• Aucun résultat trouvé

Lorsque l’on fait de la nutrition, on ne parle plus de diètes mais de régimes nutriments. Le terme diète n’est plus de mise, car il a le sens de restriction, ce qui est l’inverse de ce que l’on cherche à atteindre avec la nutrition. Si le terme diète est toujours utilisé dans son vrai sens, le terme régime, lui, est employé dans le langage courant aussi bien pour désigner un mode d’alimentation nutritionnel que diététique.

Les régimes de nutrition visent à réaliser des apports d’aliments ou de nutriments plus importants que ceux effectués habituellement. Selon les cas, il s’agit d’un accroissement des quantités consommées, dans d’autres de l’introduction d’un aliment jusque-là laissé de côté.

Voyons d’abord les régimes dans lesquels un aliment fait l’objet d’un apport plus conséquent.

Les produits laitiers (Fromage, yogourt…), qui sont une bonne source de protéines complètes et de calcium, sont augmentés chez les personnes qui se sont affaiblies en suivant un régime trop végétalien ; chez les enfances dont la croissance et la formation du squelette se font mal ; lors de la vieillesse et de la ménopause pour lutter contre une déminéralisation trop rapide du squelette (ostéoporose).

Un accroissement des apports d’œufs est effectué pour lutter les carences protéiques résultant de régime trop végétalien, mais aussi en cas d’anémie à cause de richesse des œufs en fer. Des apports plus importants de viande sont nécessaires pour les personnes qui « manquent de sang ». Cette expression désigne des personnes qui manquent de force, d’énergie et tonus.

Elles semblent ne pas avoir assez de sang ou un sang pas assez fort pour dynamiser et animer le corps. La consommation de viande en quantités plus importantes leur redonne des couleurs, des forces et le "feu" qui leur faisait défaut. Un régime riche en viande est aussi indiqué pour les personnes affaiblies par des privations trop longues ou des diètes trop extrêmes.

Un régime riche en céréales (riz, pain, pâtes,…) est recommandé aux « grands brûleurs », c’est-à-dire des gens dont la vitesse des métabolismes est très élevée et qui utilisent (brûlent) rapidement ce qu’ils ont mangé. Ce sont des gens de tempérament nerveux et des hyperthyroïdiens. Leur manière rapide de se mouvoir et de parler nécessite des apports importants de carburant énergétique, ce qu’ils trouvent dans les céréales est également indiqué aux travailleurs de force qui se dépensent beaucoup physiquement au cours de la journée. Par exemple, les terrassiers, les bûcherons… Lorsque les céréales sont complètes, un apport plus conséquent sert aussi à lutter les carences en vitamines du groupe B, dont les céréales sont une des principales et rares sources.

Une consommation importante de fruits fluidifie le sang, lorsque celui-ci est trop épais et qu’il circule mal.

Aux personnes déminéralisées, il est recommandé un régime riche en légumes, surtout ceux de couleur verte : épinard, salades…, car ils contiennent de nombreux minéraux. Les fruits en contiennent moins, mais sont très riches en vitamines. Une consommation importante de fruits fluidifie le sang lorsque celui-ci est trop épais et qu’il circule mal. Une consommation généreuse de fruits et de légumes est indiquée d’une part aux personnes constipées, à cause des nombreuses fibres (le ballast) qui stimuleront leur péristaltisme intestinal et, d’autre part, aux personnes dont la flore intestinale est détruite, suite à un traitement antibiotique ou à cause d’une consommation importante d’aliments raffinés. Les fibres alimentaires de ces aliments, dont se nourrit la flore intestinale, favorisent la multiplication, et par là la régénération, des bactéries constituant cette flore.

Abordons maintenant les régimes dans lesquels un nutriment particulier est apporté en quantité plus importante.

Le régime hyper-protéiné est un régime dans lequel les aliments riches en protéines (viande, poisson, œuf, fromage..) sont augmentés. Ils sont recommandés chez les enfants dont la croissance se fait mal ou trop rapidement, lors de fonte musculaire (longue maladie, sous nutrition), pour les sportifs qui souhaitent augmenter leur masse musculaire. Les protéines aident en effet à refaire des tissus. Pour cette raison, ce régime est aussi recommandé aux personnes poly-carencées, car en aidant à reconstruire une bonne trame tissulaire, les nutriments en général seront mieux retenus. Lors de la grossesse, puis lors de l’allaitement un accroissement de l’apport de protéines est aussi recommandé.

Le régime hyper-protéine est recommandé aux personnes poly-carencées, car en aidant à reconstruire une bonne trame tissulaire, les nutriments en général seront mieux retenus.

Un régime hyper-glucidique ne consiste pas à amener beaucoup de sucres rapides (fruits frais et secs), mais des sucres lents comme on en trouve dans les aliments riches en féculent ou amidon (pommes de terre, céréales, pâtes…). Il stabilise le taux de sucre dans le sang des hypoglycémiques et permet l’effort lent et qui dure, par opposition à court et intense qui nécessite plutôt des protéines. Il calme les troubles inflammatoires du tube digestif (gastrite, entérite, colite), car les farineux, contrairement aux protéines, ne sollicitent pas une grande production d’acides pour être digérés.

Il serait difficile de parler de régime hyper-lipidique car les capacités de l’organisme à digérer les graisses ne sont si élevées qu’il puisse en manger de très grandes quantités.

Cependant, un régime légèrement plus fourni en graisses végétales (huile première pression à froid, oléagineux…) ou animales (beurre, crème, fromage …) peut être utilisé pour lutter contre l’amaigrissement.

Un apport plus important de sel est conseillé lorsque la déperdition de sel est importante.

C’est le cas lors de diarrhées ou de fortes sudations qui accompagnent un coup de chaleur. Le sel aide à faire remonter la tension artérielle des personnes hypotendues et augmente la résistance au stress en soutenant le travail des glandes surrénales.

De nos jours, le rôle de chaque vitamine et de chaque minéral étant bien connu, les régimes nutritionnels sont conçus pour réaliser un apport plus important en une vitamine ou un minéral précis. Par exemple, en cas de carence en vitamine A, la consommation de carottes crues, de cresson, d’épinards, de brocoli sera augmentée, car ce sont des aliments riches en vitamine A (sous forme de bêta-carotène). La carence en magnésium, elle, nécessitera un accroissement de la consommation d’amandes, de cacahuètes, de noix, de noisettes, de flocons d’avoine, de maïs, des dattes…

Dans tous les exemples donnés ci-dessus, il était chaque fois question d’élever les quantités consommées d’un ou de plusieurs aliments au cours des repas. Cette mesure est facile à exécuter par les personnes qui sont fortes sur le plan digestif, ce qui est rarement le cas pour les personnes carencées. Au contraire, celles-ci ont souvent des capacités digestives faibles et ne peuvent faire face à des augmentations quantitatives importantes d’aliments.

Dans de tels cas, la solution ne consiste pas à pousser ces gens à manger plus à la fois, mais de rajouter un repas. De cette manière, bien que survenant plus souvent, chaque repas restera en accord avec les capacités digestives du sujet.

Une autre manière de procéder, qui est très similaire consiste à augmenter la fréquence des prises. Au lieu de manger les céréales complètes une fois par semaine, une personne carencée en consommera trois fois par semaine, voire tous les jours.

A cause de l’action synergique des différents nutriments – « chacun ayant besoin des autres pour être utilisé » - le régime nutritionnel par excellence doit comprendre des aliments de genre très différents. Il se situe donc à l’opposé du régime dissocié dont nous avons parlé à propos des diètes restrictives. On parlera alors de mélangisme. En effet, il a été dit qu’en dissociant, c’est-à-dire en ne mélangeant pas les différents genres d’aliments, les digestions étaient simplifiées et se faisaient beaucoup mieux. La conséquence est cependant, que les aliments sont vite transformés et ne doivent pas rester longtemps aux différents « étages » du tube digestif. Le bol alimentaire progresse tout naturellement plus vite et atteint l’extrémité des intestins en un temps plus court. Cela présente un désavantage de ne pas laisser aux substances nutritives autant de temps pour traverser les muqueuses intestinales et pénétrer dans le corps. En d’autres termes, si, en les dissociant, les digestions sont meilleures, l’assimilation, elle, est au contraire moins bonne. Des quantités moindres de nutriments sont absorbées, ce qui va à l’encontre du but d’une bonne nutrition.

En nutrition, il faut donc se situer à l’opposé du régime dissocié. Il faut veiller à ce que des aliments de genre différents soient consommés en même temps pour freiner la vitesse du transit intestinal et ainsi favoriser l’assimilation.

Concrètement cela signifie que protéines, amidon, et graisses soient présents dans le même repas. C’est d’ailleurs ce que l’on trouve dans les repas traditionnels consommés un peu partout: la protéine (viande, poisson, fromage, …) est accompagné de farineux (pomme de terre, pâtes, riz, …) et de graisses (sauces, huile) ainsi que de légumes pour l’apport minéral et vitaminique.

Bien sûr, il ne s’agit pas de procéder à des mélanges trop compliqués avec la fausse idée que

« plus on mélange, plus on assimilera ». Les digestions des aliments deviendraient trop difficiles à réaliser et les nutriments ne seraient alors pas libérés pour assimilation. Il ne faut procéder qu’à des mélanges raisonnables.

L’avantage du mélangisme n’est pas seulement de favoriser l’absorption des nutriments, mais aussi leur fixation dans les tissus. Provenant d’aliments différents, les apports de nutriments sont plus variés. Or, les nutriments travaillent en synergie. Ils ont besoin les uns des autres pour être utilisés. Ainsi la présence simultanée de protéines, glucides, lipides, vitamines, favorise la construction des tissus, la production d’énergies et de manière générale, le fonctionnement des organes. Aucun nutriment n’est empêché d’être utilisé par l’absence de l’autre. Tous sont présents et contribuent mutuellement à l’utilisation de chacun d’eux.