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Chapitre 5 Alimentation d’une PEMFC par photocatalyse

3.3 Comparaisons des performances et rendement

3.3.1Comparaisons des courbes de polarisation

Les performances de la pile à combustible sur l’ensemble de sa gamme de courant ont

été comparées entre l’hydrogène pur et l’hydrogène photocatalytique à partir des courbes de

polarisation de cette dernière. La pression en gaz dans le compartiment anodique de la PEMFC,

a été maintenue à 1,1 bar dans les deux cas. Les courbes de polarisation comparées dans cette

partie ont été obtenues le même jour. Les deux types de pile à combustible, avec catalyseur Pt

et Pt-Ru à l’anode, ont été étudiés. Pour les courants supérieurs à 1,0 A, la vitesse de

consommation de l’hydrogène par la PEMFC est supérieure à la vitesse de production en

hydrogène par le système photocatalytique, presque trois fois supérieure pour un courant de

3,0 A. Aussi, l’hydrogène accumulé a tendance à être rapidement consommé à de tels courants.

Pour cette raison, il est difficile de maintenir ces courants sur de longues périodes (> 5 min).

La Figure 5.16 montre les courbes de polarisation obtenues sur la pile à combustible

équipée de platine en catalyseur à l’anode, ainsi que les courbes de puissance correspondantes.

La production d’hydrogène par photocatalyse est issue de différentes réactions

photocatalytiques telles que la déshydrogénation du méthanol, le reformage du méthanol

(50 vol.%) et la déshydrogénation de l’éthanol.

Quelle que soit la réaction photocatalytique utilisée pour la production d’hydrogène, les

performances obtenues sous hydrogène photocatalytique sont très proches de celles obtenues

sous hydrogène pur. Toutefois, une différence apparaît pour des courants supérieurs à 1,5 A.

Cette différence peut être liée à plusieurs phénomènes.

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Figure 5.16 : Comparaison entre les performances obtenues sous hydrogène pur et photocatalytique en déshydrogénation (a) et reformage (b) du méthanol et en déshydrogénation de l’éthanol (c) pour la

PEMFC avec catalyseur de Pt à l’anode, 1,1 bar

D’une part, la dilution de l’hydrogène produit par photocatalyse dans les impuretés

issues de la réaction peut conduire à une diminution de la tension obtenue aux plus forts

courants. D’autre part, les espèces telles que le méthanol et les aldéhydes sont susceptibles de

subir un phénomène de « cross-over » de la membrane, abaissant de ce fait les performances

obtenues. Ce dernier phénomène semble toutefois limité, puisque la réaction de reformage

photocatalytique du méthanol qui contient seulement des traces d’aldéhydes et des

concentrations de méthanol inférieurs à la déshydrogénation (6,2 % contre 12,2 % molaire)

dans la phase gazeuse, affiche des performances similaires aux autres réactions

photocatalytiques. Inversement cette réaction qui produit du CO

2

et affiche des performances

similaires aux autres, montre que le CO

2

ne semble pas subir de phénomène de « reverse

water-gas shift ». La plus forte densité de courant étudiée (120 mA.cm

-2

à 20°C) demeure toutefois

bien plus faible que celle où ce type de phénomène peut intervenir (> 200 mA.cm

-

² à

65°C)

53,54,60

. Il est peu probable que l’hydratation de la PEMFC soit en cause dans cette étude,

166

puisque la PEMFC a subit le processus de conditionnement sous hydrogène pur peu de temps

avant l’obtention de ces résultats.

Une étude similaire a été réalisée sur la PEMFC équipée de catalyseur Pt-Ru dans le

compartiment anodique. Les performances obtenues pour les réactions de déshydrogénation et

de reformage du méthanol sont données sur la Figure 5.17.

Figure 5.17 : Comparaison entre les performances obtenues sous hydrogène pur et photocatalytique en déshydrogénation et reformage du méthanol pour la PEMFC avec catalyseur de Pt-Ru à l’anode,

1,1 bar

Comme précédemment, pour l’autre technologie de PEMFC, les performances obtenues

sont similaires à celles obtenues sous hydrogène pur et s’en éloignent pour des courants

supérieurs à 1,5 A. Aucune différence significative n’est identifiable dans ces conditions de

fonctionnement entre la pile à combustible équipée de platine en catalyseur à l’anode et la pile

à combustible équipée de platine-ruthénium. Or, comme décrit précédemment, ces deux

catalyseurs présentent des résistances différentes à l’empoisonnement des PEMFC. Aussi, la

diminution des performances aux plus forts courants semble donc plutôt être reliée à la dilution

de l’hydrogène dans l’alcool et les sous-produits de la photocatalyse présents dans la phase

gazeuse, qu’à un éventuel empoisonnement de la PEMFC.

En définitive, les performances obtenues par photocatalyse sont similaires à celles

obtenues sous hydrogène pur pour des courants inférieurs ou égal à 1,5 A. Des étapes de

purification du gaz semblent toutefois nécessaires pour maintenir de bonnes performances aux

plus forts courants d’utilisation. Aucun effet d’empoisonnement ne semble être détecté sous

ces conditions d’utilisation, à 20°C sous 1,1 bar dans le compartiment anodique.

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3.3.2Rendement global

Le rendement global (Eq. 5.4 et 5.5) du système photocatalytique B a été déterminé. La

puissance totale des lampes UV entre 300 et 400 nm est de 6,29 W correspondant à un flux de

photons total de 68,3 mmol.h

-1

(Tableau 5.2). Le Tableau 5.4 reporte les tensions

correspondantes aux puissances électriques nominales qu’il est possible de maintenir sur une

longue durée (> 1 h) pour les deux technologies de PEMFC, ainsi que leurs rendements globaux.

La puissance nominale est obtenue pour un courant de 1,0 A.

Le rendement global théorique est déterminé comme précédemment à partir de

l’Eq. 5.5. Comme déterminé précédemment, le courant limite obtenu pour la réaction de

déshydrogénation photocatalytique du méthanol est de 1,3 A, correspondant à une vitesse de

production en hydrogène de 24,2 mmol.h

-1

. Le rendement quantique pour le système B, quel

que soit le type de PEMFC utilisé, est donc de 35,4 %. Ce dernier est plus faible que celui obtenu

avec le système photocatalytique A à 37,6 %, indiquant que plus le système photocatalytique

est important, plus il est difficile d’utiliser correctement l’ensemble des photons fournis par les

lampes. Le rendement thermodynamique de la PEMFC ne change pas pour les deux

technologies de PEMFC puisque la réaction électrochimique est la même. Ce dernier reste donc

de 83 %. Le rendement faradique est supposé égal à 99 %.

Tableau 5.4 : Rendements globaux expérimentaux et théoriques pour les deux technologies de PEMFC avec le système photocatalytique B, à 1,0 A

Catalyseur à l’anode Pt Pt-Ru

Tension (V) 0,58 0,49 (%) 9,2 7,8 (%) 35,4 35,4 (%) 83 83 (%) 47,2 39,8 (%) 99 99 (%) 13,7 11,6

Les rendements globaux expérimentaux et théoriques de la PEMFC équipée de Pt en

catalyseur est plus élevé (9,2 % et 13,7 %) que pour la technologie avec Pt-Ru (7,8 % et 11,6 %).

La différence obtenue sur le rendement voltaïque de la PEMFC avec Pt en catalyseur à l’anode

est plus élevé (47,2 %) que celui obtenu pour la pile équipée de Pt-Ru (39,8 %). Le rendement

sur le potentiel semble donc être à l’origine des différences obtenues entre les deux

technologies de PEMFC. Les rendements globaux expérimentaux obtenus pour les deux

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technologies de PEMFC sont plus faibles avec le système photocatalytique B que ceux qui

avaient été obtenus avec le système photocatalytique A (13 %).

Si aucun processus de dégradation irréversible de l’assemblage membranaire ne semble

détecter sous hydrogène photocatalytique, une investigation plus minutieuse a été portée à

l’évolution de l’état de santé de la PEMFC.