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FAIBLESSES  Faible adhésion syndicale

 Consumérisme syndical

OPPORTUNITES

 Représentativité renforcée par la « loi de rénovation de la démocratie sociale »

MENACES

 Vieillissement des adhérents  Eparpillement des syndicats

Points forts

- Une présence renforcée dans les entreprises

En dépit d’un taux de syndicalisation déjà faible en France, et en recul, les délégués syndicaux sont de plus en plus présents dans les entreprises. La dernière étude disponible en 2004 indique que 78% des établissements d’au moins 50 salariés jouissent de la présence d’au moins un délégué syndical120

. Une progression de 3 points par rapport à l’enquête précédente sur la période 1998-1999. Plus l’effectif de l’établissement croît, plus la présence des délégués syndicaux est assurée. Ainsi, 95% des établissements de plus de 500 salariés ont au moins un délégué syndical.

Les bastions traditionnels restent l’industrie, la banque et les transports tandis que le commerce, les services aux particuliers, la construction sont en retard, avec la présence d’un délégué syndical dans seulement une entreprise sur deux dans ces secteurs.

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- Mouvements sociaux puissants

En dépit du recul des adhérents, les mouvements syndicaux restent cependant des mouvements sociaux puissants, dont les effectifs dépassent le nombre d’adhérents aux partis politiques en France.

- Un fort taux de sympathie

Les sondages montrent les uns après les autres que le taux de sympathie à l’égard du syndicalisme demeure très élevé, même s’il ne se traduit pas par une affiliation.

Evolution de la confiance des salariés envers les syndicats français

Confiance Pas confiance

1994 2004 1994 2004 CGT 34 53 53 42 CFDT 33 56 51 33 CGT-FO 36 49 52 41 CFTC 20 35 57 38 CFE-CGC 21 32 57 38

Source : sondage CSA-CGT  Points faibles

- Faible adhésion syndicale

Il faut d’abord noter que l’adhésion syndicale en France étant secrète, aucun chiffre officiel n’est disponible et même les organisations syndicales affirment avoir du mal à compter leurs adhérents. On s’en tiendra donc à des approximations et surtout à des tendances. Le ratio du nombre d’adhérents sur le nombre d’actifs s’élevait en 1936 à 1 pour 1,8. Il ne s’établit plus qu’à 1 pour 6,5 en 2002, selon Chauchard121

, soit le dernier rang européen. Les études de la DARES montrent une forte disparité entre les secteurs privé (5% de syndiqués) et public (15%)122. En 2003, plus de 8 % des salariés (7,5 % des femmes et 9 % des hommes) sont syndiqués. C'est deux fois moins qu'il y a vingt-cinq ans. Pourtant, le taux de syndicalisation s'est stabilisé depuis une dizaine d'années. Les fonctions publiques regroupent près de la moitié des salariés affiliés à une organisation syndicale. Si l'industrie reste un bastion syndical, l'adhésion à de telles organisations est, de fait, bien plus fréquente pour les cadres que pour les ouvriers. Le développement des formes d'emploi flexibles depuis une vingtaine d'années a rendu plus difficile la syndicalisation de tout un volant de la main d'œuvre, en premier lieu des salariés d'exécution.

121 CHAUCHARD J.L., Réussir le dialogue social, Une approche pour tous les acteurs, Editions d’Organisation, 2004 122

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- Le consumérisme syndical

Le système français veut que tous les salariés bénéficient des mêmes services « de base » qu’ils soient affiliés ou pas à un syndicat. Il en découle que le lien aux syndicats est au quotidien faible et peut prêter le jeu à une forme de calcul pervers.

L’affiliation à un syndicat prend sa valeur unique en cas de litige possible avec l’employeur. Cela change immédiatement le statut du salarié en lui conférant une capacité de défense renforcée, d’autant plus avantageuse à l‘approche des Prudhommes.

Un pas plus loin, l’élection en tant que représentant du personnel, ou la nomination en tant que délégué syndical, permettent d’obtenir un statut de salarié protégé. Rien de plus normal, sauf lorsque ces mandats sont sollicités par des « squatteurs » dont le seul but est de se protéger et/ou de bénéficier de temps libre.

Enfin, on assiste depuis trente ans à une inversion du rapport entre salariés et représentants du personnel. Les salariés sont prêts à mettre en concurrence plusieurs syndicats dans un but purement instrumental d’obtenir le meilleur rapport. Ils n’hésitent pas non plus à mettre en concurrence la DRH et les représentants du personnel, par exemple pour obtenir une augmentation individuelle.

Ce « consumérisme » syndical a pour effet de saper la crédibilité des syndicats et, plus largement, de déstabiliser le jeu institutionnel des relations sociales.

Les opportunités

- Représentativité renforcée

Tout l’objet de la loi de rénovation de la démocratie sociale du 20 août 2008 porte sur une représentativité « ascendante » des institutions représentatives du personnel. Elle oblige les représentants du personnel à retourner sur le terrain pour recueillir le suffrage des salariés. Pour être considérée comme représentative, et acquérir ainsi le droit de s’asseoir à la table des négociations collectives, tout syndicat doit obtenir au moins 10% des suffrages exprimés aux élections professionnelles.

Pour être valide, tout accord doit obtenir au moins la signature de syndicats réunissant 30% des suffrages, à condition qu’il n’y ait pas de veto de la part des syndicats représentant 50% des suffrages.

Cette nouvelle conception électorale du poids des négociateurs syndicaux est censée leur offrir une légitimité renforcée vis-à-vis de leurs électeurs.

Les menaces - Vieillissement

On constate un déséquilibre de la pyramide des âges des militants. La CFDT avouait en 2006 que les moins de trente ans ne représentaient que quatre pour cent de ses effectifs. La CFE-CGC affichait une majorité d’adhérents de plus de cinquante ans. Là, comme ailleurs, les générations venues au syndicalisme dans les années soixante-dix et au début des années quatre-vingt peinent à se faire remplacer.

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- L’éparpillement des syndicats français

Outre les cinq organisations syndicales représentatives (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFDT, FO), d’autres organisations apparaissent issues de schismes tels que SUD, UNSA ou FSU. Cette situation crée pléthore d’offres syndicales pour les salariés et dilue d’autant la force du mouvement syndical. Là où nos voisins démontrent une inclination certaine aux fusions pour parvenir à obtenir des économies d’échelle, et à accroître leur pouvoir de négociation, le pluralisme national confine à la division. L'émiettement accéléré à la française décourage les salariés et favorise les tendances extrêmes du syndicalisme (Front national, extrême gauche)123.

1.3.3.5 Les syndicats sont-ils capables de porter le changement aux yeux des employeurs ?

Alliés, partenaires, peste ou choléra ? L’histoire des relations syndicats / patronat évolue vers un plus grand pragmatisme mais dans un contexte où même les directions peinent à avoir les pleins pouvoirs. Quelle est à leurs yeux la légitimité des syndicats comme porteurs des changements nécessaires pour l’entreprise ?

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