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Les douleurs thoraciques non-cardiaques (version du thérapeute)

B) CONTENU DE LA RENCONTRE Contenu de la rencontre

Comme je l’avais mentionné la semaine dernière, la rencontre d’aujourd’hui va être très différente puisque nous allons faire un exercice d’exposition à l’activité physique. Au cours de la rencontre nous allons :

1. Faire un retour sur les devoirs;

2. Faire un retour sur les différentes explications alternatives des causes de DTNC et les

façons alternatives de gérer les symptômes;

3. Réaliser l’exercice d’exposition aux sensations par l’activité physique et ;

4. Évaluer les symptômes physiques qui surviennent durant l’exposition et discuter des explications alternatives pouvant les causer.

1. Retour sur les devoirs

J’aimerais que l’on revienne sur le premier devoir qui consistait à dresser une liste des différentes activités que vous évitez. Qu’avez-vous inscrit?

Quelle activité avez-vous choisi de mettre en pratique? Comment votre séance d’exercice s’est- elle passée? Quelles ont été vos pensées à ce moment?

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2. Retour sur les différentes explications alternatives des causes de DTNC et les façons alternatives de gérer les symptômes :

J’aimerais maintenant savoir ce que vous avez retenu de la dernière séance?

3) et 4) Exposition par l’activité physique et évaluation des symptômes physiques qui surviennent durant l’exposition et discuter des explications alternatives pouvant les causer;

L’activité physique

Avant de procéder à l’exercice, j’aimerais revenir sur les effets bénéfiques de l’activité physique. L’activité physique est un facteur de protection pour la santé physique et psychologique à long terme. Plusieurs études indiquent que l’activité physique est associée à une plus longue durée de vie et d’autonomie, ce qui s’explique par son effet protecteur contre certaines maladies chroniques physiques et psychologiques, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et respiratoires, l’ostéoporose, l’arthrite, les maladies inflammatoires, quelques types de démence, différents cancers, la dépression et l’anxiété. De plus, l’activité physique ferait partie des modalités de traitement les plus prometteuses pour soulager la douleur chronique.

La réduction des symptômes de douleurs chroniques par l’activité physique pourrait s’effectuer par divers mécanismes. D’abord, l’activité physique pourrait inverser le processus de sensibilisation décrit précédemment en augmentant progressivement le seuil de tolérance à la douleur par l’habituation aux symptômes. Son effet a également été démontré sur la réduction de la sensibilité à l’anxiété, en aidant par exemple les patients à interpréter leurs les symptômes physiques comme des signes normaux, survenant à la suite d’activité physique ou d’anxiété, et non comme l’indicateur d’une catastrophe physique à venir. Ces changements dans les croyances et attributions associées aux symptômes pourraient à leur tour amener les patients à moins éviter

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d’activités et ainsi briser l’association qui s’est créée entre ces activités et la douleur. L’activité physique agit également sur la douleur par la libération d’endorphines qui sont des hormones sécrétées par l’hypophyse et l’hypothalamus qui soulagent la douleur.

En plus des multiples mécanismes par lesquels l’activité physique a un effet bénéfique sur la douleur, cette dernière est associée à l’amélioration de plusieurs variables psychosociales, telles que la satisfaction personnelle d’atteindre des objectifs fixés, l’augmentation du niveau de

confiance, du sentiment de contrôle, d’estime de soi et du sentiment d’auto-efficacité issus d’une pratique prolongée.

L’exposition aux sensations physiques

La stratégie que nous vous proposons ici, c’est-à-dire l’exposition, a été mise au point il y a quelques années. Elle produit de très bons résultats. Cette intervention consiste à provoquer volontairement les sensations physiques qui vous dérangent. La personne s'expose aux sensations qu’elle redoute afin de lui permettre de s’y habituer et, pour reprendre l’image utilisée lors de la dernière séance, de rendre son filtre perceptuel plus fin. En constatant chaque fois qu'aucune des conséquences redoutées ne se produit, elle cesse alors de redouter ces sensations. Elle peut alors les considérer comme désagréables, mais non dangereuses et parvient ainsi à briser le cercle vicieux de l’évitement. L'exposition répétée et contrôlée aux sensations physiques permet donc de dissocier ces sensations des événements catastrophiques redoutés et de les réassocier avec des explications moins effrayantes. En faisant cela, vous parviendrez à augmenter l’efficacité de votre filtre perceptuel et vous serez moins dérangé par vos DTNC. N'oubliez pas que, pour y parvenir, il s'avère nécessaire de faire les exercices d'exposition aux sensations physiques régulièrement et de manière adéquate. Dès le moment où vous commencez à ressentir les sensations redoutées, il est essentiel de poursuivre l'exercice. Il est important que vous essayiez de provoquer les sensations. N'évitez pas les sensations en exécutant les exercices trop doucement. Ne soyez pas trop prudent. Il est essentiel de ressentir un bon niveau d’inconfort. Soyez particulièrement conscient des pensées qui provoquent votre anxiété telles que : "Il faut que j'arrête, je ne peux tolérer ces sensations". Ces pensées automatiques sont fausses, vous pouvez, en toute sécurité, tolérer les sensations provoquées et poursuivre les exercices.

Nous allons maintenant réaliser l’exercice physique.

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1) l’échauffement de 5 minutes: marche ou jogging léger, rythme cardiaque entre 55 et 65% de la fréquence cardiaque maximale prédite;

(voir le tableau de la page 29 pour le calcul de la fréquence cardiaque cible);

2) la provocation d’inconfort ou d’anxiété/inquiétudes : marche rapide ou jogging pendant environ 6minutes, rythme cardiaque à 75% de la fréquence cardiaque maximale prédite

3) le maintien de l’intensité pour observer une réduction de l’anxiété et des inquiétudes : marche rapide ou jogging pendant environ 6 minutes, rythme cardiaque à 75% de la fréquence cardiaque maximale prédite.

Durant les phases 2 et 3, à toutes les deux minutes je vais évaluer : a) l’Intensité de l’effort perçue;

b) l’inconfort;

c) la présence d’inquiétudes et d’anxiété ainsi que d) les pensées concernant l’inconfort.

a) Je vais évaluer l’intensité perçue à l’aide de l’échelle de perception de l’effort de Borg. Cette échelle allant de 0 à 10, où 0 représente un effort nul et où 10 est l’effort maximal.

b) L’inconfort et la douleur sont également évalués sur une échelle de 0 à 10, où 0 représente l’absence d’inconfort et 10 représente un état très inconfortable.

c) La présence d’inquiétudes et d’anxiété s’évalue sur une échelle visuelle analogue allant de 0 à 10, où 0 représente l’absence d’inquiétudes et d’anxiété et 10 indique que le participant est très inquiet ou très anxieux.

Je vais vous montrer l’échelle à chaque deux minutes et je vais vous demander de me dire le nombre qui correspond à votre état pour chaque échelle. Je vais aussi prendre en note votre rythme cardiaque.

Je vais également vous demander de me dire les pensées et inquiétudes qui vous passent par la tête au cours de l’exposition.

Avez-vous des questions avant que l’on commence?

Je vais vous demander de monter sur le tapis roulant et nous allons le mettre en marche.

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