Les résultats de la section précédente ont démontré la possibilité d’imprimer une couche d’accroche
d’une largeur moyenne de 25µm grâce à des motifs de 10µm. Il faut toutefois souligner que le gain de
ligne (LG=250 %) pourrait être davantage réduit si le mécanisme d’encrage excessif était supprimé grâce
à l’emploi d’un anilox plus adapté (linéature plus élevée). Selon la figure V.14 page 176, il est envisageable
d’atteindre une largeur de ligne moyenne d’environ 20µm (LG
0≈ 200 %) en utilisant un anilox gravé avec
des alvéoles d’une ouverture de 6,7µm (dans ce casN
A/m= 1,5).
Pour estimer les gains potentiels de ce schéma de métallisation par rapport au procédé standard, des
simulations basées sur le calcul des pertes de puissance ont été réalisées pour estimer la masse d’argent
déposée et le rendement des cellules. Comme pour les résultats présentés dans le chapitre précédent, ces
deux grandeurs peuvent être facilement unifiées pour obtenir la valeur ajoutée de l’étape de métallisation
en fixant le prix de vente des cellules et le coût de l’argent (voir le paragraphe 2 page 74). Finalement,
ces simulations permettent également d’adapter les dimensions de la grille de métallisation avant l’étape
d’épaississement de la couche d’accroche.
V.4.1 Détermination des données des simulations
Le tableau V.5 résume les valeurs utilisées lors des simulations. La plupart d’entre elles sont basées sur
les résultats du chapitre précédent, notamment celles concernant la cellule non métallisée (dimensions de
la cellule,V
′mp
, j
′′mp
, etc., voir la section IV.4 page 144). À l’inverse, les données permettant de simuler les
contacts du concept double couche diffèrent de celles utilisées pour simuler ceux déposés par sérigraphie
(voir la section III.6.5 page 121). En effet, dans ce cas la largeur finale des contacts w
fdépend
directe-ment de la hauteur d’argenth
LIPdéposée par LIP (croissance isotrope). Par conséquent, l’équation [III.79]
page 122 doit être utilisée. De même, leur section a été considérée semi-circulaire grâce à l’équation [III.83].
Celle des barres collectrices a été supposée rectangulaire et dépendante deh
LIPgrâce à l’équation [III.84].
En outre, une résistivité de contact deρ
cde 1 mΩ·cm
2a été choisie d’après les récentes publications
trai-tant de l’application de la flexographie à la métallisation des cellules
[250,303]. L’épaississement de la couche
d’accroche ayant lieu dans des conditions similaires à celles décrites dans la thèse de Boulord
[254](voir la
section III.3.3 page 103), une résistivité de ligne ρ
lcomparable à celle rapportée dans ses travaux a été
supposée (ρ
l= 2µΩ·cm, en accord avec les autres travaux sur le sujet qui sont décrits dans la section 2
page 79).
L’optimisation de l’espacement des contacts s
optet celle de la hauteur d’argenth
LIPà déposer par LIP
ont été menées conjointement pour trouver les valeurs permettant de maximiser le rendement. Finalement,
la masse d’argent a été calculée en intégrant les dimensions des contacts et des barres collectrices dans les
équations de la section III.6.2 page 116. Il faut toutefois noter que 10 mg d’argent ont été systématiquement
rajoutés à la valeur calculée pour prendre en compte le dépôt de la couche d’accroche (estimation réalisée à
partir des dimensions des lignes déposées par flexographie qui est en accord avec les travaux de Lorenz et
al.
[250]).
Symbole (unité) Données utilisées pour simuler les
pertes de puissance
Valeurs extraites dans le chapitre IV
a(mm) 26
b(mm) 12,5
l
f(mm) 25,25
S
cpv(cm
2) 239
R
,e(Ω/) 78
ρ
b(Ω·cm) 1,5
d
b(µm) 190
ρ
l,f ar(µΩ·cm) 50
N
bc3
w
bc(mm) 1,50
r
S h(kΩ·cm
2) 14,845
∆r
S(Ω·cm
2) 0,04
V
′ mp(mV) 564
j
′′ mp(mA·cm
−2) 37,52
p
′′ mp(mW·cm
−2) 21,16
η
′′(%) 21,16
Valeurs supposées
ρ
c,f ar(mΩ·cm
2) 10
[373,374]R
,c(Ω/) 78
ρ
l(µΩ·cm) 2
[254]ρ
c(mΩ·cm
2) 1
[250,303]w
c(µm) [1; 60]
w
f(µm)
variable (= f(h
LIP) voir la
section III.6.5 page 121)
h
f(µm)
h
bc(µm)
s(mm) variable
F
f1
F
m1
Table V.5: Résumé des données qui ont été utilisées pour simuler les pertes de puissance des cellules
métallisées par flexographie et LIP (voir la section III.6.5 page 121 pour plus de détails sur les différences
avec les contacts imprimés par sérigraphie).
V.4.2 Simulations du rendement et de la masse d’argent déposée
La figure V.19 montre qu’une couche d’accroche w
cde 60µm est suffisante pour obtenir des cellules
avec un rendement supérieur (+0,1 %) à celui des cellules métallisées par sérigraphie
9. Dans ce cas, il
faudrait épaissir la couche d’accroche avec 10,3µm d’argent par LIP et fixer l’espacement des contacts à
2,0 mm (voir les figures V.19b et V.19c). La largeur finale des contactsw
fserait alors de 80,6µm,
c’est-à-dire supérieure à celle des contacts déposés par sérigraphie (w
f= 70µm). Par conséquent, le taux
d’om-brage et les pertes optiques devraient être plus importants. Cependant, les meilleures propriétés électriques
de ces contacts permettent d’augmenter leur espacement (s= 1,75 mm pour ceux déposés par sérigraphie).
Finalement, les pertes optiques∆η
o,fsont comparables dans les deux cas. Dans le même temps, les pertes
à l’interface des contacts∆η
e,c, dans l’émetteur∆η
e,eet au sein des lignes∆η
e,fsont réduites pour la
cel-lule métallisée avec ce type de contacts, ce qui explique la hausse de rendement par rapport à une celcel-lule
métallisée par sérigraphie. Par contre, la masse d’argentm
Agutilisée serait supérieure à celle déposée par
sérigraphie (184 mg contre 173 mg, voir la figure V.19d).
a. Distribution des pertes de rendement∆η.
b. Espacement optimal s
optentre les
contacts.
c. Hauteur d’argent h
LIPà déposer par
LIP pour maximiser le rendement.
d. Masse d’argent m
Ag.
FigureV.19:Évolution de la distribution des pertes de rendement∆η, de l’espacement optimal s
optentre
les contacts, de la hauteur d’argent h
LIPà déposer par LIP et de la masse d’argent m
Agen fonction de
la largeur de la couche d’accroche w
c. Voir le tableau V.5 pour le détail des propriétés des contacts. Les
propriétés de ceux déposés par sérigraphie (SP) ont été simulées en fonction des résultats du chapitre
précédent : w
f=70µm ; h
f=20µm ; h
bc=12µm ; F
f=0,57 ; F
m=0,85 ;ρ
l=3µΩ·cm etρ
c=5 mΩ·cm
2.
Lorsque la largeur de la couche d’accroche diminue, les pertes optiques deviennent moins importantes,
ce qui permet de multiplier le nombre de contacts et de réduire les pertes dans l’émetteur. À l’inverse,
9. C’est la valeur simulée du rendement (0,1 % inférieure à la meilleure valeur expérimentale rapportée dans le tableau IV.4
page 153) des cellules métallisées par sérigraphie (SP pour « Screen Printing ») qui est prise pour référence dans cette étude
pour permettre une comparaison des différentes pertes.
Dans le document
Etude de la métallisation de la face avant des cellules photovoltaïques en silicium
(Page 198-200)