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Les freins à l’engagement bénévole

4. Analyse genrée du rapport à l’engagement bénévole (Magalie Bacou)

4.2. Les entretiens semi-directifs

4.2.5. Les freins à l’engagement bénévole

Le salariat associatif : frein à l’engagement bénévole des hommes, levier pour celui des femmes

Les entretiens avec les hommes montrent que le fait d’être salarié par une association constitue plutôt un facteur défavorable à l’engagement bénévole. Le principal motif invoqué réside dans les conditions d’emploi et de travail jugées peu avantageuses dans le monde associatif, notamment parce que le temps réellement investi dans l’activité est supérieur à celui qui est rémunéré. En conséquence et pour résumer, les personnes considèrent en faire déjà assez et n’éprouvent pas le besoin de faire en plus, du bénévolat.

Par exemple, selon Sylvain, Directeur d’une MJC, non bénévole, 37 ans, en couple, 2 enfants :

« Je crois que travailler dans une asso comme celle-ci, être salarié d’une asso comme celle-ci, c’est aussi déjà faire acte de militantisme et le fait de ne pas forcément compter ses heures c’est déjà aussi un engagement bénévole. »

De même, selon Bruno, Directeur d’une MJC, 28 ans, en couple, sans enfant :

« Non parce que franchement, très honnêtement, diriger une MJC et être bénévole à côté c’est… On est limite bénévole sur du temps que l’on fait en plus sur notre structure et donc on donne au domaine associatif hein (…) C’est-à-dire que c’est du temps qui n’est pas rémunéré quoi. Le fait de m’investir énormément ça je me l’impose à moi parce qu’il y en a vraiment besoin. Après je pourrais ne pas le faire mais ça nous amènerait à faire beaucoup moins de choses, voire ça nous amènerait des dysfonctionnements sur l’association. Tu l’évalues à combien d’heures

supplémentaires ? Oh je dirai, sur l’année, au moins 6h/semaine. Ça fait 15% du

temps de travail (…) ».

Précisons néanmoins que Bruno est finalement devenu bénévole. Il explique avoir été sollicité personnellement pour qu’il fasse usage de ses compétences professionnelles pour le compte d’une association en qualité de secrétaire. Il dit avoir accepté à la fois pour l’intérêt du projet associatif qu’il peut ainsi favoriser en montant des dossiers de demande de subventions, puis parce qu’il sait faire et qu’il peut le faire sur ses heures de travail. Autrement dit, cela ne lui demande pas de temps supplémentaire :

« Et en même temps, ça me demande… C’est dans la mesure de mes disponibilités, cela ne me demande pas un investissement très conséquent. Il y a des moments où j’ai besoin de moins de temps à la MJC, du coup je suis plus à 30h qu’à 35h, et du coup y’a un après-midi que je vais consacrer à (nom de l’association) parce que tout simplement il y en a besoin quoi » (Bruno, Directeur d’une MJC, 28 ans, en couple, sans enfant).

Ainsi, travailler dans le monde associatif constitue plutôt un frein à l’engagement bénévole des hommes (voir les caractéristiques de l’échantillon des bénévoles hommes). Qu’en est-il pour les femmes enquêtées?

Pour une partie minoritaire des femmes enquêtées, travailler dans le monde associatif constitue également un frein à l’engagement bénévole :

« Moi par ailleurs non je ne suis pas bénévole après (rire). C’est vrai que quand on travaille dans l’associatif, la frontière est mince entre le bénévolat et les heures supplémentaires. Il y a plein d’heures qu’on ne va pas récupérer, ça fait partie du jeu, on sait qu’il y a des périodes où il y a beaucoup de choses à faire, il faut être présent et qu’en contrepartie si on a un rdv à 4 heures de l’après-midi, on pourra partir à 4h de l’après-midi, c’est du donnant-donnant (…) Après c’est vrai qu’on est une équipe assez unie, on peut se permettre des petites choses comme ça. C’est le petit plus aussi de travailler dans une association compréhensive. » (Carole, secrétaire, salariée MJC, 37 ans, en couple, 1 enfant, non bénévole).

« Quand elle finissait ses études, elle était bénévole dans deux associations « parce que j’avais envie de savoir un peu comment ça fonctionnait et de m’investir. Et je pense qu’avec (Nom association dans laquelle elle travaille) ça me suffit en fait. Je m’investis certes en tant que salariée mais je pense être utile et je pense mettre en application en fait l’aspect théorique que j’ai… Et donc voilà je pense que je n’ai pas besoin de… Puis surtout qu’en plus moi, vu que je bosse toute la journée là- dessus, ou alors il me faudrait un autre type d’association ; ça me plairait quoi, un truc plus dynamique, culturel et tout mais, je n’ai pas envie souvent le soir ou le w- end de rebosser encore sur l’égalité hommes-femmes. Parfois j’ai envie de déconnecter mon cerveau et d’arrêter. C’est ça aussi qui permet de tenir et… Parce que quand tu vois des fois comme ça (l’égalité) avance peu (rire) je pense que tu as besoin parfois de faire pause pour du coup mieux repartir. » (Sonia, coordinatrice d’une association féministe, 29 ans, en couple, sans enfant).

« Non je n’ai pas pensé à être responsable bénévole parce que c’est trop proche de mon métier. C’est très difficile pour moi déjà d’être salariée, de travailler avec des bénévoles et en même temps de me dire je vais être bénévole parce que moi du coup j’ai un regard sur les salariés, c’est très difficile (…) Quand on est bénévole le CA est censé être le garant du projet associatif et de ce fait de décrire un peu l’action du directeur et des salariés et moi ça m’est difficile. Je pense que quand je serai à la retraite oui, sans doute parce que c’est quelque chose qui fait partie de mon quotidien aussi mais pas pour l’instant (…) Je me rends compte que parfois ce que peuvent dire les membres du CA aux salariés, au personnel, c’est compliqué à entendre parce que quelques fois je leur reproche de ne pas être suffisamment au quotidien mais justement c’est l’objet de la discussion du CA où je vais leur répondre et ils vont comprendre mais après avoir la casquette de celui qui...

donneur d’ordre ce n’est pas le mot mais à quelqu’un qui serait un salarié. Je connais trop ce que ça représente donc il faut un peu de recul. Quand bien même ce serait une association complètement différente. Alors une association où il n’y aurait pas de professionnel oui comme parents d’élèves oui où là on ne met pas en cause le professionnel puisqu’il n’y en a pas. » (Stéphanie, Directrice d’une MJC, 43 ans, en couple, 2 enfants, non bénévole).

« Parce que finalement je travaillais mais il me semble que je travaillais de façon salariée mais j’en donnais tellement que ça pouvait être aussi une forme de bénévolat. Enfin, ma posture, mon rapport au travail n’a pas beaucoup changé par rapport à ça. » (Chantal, salariée d’un bureau d’étude et bénévole, 50 ans, en couple, sans enfant).

Rappelons que sur les 11 femmes bénévoles lors de l’étude :

- 7 sont bénévoles dans un secteur connecté à leur travail ou à leurs études ;

- 3 sont retraitées et l’une d’elle est toujours bénévole au sein d’une association connectée à son ancienne activité professionnelle ;

- 1 est sans activité professionnelle ;

L’analyse sexuée montre que les proportions sont inversées : parmi les 10 hommes bénévoles, 6 le sont dans des secteurs différents de celui dans lequel ils exercent leur emploi ; alors que sur les 11 femmes bénévoles, 7 le sont dans des secteurs en lien avec leur activité professionnelle. Pour autant, ce résultat demande à être interprété avec prudence. D’une part du fait du nombre d’enquêté.e.s d’autant que nous ne dépassons que très légèrement la majorité. D’autre part, 5 des 7 femmes bénévoles investies dans des secteurs connectés avec leur activité professionnelle ont en commun de travailler dans un secteur proche du militantisme relatif à l’égalité femmes-hommes et les rapports sociaux de sexe. Ceci pourrait donc constituer un biais ne permettant pas de généraliser ce résultat en l’expliquant par le genre. Pour autant, deux hypothèses explicatives de cette différenciation sexuée pourraient être avancées :

- Soit cette plus grande proximité entre le secteur d’engagement bénévole des femmes et leur activité professionnelle est tout à fait logique, au regard de la sur-représentation des femmes parmi les salarié.e.s du monde associatif. Sauf que dans notre échantillon, autant de femmes que d’hommes travaillent dans une association. Cette hypothèse est donc invalidée.

- Soit parce que, parmi les bénévoles et salarié.e.s associatifs, les femmes éprouvent la

étant salariées, contrairement aux hommes qui seraient plus souvent bénévoles dans un secteur distinct. Cette hypothèse nous semble tout à fait crédible. Nous poursuivons donc l’analyse afin de voir si nous pouvons expliquer cette différenciation sexuée.

Parfois, la nécessité de « couper » avec la sphère professionnelle est clairement affirmée comme l’illustre l’extrait d’entretien effectué avec Paul, ingénieur de l’aérospatial et professeur d’aéronautique retraité, bénévole, 74 ans, en couple, 3 enfants :

« Couper ce travail par une activité intellectuelle radicalement différente et ça me faisait du bien. Mais de sorte que le bénévolat ça a été un peu ça aussi, le mélange de genre, c’est-à-dire je ne pourrai pas par exemple faire un bénévolat dans les sciences, pas possible.

De même pour Bruno, Directeur d’une MJC, 28 ans, en couple, sans enfant :

« J’ai l’impression quand même que c’est rare que des personnes qui sont encore en activité consacrent du temps sur une association qui est connexe à celle sur laquelle ils sont investis professionnellement. Parce que voilà, c’est aussi, on a besoin d’un bol d’air. Le bénévolat c’est aussi pour, s’investir et en retirer quelque chose. »

Ou encore pour Sonia, Coordinatrice associative, 29 ans, en couple, sans enfant :

« Puis surtout qu’en plus moi, vu que je bosse toute la journée là-dessus, ou alors il me faudrait un autre type d’asso ; ça me plairait quoi, un truc plus dynamique, culturel et tout mais, je n’ai pas envie souvent le soir ou le w-end de rebosser encore sur l’égalité hommes-femmes. Parfois j’ai envie de déconnecter mon cerveau et d’arrêter. C’est ça aussi qui permet de tenir ».

Néanmoins, ce besoin de « couper » avec son activité professionnelle n’est pas exprimé par la majorité des enquêté.e.s. Comment expliquer que la majorité des hommes soient bénévoles dans des secteurs distincts de leur activité professionnelle et inversement, que les femmes soient majoritairement bénévoles dans des secteurs très proches de ceux de leur activité professionnelle ?

Nous avons quelques éléments de réponse dans les entretiens recueillis. Par exemple, nous avons demandé à Justine si elle pourrait devenir bénévole d’une association autre que féministe. Voici sa réponse :

« Oui ; moins facilement (...) Ben ça dépend, ce ne sont pas des associations, ce

a priori tu ne peux pas, enfin par contre je ne vais pas me disperser de trop quoi. Je ne vais pas tout d’un coup, alors qu’il y a des causes que je trouve très importantes, très bien mais on ne peut pas être partout quoi. Et puis je ne me sentirais pas compétente… » (Justine, Maîtresse de conférences, 32 ans, en couple, 1 enfant).

Les propos de Maïté vont dans le même sens :

« On me sollicite parce que je suis grande gueule en fait (rires) et que j’ai toujours un truc à dire et des choses en tout cas à proposer, que maintenant avec les expériences en plus c’est facile. Là par exemple il y a une copine du Roller qui avait besoin de changer de président et qui m’a dit ‘tu ne voudrais pas faire présidente ?’ Et là j’ai dit non (…) Parce que je ne connais pas le milieu, c’est un milieu culturel, je n’ai pas envie de me prendre des responsabilités en plus. » (Maïté, Consultante et salariée d’une entreprise, 35 ans, en couple, sans enfant).

Tout comme ceux de Maud :

« Est-ce que tu as déjà pensé à être présidente par exemple d’une autre association pour le même public ? » -« Non. En même temps les responsabilités comme ça un peu honorifiques, je ne me sens pas prête. D’accord. Pour quelle raison ?Je ne sais pas… Je ne sais pas. Je ne sais pas, je ne me suis pas posée la question. Ben ça veut dire être représentatif, avoir une responsabilité, il y a aussi cette histoire de responsabilité juridique, bon que je n’ai pas forcément envie de prendre. Je me suis vraiment sentie écrasée de responsabilité quand j’avais la gestion du centre de loisirs et je me méfie un peu de ces pièges. Là aussi en tant que coordinatrice et animatrice du développement de RESA, je… Y’a du poids quoi, même si je gère mieux. J’aime bien faire des choses pour les autres mais rester léger quand même. (…) Il y a sans doute un manque de confiance. (Maud, Chargée de mission, salariée associative, 50 ans, en couple, sans enfant).

Il est notable que la responsabilité juridique a souvent été évoquée par des femmes lors de l’enquête micro-trottoir comme une des caractéristiques de la fonction de présidence. Par conséquent, l’hypothèse explicative, qu’il s’agirait de creuser à la lumière de données complémentaires, consiste à dire que les femmes ayant moins confiance en elles, du fait de la socialisation différenciée, seraient beaucoup plus enclines à s’engager comme bénévoles dans des secteurs qu’elles connaissent bien et dans lesquels elles se sentent compétentes. Partant, on retrouve davantage de proximité entre les secteurs professionnel et bénévole investis par les femmes alors que les hommes sont majoritairement investis dans des secteurs professionnels et bénévoles différents ; soit par ce qu’ils ont le désir de couper avec leur

univers professionnel, soit parce que disposant de plus de temps que les femmes pour leurs loisirs, ils disposent d’un éventail de secteurs d’engagement bénévole et de sociabilité plus large que les femmes. Notons que nous rejoignons ici les conclusions de Sophie Rétif (2013, p. 493‑497) relatives au sentiment d’incompétence des femmes les conduisant à s’autocensurer dans l’accession aux fonctions dirigeantes bénévoles; tout en les prolongeant afin d’expliquer la dichotomie sexuée observée dans nos résultats d’analyse.

Autrement dit, si les femmes sont bénévoles dans des secteurs proches ou en lien direct avec leur emploi, c’est parce qu’elles ont besoin d’avoir un niveau de compétence important et certifié dans un domaine afin de pouvoir y intervenir, contrairement aux hommes. Ce besoin plus prégnant chez les femmes de se sentir compétentes pour s’engager résulte de la socialisation sexuée qui procède par l’intériorisation de la domination masculine dont témoignent de nombreuses études. Les filles et les femmes ont alors moins confiance en elles et en leurs capacités que les garçons et les hommes en eux-mêmes. Les travaux relatifs à l’orientation scolaire en constituent une parfaite illustration : bien qu’ayant de meilleurs résultats que les garçons, elles s’autorisent moins qu’eux à tenter les concours d’entrée dans les filières ou écoles les plus prestigieuses. Selon Marie Duru-Bellat (citée dans Gautier, 2004, p. 39), le système éducatif considère que les garçons sont « doués » alors que les filles sont « studieuses ». C’est la raison pour laquelle, à résultats scolaires équivalents, les garçons sont tellement persuadés de leurs talents, qu’ils choisissent des cursus que les filles n’osent même pas envisager.

De plus, bénéficiant d’une moindre légitimité que les hommes dans les représentations collectives pour occuper un poste à responsabilité, elles doivent se montrer plus compétente qu’un homme afin d’être reconnue. Ceci renforce alors la nécessité que les femmes peuvent éprouver à être compétente avant d’entrer dans le secteur dans lequel elles pourraient devenir bénévoles. Autrement dit, elles ressentent plus que les hommes le besoin de connaître l’univers dans lequel elles s’engagent. Cette connaissance ne passe pas nécessairement par une connaissance « professionnelles » et peut aussi résulter de la pratique d’une activité de loisir. Cependant, les femmes actives disposent de moins de temps libre que les hommes. Par exemple, en 2010, l’analyse des temps sociaux révèle que les femmes disposent en moyenne d’1 heure de moins de temps libre que les hommes par jour (Ricroch, 2012, p. 69). Les femmes ont donc moins de temps pour pratiquer des activités de loisirs (Bacou, 2014) et ainsi développer une confiance suffisante dans leurs connaissances relatives à d’autres domaines, à

l’exception de ceux « traditionnellement » dévolus aux femmes comme l’éducation des enfants ou le soin.

Ce résultat permet d’étayer ce qu’a montré l’enquête micro-trottoir au sujet du premier obstacle à l’engagement bénévole, à savoir la méconnaissance du monde associatif. Car afin de pouvoir s’engager dans une action ou un monde particulier, il est essentiel d’en connaitre certaines caractéristiques, ou du moins d’avoir suffisamment de données permettant de s’y projeter et ainsi d’envisager cette éventualité. Considérant l’intériorisation chez les femmes de l’idée de leur moindre compétence que les hommes pour exercer des fonctions dirigeantes et donc la sous-estimation de leurs compétences, liées à la socialisation sexuée, alors la méconnaissance du monde associatif pèsera davantage sur la décision des femmes que sur celles des hommes vis-à-vis d’un engagement éventuel dans cet univers. Tandis que les hommes seront plus confiants et donc volontaires pour assumer des responsabilités bénévoles y compris lorsqu’ils ne présentent pas de compétences spécifiques pour le faire ; les femmes, moins confiantes, s’assureront d’être compétentes avant de pouvoir envisager le faire. Envisager, car la gestion du temps ou l’articulation des temps de vie constitue un élément de plus qui va peser dans la décision d’un engagement bénévole, même s’il peut parfois être mobilisé pour justifier un refus d’engagement, masquant ainsi la crainte de ne pas être à la hauteur.

Trois registres discursifs pour expliquer la sous-représentation des femmes

L’analyse des discours recueillis permet d’identifier cinq arguments mobilisés pour expliquer la sous-représentation des femmes. Ces arguments sont plus ou moins considérés comme légitimes selon le système de représentation qu’ont les enquêté.e.s des rapports sociaux de sexe. Nous allons voir que trois registres discursifs se distinguent. Un des arguments récurrents réside dans l’idée que femmes et hommes n’auraient pas le même rapport au pouvoir.

Avoir du pouvoir : une quête plutôt masculine

Un tiers des enquêté.e.s (10/29) mentionnent la recherche du pouvoir qu’auraient davantage les hommes que les femmes pour expliquer la sous-représentation des femmes aux fonctions dirigeantes bénévoles. Cette explication (comme celle de la moindre confiance des femmes en elles), est tout à fait en adéquation avec les explications sociologiques relatives à la socialisation sexuée et à la division sexuelle et sociale du travail. Cependant, les réponses se distinguent selon trois conceptions divergentes :

- Une conception égalitaire des sexes où l’on considère que les différences constatées résultent de la socialisation différenciée et asymétrique des sexes ;

- Une conception intermédiaire et minoritaire selon laquelle les différences femmes- hommes seraient à la fois le résultat d’une socialisation différenciée et asymétrique des sexes et d’une mémoire ancestrale inscrite dans la biologie ;

- Une conception où femmes et hommes seraient égaux dans la différence, selon l’idéologie de complémentarité des sexes.

Une conception égalitaire des sexes : les différences constatées résultent de la socialisation différenciée et asymétrique des sexes

Cette conception égalitaire de sexes est la plus représentée au sein de notre corpus d’enquêté.e.s. Cependant, il convient de nuancer ce résultat qui peut être lié au profil des enquêté.e.s. En effet : parmi les 15 femmes enquêtées, 4 travaillent ou ont fait des études en