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Evolution récente de l’économie algérienne 1998-2010

Le secteur des hydrocarbures continue à représenter la principale source de croissance en Algérie, malgré que le PIB hors hydrocarbures a connu une bonne évolution ces dernières années. En 2010, outre les hydrocarbures, c’est l’exécution des gigantesques investissements publics, ainsi que la consommation des ménages, qui ont tiré la croissance. Cependant, la croissance de 3.4 % enregistrée en 2010 reste modérée par rapport aux potentialités de l’économie algérienne, et insuffisante pour résorber le chômage et atténuer la crise du logement. La croissance du PIB hors hydrocarbures a été de 5.5 % en 2010, en deçà des deux années précédentes (9.3 % en 2009 et 6.1 % en 2008).

1 - Idem. P. 56. Pour les résultats concernant l’attraction d’IDE Cf. Chapitre 8.

2 - CHEHAT, F., Impact des réformes économiques sur la céréaliculture algérienne. Op.cit.

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Les potentialités de croissance à moyen terme sont prometteuses, mais elles restent liées aux fluctuations des prix des hydrocarbures. La croissance devrait être maintenue à court terme par :

- La reprise de la croissance au niveau mondial, ce qui induit à son tour à une hausse du prix du baril ;

- de fortes dépenses publiques ;

- l’augmentation du rythme de réalisation du programme d'investissements publics dans le cadre du plan quinquennal 2010-14.

On constate que l’inflation en Algérie, pour l’année 2010, était en retrait comparativement aux deux années antérieures (4.8 % en 2008 et 5.7 % en 2009).

Au niveau sectoriel, la croissance a été le résultat des bonnes performances du secteur de l’énergie, du bâtiment et des travaux publics (BTP), des services et de l’agriculture. En 2010, la production agricole a progressé d’environ 11 %, contre 9.2 % en 2009. Les programmes d’investissement consécutifs, en cours depuis 2004, continuent de stimuler le secteur du BTP, qui effectue entre 9 % et 10 % de croissance annuelle. Le secteur des hydrocarbures a connu une baisse de la production en volume en 2010. L’industrie est restée quasiment stable en 2010, et pourrait même contribuer à 5 % de croissance contre 5.5 % en 2009. La production des industries manufacturières, montre des contre-performances, particulièrement dans les sous-secteurs des textiles et du cuir. Par contre, le secteur des services affiche une bonne croissance d’une année à l’autre. Le secteur des services marchands représente la seconde plus importante source de création de la richesse nationale, et la première pour la production hors hydrocarbures, avec 26 % de la valeur ajoutée totale en 2009.1

L’épargne publique accumulée au niveau du fonds de régulation des recettes (FRR), l'une des plus importantes sources de financement des déficits éventuels assure la durabilité de la politique budgétaire expansionniste en Algérie. Le budget de l’État constitue le principal pilier pour la couverture financière de gigantesques projets d’investissements publics, programmés dans le cadre des plans quinquennaux de développement couvrant les périodes 2005-09 et 2010-14. Les recettes publiques restent dépendantes de la fiscalité pétrolière qui a constitué, entre 2006 et 2010, plus de 70 % en moyenne des recettes budgétaires totales ; cette dépendance crée une source de fragilité de l’économie aux chocs externes. Le recul des recettes d‘hydrocarbures constaté en 2009 et 2010, combiné à un niveau relativement élevé de dépenses publiques, a entraîné une détérioration des finances publiques, illustrée par un déficit budgétaire représentant environ 6.9 % du PIB en 2009 et 4.4 % du PIB en 2010. 2

1

- Perspectives économiques en Afrique 2011, BAID, OCDE, PNUD, CEA. P.3.

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Le contrôle de la masse monétaire, de l’inflation et du taux de change représente l’axe de la politique monétaire. La position extérieure était relativement stable en 2010 malgré la chute du solde des comptes courants (5.5 % du PIB en 2010, contre 19.8 % en 2008). En 2010, l’excédent commercial étaitde 16.4 milliards de dollars (USD) par rapport à 5.9 milliards USD en 2009. Les réserves officielles de change étaient d’environ 163 milliards USD fin décembre 2010, soit 48 mois d’importations.1 Le niveau d’endettement extérieur demeure relativement faible, à 2.7 % du PIB (2009).

En ce qui concerne les réformes structurelles, malgré les progrès réalisés dans le cadre réglementaire, le climat des affaires demeure généralement contraint par les délais liés à l’accomplissement des formalités administratives, et la persistance du secteur informel. Au niveau du développement humain, les indicateurs sociaux sont acceptables. Le pays est sur le point d’accéder aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).2

(Cf. les chapitres suivants).

Figure 7-1: Taux de croissance du PIB réel 2002-2010

Source : Données du FMI et CNUCED.

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- CNUCED 2011.

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- Perspectives économiques en Afrique, 2011. Banque africaine de développement, OCDE, PNUD, CEA. P. 3.

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Tableau 7-3 : Ventilation sectorielle du PIB (en pourcentage) 2005 et 2009

Source : Banque africaine de développement, OCDE, PNUD, CEA. Op.cit. P. 5.

Ces agrégats montrent le renforcement des équilibres macroéconomiques. En outre, le deuxième programme d’investissements pour la période 2010-14, d’un montant de 286 milliards USD, poursuit et renforce le développement des infrastructures visant à améliorer l’environnement des affaires pour aider l’entreprise à tirer parti des externalités pour améliorer sa productivité et sa compétitivité.

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La croissance de 3.4%, enregistrée en 2010, reste généralement cohérente avec la tendance de la décennie, période au cours de laquelle l’Algérie a réalisé de bons résultats qui se sont traduits par un renforcement du cadre macroéconomique. 1

Évaluée à 3.7 %, la croissance moyenne du PIB réel entre 2001 et 2010 découle principalement des bonnes performances du secteur des hydrocarbures qui engendre plus de 97 % des recettes d’exportations, 70 % des recettes budgétaires et 45 % du PIB. Néanmoins, en 2009, les hydrocarbures ont contribué à seulement 33 % du PIB, à cause du recul des prix du pétrole et également l’évolution de la configuration du PIB suite à une remarquable croissance dans les autres secteurs (BTP, services et agriculture).

A l’instar des années antérieures, la croissance enregistrée en 2010, reste largement en dessous des capacités du pays, et insuffisante pour atténuer les problèmes de chômage et de logement. La production d’hydrocarbures a enregistré la cinquième année consécutive de recul (2006-2010). Par ailleurs, en ce qui concerne la croissance du PIB hors hydrocarbures, elle affiche une bonne amélioration, bien qu’elle ait perdu 3.8 points en 2010, s’établissant à 5.5 % contre 9.3 % en 2009 et 6.1 % en 2008.

Soutenue par des rendements agricoles exceptionnels, la production agricole s’est accrue en 2010 de près de 11 %, contre 9.2 % en 2009. Cette croissance est le résultat de favorables conditions climatiques et d'encouragements à la production, notamment céréalière.

La part du secteur industriel dans le PIB ne dépasse pas les 5 % et la croissance du secteur industriel public, hors hydrocarbures, a affiché une baisse de 1.9% en 2010.

Les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électroniques et électriques et les matériaux de construction enregistrent une bonne progression, alors que les filières textiles et cuirs souffrent encore de leurs faibles résultats. Les programmes de relance et de soutien à la croissance ont permis au secteur du BTP de réaliser une solide croissance entre 2005 et 2010, passant de 9 % à 10 %, et sa contribution au PIB s’est élevée à plus de 11 % en 2010, ce qui traduit le rôle important des programmes d’infrastructures tels que l’autoroute Est-Ouest, les barrages, les travaux publics dans le secteur pétrolier et le métro d’Alger. Par contre les industries manufacturières publiques continuent d’enregistrer une sous-exploitation des potentialités, qui s'est traduite par une diminution de la production de 4 %,

excepté les filières liège, papier et bois qui ont connu une croissance d’à peu près 13 %. Quant au secteur des services, il a connu en 2010 une croissance favorisée par la reprise de la consommation des ménages et la croissance des secteurs de la construction et des transports. Ce secteur est, depuis quelques années, un des principaux leviers de la croissance totale, avec un taux de croissance annuel moyen d’environ 9 %.2

Alors que les dépenses en capital de l’État, qui comptent pour 40.6 % de l’accumulation, reculent de 3.8 points, l'investissement a augmenté en 2009 de 8.5 % en volume. La

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- Le forum économique mondial a un point de vue différent (rapport 2011). Cf. Le chapitre suivant.

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consommation finale des ménages a augmenté de 6 % en volume pour représenter 37 % du PIB en 2009.

Alors que les importations se sont établies à 40.21 milliards USD en 2010, les exportations ont atteint 56.6 milliards USD.Au plan des exportations en 2009, les biens d’équipement ont dominé la structure des importations de marchandises (33.12 % du total) et ont mobilisé environ 15,4 milliards USD, affectés principalement à l’acquisition de véhicules, d’équipements et d’engins de travaux publics (Cf. tableaux 8-15 et 8-16). Après une fulgurante hausse de (+44.2%) en 2008, les exportations de produits hors hydrocarbures ont chuté de 45% l’année suivante, néanmoins, ont inscrit la somme de 1.62 milliard USD et une augmentation de 52%.1