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Etude de la production d’hydrogène par mesure du courant limite

Chapitre 5 Alimentation d’une PEMFC par photocatalyse

3.1 Etude de la production d’hydrogène par mesure du courant limite

L’étude du courant limite a permis de déterminer les vitesses de production en

hydrogène du système photocatalytique utilisé. Ainsi, la concentration optimale en

photocatalyseur TiO

2

, l’influence du flux de photons ainsi que différentes réactions

photocatalytiques ont été suivies.

3.1.1Optimisation de la concentration en TiO

2

La concentration optimale en photocatalyseur pour le système photocatalytique B a été

déterminée par l’étude des courants limites. La Figure 5.8 montre les différents courants limites

obtenus en fonction de la concentration en photocatalyseur (Pt/TiO

2

) utilisée, sur la réaction de

déshydrogénation photocatalytique du méthanol.

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Figure 5.8 : Courant limite obtenu à 220 mV en fonction de la concentration en Pt/TiO2 (1,0 pds. % en Pt) via la déshydrogénation photocatalytique du méthanol, PEMFC avec Pt à l’anode, systéme

photocatalytique B

Le courant limite augmente quand la concentration augmente de 0,0 g.L

-1

et 1,0 g.L

-1

en

photocatalyseur de 0,0 A à 1,27 A respectivement. Ce courant ne varie pas pour des

concentrations supérieures en photocatalyseur. La meilleure vitesse de production en

hydrogène obtenue est de 23,7 mmol.h

-1

(1,27 A). Les constantes de temps obtenues sont

comprises entre 14 et 16 min pour l’ensemble de ces expériences. La concentration optimale en

photocatalyseur est donc de 1,0 g.L

-1

. Cette dernière est dépendante de la surface optique et de

la géométrie du photoréacteur ainsi que de la quantité totale de photons émis par les lampes,

comme décrit précédemment.

Le système photocatalytique B permet ainsi d’établir des vitesses de production en

hydrogène plus de 6 fois supérieures au système photocatalytique A (3,8 mmol.h

-1

). Non

seulement parce que ce dernier présente des surfaces irradiées plus importantes (364 contre

91 cm

2

), mais en plus parce que le flux de photons total émis par les lampes est plus important

(68,3 contre 10,1 mmol.h

-1

). L’influence du flux de photons sur ce système photocatalytique, a

alors été suivie.

3.1.2Evolution de la vitesse de production en hydrogène avec le flux de photons

Les courants limites ont été suivis en fonction du flux de photons apporté au système

photocatalytique B. Deux séries de quatre lampes présentant différents flux de photons moyen

ont été utilisées. Les flux de photons totaux mesurés pour ces deux séries de lampes sont

reportés dans le Tableau 5.3.

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Tableau 5.3 : Flux de photons total mesuré pour les deux séries de 4 lampes

Flux de photons total émis par les lampes (mmol.h-1) Série Lampes A Série Lampes B

68,3 40,2

Le flux de photons total émis par la série de lampe A est 1,7 fois supérieur à celui émis

par la série de lampe B. Ces deux séries de quatre lampes ont alors été utilisées via le système

photocatalytique pour la production d’hydrogène par photocatalyse à partir de la réaction de

déshydrogénation du méthanol. La Figure 5.9 reporte les courants limites obtenus avec chaque

série de lampes.

Figure 5.9 : Courants limites obtenus à 220 mV pour deux flux de photons, déshydrogénation du méthanol, 1 g.L-1 en Pt/TiO2 à 1,0 pds. % Pt, PEMFC avec Pt à l’anode, systéme photocatalytique B

Les courants limites obtenus sont de 1,3 A et 0,7 A pour la série de lampe A et B

respectivement. Ces courants correspondent à des vitesses de production en hydrogène de

24,2 mmol.h

-1

(1,3 A) et 13,1 mmol.h

-1

(0,7 A). Les constantes de temps obtenues ne sont pas

significativement différentes pour les deux séries de lampes, 14,2 min pour la série de lampe A

et 16,0 min pour la série de lampe B. La vitesse de production en hydrogène identifiée est 1,8

fois supérieure pour la série de lampe A que pour la série de lampe B, en bon accord avec le

rapport des flux de photons (1,7).

La vitesse de production en hydrogène du système photocatalytique évolue

proportionnellement au flux de photons utilisé. Le rendement quantique de la réaction de

déshydrogènation du méthanol semble donc rester constant avec l’augmentation du flux de

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photons. Ainsi, le flux de photons n’est pas un facteur limitant sur la vitesse de production en

hydrogène dans ces conditions expérimentales d’utilisation.

3.1.3Réactions photocatalytiques et composition du gaz

Comme précédemment, différentes réactions photocatalytiques ont été étudiées. Les

réactions photocatalytiques de déshydrogénation du méthanol et de l’éthanol, ainsi que le

reformage photocatalytique du méthanol (50 vol. % en méthanol) ont été utilisés pour produire

l’hydrogène et alimenter la pile à combustible. La Figure 5.10 montre les courants limites

obtenus en fonction de la réaction photocatalytique utilisée.

Figure 5.10 : Courant limite obtenu à 220 mV sous flux d’azote pour différentes réactions photocatalytiques, 1 g.L-1 en Pt/TiO2 à 1,0 pds. % en Pt, PEMFC avec Pt à l’anode, systéme

photocatalytique B

Les réactions de déshydrogénation du méthanol et de l’éthanol présentent les

meilleures vitesses de production en hydrogène, 24,2 mmol.h

-1

(1,3 A) et 26,1 mmol.h

-1

(1,4 A)

respectivement. Le reformage photocatalytique du méthanol à 50 % volumique de méthanol

affiche une vitesse de production de 18,7 mmol.h

-1

(1,0 A). La vitesse de production en

hydrogène est 1,3 fois plus élevée pour la réaction de déshydrogénation du méthanol que pour

le reformage du méthanol (50 vol. %), en bon accord avec la valeur de 1,2 obtenue

précédemment sur le ratio des vitesses de production d’hydrogène pour ces deux

concentrations en méthanol (cf : chapitre 4, 2.2.1). La constante de temps est également plus

élevée pour le reformage photocatalytique (20 min) que pour les réactions de

déshydrogénation (≈ 15 min). En effet, la concentration en hydrogène met plus de temps à

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atteindre un équilibre dans la phase gazeuse pour le reformage que pour la déshydrogénation

photocatalytique, du fait de la différence des débits de production en hydrogène entre les deux

réactions.

Comme identifié précédemment, l’hydrogène produit par photocatalyse n’est pas pur

(Tableau 4.4). Les autres espèces en présence sont fortement dépendantes de la réaction

photocatalytique utilisée et représentent des quantités non négligeables. Finalement,

l’hydrogène le plus pur est obtenu via le reformage photocatalytique du méthanol à 50 vol.%

avec une teneur molaire de 70 % en hydrogène, tandis que la teneur molaire en hydrogène des

réactions de déshydrogènation atteint à peu prés 45 %. Le reste de la phase gaz étant constitué

de sous-produits de la réaction (CO

2

, aldéhydes, …) et de réactifs (alcools).

En définitive, si les réactions de déshydrogénation de l’éthanol et du méthanol

permettent d’obtenir les meilleures vitesses de production en hydrogène, la qualité de

l’hydrogène produit est altérée par de grandes quantités d’aldéhydes. Le reformage

photocatalytique du méthanol présente, quant à lui, une pureté plus importante de l’hydrogène

produit, mais une vitesse de production plus faible. Les performances de la PEMFC ont ainsi été

suivies dans un système fermé (dead-end mode).