• Aucun résultat trouvé

Les virus grippaux qui s'attaquent à l'homme appartiennent principalement au groupe A et sont désignés par les lettres H et N, correspondant à deux types de molécules portées par ces virus : hémagglutinine (H) et neuraminidase (N), avec plusieurs variétés pour chacune d'elles. Ces virus ont la particularité de muter souvent, conduisant à des épidémies dites « saisonnières » plus ou moins différentes. De temps à

autre, une recombinaison (ou réassortiment) plus complexe conduit à un virus responsable d'une pandémie. Ce fut le cas pour la gripoe asiatique de 1957 (H2N2), la grippe de Hong Kong de 1968 (H3N2), la grippe aviaire de 2003 (H5N1) et la fameuse grippe A/H1N1 de 2009.

Chaque année le vaccin est préparé avec les souches circulantes, mais avec une incertitude plus ou moins grande puisque le délai de fabrication est d'environ six mois. Ainsi, la surveillance de la grippe d'octobre 1997 à juin 1998 a montré que dans 85 % des cas, les souches du virus grippal qui ont circulé pendant cette période n'étaient pas présentes dans le vaccin[55].

Une efficacité non démontrée

Des études de grande ampleur ont été conduites par la collaboration Cochrane[56] sur une période de quarante ans (1966-2006). Elles ont permis de conclure à l'absence de preuve crédible d'une efficacité préventive et, de plus, à l'absence de données convaincantes de tolérance.

Mais est-ce si étonnant si on considère que les capacités immunitaires diminuent avec l'âge dans toutes leurs composantes : diminution des réponses humorale et cellulaire, de la réactivité des lymphocytes, mauvaise coopération des lymphocytes B et T[57] ?

Ajoutons à cela le phénomène bien connu des immunologistes : le péché originel antigénique. Le système immunitaire d'un sujet vacciné ou infecté a tendance a réagir contre le premier type de virus qu'il a rencontré plutôt que contre les virus rencontrés plus tard, ce phénomène s'accentuant avec l'âge.

Avec une vaccination annuelle contre la grippe, le système immunitaire a de quoi être déboussolé.

La grippe A/H1N1 ou comment créer un problème à partir de peu de chose

Un départ du Mexique

Cette épidémie, d'abord intitulée « grippe mexicaine » puis « grippe porcine », fut qualifiée par l'OMS de pandémie A/H1N1 le 30 avril 2009 d'après la structure du virus, produit d'un réassortiment entre souches humaine, porcine et aviaire. Le déroulement des événements mérite que l'on s'y attarde. Les premiers cas sont apparus à La Gloria, village mexicain, à proximité d'un élevage industriel de porcs. Très vite, des informations alarmistes ont été diffusées par les médias, évoquant de nombreux morts par suffocation suite au développement de la grippe. En réalité, il semble bien qu'il n'y ait eu aucun mort de la grippe dans ce village. En revanche, de nombreuses personnes sont mortes de détresse respiratoire aiguë due à des émanations issues de porcheries appartenant à des sociétés américaines et laissées dans un état d'hygiène épouvantable, comme on a pu le voir à la télévision. Si l'on en croit les propos du professeur Antoine Flahault (directeur de l'École des hautes études en santé publique) lors de son audition à l'Assemblée nationale dans le cadre de la commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1), on a su, dès le début de mai 2009, que cette grippe avait un potentiel pandémique, certes, mais que son comportement était classique. Les données en provenance de l'hémisphère Sud, notamment d’Australie et d'Argentine, étaient également rassurantes quant à la gravité de cette

grippe, qui semblait même être plus bénigne que la grippe saisonnière habituelle.

L’OMS affole les populations

Elle a d'abord modifié les critères caractérisant une pandémie.

La définition habituelle se référait à deux critères : un grand nombre de malades et de nombreux décès. En faisant disparaître le second critère, cette grippe H1N1 très contagieuse (donc beaucoup de malades) devenait une pandémie ! Le 11 juin 2009, Margaret Chan, directrice de l'OMS, déclarait :

« Je me suis entretenue avec d'éminents spécialistes de la grippe, des virologistes et des responsables de la santé publique, et conformément aux procédures établies dans le Règlement sanitaire international, j'ai sollicité l'avis d'un comité d'urgence constitué à cette fin. Sur la base des données factuelles disponibles et de leur évaluation par ces spécialistes, les critères scientifiques définissant une pandémie de grippe sont remplis. J'ai donc décidé d'élever le niveau d'alerte à la pandémie de grippe de la phase 5 à la phase 6 (niveau le plus élevé). »

Malheureusement, tous ces spécialistes étaient en grands conflits d'intérêts avec les industriels fabriquant les vaccins.

L'affaire des adjuvants

Pour obtenir un plus grand nombre de doses vaccinales avec une quantité d'antigènes qui s'avérait limitée, un adjuvant puissant fut utilisé : le squalène. Cet adjuvant huileux avait déjà mauvaise réputation, d'abord suspecté d'être à l'origine de maladies auto-immunes, et depuis son implication dans la

survenue du syndrome de la guerre du Golfe. L'inquiétude grandit encore lorsqu'on apprit qu'en Allemagne, les dirigeants, les responsables politiques et l'armée recevraient des vaccins sans adjuvants.

L'échec et son coût

Les nouvelles contradictoires, la rapidité avec laquelle les vaccins ont été préparés sans évaluation suffisante ; notamment quant à la question des adjuvants et la grande réticence du corps médical à se faire vacciner ; tout cela a contribué à la désaffection du public, puisqu'environ 5 millions de Français se sont fait vacciner, soit 8 %. L'opération aura tout de même coûté 1 milliard d'euros pour l'achat de 400 millions de masques et 94 millions de doses, deux doses ayant été prévues pour la vaccination de chaque individu, ce qui ne s'était jamais vu pour la grippe et fut finalement abandonné.

La Pologne est restée en marge de toute cette agitation en refusant d'acheter les vaccins ; elle n'en a pas pour autant été décimée par la grippe.

Était-ce vraiment une pandémie ?

Lors de son audition à l’Assemblée nationale (27 avril 2010), le professeur Flahault a déclaré :

« Nous avons ainsi assisté, sur toute la planète, au remplacement de toutes les souches virales en circulation par la souche H1N1 pandémique. Désormais, il n'existe presque plus de virus H3N2 et H1N1 saisonniers, ce qui est une signature pandémique très claire : à chaque

pandémie, la nouvelle souche remplace totalement les souches précédentes. »

Or, d'après le réseau des GROG (Groupes régionaux d'observation de la grippe), au cours de l'hiver 2011-2012, soit deux ans plus tard, 72 % des virus circulants dans la population générale étaient du type H3N2, censé avoir disparu

; seuls 3 % de virus H1N1 type « pandémique » 2009 ont été détectés. Était-ce donc réellement une pandémie ?

Quelques éléments complémentaires

Cette audition du professeur Flahault révèle également quelques faits qui ne sont pas habituellement mis en avant ni même reconnus lorsqu'ils sont évoqués. Sur la retranscription de cette audition on peut lire :

« Du point de vue individuel, le vaccin contre la grippe est connu pour ne pas être très efficace, et il l'est d'autant moins que l'on est âgé. »

La vaccination antigrippale est fortement recommandée pour le personnel soignant (elle a même failli être rendue obligatoire), et pourtant

« on n'a jamais fait la preuve que la vaccination du personnel médical apportait le moindre bénéfice pour les patients ou même pour le fonctionnement des hôpitaux ».

Ces affirmations rejoignent exactement les conclusions de la collaboration Cochrane.

La vaccination antigrippale est également recommandée chaque année pour les personnes à risque (personnes âgées ou porteuses de maladies chroniques) ; or, en ce qui concerne le

ciblage des populations à risques « bien que systématiquement utilisée, cette dernière stratégie n'a jamais été évaluée ». Si les spécialistes le disent…

E. Des maladies qui n’étaient pas en France des problèmes majeurs de santé publique

La rubéole

95 % d'immunité naturelle avant la mise en place