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UNE ENVIE TENACE DE SUCCES

Dans le document Jarry et les revues (Page 103-115)

UNE INSCRIPTION REELLE DANS LE MONDE DES LETTRES : L’YMAGIER

UNE ENVIE TENACE DE SUCCES

L’acmé du succès public

L’acmé du succès public de Jarry survient alors qu’il est très jeune (il a 23 ans), avec la représentation au Théâtre de l’Œuvre d’Ubu Roi (9-10 décembre 1896), « farce truculente et rabelaisienne » selon Rachilde 250. Arnaud qualifie cette représentation avec justesse de « désastreux triomphe »

251.

Notons qu’en juin 1896, Jarry a pris les fonctions de secrétaire (à tout faire) de Lugné-Poe au Théâtre de l’Œuvre, ce qui est une façon de préparer le terrain, d’œuvrer pour qu’Ubu roi puisse voir le jour.

En effet, on peut voir dans cette entrée de Jarry au Théâtre de l’Œuvre comme membre un acte stratégique qui lui permettra de surveiller l’évolution de la préparation d’Ubu en même temps que de convaincre sans doute Lugné-Poe du bien-fondé de cette représentation (on sait que Rachilde jouera un rôle décisif. Lugné-Poe semble finalement hésiter devant la pièce de Jarry, et « il faudra toute l’influence de Rachilde pour que la représentation ait lieu », écrit Bordillon 252. Elle écrira à Lugné-Poe une longue lettre le dimanche 15 novembre 1896 pour lui convaincre de la nécessité d’une telle représentation, conseillant même – à l’initiative de Jarry ? – de jouer la pièce avec des acteurs rattachés à des cintres par des ficelles, pour leur donner l’allure de pantins : Rachilde écrit 253 : « … j’ai cette idée depuis que je connais la pièce, faites relier vos acteurs (si possible) aux frises de votre théâtre par des ficelles ou des cordes, puisqu’ils sont de plus gros pantins que les autres »).

Notons que Lugné-Poe était très lié aux revues (son succès vient en partie de cette solide publicité, mais également du choix des œuvres, et du rejet ou de la passion qu’inspirent ses mises en scène) et que par conséquent Jarry en représentant sa pièce au Théâtre de l’œuvre sait qu’elle aura un certain retentissement.

250 In Duvet-d’Ange. Confession d’un jeune homme de lettres, Paris, Messein, 1943, p 119.

251 In Alfred Jarry, d’Ubu roi au docteur Faustroll, p 263.

252 In Gestes et opinions d’Alfred Jarry, écrivain, p 54.

253 Citée par Arnaud, p 248.

Le choix de Lugné-Poe est aussi en lui-même un acte stratégique. Lugné-Poe noue des relations avec La critique dont le principal rédacteur est Emile Strauss. Cette revue très active est fort liée au Théâtre de l’œuvre pour qui, à chaque spectacle, elle édite des brochures-programmes 254.

Dès le début, « le Mercure (…) s’est annexé l’œuvre » 255. Tous ses spectacles font l’objet d’un ample compte-rendu au sein de la revue,

« presque toujours enthousiaste » 255 (Le Théâtre de l’œuvre est au départ le théâtre du Symbolisme et a été crée en réaction contre le naturalisme du Théâtre Libre dirigé par Antoine).

La représentation est tumultueuse (il y a une foule d’indignés dans le monde des lettres parmi lesquels on trouve Henry Fouquier, collaborateur au Figaro, et Francisque Sarcey, éminent et redoutable critique de la scène française, collaborateur au Temps. Seulement quelques personnalités du monde des lettres furent conquises, parmi lesquelles on peut citer Mendès) : dès ce moment, le nom de Jarry sera associé au Père Ubu.

Jarry fera tout pour aller dans ce sens.

Peut-être la volonté de toucher le grand public qui sera comme un leitmotiv dans sa conscience toute sa vie durant (le « apprenez-moi » de Jarry faisant suite au « écrivez comme tout le monde » de Rachilde est parlant sur ce point) vient-elle de ce premier succès au Théâtre de l’Œuvre, succès qu’il espérait « à peine » 256. A la fin de sa vie par exemple, Jarry voit dans les livrets d’opérettes qui occupent son esprit dès la fin de l’année 1903 et pendant pas moins de deux ans (ces piécettes en un acte – L’amour maladroit, Jef... – étaient écrites pour être mises en musique par Terrasse) un nouveau moyen de gagner sa vie (le Canard Sauvage vient de s’éteindre et La Plume est sur le point de disparaître) mais peut-être aussi, et surtout, le moyen de toucher le grand public. Gourmont écrit 257 : « Le succès a quelque chose de précis qui calme et qui nourrit. C’est un repas. C’est un fait. C’est le poteau d’arrivée. »

Jarry n’a jamais obtenu le succès public qu’il espérait. Néanmoins, on peut penser que c’est en premier lieu avec ses chroniques (de façon évidente puisque ce public est acquis), en second lieu avec son roman Les jours et les

254 Source Arnaud, p 238.

255 Arnaud, Alfred Jarry, d’Ubu roi au docteur Faustroll, p 114.

256 Lettre à Catulle Mendès du 15 décembre 1896 : « Je suis beaucoup plus heureux de votre bienveillance pour la pièce que de tout ce bruit, que j’espérais à peine autour » (PL I, 1060)

257 In Le chemin de velours, « nouvelles dissociations d’idées », Le Mercure de France, p 49.

nuits qu’il atteindra un certain public 258. Ce « roman d’un déserteur » (plus simple d’apparence par certains côtés que Messaline qui suivra et qui cristallisera toutes les attentes de Jarry en matière de succès), qui paraît en mai 1897, en tirage non limité et avec un prix habituel pour un roman (3 francs 50), a une vente moyenne mais pas mauvaise puisque les exemplaires portent l’indication d’une deuxième et même d’une troisième édition l’année même de la première édition. Il ne faut pas croire néanmoins qu’il eut du succès. On peut penser que les tirages étaient très faibles. « Les ventes dépassèrent les prévisions initiales, plutôt pessimistes, supposons-nous, Jarry ayant fait grand tapage mais jusque-là peu recette… » 259

Ce succès était peut-être dû aussi au fait que Les jours et les nuits est, quoi qu’on en dise, un roman à clefs, et que les lecteurs devaient être amusés par la perspective de deviner qui se cachaient derrière les noms, de lever le masque des personnages romanesques pour entrevoir des personnalités (encore ces personnalités n’étaient-elles connues que dans le monde des lettres – et dans l’entourage de Jarry –, et par conséquent ce jeu ne pouvait intéresser le tout venant du public, lequel ne devait du reste pas être au courant de cette dissimulation généralisée).

Ce succès relatif est explicable aussi du fait que c’est le premier roman de Jarry (la curiosité du public à l’égard des premiers romans est bien connue), et que c’est une œuvre d’une moins grande obscurité (même si certains passages sont particulièrement hermétiques). C’est sans doute l’oeuvre dans laquelle Jarry se montre le plus, et l’on peut dire que cette humanité qui ressort du texte nous touche (elle résulte peut-être de la façon qu’ont de s’entrechoquer les fragments dans une mélodie parfois inharmonieuse, lesquels ont un ton parfois réaliste, parfois onirique, lesquels sont parfois morceaux de roman, parfois poèmes en prose… 260).

Le fait que Jarry choisisse la veine romanesque est significative car en 1895, avec César-Antéchrist, Jarry met un terme à sa période lyrique (il n’écrira des poèmes que très épisodiquement, notamment « Madrigal » qui paraît au moment de l’extinction de La Revue Blanche, comme si un retour aux sources était nécessaire, façon de boucler la boucle. Peut-on parler seulement de retour au lyrisme ? On peut remarquer que les derniers poèmes

258 Même si Le Surmâle et Messaline atteignent également un certain public, notamment critique, Les jours et les nuits sont sans doute le livre qui obtient le plus de lecteurs.

259 Arnaud, Alfred Jarry, d’Ubu roi au docteur Faustroll, p 348.

260 Au sujet de les Jours et les nuits, lire notamment Alfred Jarry, Plon, pp 45-47.

de Jarry publiés dans La Revue Blanche ont frappé ses contemporains par leur absence de lyrisme : dans le numéro de La Plume où paraissent Ce que c’est que les Ténèbres, on trouve cette critique : « … s’étalent deux imperturbables Poèmes de M. Alfred Jarry, tout lyrisme semble en être volontairement écarté ; le vocabulaire des sciences exactes 261 fournit à M.

Jarry de justes épithètes : La boue à peine a baisé la chaussure / De votre pied infinitésimal. 262»).

Les jours et les nuits est ainsi le premier livre de Jarry en vente courante, comme le souligne Arnaud 263. Il manifeste donc un tournant dans la carrière littéraire de Jarry. Si Jarry quitte la poésie pour le roman, est-ce pour atteindre un large public ? On peut le penser, car en fait ses romans n’en sont qu’en apparence (on peut penser que l’appellation roman sur la couverture est là pour aguicher). Ce sont à mon sens des poèmes en prose, long poème comme L’amour absolu264, ou courts, comme dans Faustroll et Les jours et les nuits, même s’ils sont reliés grâce à l’ossature des chapitres (et des livres en ce qui concerne Faustroll) et constituent ainsi en apparence un tout. Même Messaline peut être considéré comme un long poème, vu l’importance qui est donnée à l’image. (Remarquons que cette volonté de confondre poésie et roman rapproche Jarry de Gourmont, lequel écrit, en 1893, à l'occasion d'un article sur d’Annunzio paru dans Le Mercure de France : « Le roman ne relève pas d'une autre esthétique que le poème. Le roman est un poème ; tout roman qui n'est pas un poème n'existe pas ».)

Jarry : fin publicitaire.

- Le Père Ubu : une stratégie publicitaire.

Jarry tâchera toujours de faire venir à soi les lecteurs et il sait qu’un moyen pour cela existe : la publicité. On peut dire sans sourire que Jarry eût à sa manière un talent certain de publicitaire. En effet, malgré ses déconvenues en matière d’édition, on peut admirer encore aujourd’hui avec quelle audace et aussi quel sens pratique il sut promouvoir ses œuvres.

261 C.f mon mémoire de Master II : « Jarry, Valéry, un détour obligé par les sciences ».

262 Citation de « Madrigal ».

263 Alfred Jarry, d’Ubu roi au docteur Faustroll, p 348.

264 Même si c’est par ailleurs le seul des livres de Jarry à être désigné simplement par l’appellation roman.

Ubu ne naît-il pas véritablement dans les salons de Rachilde, par la voix de Jarry, qui, on peut le penser, s’était déjà pris au jeu de s’identifier à son personnage ? Jean de Tinan 265 écrit à Alfred Jarry le 3 juillet 1896 : « J’ai relu hier le drame [il est question d’Ubu roi] en son intégrité. Il m’a semblé vous l’entendre lire une fois de plus – avec accompagnement du rire de Rachilde [qui « prend comme un lasso », écrit significativement Fargue quelque part], du rire de Moreno, du rire de Fanny, du rire de Vallette, du rire de Schwob et du rire de tout le monde – selon les belles sonorités de l’admirable voix du maître des phynances ».

Notons l’emphase de cette lettre : la répétition de « rire » voulant donner véritablement corps aux éclats de rire (l’omniprésence de la virgule est ce qui retranscrit le saccadé du souffle) ; et l’énumération rendue caduque par le

« tout le monde », le « tout le monde » rendant plus riche encore l’énumération.

Plus encore que le texte, ce sont « les belles sonorités de l’admirable voix » qui emportent les rires et l’adhésion. Quelle aurait été la destinée d’Ubu roi si Jarry ne l’avait pas mis d’abord en scène dans le salon de Rachilde ? On peut se demander également quelle aurait été la destinée (littéraire) de son

« auteur », tant Ubu roi est ce qui, de tout temps, l’a rendu célèbre.

Jarry a un grand sens de la théâtralité, dont il va se servir toute sa vie (notons que trois soirs de suite fin décembre 1901, Jarry jouera le rôle du premier troll de Cour à la reprise de Peer Gynt par Lugné-Poe au Nouveau Théâtre.)

On peut considérer (hypothèse toute personnelle) que le personnage d’Ubu qu’il se crée après la représentation tapageuse d’Ubu Roi (il fige son image sociale sous les traits de cette figure grotesque) est un moyen pour Jarry de faire la publicité incessamment de ce personnage, et donc de son œuvre.

Lugné-Poe décrit très justement Jarry au moment de son travail de secrétaire au Théâtre de l’Œuvre: « Et toujours il faut avancer le pion Ubu » 266. Je vais là à l’encontre de ce que dit Breton dans son Anthologie de l’humour noir sur le Père Ubu, qu’il voit comme une incarnation proprement révolutionnaire, scandaleuse, et intenable de toutes les pulsions humaines, d’ordinaire refoulées, lequel refoulement est voulu, dicté implicitement par les principes

265 Voir aussi « Le souvenir de Jean de Tinan », in Le Divan, avril 1924, pp 258-259.

266 Lugné-Poe, La Parade, tome II : Acrobaties, souvenirs et impressions de théatre (1894-1902),

« Acrobaties, II », Paris, Gallimard, 1931, p 163.

de vie sociale 267. Ainsi Jarry, selon Breton, serait soit la victime de cette fuite des pulsions hors de son personnage social, soit quelqu’un se laissant aller à être en adéquation avec ses pulsions.

L’hypothèse que je défends est toute autre (il n’en reste pas moins que celle de Breton est plausible, d’autant plus que Jarry était souvent sous l’emprise de l’alcool). En éveillant le scandale, la curiosité, et plus encore, la stupeur chez les gens qu’il croise, Jarry (devenu le Père Ubu) les pousse à s’intéresser à l’œuvre pour y voir de plus prêt. Il y a là un comportement de Jarry très moderne, car avec les affres de la société du Spectacle (décrite si bien par Debord), on retrouve chez nombre d’auteurs cette même stratégie.

On peut penser que Jarry espérait trouver en Ubu une source de revenus suffisante qui lui permettrait de créer, toute sa vie durant, sans être inquiété par l’argent, une œuvre aux échos intimes (comme L’amour absolu).

Ainsi peut-être a-t-il produit deux almanachs. Les almanachs sont une forme de journalisme aujourd’hui disparue. C’est une riche idée puisqu’ils étaient à la mode. Jarry base ce projet sur le présupposé qu’Ubu Roi est connu de tous, ce qui apparemment n’est pas le cas, puisque la réalisation du premier almanach – Jarry voulut qu’il soit trimestriel, et non pas annuel, comme c’était normalement de rigueur – est un échec. On peut supposer que ce premier almanach a été imprimé aux dépens des auteurs.

Le manque de succès vient-il peut-être de ce que l’almanach est illustré par Bonnard et ne contient pas par conséquent de dessins humoristiques – « le public était en droit d’attendre un Charly par exemple » écrit François Caradec

268. Le public a dû être décontenancé par un tel objet. Il y aura quand même un second almanach, mais celui-ci n’aura plus rien de populaire. Edité par Vollard, il deviendra une plaquette de luxe.

Ainsi a-t-il multiplié les Ubu (on trouve cette annonce dans le premier numéro de Perhindérion : « En préparation : Petits Crayons des Gestes plus notoires de Monsieur Ubu, Maître des Phynances, un album en couleur ») et les livrets d’opérettes (beaucoup de critiques parlent de « littérature alimentaire ») dont le ton est comme une réminiscence de la voix d’Ubu.

Observons que Jarry termine d’écrire Ubu enchaîné en septembre 1899, dans un lieu de détente (la « Phalanstère » de la Frette), dans une période

267 « On n’aura aucune peine à découvrir dans le personnage d’Ubu l’incarnation magistrale du soi nietzschéen-freudien qui désigne l’ensemble des puissances inconnues, inconscientes, refoulées dont le moi n’est que l’émanation permise, toute subordonnée à la prudence » : Anthologie de l’humour noir, in Œuvres Complètes, tome 2, pléiade, page 1055.

268 In Colloque de Cerisy, pp 161-164.

relativement inconfortable financièrement (il ne fait pas encore paraître ses chroniques à La Revue Blanche), quelques mois après qu’il eut publié à compte d’auteur L’amour absolu. Ainsi Jarry cherche-t-il probablement à revenir à ses premiers succès littéraires, façon de re-séduire un éditeur qui le délaisse (en l’occurrence il s’agit du Mercure de France.)

C’est tout juste si le Père Ubu fait rire (voir Gide dans les Faux-Monnayeurs). Les contemporains de Jarry se sont contentés du vernis de surface, ils n’ont pas cherché à aller voir plus loin. C’est très frappant. Ainsi, les biographies de Jarry ont-elle pris l’aspect pendant très longtemps de recueils d’anecdotes sur le Père Ubu, sans chercher à pointer du doigt l’originalité de l’œuvre. Le titre du livre de Paul Chauveau (Alfred Jarry ou la Naissance, la Vie et la Mort du père Ubu) publié au Mercure de France en 1932 est révélateur à ce sujet. On peut penser en fait que le personnage que Jarry s’est créé l’a plus desservi que servi. Les contemporains de Jarry ont écouté ce que Jarry leur disait (avec obéissance pourrait-on dire), n’ont pas cherché à prendre le contre-pied de la parole ubuesque et à aller voir au-delà.

Ils n’ont pas vu le Père Ubu comme une invite à découvrir l’œuvre (invite à ne pas s’arrêter aux apparences) mais comme une fin en soi. Ils n’ont vu que le spectacle, et ils s’en sont contentés car pour eux il n’avait pour seule raison d’être que de provoquer le rire. Citons un seul exemple : Rachilde 269 présente ainsi Jarry hôte au cours du dimanche 20 avril 1902 : « le Père Ubu, de son accent des soirs du Théâtre des Pantins, annonça : « Ceci vous représente le sein de la négresse géante de la foire de la place du Trône. Ma-da-me Rachilde l’a copié d’après nature avec du chocolat, de la vanille et du lait de la mère Fontaine, qui comme tout le monde sait, couche avec son bouc… » Le reste de son discours se perdit dans le bruit des applaudissements ».

Du reste, on ne retient aujourd’hui généralement de Jarry que le texte qu’il n’a pas écrit, Ubu Roi, et le personnage dont il a endossé le masque. Loin d’être parvenu à intéresser le grand public à son œuvre véritable, Jarry a fait se cristalliser l’attention publique (et même intime) sur le père Ubu. Alfred Vallette remarque 270 « l’affluence », à laquelle il ne s’attendait pas, « des personnes venues aux obsèques » de Jarry. Celles-ci viennent sans nul doute rendre hommage au Père Ubu, et non à l’auteur de L’amour absolu. D’ailleurs, Vallette terminera son oraison funèbre 271 en parlant d’Ubu : « Alfred Jarry

269 Citée par Bordillon, in Gestes et opinions d’Alfred Jarry, écrivain, p 97.

270 « Mort d’Alfred Jarry », in Mercure de France, 16 novembre 1907, p 375.

271 « Mort d’Alfred Jarry », in Mercure de France, 16 novembre 1907, p 374.

pouvait laisser une œuvre plus significative ; mais il eût fallu se discipliner au lieu de se disperser 272, et, discipliné, Alfred Jarry n’eût plus été le père Ubu – notre père Ubu, dont, quelques-uns, nous garderons un souvenir ému et apitoyé ». L’expression « notre Père Ubu » est très forte et montre tout l’attachement amical (« souvenir ému ») qu’ont eu les compagnons du Phalanstère pour cette facette (face de l’icosaèdre) que leur montrait de lui Jarry.

- Les revues : moyen idéal pour une publicité

On sait que Jarry glissait régulièrement dans Le Mercure ou La Revue Blanche des annonces pour ses œuvres ou pour d’autres (comme par exemple pour les pièces jouées par Lugné-Poe, ce qui était une façon de recueillir la sympathie de ce dernier, et ainsi de lui faire accepter plus facilement la représentation d’Ubu roi – stratégie d’approche et de séduction – : Jarry écrit ainsi à Lugné-Poe le 11 juin 1896 : « Mon cher ami – (…) L’annonce est remise à Fénéon pour le prochain numéro de La Revue Blanche et l’article à Vallette pour ce numéro du Mercure, avec un paragraphe court à propos du théâtre en plein air 273, pour que l’idée ne nous soit pas prise, s’il vous plaît (et au Mercure) de vous en occuper un jour » : PL I, 1046)

Au moment de la parution de Messaline, une publicité dans la revue Le Temps, probablement écrite par Jarry lui-même, proclame que « ce livre

Au moment de la parution de Messaline, une publicité dans la revue Le Temps, probablement écrite par Jarry lui-même, proclame que « ce livre

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