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FINANCEMENT ET SITUATION FINANCIèRE DES MÉNAGES

Dans le document 1 ENVIRONNEMENT EXTÉRIEUR DE LA ZONE EURO (Page 48-52)

FLUX DE FINANCEMENT

2.7 FINANCEMENT ET SITUATION FINANCIèRE DES MÉNAGES

Au quatrième trimestre 2012, les conditions de fi nancement des ménages de la zone euro se sont caractérisées par des évolutions contrastées des taux débiteurs bancaires, ainsi que par une hétérogénéité considérable entre les pays. Le taux de croissance annuel des prêts consentis par les IFM aux ménages (corrigé des cessions et des titrisations de prêts) est revenu à 0,8 % au quatrième trimestre 2012, avant d’affi cher un nouveau repli à 0,5 % en janvier 2013. Les dernières données indiquent donc la poursuite de l’évolution atone des emprunts des ménages, traduisant en partie le besoin de ces derniers de réduire leur endettement dans certains pays. Le taux d’endettement des ménages par rapport à leur revenu disponible brut aurait poursuivi sa légère progression au quatrième trimestre, les revenus s’étant tassés et l’endettement s’étant faiblement accru. Dans le même temps, les charges d’intérêts des ménages seraient restées globalement inchangées.

Graphique 35 Ratios d’endettement des sociétés non fi nancières

(en pourcentage)

20 22 24 26 28 30 32

55 60 65 70 75 80 85

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Ratio endettement/PIB (échelle de gauche) Ratio endettement/total des actifs (échelle de droite)

Sources : BCE, Eurostat et calculs de la BCE

Notes : Les données concernant l’endettement sont tirées des comptes trimestriels européens par secteurs. Elles comprennent les prêts (hors prêts intragroupes), les titres de créance émis et les provisions de fonds de pension.

Graphique 36 Charges d’intérêts des sociétés non fi nancières

(somme mobile sur quatre trimestres ; en pourcentage de l’excédent brut d’exploitation)

4 6 8 10

10 15 20 25

2003 20042005200620072008200920102011 Charges brutes d’intérêts (échelle de gauche) Charges nettes d’intérêts (échelle de droite)

Source : BCE

Note : Les charges nettes d’intérêts correspondent à la différence entre les intérêts payés et les intérêts perçus par les sociétés non fi nancières, en liaison avec leur excédent brut d’exploitation.

Évolutions monétaires et financières

CONDITIONS DE FINANCEMENT

Les coûts de financement des ménages de la zone euro ont affiché des évolutions contrastées au quatrième trimestre 2012, lesquelles cadrent largement avec la transmission décalée des modifications des taux de marché, mais reflètent également un nouvel affaiblissement de la transmission des taux directeurs de la BCE dans certaines parties de la zone euro. Au niveau de celle‑ci, les baisses des taux d’intérêt appliqués aux prêts aux ménages n’ont pas concerné toutes les catégories de prêts, et l’hétérogénéité entre les pays est restée très importante.

Dans l’ensemble, les taux d’intérêt appliqués par les IFM aux nouveaux crédits à la consommation et aux nouveaux prêts au logement ont affiché des évolutions contrastées au quatrième trimestre et en janvier.

Il en a été de même pour les écarts entre les taux d’intérêt des banques de dépôts et les taux de marché.

S’agissant des nouveaux prêts au logement, la baisse des taux d’intérêt a concerné les prêts à court terme (c’est‑à‑dire les prêts assortis d’un taux flottant ou d’une période de fixation initiale du taux inférieure ou égale à un an) au quatrième trimestre 2012 et en janvier 2013. En revanche, les taux d’intérêt ont augmenté pour tous les prêts assortis d’une période de fixation initiale du taux plus longue durant la période allant jusqu’en décembre, avant d’afficher un nouveau repli en janvier (cf. graphique 37). Dès lors, la part des prêts assortis d’un taux flottant ou d’une période de fixation initiale du taux courte dans l’ensemble des nouveaux contrats a augmenté marginalement.

En ce qui concerne les nouveaux crédits à la consommation, les taux d’intérêt se sont inscrits en recul pendant tout le quatrième trimestre, quelle que soit leur période de fixation initiale. Ils ont cependant de nouveau augmenté en janvier. Au quatrième trimestre, les replis les plus marqués ont concerné les prêts à court terme (c’est‑à‑dire ceux assortis d’un taux flottant ou d’une période de fixation initiale du taux inférieure ou égale à un an).

Les résultats de l’enquête sur la distribution du crédit bancaire de janvier 2013 font apparaître un renforcement plus vigoureux que prévu du durcissement net des critères d’octroi de crédit et des exigences en matière de garanties appliqués par les banques de la zone euro aux prêts au logement et aux crédits à la consommation au quatrième trimestre. (Pour de plus amples détails, cf. l’encadré intitulé Résultats de l’enquête sur la distribution du crédit bancaire pour le quatrième trimestre 2012 du Bulletin  mensuel de février  2013). Selon l’enquête sur la distribution du crédit bancaire, la détérioration des anticipations relatives à la situation économique générale et aux perspectives sur le marché de l’immobilier résidentiel a contribué à cette évolution. Les marges des banques sur les prêts moyens aux ménages se sont réduites, tandis que celles sur les prêts plus risqués ont augmenté. De plus, les conditions non monétaires des prêts se sont durcies en ce qui concerne les exigences en matière de garanties et la durée des prêts.

Graphique 37 Taux d’intérêt des IFM

sur les prêts au logement consentis aux ménages

(en pourcentage annuel ; hors frais annexes ; taux appliqués aux contrats nouveaux)

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Assortis d’un taux variable ou dont la période de fixation initiale du taux est inférieure ou égale à 1 an Dont la période de fixation initiale du taux

est supérieure à 1 an et inférieure ou égale à 5 ans Dont la période de fixation initiale du taux est supérieure à 5 ans et inférieure ou égale à 10 ans Dont la période de fixation initiale du taux est supérieure à 10 ans

Source : BCE

FLUX DE FINANCEMENT

L’octroi global de crédits au secteur des ménages de la zone euro s’est encore affaibli au troisième trimestre 2012 (le trimestre le plus récent pour lequel des données provenant des comptes de la zone euro sont disponibles), refl étant l’atonie de l’octroi de crédits des IFM. En conséquence, le taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts consentis aux ménages est revenu de 0,7  % au deuxième trimestre 2012 à 0,4 % au troisième. Des estimations afférentes au quatrième trimestre 2012 indiquent la poursuite du recul du taux de croissance annuel de l’ensemble de ces prêts (cf. graphique 38).

Le taux de croissance annuel de l’ensemble des prêts octroyés par les IFM aux ménages (non corrigé des cessions ou des titrisations de prêts) a encore diminué, revenant de 0,4 % au deuxième trimestre à 0,2 % au troisième. Les activités de cession et de titrisation de prêts – qui entraînent souvent une réallocation des prêts aux ménages entre le secteur des IFM et celui des AIF – ont affi ché un nouveau fl échissement au troisième trimestre, provoquant un repli, de 3,7 % au deuxième trimestre à 2,7 % au troisième, du taux de croissance annuel des prêts consentis aux ménages par les non‑IFM.

Lorsqu’on examine les données des IFM disponibles pour le quatrième trimestre 2012 et pour janvier 2013, on constate que le taux de croissance annuel des prêts aux ménages, corrigé des cessions et des titrisations de prêts, s’est légèrement creusé, de 1 % au troisième trimestre à 0,8 % au quatrième, indiquant une faiblesse dans l’activité d’émission (cf. section 2.1 pour plus de détails). Ce taux a ensuite poursuivi son repli pour s’établir à 0,5 % en janvier, continuant de masquer une hétérogénéité importante entre les pays.

Quant aux prêts ventilés par objet, le taux de croissance annuel des prêts au logement octroyés par les IFM, corrigé des cessions et des titrisations de prêts, est revenu de 1,8 % en septembre 2012 à 1,4 % en janvier 2013, maintenant ainsi la tendance à la baisse observée depuis la mi‑2011. Ce mouvement refl ète la poursuite de l’atonie des fl ux mensuels (corrigés) des prêts hypothécaires au cours des derniers mois. Les fl ux de prêts au logement représentent néanmoins toujours l’essentiel des prêts consentis aux ménages par les IFM. Tous les autres types de prêts aux ménages ont en effet continué de se contracter. Le taux de croissance annuel des crédits à la consommation est ainsi revenu de – 2,8 % en septembre à – 3,1 % en janvier, tandis que celui des autres prêts s’est stabilisé à – 0,8 % en janvier, soit un niveau inchangé depuis septembre.

S’agissant des causes sous‑jacentes de la faible croissance des prêts consentis aux ménages par les IFM (outre la nécessité à moyen terme de corriger les excès du passé dans plusieurs pays de la zone euro), l’enquête sur la distribution du crédit bancaire de janvier 2013 fait apparaître une nouvelle contraction – quoique moins vigoureuse –, au quatrième trimestre, de la demande nette relative aux prêts au logement et aux crédits à la consommation. Selon l’enquête sur la distribution du crédit bancaire, le recours à l’épargne des ménages comme source de fi nancement alternative a contribué plus sensiblement au tassement net de la demande en matière de prêts au logement, tandis que la détérioration des perspectives du marché de l’immobilier résidentiel

Graphique 38 Total des prêts accordés aux ménages

(variations annuelles en pourcentage ; contributions en points de pourcentage ; données de fi n de trimestre)

- 1

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Prêts à la consommation accordés par les IFM Prêts au logement accordés par les IFM Autres prêts accordés par les IFM Total des prêts accordés par les IFM Total des prêts

Source : BCE

Notes : Le total des prêts comprend les prêts accordés aux ménages par tous les secteurs institutionnels, y compris le reste du monde. Le total des prêts aux ménages au quatrième trimestre 2012 a été estimé à partir des opérations recensées dans les statistiques monétaires et bancaires.

Pour plus d’informations sur les différences de méthodes de calcul des taux de croissance entre les prêts accordés par les IFM et le total des prêts, cf. les notes techniques correspondantes

Évolutions monétaires et financières

a continué de peser sur cette demande. Par ailleurs, les dépenses plus modestes en vue de l’acquisition de biens durables et la dégradation de la confiance des consommateurs ont encore pesé sur les crédits à la consommation. Pour le premier trimestre 2013, les banques prévoient un repli plus marqué de la demande nette relative aux prêts au logement et un recul de la demande nette relative aux crédits à la consommation comparable au tassement observé au quatrième trimestre.

En ce qui concerne l’actif du bilan des ménages de la zone euro, le taux de croissance annuel de l’ensemble de leurs placements financiers s’est établi à 1,7 % au troisième trimestre (soit un niveau un peu inférieur à celui du trimestre précédent), maintenant ainsi la tendance à la baisse observée depuis la mi‑2010 (cf. graphique 39).

Comme lors du trimestre précédent, ce mouvement est imputable à une réduction notable de la contribution des placements des ménages dans les titres de créance. La contribution des placements dans les réserves techniques d’assurance s’est, en revanche, légèrement accrue, même si elle partait d’un niveau très faible.

SITUATION FINANCIèRE

Le ratio d’endettement des ménages rapporté à leur revenu disponible brut nominal atteindrait 100,4 % au quatrième trimestre 2012 (cf. graphique 40), en légère progression par rapport au trimestre précédent, mais à un niveau conforme à ceux observés depuis la mi‑2010. Cette progression reflète la légère croissance de l’endettement total des ménages, combinée à une stagnation de leur revenu disponible. Les charges d’intérêts des ménages seraient restées pratiquement inchangées à 2,2 % de leur revenu disponible au quatrième trimestre 2012 – un niveau observé depuis le troisième trimestre 2011. Le ratio d’endettement des ménages par rapport au PIB aurait quelque peu augmenté, affichant 66 % durant le trimestre sous revue.

Graphique 39 Placements financiers des ménages Graphique 40 Endettement des ménages et charges d’intérêts

(variations annuelles en pourcentage ; contributions en points de

pourcentage) (en pourcentage)

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Numéraire et dépôts

Titres de créance, hors produits financiers dérivés Actions et autres participations

Provisions techniques d’assurance Autres 1)

Total des actifs financiers

Charges d’intérêts en pourcentage du revenu disponible brut (échelle de droite) Ratio endettement des ménages/revenu disponible brut (échelle de gauche)

Ratio endettement des ménages/PIB (échelle de gauche)

2001 2003 2005 2007 2009 2011

Sources : BCE et Eurostat

1) Comprend les prêts et les autres comptes à recevoir Sources : BCE et Eurostat

Notes : L’endettement des ménages comprend le total des prêts accordés aux ménages par tous les secteurs institutionnels, y compris le reste du monde. Les charges d’intérêts n’incluent pas l’intégralité des coûts de financement supportés par les ménages, dans la mesure où sont exclues les commissions sur les services financiers.

Les données pour le dernier trimestre ont été en partie estimées.

Selon l’estimation rapide d’Eurostat, la hausse annuelle de l’IPCH dans la zone euro est revenue à 1,8 % en février 2013, contre 2,0 % en janvier. Le déclin actuel des taux annuels d’inflation reflète essentiellement les évolutions des composantes énergie et produits alimentaires de l’indice des prix. À plus long terme, si le profil mensuel de l’inflation globale pourrait être légèrement volatil, les tensions sous-jacentes sur les prix devraient rester contenues, étant donné le contexte de faible activité économique dans la zone euro. Les anticipations d’inflation sont solidement ancrées à un niveau compatible avec la stabilité des prix à moyen terme.

Les projections macroéconomiques de mars 2013 établies par les services de la BCE pour la zone euro prévoient une hausse annuelle de l’IPCH comprise entre 1,2 % et 2,0 % pour 2013 et entre 0,6 % et 2,0 % pour 2014. Par rapport aux projections macroéconomiques de décembre 2012 réalisées par les services de l’Eurosystème, ces fourchettes sont globalement inchangées. Les risques pesant sur les perspectives d’évolution des prix continuent d’être jugés globalement équilibrés à moyen terme.

Dans le document 1 ENVIRONNEMENT EXTÉRIEUR DE LA ZONE EURO (Page 48-52)