars (Adalayd) mourraient si le thermomètre descendait en dessous de -8°C. Quelques variétés testées récemment sembleraient supporter -15/-20°C. Attention, des excès de piétinement et d’humidité « froide » pendant la dormance sont des facteurs qui mettent en péril la pérennité de P. vaginatum.

Dormance : dans des conditions climatiques chaudes, la dormance de P. vaginatum est à

peine marquée, elle est plus courte que celle du Cynodon. L’entrée en dormance survient

deux à trois semaines plus tard et le redémarrage au printemps se fait un peu avant ou après le Cynodon. A condition de cultiver P. vaginatum dans son aire de prédilection, et cela ne se vérifie pas forcément, sauf en France méridionale de bord de mer.

La variété Marina annonce une entrée en dormance en dessous de 4°, pour d’autres

cultivars ce sera en dessous de 8 ou 13° (sol), qui vont initier la dormance. Nous avons constaté autour du bassin méditerranéen un redémarrage souvent plus tardif que celui des Cynodons, mais les différences variétales existent.

Capacité de pousse, la croissance est assez lente. La récupération en saison chaude est

bonne sans avoir besoin de forcer les doses azotées (tacles, divots…). La plante repousse

uniquement à partir des rhizomes profonds ce qui prend plus de temps que le Cynodon. Voir aussi scalpage.

Salinité-Sodium :

P. vaginatum est la meilleure des graminées pour sa capacité à tolérer un taux élevé de salinité. Il faut distinguer cependant, pendant la germination et l’installation, où il faut une eau assez douce (une concentration maximale de 1500 ppm de sels, NaCl notamment).

Après installation : P. vaginatum supporte des eaux très salées avec une charge de

3500ppm, jusqu’à 20000 ou 34000 ppm pour certaines variétés. (≥35-40dSm-1)

Pour référence, l’eau de mer contient 35g/litre de sels (35.000 ppm), ce qui donne une

conductivité de ≥40dSm-1.

L’effet négatif du Sodium (Na) sur la plante est un facteur à prendre en compte, il est mesuré

par le SAR (Sodium absorption ratio). P. vaginatumrégule très bien l’absorption de Na.

Arrosage et concentration en sels

Arrosage : Les rhizomes et les racines du Paspalum sont plus profonds que ceux d'un Cynodon hybride, sous des conditions de tontes intensives. Il faut donc espacer les

arrosages et imbiber le sol en profondeur, avec plusieurs cycles. En cas d’arrosages avec

des eaux salées, on ne peut pas laisser sécher le sol, sinon il y a une accumulation, et trop de concentration de sels près des racines, avec des risques de toxicité. La formation de dépôts salins (croutes) en surface est le risque ultime.

Le sodium doit être lessivé et remplacé par des amendements de sulfates de calcium (Gypse) 2-4T/ha deux fois/an) et il faut donc impérativement des sols très perméables et drainants. . Les sols argileux, à forte capacité d’échange seront difficiles à traiter. Une défloculation des argiles, dispersion dans les sols lourds peut les rendre durablement imperméables.

Fixation des métaux lourds : le Paspalum fixe bien les métaux, c’est un filtre naturel.

Tonte et Scalpage : le gazon pousse en coussins superposés qui peuvent facilement se scalper. Pour éviter cet inconvénient on prendra 3 types de mesures :

BDes tontes régulières 1-2f/s (Fairways-Sport)

BContrôle de la fumure : maxi de 120-150N sur gazon très intensif. (≤ 100N sur fairway). BDes Verticuttings et des Topdressings 1f/mois. Légers et fréquents, d’autant plus si l’on se

situe au dessus de 120N.

Résistance aux insectes : il n'y a pas de différence par rapport au Cynodon, l’espèce est

résistante, mais dans les zones tropicales de monoculture on voit maintenant des épidémies. Les nématodes peuvent causer des dégâts aux racines dans des sols asphyxiés, trop salins. De bonnes conditions de croissance permettent de rétablir une rhizosphère plus compétitive. Résistance aux maladies:P. vaginatum est assez résistant à la plupart des maladies mais il peut se montrer un peu plus sensible au dollar spot que les Bermudagrass. Sur ce point il existe de fortes différences variétales pour chacune de ces espèces, et surtout le

management de l’espèce doit être bien conduit : tout excès d’eau est proscrit.

Le scalpage est l’une des fréquentes causes de maladies sur P. vaginatum.

Gaeummanomyces (take all patch) cette maladie du collet est signalée régulièrement sur cette espèce, avec quelques rares cas de Leptosphaeria spp finalement une maladie assez proche (Voir SDS du Cynodon).

Curvularia (une forme proche des Helminthosporiose) a aussi été signalé sûrement sur des gazons en mauvaises conditions de croissance, plantes sénescentes.

Lutte culturale face aux Dollar Spots , il est inutile de forcer l’azote, le comportement ne sera

Lutte chimique : les fongicides homologués en France permettent un contrôle raisonnable des risques. Des essais sont menés en Géorgie avec des traitements à l’eau salée, ce qui peut réduire considérablement les attaques de champignons parasites.

Mauvaises herbes :

Au moment de l’installation estivale P. vaginatum va craindre les Digitaires/Eleusines. Une fois installé, il est suffisamment compétitif pour rester propre en été. En France il subira la compétition des annuelles et bi-annuelles d’hiver, à partir du mois d’octobre.

Sensibilité aux herbicides : P. vaginatum supporte bien : pendimethalin, halosulfuron, 2,4-D, dicamba, MCPP, Clopyralid. Il est sensible à de nombreuses molécules, comme fénoxaprop. Sur jeune semis (10-15 jours après la levee) les golfs aux USA utilisent : clopyralid, halosulfuron, metsulfuron, quinclorac, carfentrazone, et l’eau salée.

P.vaginatum supporte très bien les ralentisseurs de pousse comme le Trinexapac (Primo)

Traitement à l’eau salé des mauvaises herbes : une eau à 5000-15000ppm sera fatale

aux mauvaises herbes (à l’exception de quelques halophytes). Cette technique peut être utilisée dès l’installation réussie (4-6 semaines). L’impact sur le sol nécessite ensuite un

lessivage.

Besoins culturaux de P. vaginatum :

La croissance est plus faible que celle du Cynodon, mais les tontes doivent être assez courtes et fréquentes. (2 fois/semaine pour des fairways). En cas d’excès de pousse, le gazon crée un matelas aérien qui peut se scalper.

Besoins fertilisants assez faibles ; en général Azote ≤100-150N. On prétend que l'on peut économiser 50 % de fertilisants par rapport au Cynodon. (Duncan et al).

Pendant les 2 premiers mois nécessaires à l’implantation du Paspalum on fertilisera avec un

équilibre NPK de 1-2-3, à raison de 30-40N toutes les 2-3 semaines, les quantités azotées doivent vite baisser. Ensuite N/K sera dans un ratio de 1-1,5 en dehors de carences détectées par les analyses.

P. vaginatum réagit bien à la Potasse et au Fer. Certains intendants pratiquent du coup, des

fumures potassiques très fortes 3-400K. Cette quantité de Potasse n’est sûrement pas

optimale, mais l’absorption de K est difficile dans les sols saturés en Sodium et en

Magnésium. Ceux qui arrosent avec des eaux chargées, ou avec de l’eau de mer, ont en

plus des correctifs en sulfate de Calcium, antagonistes. Implantation

Quelques variétés: Salam (Southern turf nursery), Aloah, Sea-Dwarf (Environmental Turf), Sea-Isle Supreme (Duncan-U.Georgia), Marina (Fito), et See-Spray.

Dose de semis:

Semences : 50-70kg/ha (Sea Spray est la seule variété disponible en semences). Bouturage : 200-800bushels/acre, Soit 20 à 80m3/ha de rhizomes (8-20 tonnes).

L’installation par semis est la façon la plus pratique, mais quelques unes des variétés les

plus fines et résistantes à l’eau de mer n’existent qu’en rhizomes.

Exigences thermiques : elles sont fortes. Le temps de germination est de 14-21 jours si les

températures sont optimales (sol ≥18-20° et extérieur 30°), ce qui nécessite de nombreux arrosages quotidiens pour maintenir le lit de semences humide. Les techniques de priming sont bénéfiques, (KNO3), mais le plus simple serait de faire gonfler/imbiber les graines à

Tableau I : La température optimale pour la germination des graines de Paspalum vaginatum

Optimum temperature for seed germination of Paspalum vaginatum

III les Cynodons

Il s’agit du Chiendent pied de poule (Cynodon dactylon-Bermuda grass des anglo-saxons),

C’est une graminée vivace avec des rhizomes profonds, desquelles partent les nouvelles pousses. En surface l’espèce est stolonifère et agressive. Le cynodon a de courtes feuilles d’un verts bleuté à grisâtre, légèrement pubescentes. La ligule est remplacée par un réseau de poils.

Ecologie : Les Cynodons cultivés appartiennent à deux espèces : des cultivars sélectionnés à partir de C. dactylon (origine Europe du sud/Afrique) et d’autres hybrides entre C. transvalensis (originaires d’Afrique du sud) et C. dactylon. Ces derniers sont en général stériles, et se cultivent par bouture ou placage. Ils sont très fins, très denses et ils résistent aux tontes de 3-6mm. Ils poussent dans tous les types de sols, mêmes arides et secs, mais

ils n’aiment pas les sols lords et humides, contrairement aux Paspalum.

Photo 3 Cynodon dactylon: rhizomes et stolons Photo 4 Inflorescence Cynodon

Ecologie :

Les cynodons aiment la chaleur et la pleine lumière, (plantes en C4). Ce sont aussi des

plantes avec un thermo-périodisme de jours longs à moyens. Les Cynodons n’aiment pas

l’ombre, encore moins que les Paspalum.

Résistance au sec: elle est excellente. Le cynodon consomme peu d’eau, c’est l’une des

graminées qui régule le mieux son ETP : 5-7mm contre 8-12mm pour des Fétuques élevées ou des espèces tempérées (Lolium-Poa), ou le paspalum. Voir tableau III

Le cynodon est la meilleure graminée face aux stress de sècheresse, grâce à cette faible

ETP, associée à un système racinaire puissant et profond, capable d’extirper l’eau en

profondeur. (force de succion). Il peut redémarrer après 2 mois de sécheresse complète. Dans ces conditions

l’installation est plus délicate

que celle de Cynodon. Les risques invasifs sont aussi plus importants et les moyens de les combattre sont limités. Pour le bouturage, on a les mêmes exigences de

température. L’installation est

peut être le point faible de cette espèce.

Qualité d’eau d’arrosage : on est loin de la résistance du Paspalum, mais la tolérance de Cynodon à des eaux douteuses est bonne : 2-3 fois plus élevées que les espèces tempérées conventionnelles. Voir tableau IV

Résistance à l’eau et aux sols compactés : elle est médiocre, nettement inférieure à

P. vaginatum. En période dormante, c’est un risque accru de disparition s’il y a trop de piétinement sans protection d’un overseeding.

Résistance au froid : elle est bonne, les profonds rhizomes sont à l’abri des froids jusqu’à -12° (hybrides) ou -22°. Mais ils sont vite dormants en France, dès que les températures du sol descendent durablement en dessous de 8-9°C. 6-8° est une barrière, en même temps que le déclin de la lumière, tout cela initie un ralentissement, puis un arrêt des fonctions métaboliques. La dormance effective dépasse en France, 5-6 mois, pour la plupart des régions.

Mauvaises herbes: le cynodon est agressif et il se fait faiblement envahir, surtout s’il est

arrosé, comme il doit, en dessous des ETP.

En dormance hivernale il peut être colonisé de Pâturins annuels et de toutes espèces annuelles ou bisannuelles dont il est facile de se débarrasser, avec les herbicides conventionnels et antidicotylédones : MCPP, dicamba, 2.4D, clopylarid, tous bien tolérés par le cynodon. Certains désherbent le cynodon dormant, avec des doses calculées de glyphosate (600 à 1000g de m.a.).

A l’exception du glyphosate, il supporte bien tous les herbicides, mais le fénoxaprop

(greenex) et le mesotrione peuvent le tuer en répétant 3 traitements dès le mois d’avril. triclopyr a aussi un effet négatif sur le cynodon alors qu’il est sélectif de beaucoup de graminées tempérées.

Aux USA on utilise couramment le sulcotrione 2-300g de m.a./ha contre les Digitaires (curatif avec un effet préventif).

Les antigerminatifs (pendiméthaline-isoxaben/oryzalin) fonctionnent parfaitement et assurent une bonne protection contre les Digitaires pendant 2 à 3 mois.

Maladies: les maladies estivales sont peu fréquentes, à l’exception des Dollar Spots, qui peuvent en 2° partie d’été faire des dégâts foliaires importants si les rosées sont abondantes. Risque accru en zones océaniques plus humides.

Leptosphaeria est responsable du SDS (Spring Dead Spot), une maladie en taches

grandissantes, dont les symptômes se manifestent au démarrage printanier. C’est une

infection du collet qui a commencé en fait la fin d’été précédente.

Les traitements du SDS sont faciles et efficaces avec des triazoles, ou des strobilurines, à

condition de traiter l’automne précédent. Sur un gazon atteint de SDS on est prévenu pour le

mois de septembre suivant ! .

Intérêt sportif : Les cynodons résistent aux tontes fréquentes et courtes. Ils sont très

tolérants au piétinement de mai à octobre. C’est, de loin la meilleure des graminées

tropicales. Leur aire naturelle de distribution est plus septentrionale que les Paspalum et la résistance au froid est sensiblement meilleure.

La culture du Cynodon est facile, mais elle ne peut s’envisager que si l’on dispose d’au

moins 6 mois de végétation active. Démarrage à 12° (température du sol) ce qui correspond au sud de la France à Avril-Novembre (au Nord d’une ligne Cognac-Lyon Mai-octobre). Les overseedings sont indispensables si on utilise la pelouse en hiver. Ils se pratiquent dès

le mois d’octobre, au semoir spécial, ou derrière des Verticuttings croisés et des carottages. On sur-sème une graminée rapide et résistante au froid : Ray-Grass anglais semé à fortes

doses (≥45g/m²), il s’installe en quelques semaines assurant la transition jusqu’au printemps

suivant. On utilise aussi sur les fairways, des pâturins communs, faciles à installer en automne, et moins compétitifs le printemps suivant après le redémarrage du cynodon.

Plusieurs stades réputés (Rome-Louis II à Monaco, Séville) cultivent des chiendents, en général des variétés hybrides comme Tifway 419, mais les dernières variétés de cynodon conviendraient également.

Variétés Disponibles en semences : les types communs sont grossiers, gris-verts et très