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2.1. Stratégies mises en œuvre 2.1.1. L’observation participante

Comme évoqué dans l’introduction de ce mémoire, j’ai intégré les ASL de l’ODTI en tant que bénévole au mois d’octobre 2013. Il m’a été proposé d’animer un atelier de Français Langue Professionnelle, dans la continuité de la formation qu’Amandine Bayle, ancienne stagiaire de l’ODTI et aujourd’hui conseillère pédagogique au sein d’IRIS (Isère Relais IllestriSme) avait mis en place deux ans plus tôt. Un de mes co-animateurs, botaniste de profession, animait déjà en binôme ce même atelier l’année précédente.

Confrontée à la conception d’activités et à la recherche de documents supports et d’exercices adaptés aux spécifiés de nos publics, je me suis rapidement rendue compte de la charge de travail que la préparation de ces ateliers impliquait, et ce en ayant malgré tout l’avantage sur mes co-animateurs, d’être une spécialiste de la didactique des langues en formation. En m’engageant dans ce stage je connaissais donc déjà le contexte, le type de groupe et même mon co-animateur principal. Je mesurais donc, en connaissance de cause, la nécessité de créer un outil afin d’une part, de mettre en forme la formation proposée autour d’une progression et d’autre part de mettre à la disposition des animateurs un recueil de documents ainsi que des exemples méthodologiques d’exploitation de ces derniers dans

lesquels ils pourront piocher pour organiser leurs séances. Gagner du temps et suivre une articulation logique sont donc les maîtres mots de cet outil.

2.1.2. Echéancier

J’ai établi un échéancier afin de dissocier clairement les différentes étapes de mon travail de conception.

Septembre 2015

 Analyse de l’existant disponible  Enquête animateurs

 Réunion de pré-rentrée pour évaluer les besoins des animateurs et présenter le projet

Octobre 2015

 Création d’une progression modulaire sur l’année

 Proposition de la progression aux animateurs concernés

 Mise en place du module 1

 Remédiation en vue d’intégration dans l’outil  Recherche Action

Novembre 2015

 Recueils de documents supports exploitables sur les 3 modules que prévoit la formation  Remédiation et intégration des activités

proposées en ateliers dans l’outil en cours de création

Décembre 2015

 Remédiation du projet : l’outil sera séparé en 2 volets

 Rédaction du Volet 1 : Guide de l’animateur  Mise en page du Volet 2 : Livret FLIP –

Supports et Activités

Décembre 2015- Janvier 2016

 Diffusion du Guide de l’animateur aux

remédiations

 Diffusion du Livret FLIP pour retour et remédiations

Janvier 2016- Février 2016

 Mise en page des 2 outils proposés

 Présentation du dispositif final aux animateurs concernés

Avril 2016  Présentation des 2 outils aux coordinatrices

du réseau ASL du bassin grenoblois.

2.2. Outils de recueil des données

L’outil créé est à destination des animateurs des ateliers FLIP de l’ODTI. Afin d’analyser leurs besoins, outre l’observation participante évoquée plus haut, j’ai eu recours à plusieurs outils.

2.2.1. L’analyse des besoins des animateurs :

- L’enquête27

Un questionnaire a été envoyé aux animateurs des 2 ateliers FLIP proposés. Mon projet est centré sur les ateliers FLIP dont un niveau A2 est requis, à l’oral comme à l’écrit. L’autre atelier est vulgairement nommé FLIP Alpha, au sein de nos ASL, et vise des apprenants qui entrent dans l’écrit, ce qui présuppose des supports adaptés, et des activités ciblées. Ce questionnaire servirait de base à la préparation d’une réunion de rentrée avec les animateurs concernés, que j’ai organisée à la veille du début de nos ateliers.

- La réunion de pré-rentrée28

En tant que pilote de ce projet, j’ai organisé une réunion avec les animateurs concernés. Les objectifs de cette réunion étaient :

o La présentation des ateliers

o L’analyse des besoins des animateurs

o L’analyse de leurs attentes

o L’élaboration d’une ébauche de trame pour mettre en place une

progression 27 Voir Annexe 5

28

Plusieurs questions ont été posées aux animateurs :

o Pourquoi avoir choisi l’animation des ateliers de Français Langue

d’Insertion Professionnelle?

o Où souhaitez-vous amener les apprenants ? o Comment pensez-vous organiser vos séances ? o Avez-vous pensé à une progression sur l’année ?

o Quels types de documents utilisez-vous d’une année sur l’autre ?

o Quelles activités vous semblent indispensables ?29

A la suite de cette réunion, d’autres contraintes se sont ajoutées à mes contraintes de départ, dont entre autres, la faible disponibilité des animateurs concernés pour m’accompagner dans ce projet.

2.2.2. L’analyse des besoins des apprenants

- Les entretiens de positionnement

A chaque inscription aux ASL de l’ODTI, un entretien de positionnement est effectué. Cet entretien dure entre 30 et 40 minutes et vise à cibler le niveau de français à l’oral, à l’écrit et à faire un point sur les besoins et les attentes des personnes rencontrées. L’apprenant est interrogé sur son parcours scolaire et ses projets. A partir des éléments de réponse, il nous est possible de proposer un atelier correspondant au niveau, aux besoins et aux attentes de chacun.

Bien qu’il soit demandé à chaque apprenant d’exprimer leurs besoins (pourquoi

avez-vous besoin d’apprendre le français), il est aisé d’imaginer que peu d’entre eux sont à

même de nous répondre « j’ai des problèmes de syntaxe et mon orthographe lexicale laisse

à désirer ».

C’est d’ailleurs pourquoi, même si je l’ai élaboré, la distribution d’un questionnaire à destination des apprenants dans une optique d’auto-évaluation de leurs besoins ne m’est pas apparue, après réflexion, pertinente.

- La recherche-action

La recherche-action est un processus qui combine la pratique du terrain et le travail du chercheur. Les expériences du terrain alimentent le point de vue du chercheur et

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l’aideront à solutionner les problèmes inhérents à un contexte et à une situation donnée. Le chercheur intervient directement sur le terrain et inversement.

J’ai mené mon projet en parallèle de l’animation des ateliers témoins, c’est pourquoi nous sommes ici clairement dans un processus de recherche-action : j’avais le double rôle de chercheuse et d’intervenante. Les séances ont donc été pour moi une mine d’informations. La mise en place de brainstorming (ou remue-méninge) m’a permis de sonder, parmi le groupe d’apprenants inscrits dans cette formation, les connaissances et les besoins globaux du groupe. Bien que ces activités s’intéressent à la thématique du travail et de la recherche d’emploi, des éléments de discours m’ont permis de noter les principaux points de langue à travailler. Malgré une forte hétérogénéité des profils de chacun, certains points restent des fondamentaux : nombre de nos apprenants utilise une langue française qui peut s’avérer discriminante en particulier dans le monde du travail. : syntaxe, prononciation, grammaire.

Les informations collectées m’ont permis de créer des activités servant à sonder davantage ces besoins et à proposer des activités et des supports en conséquence.