• Aucun résultat trouvé

Vers une formation sur l’utilisation de l’humour pour les médecins généralistes installés

Phase 6 : Réalisation de deux entretiens supplémentaires, retranscription [Annexe 3] et analyse de ces deux entretiens durant le mois de novembre

B. Pour les médecins généralistes installés 1 Le constat

3. Vers une formation sur l’utilisation de l’humour pour les médecins généralistes installés

Les médecins généralistes ont exprimé leur intérêt pour les formations sur la relation médecin-malade et sur la communication médecin-malade en médecine générale.

Dr A : Autant, j’ai jamais fait de formations de PNL (Programmation Neuro-Linguistique), tout ça. Mais bon, des petits stages de FMC, comme ça, j’ai trouvé ça intéressant. Je sais même pas si y’a des techniques d’interrogatoire basées sur l’humour, j’en sais rien.

Dr D : Après, moi, je continue à penser que la formation à la relation passe aussi par des choses comme les groupes Balint, et cetera. Et qu’à ce moment-là, la place de l’humour va être dans la façon dont on décrit ce qu’il s’y passe en fait, le prendre en termes d’outil. (…) Les groupes Balint, c’est la possibilité de se retrouver avec quelques médecins et un modulateur qui est plutôt normalement un psy pour parler d’un cas qui pose problème sur le plan de la relation médecin-malade. (…) On va relire ce qui est en train de se passer. On va aussi s’apercevoir des modalités, des couleurs qu’on donne, qui ont été données aux consultations avec ce patient-là, et cetera. Et l’humour fait partie de la palette de couleurs pour les consultations.

À la proposition d’une formation sur l’utilisation de l’humour en médecine générale et sur ses potentialités et ses risques, tous les médecins généralistes interrogés ont répondu être intéressés.

Dr A : Je pense que ça doit être intéressant !

Dr C : Ah bah j’irais bien, enfin c’est à Lyon !! Oui, oui, oui. Ah oui. Pour voir au moins ce qu’ils racontent là-dessus. Oui, j’aimerais bien, oui. Mais bon, Lyon, c’est pas tout près quoi. Si, c’est pas mal.

Dr D : Une journée, un congrès qui permet pendant une journée de se baigner dans cette question-là, j’irai avec beaucoup de plaisir, tout à fait.

49 Un médecin généraliste a même envisagé de proposer une communication sur l’humour à son groupe de formation médicale continue.

Dr G : Vous voyez là, je vais retenir votre sujet pour un sujet de notre EPU (Enseignement

Post-Universitaire). Parce que dès qu’on a un truc intéressant, on le note. Et d’ailleurs,

50 V. Schéma synoptique des résultats

Figure 1 : Place de l’humour en tant qu’outil de communication en médecine générale.

Bénéfices

- Instaurer un équilibre relationnel - Bonifier de la relation de confiance - Créer une alliance avec le patient - Montrer sa considération au patient - Désamorcer un conflit

Formation sur l’utilisation de l’humour

en médecine générale : les motivations - Pour les étudiants en médecine :

• Carence en matière de communication

- Pour les médecins généralistes • Importance de la

communication dans la profession

• L’humour : un sujet méconnu suscitant l’intérêt • Volonté de prendre du recul sur leur utilisation de l’humour Prise en charge

des patients

Bénéfices - Au cours des différentes étapes de la consultation :

• Convivialité, relâcher la tension

• Mettre à l’aise le patient, parler des sujets tabous

• Faciliter l’examen clinique • Faciliter les gestes techniques • Explication des symptômes

• Convaincre les patients pour les examens à venir

• Meilleure adhésion au traitement • Rôle dans l’éducation du patient - Sur le bien-être psychique du patient : • Rassurer le patient

• Relativiser la maladie

• Faire accepter la maladie au patient • Faire oublier la maladie au patient

• Rendre le sourire aux patients en fin de vie Risques

- Difficultés de perception de la gravité du message :

• Décrédibilisation du message envoyé par le médecin

• Sous-estimation du message envoyé par le patient

- La faute médicale

Bénéfices

- Instaurer un équilibre relationnel - Bonifier de la relation de confiance - Créer une alliance avec le patient - Montrer sa considération au patient - Désamorcer un conflit

Définitions et

modalités d’utilisation - Caractères objectif et subjectif - Utilisation spontanée, non réfléchie - Conditions de l’utilisation de l’humour : • Nécessité de connaître le patient • Nécessité de s’adapter au patient

• Nécessité d’une affinité entre le médecin et son patient - Un mode de communication inadapté à la détresse physique ou morale - Caractère bienveillant - Caractère kaléidoscopique

HUMOUR

du médecin généraliste Risques - Incompréhension du patient - Humour blessant, moqueur

- Relation envahissante, non professionnelle - Tentative de séduction

Relation médecin-patient

51

DISCUSSION

A travers cette étude, nous n’avons en aucun cas cherché à faire l’apologie de l’humour. En effet, de nombreuses études indiquent qu’il existe d’autres moyens de communication efficaces à la disposition du médecin généraliste pour établir une relation avec son patient. L’une d’entre elle, par exemple, est une revue systématique de la littérature qui a établi qu’il existait vingt-deux attitudes verbales du médecin généraliste associées à des bienfaits sur la santé des patients [16]. Nous ne citerons que quelques-unes d’entre elles : l’empathie, l’attitude de rassurance et de soutien, l’encouragement du patient par le médecin à poser des questions…

Conscients de ces nombreux moyens de communication, nous sommes persuadés qu’un médecin qui n’aurait aucun humour ne serait pas obligatoirement un mauvais médecin puisqu’il aurait probablement développé d’autres outils pour établir une bonne relation avec ses patients. Cette idée est d’ailleurs soutenue par Richard C. Wender dans son article « Humor in medicine » [17].

Cependant, parmi les vingt-deux attitudes verbales recensées dans cette étude, figurait l’utilisation de l’humour par le médecin généraliste [16]. C’est pourquoi, dans notre étude, nous avons choisi de nous intéresser particulièrement à l’utilisation de l’humour.

I. Forces et biais de l’étude