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Conclusion partielle : Que retenir de cette étape de la recherche ?

3.3. La Congrégation pour le clergé

3.3.2. Message du Symposium sur Presbyterorum Ordinis (1995)

3.3.2.1. Exposé sur le message

Les prêtres malades et âgés doivent bénéficier de l’attention de la famille presbytérale avec à sa tête l’évêque :

« The Bishop and his brothers must never fail to make periodic visits to those brothers who are ill, who can be informed about events in the Diocese, in a way that makes them feel like active members of the clergy and of the Universal Church, which builds upon their sufferings. Those priests, close to concluding their days on earth and spent in the service of God and for the salvation of their brothers, must be given particular and affectionate care245

Synthèse du Directoire

La communion sacerdotale est un canal de sanctification et de construction d’identité pour le prêtre. Elle est vécue avec la Trinité et l’Eglise ainsi qu’à travers la relation intergénérationnelle au sein du presbyterium. Ceux qui sont en situation de fragilité physique ou de lassitude morale doivent bénéficier de l’attention et de l’affection de la famille presbytérale, ainsi que du soutien de toute l’Eglise-Famille.

3.3.2. Message du Symposium sur Presbyterorum Ordinis (1995)

3.3.2.1. Exposé sur le message

A l’occasion du trentième anniversaire de la promulgation du Décret conciliaire

Presbyterorum Ordinis, un symposium international convoqué par la Congrégation pour le Clergé

du 23 au 28 octobre 1995, réunit à Rome de nombreux ecclésiastiques venus du monde entier. Le message rendu public à l’issue des travaux définit dans son introduction le double enjeu de ces assises : pour les trente ans du Décret, le bilan qu’impose de faire le chemin déjà parcouru, et la

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« They contribute in an eminent way to the work of redemption offering their sufferings and giving testimony by

virtue of their union with the suffering Christ and with so many other brothers and sisters in the Church who are sharing in the Lord’s Passion. For priests in these conditions ongoing formation must offer stimuli to continue their service to the Church in a serene and vigorous way, to be eloquent signs of the primacy of being over acting, of content over technique, and of grace over exterior efficacy ». Cf. Congregation for the Clergy, Directory on the ministery and life of priests. Cf. http// : www.vatican.va ; Voir aussi : J.T. SANCHEZ, C. SEPE, op.cit., p. 384-385.

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« L’évêque et les autres prêtres ne devront jamais manquer de visiter périodiquement ces frères malades, qui pourront être tenus informés de la vie du diocèse notamment, pour qu’ils se sentent membres vivants du presbyterium et de l’Eglise universelle qu’ils édifient avec leurs frères. On devra entourer d’une affection particulière les prêtres proches de la conclusion de leur cheminement sur la terre, après une vie dépensée au service de Dieu pour le salut de leurs frères. » Congregation for the Clergy, Directory on the ministery and life of priests. Cf. http// : www.vatican.va ; Voir aussi : J.T. SANCHEZ, C. SEPE, op.cit., p. 384-385.

160 nécessité de « réfléchir sur la figure du prêtre au seuil du troisième millénaire, engagé dans la nouvelle évangélisation246.» C’est pourquoi le rôle joué par le Décret est rappelé :

« Depuis trente ans, le Décret conciliaire Presbyterorum Ordinis marque le chemin de l’Eglise afin de définir l’identité, le ministère et la vie des prêtres de toute la Terre, et reflète les joies, les espoirs, les difficultés et les inquiétudes des prêtres qui ont consacré leur vie au Christ, Chef et Pasteur, Prêtre suprême et éternel, ainsi qu’à l’Eglise247

Le regard introspectif et rétrospectif jeté sur trente années d’exercice et de vie du ministère suivant les termes du Décret suscite un bilan acceptable, qui relève des difficultés, mais également des défis, étant donné l’« œuvre irremplaçable et nécessaire des prêtres dans l’Eglise et dans le monde248.» Ainsi sont proposés aux prêtres les thèmes de réflexion suivants :

3.3.2.1.1. Identité du prêtre

Afin d’être « sel et levain » dans les circonstances sociales et culturelles actuelles, le prêtre doit approfondir son identité presbytérale, car « la clarté et la conscience constante de sa propre identité déterminent l’équilibre de sa vie sacerdotale et la fécondité du ministère pastoral qui en découle249.» C’est pourquoi les points suivants sont suggérés :

« Le prêtre doit réfléchir sur le fait que sa vocation est un don et un mystère à découvrir et à

apprécier.

Le prêtre doit se configurer à l’image du Christ Prêtre qui montre ses traits spécifiques dans le témoignage de sa fidélité et la consécration joyeuse de lui-même au ministère.

La dimension ecclésiologique de l’identité presbytérale s’exprime dans le caractère communionnel

et la fraternité sacramentelle. Celle-ci met le prêtre en communion avec la vie trinitaire, avec son évêque et ses confrères dans le ministère, sous une forme visible et significative. Cette communion ne se réalise pas autour d’un consensus humain, mais autour de Celui qui est la Vérité et l’Amour.

Le célibat sacerdotal, en tant qu’il est appartenance totale au Christ, signifie la réalité même de l’ordre et permet d’exercer dans sa plénitude le ministère pastoral.

Les évêques doivent constamment donner aux prêtres l’occasion de réfléchir sur leur identité sacerdotale. A cet effet, les documents magistériels de l’Eglise concernant les prêtres doivent être exploités.

L’acquisition par le prêtre d’une connaissance à la fois théorique et concrète de son identité demande l’approfondissement de l’enseignement de la théologie sacramentelle de l’Ordre, aussi bien au séminaire que dans les programmes de formation permanente.

La réalisation souhaitée d’échanges des dons et la communion des intentions entre les Eglises catholiques et orthodoxes pour ce qui est de l’identité, de la spiritualité et du service pastoral des prêtres, fait appel à l’approfondissement d’une réflexion théologique qui doit prendre en compte les deux traditions.

Le manque de prêtres – dans certains pays – fait appeler de plus en plus les diacres, les religieux et

les laïcs pour la conduite des communautés paroissiales. De ce fait, il est urgent d’approfondir la distinction entre le sacerdoce des baptisés et le sacerdoce ordonné, tant au plan théologique qu’au

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CONGREGATION POUR LE CLERGE, « Le visage du prêtre dans le Décret conciliaire “ Presbyterorum Ordinis “. Message final d’un Symposium organisé », D.C., n° 2127, 1995, p. 1057.

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Id.

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Id.

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plan opérationnel. Des normes doivent être élaborées pour une compréhension et une application correctes du canon 517, § 2, du Code de droit canonique.

Le cadre de la formation des futurs prêtres diocésains devra dans la mesure du possible, intégrer

une plus grande présence du clergé diocésain dans les équipes de formateurs, afin de permettre un témoignage personnel et vivant de l’esprit et du charisme spécifiques du prêtre inséré dans une Eglise locale250

3.3.2.1.2. Mission et ministère du prêtre dans l’Eglise et dans le monde

Dans la perspective de l’ecclésiologie de communion dans laquelle le ministère sacerdotal doit être envisagé, les pères du Symposium ont fait un certain nombre de propositions. Celles-ci visent à rendre efficace l’action missionnaire qui est engagée à présent dans la nouvelle évangélisation :

« Avoir un programme de travail apostolique qui soit mené tant au niveau des Conférences

épiscopales que des diocèses, des paroisses et des communautés. Les lignes de travail doivent se trouver en concordance avec le Magistère de l’Eglise, et il est indispensable de fixer des échéances pour la réalisation des objectifs fixés, en contrôlant périodiquement les progrès accomplis.

Promouvoir la pastorale vocationnelle dans le contexte de toute l’activité missionnaire. Dans chaque diocèse, certains prêtres devront se consacrer à temps plein aux séminaristes.

Favoriser un partage apostolique et stimuler l’aide réciproque entre prêtres dans l’accomplissement de leur mission. Pour y arriver, il faut créer des structures diocésaines et interdiocésaines (si possible également nationales et internationales) fidèles au Magistère et à la discipline ecclésiastique, à même d’aider chaque prêtre à ressentir qu’il fait partie de l’Eglise universelle.

Tenir compte des suggestions faites à propos des rapports avec les laïcs : dans la formation des

prêtres, il faut les préparer à accomplir un travail d’équipe avec les laïcs, en tenant compte de la spécificité de chaque vocation ; destiner certains prêtres à la formation des laïcs, à leur insertion dans la vie apostolique pour l’animation du temporel, et à leur constante attention spirituelle ; déceler chez les personnes, spécialement chez les jeunes, les aptitudes requises pour une collaboration dans la paroisse. Ainsi, d’une part les charges seront allégées, et d’autre part les âmes les plus sensibles pourront être davantage sensibles à une conscience plus grande de leurs responsabilités baptismales ou de vie consacrée.

Investir le domaine des médias : la formation professionnelle et scientifique de certains prêtres et

laïcs s’avère nécessaire pour faire usage du puissant moyen d’évangélisation que représentent les médias.

Prendre en considération une certitude : Le contexte d’une inculturation correcte et nécessaire pour

nôtre époque amène chaque diocèse et chaque paroisse, à prendre en compte toutes les exigences qui caractérisent une société en continuelle évolution, et à leur donner une réponse pastorale appropriée à chaque situation : immigration, tourisme, guerre, violence en général, pauvreté, etc.251 »

250

Id.

162 3.3.2.1.3. La spiritualité sacerdotale

Ce thème est développé autour de trois points : les moyens de perfection spirituelle ; le ministère comme moyen de sanctification personnelle ; la charité pastorale.

- Les moyens de perfection spirituelle

On rappelle ici au prêtre les importants moyens dont il dispose pour sa croissance spirituelle, qu’il ne saurait obtenir que par son union intime avec Dieu. Ainsi, la prière personnelle, la lecture spirituelle, la récitation du chapelet, l’imitation de Marie, humble, obéissante et chaste servante du Seigneur, peuvent l’aider à témoigner de la charité du don total au Seigneur et à l’Eglise. En outre, la confession périodique, la direction spirituelle, ainsi que les journées de retraite et de fraternité sacerdotale sont des moyens indispensables pour progresser dans la vie spirituelle.

- Le ministère comme moyen de sanctification personnelle

En cherchant l’équilibre entre l’intériorité et l’activité pastorale, en faisant de leur travail pastoral une véritable prière, en sachant s’offrir généreusement à Dieu qui porte en lui la réalisation de leur mission, les prêtres exerceront leur ministère comme un moyen de sanctification personnelle.

- La charité pastorale

La responsabilité pastorale qui incombe aux prêtres est vécue en union avec le Christ Bon Pasteur, source de la charité. Leur vie eucharistique quotidienne et intime les invite au généreux don de leur personne au service de leur diocèse et de l’Eglise universelle. Ils sont invités à rendre effective leur charité pastorale : vivre l’accueil miséricordieux de tous, particulièrement de leur confrères en difficulté et de tous ceux qui ont besoin de découvrir le Christ, chemin, vérité et vie.

- La formation permanente

Le Symposium réaffirme et confirme la priorité qu’il accorde à la formation permanente des prêtres, notamment dans les disciplines philosophique et théologique. Pour que l’on investisse dans l’étude certaines années du ministère pastoral postérieur à l’ordination, quelques recommandations sont faites :

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« Promouvoir une mentalité ouverte à la formation, dès le séminaire, comme une exigence directe du sacrement de l’Ordre. Certains prêtres qui en ont les aptitudes se consacreront à la formation permanente. Une équipe doit collaborer à cette tâche avec l’évêque.

Créer des instituts régionaux de formation permanente qui assurent la conformité avec les

indications du Saint-Siège, ainsi que des organismes au niveau national ou continental, pour la programmation et la coordination des divers programmes de formation permanente (spirituelle, intellectuelle, humaine et pastorale).

Considérer l’urgence de recourir à des enseignants extrêmement qualifiés et compétents pour une formation permanente adéquate.

Inviter les prêtres à se nourrir par des lectures de formation spécifique et choisie.

Construire dans la mesure du possible des centres de spiritualité sacerdotale, des maisons de

retraite et de prière où les prêtres pourront trouver conseil, amitié, aide spirituelle et formative, encouragement à partager leurs expériences et leurs besoins.

Assigner à chaque nouveau prêtre un prêtre ayant de l’expérience, qui soit pour lui un aîné, un père, un ami et un formateur pour ses débuts dans l’exercice du ministère.

Instituer des écoles, des services et des aides financières en mesure de former et de soutenir les

formateurs des prêtres, aux divers niveaux ecclésiaux : régional, national et universel.

Introduire au séminaire une année propédeutique préparatoire aux études ecclésiastiques. Comme

fondement d’une formation continue, elle sera spécifiquement consacrée à la formation humaine, à la vie spirituelle, à renforcer la vie d’union à Dieu et à acquérir un niveau minimum de formation catéchétique252

3.3.2.1.4. La communion et la fraternité entre prêtres

Elles sont perçues par rapport à l’évêque vu comme figure autorisée de père et d’ami, appelé à assumer ses responsabilités sans les déléguer, et par rapport au prêtre. En effet, si l’évêque est le promoteur de la communion entre prêtres qu’il connaît individuellement et sur lesquels il doit veiller, de son côté le prêtre peut favoriser cette rencontre filiale et fraternelle avec son évêque et ses confrères par un effort permanent de bienveillance, et en créant une atmosphère ecclésiale d’enthousiasme, de fraternité et de convivialité253

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