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Examens complémentaires a) À visée bactériologique

Dans le document ORTHOPÉDIEPÉDIATRIE La Collection Hippocrate (Page 149-152)

A/ Chez l’adulte

2. Examens complémentaires a) À visée bactériologique

Ils doivent être effectués avant tout traitement ; la mise en culture rapide (avant 4 heures) est indispensable, sur milieu adapté (flacon à hémoculture), après avoir averti le

bactériolo-giste de l’importance du prélèvement.

Toute culture ne pourra être jugée négative qu’après le dixième jour.

Hémocultures :

*Un minimum de 3 hémocultures est indispensable, idéalement à 15 minutes d’interval-le, même en l’absence de fièvre.

*Elles sont positives dans 40 à 60 % des cas.

*Elles seront répétées en cas de frissons ou de pics fébriles.

Ponction articulaire :

*Systématique, sous conditions d’asepsie stricte, le liquide obtenu sera envoyé immédia-tement au laboratoire de bactériologie pour un ensemencement sur milieux aérobie, anaérobie, flacons d’hémoculture et milieux spéciaux, en précisant le contexte clinique.

*Permet de retrouver le germe dans plus des trois-quarts des cas lorsqu’il s’agit d’un germe usuel (staphylocoque doré, streptocoque), dans moins de un cas sur deux en cas de germe moins résistant (staphylocoque blanc, gonocoque).

*La cellularité du liquide synovial, quelle qu’elle soit, ne permet ni d’affirmer ni d’infir-mer le diagnostic.

Prélèvements locaux :

*Biopsie synoviale : à l’aiguille ou sous arthroscopie, elle retrouve le germe dans plus de trois-quarts des cas.

*Prélèvements de fistules : ils doivent être évités au profit de prélèvements profonds mul-tiples effectués dans le cadre d’un geste chirurgical thérapeutique.

*De la porte d’entrée : ECBU*, panaris…

Autres techniques :

*Les techniques de PCR ou de recherche d’antigènes solubles sont parfois utiles, notam-ment pour les germes difficiles à cultiver (Kingella kingæ) mais aussi pour dépister des résistances aux antibiotiques.

b) Autres examens biologiques Numération-formule sanguine :

*L’augmentation des polynucléaires neutrophiles n’a que peu d’intérêt diagnostique et pronostique.

Vitesse de sédimentation (VS) :

*Souvent élevée, elle est très peu spécifique, et son intérêt essentiel réside dans le suivi thérapeutique.

C-reactiv protein (CRP) :

*Elle est plus sensible et a de ce fait encore plus d’intérêt que la VS dans le suivi théra-peutique.

c) Examens d’imagerie Radiographies standards :

*Normales au début, il faut rechercher des signes indirects : notamment un épanchement articulaire se traduisant par un refoulement des lignes graisseuses périarticulaires en cas d’arthrite ou d’ostéo-arthrite.

*À un stade tardif, en général en l’absence de traitement efficace, peuvent apparaître :

Déminéralisation, appositions périostées ; lacunes épiphysaires et/ou métaphysaires, voire destruction articulaire.

Échographie :

*Opérateur-dépendante, elle a pour intérêt :

De rechercher un épanchement articulaire dans les articulations difficiles d’accès, voire un abcès (hanche, sacro-iliaques).

Éventuellement d’en faciliter la ponction.

* Au sujet de ECBU : les urines peuvent être une porte d’entrée.

IRM :

*Elle permet la recherche et la caractérisation des lésions dans les localisations difficiles, par exemple en cas de suspicion d’atteinte sacro-iliaque.

Scintigraphie osseuse :

*Au technétium 99 m, elle n’a pas d’intérêt du fait de son manque de spécificité.

*À l’indium 111 (polynucléaires marqués), elle est utile dans le diagnostic de descellement septique d’une prothèse articulaire, avant la ponction articulaire.

B/ Chez l’enfant

Quatre principales entités sont rencontrées en pratique clinique : Ostéomyélite aiguë.

Ostéomyélite subaiguë.

Arthrite aiguë.

Ostéo-arthrite aiguë.

Chacune de ces entités présente des spécificités cliniques, diagnostiques et thérapeutiques qui seront précisées au sein de chaque chapitre.

1. Clinique a) Interrogatoire

Âge :

*Une ostéo-arthrite sera d’emblée suspectée chez un nourrisson (moins de 18 mois) et a fortiori chez un nouveau-né.

*L’âge moyen de survenue d’une ostéomyélite aiguë est de 6 ans.

*Les arthrites se rencontrent dans 80 % des cas chez les enfants de moins de 4 ans.

Sexe :

*La répartition est de trois garçons pour une fille.

Antécédents :

*Un certain nombre d’éléments peuvent permettre d’évoquer un diagnostic bactériolo-gique particulier :

Notion d’infection récente : une infection cutanée évoque d’emblée un staphylocoque doré sauf en cas de varicelle où le streptocoque A est le plus en cause.

Une hémoglobinopathie, notamment la drépanocytose, orientera vers une infection à salmonelle.

État immunodéprimé, séjour prolongé en réanimation, cathéter central : ils orientent vers des germes multirésistants ou Gram moins, voire vers une infection fongique (KT central).

*Une prise récente d’antibiotiques peut atténuer le tableau clinique.

*Un traumatisme récent est retrouvé dans 40 % des cas.

Signes fonctionnels :

*Douleur : c’est le maître-symptôme qui doit faire évoquer d’emblée le diagnostic chez l’enfant, quelles que soient les circonstances de son apparition.

Parfois intense, d’apparition brutale, métaphysaire osseuse classiquement « près du genou, loin du coude » ou articulaire (hanche ou genou le plus souvent), avec impo-tence fonctionnelle absolue. Elle évoque une ostéomyélite aiguë ou une arthrite aiguë.

Parfois progressive, peu intense, à l’origine d’une boiterie modérée et d’une impotence fonctionnelle relative. Elle évoque une ostéomyélite subaiguë.

Chez le nourrisson ou le nouveau-né, le contexte peut être celui d’une septicémie, et la recherche systématique d’une atteinte ostéoarticulaire fait partie du bilan à cet âge ; parfois, seul un aspect anormalement immobile d’un membre ou d’une articulation doit faire évoquer le diagnostic d’ostéo-arthrite.

*Fièvre : sa présence dans un contexte de douleur ostéo-articulaire doit faire évoquer le diagnostic en tout premier lieu, d’autant plus qu’elle est importante, supérieure à 38 °C ;

mais son absence ne doit pas faire éliminer le diagnostic :

Les ostéomyélites subaiguës peuvent être quasi apyrétiques avec un fébricule intermit-tent.

Les ostéo-arthrites peuvent être également apyrétiques ou, dans les formes graves en particulier à bacille Gram moins, présenter une hypothermie.

*Altération de l’état général, frissons, sueurs : ils n’existent qu’en cas de syndrome sep-tique sévère.

b) Examen physique

Local : inspection et palpation :

*L’ensemble du squelette doit être examiné, y compris l’articulation sacro-iliaque et les disques intervertébraux.

*Une douleur aiguë métaphysaire évoque le diagnostic d’ostéomyélite ; la mobilisation douce de l’articulation est alors possible.

*Un épanchement, plus facilement visible au genou et surtout une impossibilité de mobi-liser passivement une articulation sans déclencher de très vives douleurs évoquent le dia-gnostic d’arthrite.

Examen loco-régional et général :

*Recherche d’une porte d’entrée :

Cutanée. Examiner notamment les cathéters de perfusion chez le nourrisson.

ORL ++.

Pulmonaire.

Urinaire.

Méningée.

*Autres localisations ostéo-articulaires (fréquentes chez le nouveau-né).

*Tolérance de l’état septique.

2. Examens complémentaires

Dans le document ORTHOPÉDIEPÉDIATRIE La Collection Hippocrate (Page 149-152)