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Etude 2 – Activité téléphonique et troubles psychiques

Chapitre IV Matériels et méthodes

IV.3 Présentation des études

IV.3.2 Etude 2 – Activité téléphonique et troubles psychiques

Sur le modèle de l’étude précédemment décrite, nous avons, pour étudier les liens potentiels entre activité téléphonique et troubles psychiques, adopté une posture exploratoire et suivi quatre types d’indicateurs : la santé mentale de manière globale, l’anxiété, la dépression, et les troubles du sommeil. Pour chaque dimension, nous avons recueilli un corpus de données standardisées grâce aux évaluations psychométriques et un corpus de verbatim libres consignés dans les journaux de bord.

IV.3.2.1 La santé psychique générale

Quatre indicateurs nous ont permis de mesurer cette dimension : un premier issu des informations des journaux de bord et les trois autres, des dimensions ou sous dimensions du SF-36 et de l’ISPN.

IV.3.2.1.1 Problèmes psychologiques déclarés dans les journaux de bord

A partir des verbatim des journaux de bord, nous avons réalisé une analyse de contenu et celle-ci a révélé l’existence de six types d’événements : déprime, anxiété, contrariété, solitude, troubles du sommeil et troubles mnésiques. Compte tenu des fréquences d’apparitions plutôt faibles de chacun de ces évènements, nous avons fait le choix de regrouper toutes ces déclarations et de recoder l’ensemble sous la bannière commune de « Problèmes psychologiques ».

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Le groupe A fut composé d’hommes en bonne santé et participant à un programme de maintien en forme et le groupe B, d’individus hommes et femmes sans pathologie et se déclarant en bonne santé. Les membres de ces deux groupes étaient âgés entre 60 et 78 ans.

IV.3.2.1.2 SF-36 « Santé mentale » et ISPN « Réactions émotionnelles »

Pour cet indicateur, nous avons utilisé certaines dimensions de deux questionnaires standardisés : le SF-36 et l’ISPN. Pour le premier, nous avons retenu et isolé les résultats obtenus au score composite « Santé mentale » ainsi que la sous dimension « Limitations émotionnelles ». Pour l’ISPN, nous avons utilisé la dimension « Réactions Emotionnelles »

Plus précisément, concernant le SF-36 :

- La sous-dimension « Limitations dues à l’état psychique » est calculée à partir de la somme algébrique des valeurs finales des questions 5a, 5b, 5c. Elle mesure la gêne occasionnée par les problèmes psychiques dans les activités quotidiennes comme le temps passé à travailler, l’attention et le soin apportés à la réalisation des tâches etc.

- Le score composite « Santé psychique » est quant à lui, la moyenne des scores obtenus sur les quatre sous-dimensions : santé mentale, vitalité, limitations émotionnelles et fonctionnement social.

L’annexe 5 présente le questionnaire dans sa forme intégrale.

Pour les scores obtenus au SF-36, nous avons choisi d'utiliser les seuils fournis par l'algorithme d'Emmanuel Ecosse correspondants à la moyenne de la population française entre 75 et 84 ans, utilisés lors de l’enquête INSEE « Santé et soins médicaux » de 2003. Ainsi, pour les sous-dimensions « Santé mentale » et « Limitations dues à l’état psychique », un score inférieur à 61 est jugé mauvais et concernant le score composite « Santé psychique », le seuil est fixé à 48.

Concernant l’ISPN, la dimension «Réactions émotionnelles» est évaluée sur la base de neuf affirmations. Le score de chaque item est pondéré en fonction de son impact sur la dimension évaluée, et rapporté à un score égal à 100. Les modalités de réponse sont de la forme Oui/Non et les

affirmations sont les suivantes : Je suis de plus en plus découragé / Je me rends compte que plus rien

ne me fait plaisir / Je me sens nerveux, tendu / Je trouve que les journées sont interminables / Je me mets facilement en colère ces temps-ci / J’ai du mal à faire face aux événements / J’ai des soucis qui m’empêchent de dormir / Je trouve que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue / Je me réveille déprimé le matin.

Pour fixer le seuil discriminant les valences positives et négatives des dimensions de l’ISPN,

nous avons fait le choix d’utiliser les scores des groupes A et B49 formés pour la validation du

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Le groupe A fut composé d’hommes en bonne santé et participant à un programme de maintien en forme et le groupe B, d’individus hommes et femmes sans pathologie et se déclarant en bonne santé. Les membres de ces deux groupes étaient âgés entre 60 et 78 ans.

questionnaire. Pour chaque dimension et au sein de ces deux groupes, le score moyen étant toujours inférieur à 10, nous utilisons cette valeur pour distinguer les scores de bonne et de mauvaise santé.

IV.3.2.2 L’anxiété

Abordée dans la section précédente relative aux problèmes psychiques généraux, des verbatim des journaux de bord font mention spécifiquement de cette problématique, nous étudierons donc à partir de ces informations, les cas d’anxiété et leurs potentielles relations avec la manière de téléphoner.

IV.3.2.3 Les troubles dépressifs

La définition de la dépression étant relativement restrictive, nous parlerons plutôt de symptomatologie dépressive, de déprime passagère ou de moral en berne en fonction des indicateurs. Nous avons ainsi à notre disposition, trois types de données : des scores psychométriques, des verbatim ainsi qu’une auto-évaluation quotidienne du niveau de moral.

IV.3.2.3.1 Moral déclaré

Comme nous l’avons indiqué en méthodologie, les journaux de bord sont constitués de trois sections : une première évaluant sur une échelle à quatre points (très mauvais, mauvais, bon, très bon) le niveau de santé, la seconde, sur le même modèle, le niveau de moral et enfin, un espace libre pour y inscrire librement des informations complémentaires en rapport avec l’activité sociale, la santé physique et psychique. Il s’agit donc ici d’utiliser les autoévaluations du moral et de les comparer aux métadonnées téléphoniques.

IV.3.2.3.2 Verbatim « déprime »

Quatre sujets (100.03, 100.08, 100.11 et 100.12) ont spontanément déclaré se sentir déprimé certains jours, nous étudierons spécifiquement ces cas.

IV.3.2.3.3 Echelle Gériatrique de Dépression (GDS)

Enfin, chaque trimestre l’ensemble de l’échantillon fut soumis au passage d’une batterie de tests psychométriques dont le GDS faisait partie. Ce questionnaire évalue les manifestations de la

dépression affectant spécifiquement la population âgée. Il se compose de 30 items avec une modalité de réponse binaire en OUI/NON.

L’annexe 4 présente le questionnaire dans sa forme intégrale.

La modalité de réponse à connotation dépressive varie en fonction de la formulation de l’item. On comptabilise 1 point si la réponse révèle un symptôme dépressif, sinon 0. L’addition des

points donne le score final. En fonction de ce dernier, les auteurs (Yesavage et al., 1983) distinguent

trois états possibles : une absence de dépression correspond à un score compris entre 0 et 9, un état de dépression modérée est défini par un score compris entre 10 et 19, et une dépression sévère existe lorsque le score est compris entre 20 et 30.

IV.3.2.3.4 Dimension « Santé mentale » du SF-36

La sous-dimension « Santé mentale » est calculée à partir de la somme algébrique des

valeurs finales des questions 9b, 9c, 9d, 9f, 9h50. Elle évalue les sentiments de nervosité et de

dépression.

D’après l'algorithme d'Emmanuel Ecosse correspondant à la moyenne de la population française entre 75 et 84 ans, utilisé lors de l’enquête INSEE « Santé et soins médicaux » de 2003, un score inférieur à 61 est jugé mauvais.

IV.3.2.4 Les troubles du sommeil

Comme pour les autres indicateurs, nous avons souhaité compléter les données déclarées (les verbatim) avec une évaluation standardisée pour être certains de pouvoir mesurer la dimension auprès de l’ensemble de l’échantillon.

IV.3.2.4.1 Troubles du sommeil déclarés

Parmi les dix-huit sujets ayant effectivement utilisé leur journal de bord, douze sujets ont fait mention d’au moins un troubles du sommeil. Mais nous n’avons retenu que les deux sujets (100.13 et 100.15) faisant mention de cet événement plus de dix fois.

IV.3.2.4.2 ISPN / Troubles du sommeil

Pour étudier les troubles du sommeil, nous avons donc choisi d’administrer une version de l’ISPN, dont l’une de ces six dimensions, les évalue spécifiquement.

Cette dimension est évaluée sur la base de cinq affirmations. Le score de chaque item est pondéré en fonction de son impact sur la dimension générale évaluée, et rapporté à un score égal à

100. Les modalités de réponse sont de la forme Oui/Non et les affirmations sont les suivantes : Je

prends des médicaments pour dormir / Je me réveille très tôt le matin et j’ai du mal à m’endormir / Je reste éveillé une grande partie de la nuit / Je mets beaucoup de temps à m’endormir / Je dors mal la nuit

Comme indiqué précédemment pour la dimension « Réactions émotionnelles », le seuil discriminant les valences positives et négatives de la dimension « Sommeil » est fixé à 10.