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Le Français Langue Professionnelle (FLP)

Le parcours historique et méthodologique du Français sur Objectifs Spécifiques

7- Le Français Langue Professionnelle (FLP)

Au seuil du troisième millénaire, le FOS est à l’heure d’un nouveau développement qui marquera son parcours. Il se voit obligé de s’adapter aux besoins du marché basés notamment sur des demandes croissantes du monde professionnel. D’une part, nous assistons à une diversification des domaines professionnels qui sont de plus en plus pointus (l’aéronautique, l’art floral, etc.). D’autre part, nous remarquons l’émergence des demandes d’amélioration des compétences en français des professionnels de qualification faible. Ces demandes émanent dans la plupart des cas des organisations professionnelles pointues (office de professions, fédérations professionnelles, écoles spécialisées, etc.). À cela s’ajoute l’augmentation des flux migratoires des professionnels bien qualifiés qui cherchent à s’intégrer dans la vie active en France ou dans un pays francophone. Ces migrants font face à une double difficulté pour accéder aux plans de formation : la non-maîtrise de la langue et l’occupation de postes peu qualifiés. Parmi ces migrants, nous trouvons des arrivants qui ont reçu une faible formation initiale ou pire, qui souffrent d’analphabétisme. Dans de telles conditions, ces migrants ont du mal à avoir accès à une formation qualifiante et à réaliser leur stabilité professionnelle.

7-1 Développements politiques et économiques

Au niveau politique, le comité interministériel 6 du 10 avril 2003 a considéré la maîtrise de la langue comme une véritable compétence professionnelle. En outre, apprendre une langue à visée professionnelle est devenu un droit inscrit dans le Code du Travail depuis la promulgation de la loi du 4 mai 2005 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie (voir Liaisons sociales, n° 14423 du 13 juillet 2005). Lors d’un séminaire de la Délégation Générale à la Langue Française (DGLF) sur la formation linguistique dans le cadre professionnel, Cécile Cochy (2006), responsable à la Direction de la Population et des migrations au Ministère de l’Emploi et de la Cohésion sociale, affirme :

« L’apprentissage de la langue française par les étrangers, qu’ils soient nouveaux migrants ou installés depuis longtemps sur le territoire national, est une priorité forte de l’État. Concernant les primo-arrivants, en attestent :

- La création du service public de l’accueil et la mise en place du contrat d’accueil et d’intégration, dispositif au sein duquel une formation en langue française est proposée par l’État au signataire du contrat,

- La création du diplôme initial de la langue Française annoncé lors du comité interministériel à l’intégration du 24 avril dernier,

- Le projet de loi relatif à l’intégration et à l’immigration, voté récemment par l’Assemblée Nationale : il rend le contrat d’accueil et d’intégration et le suivi des formations qui lui sont

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liées obligatoires et pose la nécessité d’attester une connaissance suffisante de langue française.» (Cochy, 2006 : 11)

Au niveau économique, certaines entreprises souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée alors que des migrants peuvent occuper ces postes à condition d’améliorer leurs compétences communicatives en français. Les normes européennes concernant le contrôle de qualité et la sécurité exigent de la part des salariés des compétences communicatives notamment au niveau de l’explication des tâches et des modalités d’exécution. Mais soulignons que la dimension linguistique n’a pas encore toute sa place importante dans la formation professionnelle pourtant les compétences communicatives jouent un rôle de premier plan dans l’efficacité et l’appartenance d’un salarié dans une équipe de travail. Grunhag-Monetti (2006) cite le cas d’un Kurde originaire d’Irak travaillant dans une entreprise de nettoyage en Allemagne. Au bout de 4 mois, ce salarié a été licencié parce qu’il n’avait pas signalé des dysfonctionnements sur les machines de nettoyage. Ceci est dû à sa non-maîtrise des compétences communicatives orale ou écrite qui a provoqué son licenciement. Cette non-maîtrise communicative notamment celle de l’écrit pourrait concerner aussi des francophones. C’est le cas des natifs travaillant dans le bâtiment, l’hôtellerie, l’intérim et la propreté. Ces secteurs recrutent souvent des professionnels qui ont une faible qualification. Ces professionnels éprouvent des difficultés à respecter les normes de qualité : rapports avec les clients, communication entre les agents, complexification des procédures, contraintes de sécurité, etc. Cette importance des compétences communicatives au travail a fait émerger une nouvelle notion, celle de la part langagière au travail (Boutet, 1995). Cette notion concerne à la fois les interactions verbales au travail et la maîtrise de l’écrit dans des procédures de communication et d’information : fiches de postes, cahiers de liaisons, consignes de sécurité, fiches techniques, etc. Face à de telles conditions politique et économique, de nouvelles formations et des manuels ont été élaborés pour mieux répondre aux besoins des publics et des apprenants. Dans ce contexte, le développement des compétences communicatives orales et écrites dans des situations professionnelles est au premier rang des préoccupations des concepteurs des cours. Ce tournant dans l’enseignement/apprentissage du FOS a donné naissance au Français Langue Professionnelle (FLP).

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7-2 Vers une définition du FLP

Appelé aussi français professionnel ou français à visée professionnelle, le FLP a connu une augmentation de 250 % en 2005 (Mangiante, 2006). Pourtant il s’agit d’un domaine assez récent au sein de centres de formation de langue. Il fait encore l’objet de réorientation et d’adaptation en vue de mieux répondre aux besoins du monde professionnel. Pour le moment, peu de didacticiens proposent des définitions du FLP, mais Mourlhon–Dallies (2006) précise : « Le FLP est le français enseigné à des personnes devant exercer leur profession entièrement en français. Dans un tel cas, le cadre d’exercice de la profession au complet est en français (aspects juridiques et institutionnels, échanges avec les collègues et la hiérarchie, pratique du métier) même si des portions de l’activité de travail peuvent être réalisées en anglais ou dans d’autres langues (celles de collègues) » (Mourlhon –Dallies, 2006 : 30) Dans ce contexte, il s’avère important de souligner certaines différences entre le FLP et le FOS. Ce dernier vise à aider des non natifs à apprendre le français dans leur contexte professionnel d’origine tout en travaillant des compétences précises (lecture des textes, négociations commerciales, contact avec une clientèle, etc.). Ses publics sont souvent des étrangers bien qualifiés qui veulent suivre des cours de FOS pour réaliser leur ascension professionnelle au sein de leurs institutions. Pour mieux définir les publics de FLP, Mourlhon-Dallies (2006) met l’accent sur trois critères :

- Le niveau de français : le FLP pourrait concerner des natifs et des apprenants ayant un

niveau de bilinguisme en oral et un écrit très inférieur. C’est le cas des migrants d’Afrique francophone ou du Maghreb et des natifs en position d’illettrisme,

- Le degré de professionnalisation : il est hétérogène. Le FLP pourrait intéresser des

apprenants en formation initiale, des personnes déjà formées ou de véritables professionnels,

- Le passé de formation : les apprenants du FLP pourraient être des personnes suivant

régulièrement des stages en formation continue, d’autres en insertion professionnelle et des publics n’ayant jamais suivi aucune formation professionnelle.

Dans le cadre du FLP, les apprenants ne cherchent pas seulement à améliorer leur niveau en français en vue d’obtenir une promotion au sein de leurs entreprises. Mais ils considèrent aussi le FLP comme un outil qui leur permettrait d’avoir accès à l’emploi. Il est à préciser que

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les publics de FLP peuvent regrouper aussi des étudiants étrangers bien qualifiés. Les universités, les grandes écoles et les écoles supérieures privées se voient affluer ces dernières années des étudiants asiatiques (Chinois, Coréens, Vietnamiens), des étudiants de l’Europe centrale ou des pays de l’ex-bloc soviétique (Roumains, Bulgares, Polonais, etc.). En fait, ces étudiants constituent une nouvelle clientèle de FOS. Or des universités de médecine (Grenoble et Paris 6 par exemple), l’École Boulle (pour sa classe internationale en design d’espace), des lycées comme celui de Louis-le-Grand (pour les épreuves de français aux concours de Centrale et de Polytechnique) et d’autres écoles d’informatiques ont recours au FOS. L’objectif de ces institutions n’est plus de préparer leurs étudiants à suivre des cours dans des universités françaises mais elles veulent plutôt les aider à accéder à un emploi de qualification moyenne en France. Pour ce faire, ces étudiants qualifiés doivent à leur tour avoir des compétences communicatives écrite et orale pour assumer les différentes tâches. C’est pourquoi, le FLP se voit mis au service de formation de Direction de Ressources Humaines (DRH) dans le cadre des stages intensifs par exemple à l’Association Nationale pour la Valorisation Interdisciplinaire de la recherche en sciences humaines et sociales auprès des entreprises7 (ANVIE).

7-3 Des activités didactiques en FLP

Face à de telles demandes de formation de FLP, le monde didactique essaye d’y répondre aux niveaux des institutions, de l’élaboration des manuels et de formations proposées :

7-3-1 La certification institutionnelle

Depuis 2006, des institutions de formation de langue proposent des diplômes en FLP. C’est le cas de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (CCIP) qui propose le Certificat de Français Professionnel 1 et 2 (CFP1 et 2). Par exemple les titulaires du CFP1 peuvent comprendre et s’exprimer dans les situations les plus simples de la vie sociale et professionnelle. Le CFP1 valide aussi une compétence de français de niveau A2 selon le Cadre européen commun de références. Il correspond à 150-200 heures d’apprentissage pour acquérir un niveau minimum de compétences communicatives permettant une communication élémentaire dans le monde du travail. Il est à souligner que le CFP1 vise à développer les quatre compétences communicatives. Pour la compréhension écrite, il s’agit de comprendre le sens général de certains documents professionnels et d’articles de presse simples comportant

7Association Nationale pour la valorisation Interdisciplinaire de la recherche en sciences humaines et sociales auprès des entreprises : www.anvie.fr

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un lexique familier, pour l’expression écrite, de rédiger des messages professionnels courts sans complication en rapport avec l’activité professionnelle. Quant à la compréhension orale, elle a pour but de comprendre l’essentiel d’un message court et habituel en face à face ou au téléphone et enfin l’expression orale, elle consiste à décrire avec un langage simple son expérience, son activité, à échanger des informations factuelles, à exprimer son opinion, , etc.

Pour former les apprenants en CFP1, la CCIP propose un programme qui repose sur six axes principaux :

- Les relations sociales et professionnelles

- Saluer, remercier, féliciter, prendre congé, s’informer,

- Parler de son travail, de son expérience, de ses projets professionnels, - Présenter ses collègues, leur fonction,

- Présenter succinctement l’entreprise et son activité.

- L’environnement professionnel

- Parler du cadre et des conditions du travail,

- Décrire une journée de travail habituelle ou un emploi de temps particulier,

- Les fonctions de l’entreprise

- Demander ou donner des informations sur l’entreprise, - Comprendre et expliquer un processus simple,

- S’informer ou informer sur les prix,

- Noter et transmettre les messages des clients, - Passer des commandes simples.

- Les tâches administratives

- Accueillir les visiteurs ou les clients,

- Prendre, reporter ou annuler un rendez-vous,

- Participer à l’organisation de déplacements professionnels,

- Renseigner ou se renseigner sur la date ou le lieu d’une manifestation professionnelle (une exposition par exemple)

- La communication téléphonique

69 - Maintenir et établir le contact,

- Identifier l’interlocuteur et comprendre sa demande, - Orienter les appels.

- La communication écrite

- Lire et comprendre des documents simples,

- Compléter et remplir des formulaires simples dans le cadre de la vie professionnelle, - Prendre des notes,

- Rédiger des courts messages à partir d’indications fournies.

Parallèlement, la CCIP propose aussi d’autres certificats pour des spécialités plus pointues dans le monde professionnel. Nous en citerons à titre d’exemple le Diplôme du Français Médical (DFM), le Certificat de Français du Secrétariat (CFS), le Certificat de Français du Tourisme et de l’Hôtellerie (CFTH) et le Certificat de Français Juridique (CFJ) ainsi que les Diplômes du Français des Affaires 1 et 2 (DFA 1 et 2) et le Diplôme du Français des Affaires Approfondies (DAFA). Ces diplômes suivent la même méthodologie du CFP déjà mentionnée pour développer les compétences communicatives des apprenants dans des domaines plus spécifiques.

Il est important de préciser que cette certification ne se limite pas à l’Hexagone. Nous constatons que des centres de formation à l’étranger proposent des certificats du FLP. C’est le cas des Alliances françaises et des centres culturels relevant du Ministère français des Affaires Étrangères. Ces centres proposent des formations en vue de préparer les apprenants à passer les preuves de la CCIP. Parmi ces centres, nous en citons l’Alliance Français de Toronto8, Centre culturel français de Vilnius en Italie9 et Alliance Française en Argentine10. Parfois, certaines institutions universitaires proposent leurs propres certificats en FLP. C’est le cas par exemple de l’Université d’Alexandrie en Égypte qui propose le Diplôme du Français Professionnel Pratique (DFPP 1et 2). Ce dernier s’adresse non seulement aux étudiants mais aussi à des professionnels égyptiens qui s’apprêtent à travailler en France ou dans un pays francophone ou dans des entreprises françaises en Égypte. De son côté, l’Université de

8 Alliance Française de Toronto (Canada) : http://www.alliance-francaise.ca/fr/lf_certificates_diplomas_info.php

9 Centre culturel français de Vilnius (Pologne) : http://www.centrefrancais.lt/index.php/pageid/919

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Perpignan offre aussi le certificat du Français langue diplomatique et des Relations Internationales11 (FLDRI).

7-3-2 Supports didactiques du FLP

Les maisons d’édition ne tardent pas à leur tour à répondre aux besoins des publics en FLP. Ils ont chargé des concepteurs d’élaborer des supports de différentes natures. Nous citons Points.com, série de manuels conçus pour des domaines de spécialité particuliers :

- Le Français.Com (Penfornis, 2002)

Il s’agit d’un manuel qui aborde les aspects linguistiques et culturels de la vie professionnelle à travers des situations de communication. Il est utilisable à partir de 120 heures de cours. Il prépare au Certificat du Français Professionnel (CFP) de la CCIP. Il comporte différents chapitres (Prise de contact, Agenda, Voyage, Hôtel, Restauration, Entreprise, Travail, Recherche d’emploi, Prise de parole, Points de vue). Chaque chapitre est subdivisé en sous-objectifs. Par exemple, le chapitre de Travail est proposé selon les objectifs suivants : « Répartir les tâches, Aménager les espaces du travail, Résoudre les conflits du travail et Travailler à l’étranger». Notons aussi que Le Français.com accorde une importance particulière à la grammaire. Avec 15 fiches, la grammaire est abordée de manière progressive. Quant aux aspects interculturels, chaque chapitre se termine par une page consacrée à une question interculturelle.

- Affaires.Com (Penfornis, 2003)

Composé de six unités thématiques, ce manuel a pour objectif d’amener les apprenants à maîtriser le français professionnel à l’oral comme à l’écrit à travers des situations du monde des affaires. Il représente une centaine d’heures de cours pour des étudiants ou des professionnels ayant atteint le niveau B1 du Cadre européen commun de références. Il prépare au DFA1 et peut également servir à la préparation du DFA2. À la fin du manuel, nous trouvons des dossiers de simulation, fiches et exercices de grammaire, expressions et exercices pour la correspondance commerciale et la communication téléphonique, transcription des enregistrements et lexique bilingue français-anglais.

11 Université de Perpignan :

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- Hôtellerie/Restauration.com (Corbeau, Dubois, Penfornis, 2006)

Ce manuel a pour objectif de préparer les apprenants à passer les épreuves du Certificat du Français du Tourisme et de l’Hôtellerie de la CCIP. Proposé en six unités (Bienvenue à l’hôtel de la Paix, Réservation, Accueil, Services, Réclamations et Départ). Chaque unité se compose de six leçons. Au début de chaque leçon, l’apprenant est invité à repérer des éléments linguistiques à partir de documents professionnels sonores ou écrits. Soulignons que la compréhension orale occupe une place importante au sein de ce manuel. À la fin de chaque unité, un scénario professionnel met en relief les erreurs commises par un stagiaire pour mieux souligner les savoirs et savoir-faire. À la fin du manuel, nous trouvons un précis grammatical et des exercices d’application, un récapitulatif des expressions de la correspondance hôtelière, un tableau de conjugaison et un lexique des termes spécifiques.

- Tourisme.com (Corbeau

,

Dubois, Penfornis, 2004)

Il vise à amener des apprenants au bout de 120 heures d’apprentissage à communiquer dans les situations courantes des professions du tourisme. Il les prépare aussi à passer les examens du Certificat de Tourisme et de l’Hôtellerie de la CCIP. Il aborde six thèmes principaux à savoir : se présenter et présenter son entreprise, accueillir des clients francophones, animer un site touristique, promouvoir une destination, concevoir et vendre un produit touristique et accompagner un groupe de touristes. Quant à la grammaire, elle est présente dans toutes les leçons sous forme des tableaux et d’exercices d’application. À la fin de l’ouvrage, nous trouvons des fiches grammaticales avec des exercices. Ce manuel est accompagné d’un CD audio pour travailler la compréhension orale et la production orale.

- Les mots pour construire (Letertre, 2006)

Il s’agit d’un CD-Rom composé de 11 modules dont chacun aborde les activités du maçon dans une entreprise. Il est destiné à être utilisé principalement dans une approche interdisciplinaire. À partir de la réalité des chantiers, le CD outille le formateur dans la gestion de la professionnalisation et l’intégration de l’apprenant. Il souligne les situations d’organisation des chantiers et de production tout en travaillant le vocabulaire spécifique utilisé dans ce milieu professionnel spécifique. Les modules proposés peuvent être implantés sur une plate-forme de formation à distance ou consultés sur un site Internet.

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7-3-3 Expériences de formation en FLP

Compte tenu du contexte politique et économique déjà souligné, certaines institutions professionnelles ont chargé des enseignants d’élaborer des formations de FLP pour répondre aux besoins bien précis du monde professionnel. Parmi les nombreuses formations, nous en citons trois :

- Enseignement/Apprentissage du FLP en milieu hospitalier

Les hôpitaux français souffrent d’un manque du personnel soignant notamment en infirmiers. C’est pourquoi, un accord multipartenarial a été établi entre la France et l’Espagne pour la mise en place d’un dispositif de formation pour les candidats. Pour faciliter l’intégration de ces infirmiers espagnols dans les hôpitaux français, une formation linguistique a été élaborée pour faire acquérir aux apprenants les compétences nécessaires pour communiquer dans la vie quotidienne et professionnelle (Masiewicz, 2006). Cette formation s’est déroulée en 2005 à l’Institut de Formation de soins infirmiers de l’hôpital Bichat (Paris). Elle est proposée en deux modules dont chacun dure 120 heures. Quant aux apprenants, il s’agit d’un groupe de 6 infirmières et 5 infirmiers, âgé de 22 ans à 30 ans. Notons que les formateurs ont travaillé avec la méthode Accord (Berger & Spicacci, 2001) et Santé.médecine.com (Mourlhon-Dallies & Tolas, 2004) qui correspondent d’une part aux besoins des apprenants tout en travaillant à la fois les aspects professionnel, culturel et institutionnel du monde hospitalier. Lors de cette formation, les deux enseignants ont travaillé les quatre compétences communicatives notamment la communication orale compte tenu du rôle de transmission de l’infirmier au sein de différents services hospitaliers. Pour travailler la compréhension orale, une stratégie d’écoute renforcée a été mise en place : apprendre à faire des hypothèses, anticiper, repérer à partir des indices captés et construire ainsi du sens. Au bout de 240 heures, les apprenants ont atteint le niveau B1 du CECR. Les formateurs ont établi des attestations de capacités comprenant des savoir-faire langagiers formulés en termes : le stagiaire est capable de… Une telle attestation a un impact important pour faciliter l’inscription auprès de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS), en effet, une connaissance insuffisante de la langue pourrait pénaliser un candidat.

- Formations linguistiques du Pôle de la mobilisation professionnelle en Île-de-France

Créé en 1996, le Pôle de la mobilisation professionnelle en Île-de-France est un dispositif financé par le Conseil régional de l’Île-de-France. Il vise à réaliser l’insertion professionnelle