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1. Généralités

1.4 Généralités sur Escherichia coli

Escherichia coli est une bactérie gram négative (-) qui se trouve couramment dans le tractus gastro-intestinal des animaux à sang chaud. En raison de sa prévalence élevée dans le tractus gastro-intestinal et dans les fèces. E. coli est un indicateur privilégié de la contamination fécale lors de l’évaluation de la sécurité des aliments et de l’eau. La plupart des E. coli sont des organismes commensaux inoffensifs lorsqu’ils sont contenus dans leur habitat naturel intestinal.

1.4.2 Les différentes formes Escherichia coli chez les animaux

Plusieurs souches d’E. coli sont des agents pathogènes gastro-intestinaux dangereux pour les jeunes animaux d’élevage. Les E. coli pathogènes se distinguent des autres E. coli par leur capacité à causer des maladies à travers des mécanismes génétiquement contrôlés tels que la production de toxines, l’adhérence et l’invasion des cellules hôtes, l’interférence avec le métabolisme cellulaire et la destruction des tissus. Les E. coli pathogènes sont affectés à six groupes ou pathotypes, basés sur les mécanismes communs de pathogénicité et

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les syndromes cliniques : les E. coli producteurs de Shigatoxines, les E. coli entérohémorragiques (ECEH), les E. coli entérotoxinogéniques (ECET), les E.

coli entéroinvasifs (ECEI), les E. coli entéropathogènes (ECEP), les E. coli entéro-aggrégatifs (ECEA ou ECEAgg) et les E. coli à adhésion diffuse (ECAD).

Voici les principales caractéristiques et les distinctions entre les six pathotypes :

 Les shigatoxines engendrent des symptômes qui vont de la diarrhée légère à la diarrhée hémorragique grave. Les shigatoxines produisent des cytotoxines (en raison de leur similitude avec la toxine de Shigella dysenteriae). Jusqu’à 10 pour cent des cas peuvent développer d’urémie potentiellement mortel (ECDC, 2011).

 Les ECEH constituent un sous-ensemble des shigatoxines généralement associé à une diarrhée hémorragique et une urémie. Les ECEH et les ECEP provoquent des modifications dans les cellules épithéliales intestinales appelées lésions effaçantes et attachantes. Les shigatoxines/ ECEH sont véhiculées de façon asymptomatique par des animaux sains tels que les bovins, les moutons, les chèvres et les animaux sauvages (WHO, 2005).

 Les ECET provoquent généralement une diarrhée aqueuse chez les jeunes sujets. Les ECET s’attachent à l’intestin grêle par l’intermédiaire des antigènes de facteur de colonisation et produisent des entérotoxines qui sont similaires à la toxine de Vibrio cholerae et sont soit des toxines thermostables (TS) codées par un plasmide soit des toxines thermolabiles (TL) codées par l’ADN chromosomique. Ces entérotoxines et leurs variantes respectives perturbent l’équilibre du chlorure de sodium dans l’intestin, ce qui entraîne une diarrhée aqueuse abondante.

 Les ECEI pénètrent et se propagent dans les cellules intestinales en détruisant un grand nombre de cellules et en provoquant une diarrhée modérée à hémorragique similaire à la dysenterie.

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 Les ECEP provoquent une diarrhée aqueuse profuse et parfois hémorragique. Les ECEP adhèrent à l’épithélium intestinal en perturbant la fonction cellulaire. La pathologie est associée à la production de lésions effaçantes et attachantes similaires à celles des ECEH.

 Les ECEAgg sont à l’origine d’une diarrhée aqueuse et mucoïde. Les ECEAgg s’attachent aux cellules de culture tissulaire en s’y aggrégeant de manière caractéristique. Des toxines thermostables entéro-aggrégatives codées par un plasmide (EAST1) peuvent contribuer aux symptômes diarrhéiques.

 Les ECAD sont moins bien définis et provoquent de la diarrhée chez les animaux. Les ECAD se distinguent des ECEP et ECEAgg par leur adhérence diffuse aux cellules de culture tissulaire.

1.4.3 Les différentes formes Escherichia coli chez les poulets

Les colibacilles considérés comme bactéries pathogènes secondaires « agent de surinfection » (Nakamura et al.,1992) restent la principale cause d’énormes pertes économiques en élevage aviaire (Edens et al., 1997). La fréquence des infections bactériennes à Escherichia coli place cette pathologie à la tête de la liste des pathologies dominantes en élevage avicole, essentiellement celui du poulet de chair(Zahraei-Salehi et al., 2006) surtout avec l’émergence de nouveaux sérotypes « non typable »(Edens et al., 1997) à cote des sérotypes déjà identifiés comme hautement pathogènes pour l’espèces (O1K1, O2K1, O78K80), ainsi que d’autres sérotypes représentés de manière significative(O8 ,O5 ,O18 ,O35 ,O88 ,O109 ,O115, et O116 ) (Dho-Moulin et Fairbrother, 1999 ). Les souches d’Escherichia coli pathogènes aviaires (APEC) font partie du groupe pathogène extra-intestinal (ExPEC), qui est associé aux infections respiratoires et à la septicémie chez la volaille (Caza et al., 2008). Ces souches présentent de plus en plus de problèmes d’antibiorésistance (Miranda et al., 2008). Ces APEC sont des bacilles à extrémité arrondie, asporulés, gram négatif, mobiles, aérobies

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appartenant à la famille des Enterobacteriacae, genre Escherichia qui pendant très longtemps ne renfermait qu’une seule espèce E. coli à laquelle sont venues s’ajouter d’autres espèces selon (Miranda et al., 2008).

1.4.4 Les maladies causées par Escherichia coli chez la volaille

Cette bactérie cause beaucoup de maladies parmi lesquelles on peut citer :

Mortalité embryonnaire et du jeune poussin

C’est une infection du sac vitellin se traduisant par une omphalite. La mort survient juste avant l’éclosion lorsqu’il s’agit d’une mortalité embryonnaire et sur les poussins âgés de moins d’une semaine. Si les animaux échappent à la mort, la réduction du gain moyen quotidien reste la seule manifestation (Jordan et Pattison, 1996).

Septicémie et complexe respiratoire chronique

Ce sont des maladies observées chez des oiseaux âgés de plus de deux semaines avec des pertes économiques importantes vers 4-6 semaines (Dho-Moulin et Fairbrother, 1999). C’est l’expression principale de la pathologie colibacillaire avec un taux de mortalité pouvant atteindre 30-50% mais les pertes économiques les plus significatives sont dues aux saisies d’abattoir et la forte réduction de la croissance (Yogaratnam,1995).

Maladie de la tête enflée

La cellulite périorbitaire est une infection à Escherichia coli qui est le plus souvent une infection secondaire causée par des agents prédisposant généralement viraux ou suite à des agressions chimiques « taux d’ammoniac élevé » (White et al., 1990).

Maladie génitale

L’ovaro-salpingite est d’évolution le plus souvent chronique, faisant suite à une atteinte du sac arien abdominal gauche « propagation par conguité » (Gross, 1994).

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Dermatite nécrotique

C’est une cellulite de la région abdominale ventrale et sous les cuisses motivant d’importants saisies aux abattoirs.

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