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Les eTerms 2004 de la Chambre de commerce internationale

Dans le document L'écrit électronique (Page 101-103)

Section 1 – Au plan probatoire

D) Les eTerms 2004 de la Chambre de commerce internationale

La Chambre de commerce internationale (CCI)357 est une organisation représentant le monde des affaires qui a pour mission de favoriser le commerce et l’investissement internationaux. Parmi ses nombreuses activités figure l’élaboration de contrats types, les plus connus étant les Incoterms. Afin d’assurer la validité de l’utilisation des technologies de l’information par des cocontractants, la CCI a développé les eTerms 2004 et un guide d’accompagnement358. Ils ne constituent pas une entente commerciale, mais plutôt un cadre à l’intérieur duquel les cocontractants établissent leur volonté d’utiliser les

357 En ligne : <http://www.iccwbo.org> (accédé le 31 août 2009).

358 International Chamber of Commerce, ICC eTerms 2004, en ligne :

<http://www.iccwbo.org/policy/law/id3668/index.html> et ICC Guide to electronic contracting, en ligne : <http://www.iccwbo.org/policy/law/id3670/index.html> (tous deux accédés le 31 août 2009). Les eTerms sont une entente-cadre de commerce électronique, dont l’intégralité se lit comme suit :

« Article 1 – E-commerce agreement The parties agree:

1.1 that the use of electronic messages shall create valid and enforceable rights and obligations between them; and

1.2 that to the extent permitted under the applicable law, electronic messages shall be admissible as evidence, provided that such electronic messages are sent to addresses and in formats, if any, designated either expressly or implicitly by the addressee; and

1.3 not to challenge the validity of any communication or agreement between them solely on the ground of the use of electronic means, whether or not such use was reviewed by any natural person. Article 2 – Dispatch and Receipt

2.1 An electronic message is deemed to be:

(a) dispatched or sent when it enters an information system outside the control of the sender; and (b) received at the time when it enters an information system designated by the addressee.

2.2 When an electronic message is sent to an information system other than that designated by the addressee, the electronic message is deemed to be received at the time when the addressee becomes aware of the message.

2.3 For the purpose of this contract, an electronic message is deemed to be dispatched or sent at the place where the sender has its place of business and is deemed to be received at the place where the addressee has its place of business. »

communications électroniques dans leurs relations contractuelle, d’une façon similaire aux ententes cadres EDI.

La CCI adopte une position limitative du formalisme direct. Ainsi, on relativise l’ampleur de la difficulté posée par un droit national requérant un écrit papier pour fin de validité d’un acte : « most jurisdictions either actively endorse or at least passively permit contracting through electronic means »359. Dans le cas où la loi exige la signature d’un écrit sur support papier, la CCI suggère de se munir d’un avis juridique déterminant si le droit applicable permet de contracter par voie électronique ; advenant une réponse négative, il est suggéré de considérer l’application d’un droit plus favorable aux contrats électroniques360.

Il est cependant à remarquer que la CCI propose une évaluation de quelques risques du commerce électronique, notamment 1) l’autorité de ceux qui, au sein d’une entreprise, peuvent contracter par voie électronique, 2) la conclusion d’un contrat par deux agents électroniques et 3) la conclusion d’un contrat par inadvertance. Au sujet de ce dernier risque, la CCI souligne clairement l’importance de recourir à ce qu’il convient d’appeler un « nouveau formalisme électronique » :

« […] A dose of caution is always a useful antidote to the risk of being too trigger-happy on the keyboard or click-happy with the mouse.

The importance of careful web site design cannot be over-estimated in this regard. Web sites that are ambiguous or unclear are traps for the unwary, and companies wishing to make use of the benefits of e- contracting need to design their web sites such that the terms they contain are clear to the user when he or she is about to enter into a contract. Using unambiguous language with a “legal" ring to it (such as “offer" and “acceptance") helps to alert users that they are entering a “commitment" zone and that they should therefore consider carefully whether they truly intend to bind themselves by contract. Consider, for example, building into your website a final step alerting your counterparty that he is about to commit himself, such as requiring that he click a button marked “I agree" before concluding the contract. […] »361

359 ICC Guide to electronic contracting, préc., note, 358, p. 6. 360 Id.

Cette approche en est une de gestion des risques. Ceux-ci échoient nécessairement sur les cocontractants. La CCI considère que les parties sont les mieux placées pour y faire face et prendre les mesures appropriées.

Bien que les eTerms 2004 et la CCI traitent du formalisme direct, nous avons placé ces remarques dans la section sur l’aspect probatoire. La raison en est que l’objectif déclaré des eTerms est de créer une entente cadre dans laquelle les parties élaborent les règles de preuve qui présideront à leurs communications électroniques, à l’abri de toute règle de formalisme direct (autres que celles qu’elles établiront librement elles-mêmes, bien sûr).

E) La Convention des Nations Unies sur l’utilisation des communications électroniques

Dans le document L'écrit électronique (Page 101-103)