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Facteurs facilitants liés à l'articulation des rôles avec l'entourage

CHAPITRE 4. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS

4.7 ARTICULATION DES RÔLES AVEC L'ENTOURAGE

4.7.2 Facteurs facilitants liés à l'articulation des rôles avec l'entourage

Oui, on est privilégiées

Tel que nous l'avons vu à quelques reprises au courant du présent chapitre, avoir le soutien de l'entourage au sujet de son projet parental est un facteur facilitant qui n'est pas négligeable. Les extraits suivants témoignent des différentes formes de soutien rapportées par les mères participantes.

Ma mère rapidement, elle l'a dit et je pense qu'elle n'était pas nécessairement si intéressée à le rencontrer, mais je pense que rapidement elle disait: « ça doit être un homme très bon pour vouloir faire ça ». (Geneviève)

Je veux dire, tous les grands-parents ne font plus la différence, même au début il n'a jamais été question de celui-là c'est ton enfant et l'autre mon enfant. En tout cas pas dans notre famille immédiate. (Amélie)

Disons que ce n'était pas vraiment une inquiétude, c'était plus de la gestion d'excitation. Ta famille ils étaient vraiment emballés. Lorsqu'ils ont su, ils étaient vraiment contents de pouvoir mettre un visage, il n'y avait vraiment pas d'inquiétude. (Sophie)

Ce qui est drôle c'est que les parents de Catherine, plus tes parents que mes parents, ils ne réalisent pas que je n'ai pas de lien génétique avec [nom de l'enfant]. Au début, sa

Légende: FS = Facteur de stress

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mère était comme: « elle te ressemble vraiment » et là j'étais comme: « merci, mais tu sais... » et elle réalisait après parce qu'elle oubliait (rires). Quand Catherine était enceinte, parce qu'elle était quand même grosse, elle disait: « peut-être que tu vas avoir des jumeaux. Toi est-ce qu'il y a des jumeaux dans ta famille » ou si j'étais frisée quand j'étais petite? Alors, je lui disais que non, mais que ça n'avait pas de lien et elle était toujours là: « ah oui c'est vrai » (rires). (Valérie)

En fait, je n'ai jamais eu ce genre de commentaire comme quoi un père serait une figure indispensable. Je sais que ça existe et qu'il y a des gens qui vont dire ça, mais on est dans des milieux assez ouverts. [...] Oui, on est privilégié. (Véronique)

Moi, ma sœur, c'est ma demi-sœur

Dans la même ligne de pensée que le cadre théorique qui chapeaute le présent projet de recherche, c'est-à-dire l'interactionnisme symbolique, les expériences individuelles de tout un chacun ont une influence sur leurs vies de famille actuelles. Les témoignages de trois participantes ont permis de tracer un lien entre leurs expériences individuelles et la manière qu'elles et leurs entourages conçoivent la « famille ».

En même temps, je pense que nos enfants ne manquent de rien et je ne pense pas que c'est quelque chose que tu as tant besoin d'aller chercher, tes racines biologiques. Moi, ma sœur c'est ma demi-sœur. [...] Oui, ma sœur c'est ma demi-sœur et mon père sa toujours été le père de ma sœur aussi, mais mon père a vécu la grossesse de ma mère comme si c'était son enfant. C'est mon père qui a toujours été là, de la grossesse à l'accouchement et elle n'était pas sa fille biologique. Alors, je me dis ma sœur elle n'a jamais senti le besoin d'aller voir son père biologique, comment ça? Je crois que c'est parce qu'elle était bien dans notre famille. Alors, j'ai l'impression que ça va être la même chose pour mes enfants. Alors, c'est quoi un père finalement? C'est un parent numéro deux ou numéro un, peu importe. Mon père il a joué son rôle comme moi je joue mon rôle, sachant que ça ne change rien. (Nathalie)

On a toutes les deux grandi dans des familles reconstituées où on s'est senti un petit peu des fois, disons mises à l'écart. Où il avait une différence entre les deux familles et j'ai dit non. On décide d'avoir une famille, tout le monde est égal et il faut qu'ils se sentent aimés de la même manière, peu importe. (Sophie)

Notre garderie est géniale

Lorsqu'il est question de l'articulation des rôles avec l'entourage, il est également important d'y inclure la relation avec les services de garde. Souvent considérés comme l'un des premiers endroits de socialisation des enfants en dehors de la vie familiale, les participantes ont été questionnées sur leurs expériences avec leurs services de gardes respectifs. En général, les mères participantes ont confirmé avoir des expériences positives avec ces services ce qui facilite inévitablement la

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transition de l'enfant vers la garderie. D'ailleurs, certaines parmi elles ont dit se sentir soutenues et appuyées par les éducatrices de leurs garderies, qui s'assurent d'utiliser une approche éducative inclusive des diverses réalités familiales.

En fait, même au service de garde ils ont fait une fête juste pour nous (rires). On est arrivées et c'était juste mère-mère et on trouvait ça génial, c'est vraiment fou, la garderie vraiment on est choyé. (Amélie)

À la garderie ils disent ça aussi: « toi tu as deux mamans et c'est comme ça ». (Cindy) Notre garderie est géniale, à la fête des Mères ils nous font chacune quelque chose, mais à la fête des Pères ils étaient un peu perdus (rires). Ils nous ont fait quelque chose à nous deux et on était là: « c'est vraiment cute, mais la prochaine fois si vous voulez le faire pour leurs grands-pères c'est parfait aussi » (rires). (Dominique)

On comprend la curiosité des parents du donneur

Relativement au facteur de stress « ses parents à lui, sont-ils grands-parents », l'analyse des données a permis d'observer un facteur facilitant efficace en lien avec la négociation des rôles avec l'entourage du donneur, celui de la compréhension. C'est-à-dire que les mères participantes ont rapporté des événements où elles ont constaté l’ouverture de leurs parents quant à leurs réalités familiales. Elles nomment ainsi ces évènements comme étant des éléments facilitants pour leurs relations.

Alors, concernant ses parents, comme il dit: « je suis sûr que ça va se faire bientôt une rencontre avec ma mère », mais tu vois il ne nous le demande pas de manière franche. Moi derrière ça, ce que j'ai dit à [nom de la conjointe] c'est que je pense qu'il aimerait vraiment ça qu'on rencontre sa mère et je pense que c'est bien correct, on comprend qu'elle est curieuse. (Geneviève)

Ça ne s'est pas passé comme ce que je m'attendais. Ils sont loin d'être envahissant là, on les voit comme une fois de temps en temps. Tu vois que clairement ils les aiment nos enfants, mais même si ce n'était pas leur fils le donneur, ils les aimeraient pareil. Moi au début je ne voulais pas leur donner un titre de grands-parents et finalement je ne le savais même pas, mais avec leurs propres petits-fils, ils n'utilisent pas ces termes- là. Ils utilisent genre [nom du surnom] et [nom du surnom]. Alors, finalement ce n'est comme pas bizarre pour, disons notre fille qui commence à comprendre un peu. Ce n'est pas bizarre pour elle parce qu'elle a un grand-père, une grand-mère de nos côtés et elle a [nom du surnom] et [nom du surnom] qu'elle ne sait pas ce que ça veut dire, mais elle les aime bien. (Dominique)

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Figure 17. Carte heuristique incluant les facteurs facilitants liés à l'articulation des rôles avec l'entourage