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Exploration des pensées et interprétations du patient réalisée par le biais des principes communs de la thérapie cognitive

Tableau des résultats

B) CONTENU DE LA RENCONTRE 1) Retour sur le devoir;

4) Exploration des pensées et interprétations du patient réalisée par le biais des principes communs de la thérapie cognitive

Lors de la première rencontre, nous avons exploré les différentes interprétations que vous avez de vos DTNC. Ensuite, vous vous êtes exposé à vos sensations physiques par le biais de l’activité physique. J’aimerais savoir quelle est l’interprétation que vous avez désormais de vos DTNC?

Modifier votre discours intérieur (Adapté de Marchand et Letarte, 2004)

À partir des connaissances que vous avez acquises par l’entremise de ces rencontres, vous allez pouvoir changer votre réaction face à vos symptômes. Nous avons mentionné que les interprétations irréalistes de vos sensations entretiennent votre peur et contribuent à maintenir vos symptômes. Vous avez la responsabilité de modifier votre discours intérieur à partir de ce que vous avez appris.

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Ainsi, les interprétations injustes que vous donnez à vos sensations constituent un des facteurs d’entretien important de votre problème. Vous pouvez utiliser ce tableau pour vous aider à modifier les interprétations irréalistes qui alimentent votre peur et les remplacer par des pensées plus réalistes et aidantes. Une fois cette étape faite, chaque fois que les sensations redoutées ou les anciennes conclusions se présenteront, il vous faudra réagir en adoptant ce discours intérieur qui correspond à la réalité et qui vous aidera à cesser d’avoir peur de ces sensations inoffensives. Cela semble difficile au début, mais comme pour toute chose, vous deviendrez meilleur avec le temps! Nous vous proposons des exemples au tableau de la page 51 (page 23 du manuel de traitement version participant) pour vous servir de modèle de travail. Toutefois, il est très important que vous complétiez votre propre tableau (page 52) avec les pensées réalistes les plus significatives pour vous. Si vous avez une condition médicale particulière, intégrez les informations pertinentes dans vos pensées réalistes.

Exemple de modification du discours intérieur (présenter l’exemple le plus pertinent, qui soit un peu différent de la pensée du patient)

Sensations et interprétations automatiques

Pensées aidantes et constructives Douleur thoracique

+

Pensée : «je sens une pression au niveau du cœur, c’est le premier signe d’un infarctus »

Les examens médicaux ont montré que mon cœur est en bonne santé, je ne risque pas de faire un infarctus. La douleur que je ressens peut être causée par plusieurs facteurs, toutefois ce n’est pas dangereux pour ma santé.

Battements cardiaques accélérés +

Pensée : « mon cœur va lâcher, je vais mourir d’un infarctus »

Mon cœur est un muscle puissant fait pour travailler. Il ne s’arrêtera pas ; il bat vite parce que je vis de l’anxiété. J’ai déjà fait plusieurs attaques de panique je n’ai fait aucun infarctus et je ne suis jamais mort ! Je vais le laisser battre et il va revenir à la normale comme dans le passé.

Sensations d’oppression respiratoire

+

Pensée : « je vais étouffer »

Je me sens oppressé parce que je suis très tendu et que mes muscles sont contractés. Je n’étouffe pas pour autant, au contraire, je respire même plus vite et plus fort que d’habitude. Il est

impossible d’étouffer à cause de l’anxiété.

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À votre tour maintenant ! Je vais vous demander de commencer à vous parler autrement par rapport à vos DTNC en complétant le tableau suivant :

Sensations et interprétations automatiques

Pensées aidantes et constructives Sensation : _______________________ + Pensée : ________________________ Sensation : _______________________ + Pensée : ________________________ Sensation : _______________________ + Pensée : ________________________ Sensation : _______________________ + Pensée : ________________________

Il est désormais important de revenir sur le rationnel du traitement pour voir comment l’activité physique peut vous être bénéfique même si elle ne génère pas les symptômes que vous redoutez.

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Dans votre cas, la pratique d’activité physique n’a pas généré d’inconfort ou de douleur

thoracique. Elle ne va donc pas vous servir à vous habituer à vos symptômes et vous désensibiliser directement. Par contre, l’activité physique peut tout de même agir sur vos symptômes.

Dans un premier temps, l’activité physique agit sur votre système nerveux en régulant son fonctionnement. Cette régulation a pour effet de vous rendre moins sensible à la douleur, c’est-à- dire de rendre votre filtre perceptuel plus fin.

Dans un second temps, l’activité physique améliore votre tonus musculaire, ce qui vous rend également moins sensible à la douleur et aux différentes sensations physiques en général, incluant les spasmes musculaires qui sont souvent la cause des DTNC. L’activité physique vous aidera aussi à réguler votre respiration, qui peut également provoquer des DTNC.

Ensuite, la libération d’endorphines qui se produit lors de la pratique d’activité physique agit comme un puissant anti-douleur.

Finalement, l’activité physique a bon nombre d’autres effets sur votre santé. La pratique prolongée de l’activité physique serait associée à l’amélioration de plusieurs variables

psychosociales, telles que la satisfaction personnelle d’atteindre des objectifs fixés, l’augmentation du niveau de confiance, du sentiment de contrôle, d’estime de soi et du sentiment d’auto-

efficacité.

Faire face aux douleurs thoraciques non-cardiaques (Adapté de Marchand et Letarte, 2004)

Le travail que vous ferez sur vos pensées et vos comportements aidera à une meilleure gestion de vos des douleurs thoraciques et en diminuera l’impact sur votre qualité de vie. Il n’est pas dit cependant que vous n’en aurez plus jamais. Il s’avère donc très important que vous sachiez comment réagir pour ne pas avoir peur lorsqu’elles surviennent. Il y a trois règles à suivre que vous devez apprendre par cœur et noter sur une carte aide-mémoire que vous garderez sur vous.

a) Accepter les sensations

Le fait de lutter contre les sensations a automatiquement pour effet soit de les entretenir, soit de les amplifier. En effet, en vous contractant, vous devenez plus tendu, anxieux, et

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vous augmentez les sensations que vous redoutez. De plus, en cherchant à les contrôler, vous entretenez votre conviction qu’elles sont dangereuses. Puisqu’elles ne représentent aucun danger, la stratégie la plus efficace est de les accepter. Laissez passer la réaction d’alarme dans votre corps en observant vos sensations, sans les refuser. Plus vous vous laisserez aller, moins vos symptômes seront forts et plus ils passeront vite.

b) Se parler de façon réaliste

Nous avons discuté précédemment des sensations auxquelles nous attribuons des conséquences irréalistes. Vous savez maintenant que ces sensations s’avèrent totalement inoffensives. Alors, ne vous permettez plus de vous faire peur en pensant à des catastrophes qui n’arriveront jamais. Rappelez-vous que bien que les sensations ressenties peuvent être bien désagréables, vous ne courez aucun danger. Adoptez des pensées réalistes et constructives.

c) Poursuivre ce que vous faisiez

Sachant que vos DTNC sont inoffensives, même si elles demeurent inconfortables, vous êtes en mesure de poursuivre vos activités quotidiennes. Ne les évitez surtout pas ! De cette façon, vous pourrez briser le cercle vicieux d’évitement et d’inactivité qui s’installe chez bon nombre de patients. Ce cercle vicieux entraîne des conséquences négatives sur leur condition physique et les mène à ressentir plus facilement des symptômes physiques, tels que les douleurs thoraciques, lorsqu’ils sont actifs.

Si vous mettez en application ces trois règles pendant vos épisodes de douleur thoracique, vous verrez qu’ils seront de moindre intensité et que vous les trouverez beaucoup moins pénibles à supporter. Plus vous les appliquerez, moins vos épisodes nuiront à votre fonctionnement quotidien.

5) Rappel des éléments qui peuvent maintenir les symptômes Facteurs de maintien

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Maintenant que vous vous êtes exposé à vos sensations physiques et que vous avez une interprétation différente de ceux-ci, j’aimerais qu’on revienne sur les différents éléments qui peuvent maintenir vos symptômes.

1. Sensibilisation

La sensibilisation se traduit par une tendance à réagir de façon accrue à une sensation, après avoir déjà fait l’expérience de celle-ci. Imaginons que chaque individu ait un «filtre

perceptuel». Plus ce filtre est fin, moins les sensations peuvent déclencher un signal de douleur. Le processus de sensibilisation rend les trous du filtre plus larges et laisse ainsi davantage de

sensations produire une réponse douloureuse. 2. Processus attentionnels

L’augmentation de ces expériences douloureuses entraîne les individus à développer de l’hypervigilance à leurs symptômes, c’est-à-dire que leur attention est inconsciemment orientée, et ce, de façon exagérée, sur les sensations ou symptômes physiques comme les DTNC. L’individu devient alors conscient de changements physiologiques et corporels bénins, ce qui amplifie la perception et l’intensité des symptômes.

L’attention serait également reliée aux croyances face à la maladie. En ce sens, lorsqu’un individu attribue ses symptômes à un problème de santé grave, il aurait tendance à y être plus attentif.

3. Anxiété cardiaque

L’anxiété cardiaque, se définit par la peur de sensations physiques liées au cœur et de leurs conséquences négatives potentielles. Les gens associent souvent les douleurs thoraciques à un infarctus, ce qui peut générer de l’anxiété. Cette anxiété peut à son tour accentuer les symptômes en activant le système nerveux sympathique (SNS). La crainte et les symptômes sont ainsi maintenus.

Certaines croyances en lien avec la santé contribueraient aussi au maintien des

symptômes. Par exemple, la croyance que la santé est synonyme d’absence de symptômes peut entraîner l’individu à être hypervigilant et à interpréter de manière catastrophique des sensations corporelles normales.

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Une partie de la douleur et des limitations fonctionnelles qui y sont associées seraient dues à des apprentissages inadéquats. En ressentant à répétition de la douleur lors de certaines tâches ménagères ou au cours de la pratique d’un sport, une association se crée entre ces activités et la douleur, ce qui mène les patients à éviter de plus en plus ces activités. L’inactivité entraîne des conséquences négatives sur la condition physique des patients et les mène à ressentir plus facilement des symptômes physiques, tels que les douleurs thoraciques, lorsqu’ils sont actifs.

5. Incertitude

L’absence d’explication ou de diagnostic pour les douleurs thoraciques peut augmenter les inquiétudes face à celles-ci, ce qui contribue à entretenir des attitudes et des croyances qui favorisent l’évitement et l’hypervigilance.

6) Introduction au programme d’entraînement

La rencontre d’aujourd’hui met fin à la première partie de l’intervention (rencontres individuelles). La semaine prochaine, vous entamerez la deuxième partie qui consiste en un programme d’activité physique de 10 semaines. Pour commencer, vous rencontrerez une kinésiologue élaborera un programme d’activité physique pour vous. Ensuite, à chaque deux semaines, vous aurez une séance d’entraînement supervisé, lors de laquelle votre programme sera ajusté par la kinésiologue.

Au cours des rencontres que nous avons eues ensemble, nous vous avons transmis des outils pour vous aider à mieux comprendre et mieux gérer vos épisodes de DTNC. Continuez d’utiliser ces stratégies (exposition aux sensations par l’activité physique (p. 19 de votre manuel), modification du discours interne (p.23 de votre manuel)) lors de l’entraînement et après la fin du programme. Lorsque vous aurez des symptômes, utilisez les stratégies pour faire face à vos symptômes (p.25 de votre manuel), votre entraineur vous réfèrera à ces techniques, au besoin.

163 C) DEVOIRS

Exercice 1

Faire de l’activité physique. Reprenez la liste d’activités physiques que vous avez dressée lors de la première semaine et sélectionnez un nouvel exercice à réaliser. Je vais également vous demander de réfléchir au type d’activité qu’il vous serait possible de pratiquer sur une base quotidienne selon l’équipement dont vous disposez (vélo ou marche/jogging).

164 Annexe I

165 Instrument Variable mesurée

Facteurs Temps de mesure administré Biologi ques Psycho- logiques Soci- aux T1 T2 Var iab les p rin cip ale s

Entrevue sur les douleurs thoraciques

Présence de DTNC

cliniquement significatives -- -- -- ✓ ✓

Questionnaire l’Actimètre

Niveau d’activité physique pratiqué sur une base annuelle (actif,

moyennement actif, un peu actif, très peu ou pas actif )

-- -- -- ✓ Var iab les co nf on dan tes p ot en tiell es Entrevue sociodémo-

graphique Âge, sexe ✓ ✓

Entrevue médicale Présence d’antécédents médicaux et de conditions médicales ✓ ✓ Questionnaire sur le soutien social (version française du MOS Social Support Survey)

Soutien social perçu ✓ ✓

Questionnaire sur l’anxiété cardiaque

Crainte des sensations

166 Annexe J

167 Instruments Variable mesurée

Type de variable Temps de mesure administré Mesures liées aux cx d’éligibilité et données descriptives Mesures liées aux objectifs Mesures autres T1 T2 T3 Entrevue sociodémographi que (ES)

Âge, sexe, revenu familial, statut de

travailleur, statut civil ✓ ✓

Entrevue médicale (EM) Antécédents médicaux et condition médicale, médication, etc. ✓ ✓ ✓ ✓

Entrevue sur les douleurs thoraciques (EDT) Présence de DTNC cliniquement significative, fréquence, intensité des DTNC,

incapacité liée aux DTNC ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Entrevue semi- structurée pour le diagnostic des troubles anxieux (ADIS-5) Présence de troubles anxieux ou de trouble de l’humeur ✓ ✓ World Health Organization's Quality of Life (WHOQOL-Bref) Qualité de vie

globale des patients ✓ ✓ ✓ ✓

Échelle hospitalière d’anxiété et de dépression (ÉHAD) Détresse psychologique des participants (symptômes anxieux et dépressifs) ✓ ✓ ✓ ✓ Index de sensibilité à l’anxiété (ISA) Crainte des sensations physiques liées à l’anxiété et de leurs conséquences négatives redoutées ✓ ✓ ✓ ✓ Échelle des pensées catastrophiques (PCS-CF)

Peur des sensations physiques (tendance à interpréter la douleur de façon catastrophique)

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Body Vigilance Scale (BVS)

Attention portée aux sensations

physiques internes ✓ ✓ ✓ ✓

Test de VO2

sous-maximal Condition physique des participants ✓ ✓ ✓ ✓

Journal d’auto- enregistrement de l’activité physique Adhérence au programme d’activité physique ✓ Global Physical Activity Questionnaire (GPAQ) Niveau d’activité physique rapporté ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

169 Annexe K

No. de participant : _________

Date de l’entrevue: _________

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ENTREVUE TE LE PHONIQUE DE