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Pour 20 des enfants, l’école est la seule façon d’avoir un meilleur avenir. La filière de formation la plus désirée est la formation supérieure universitaire : 15 sur 28 enfants rêvent de suivre une formation (droit, médecine, dentaire) et 7 une formation supérieure non universitaire (pédagogie,

infirmerie, police). D’après le tableau N° 9, ce sont les enfants du secteur des services et du commerce qui sont les plus attirés par les études supérieures, surtout les formations universitaires. Nous pouvons aussi observer qu’aucun enfant n'a choisi l’option technique et 6 ont opté par la formation professionnelle. Cela met en évidence que les enfants ne font pas de distinction entre la formation technique et professionnelle.

Ils déclarent qu’ils y arriveront à la force de leur travail (pour avoir l’argent nécessaire pour le financement de ces études) et de volonté pour continuer leurs études.

Tableau N° 9 : TYPE ET NIVEAU DE FORMATION SOUHAITEE

Les rêves des enfants contrastent avec leur réalité : 13 des enfants ont redoublé une ou plusieurs fois et présentent des retards scolaires, 4 ne fréquentent plus l’école et 1 ne sait même pas lire et écrire. De plus, 2 ont déjà fini l’école secondaire et sont mécontents de leur formation générale : « ça ne me sert à rien ».

Quant à leur niveau de formation, 19 sont à l’école primaire et 9 se trouvent dans le niveau correspondant à leur âge. Les filles réussissent davantage (8/12) tandis que pour les garçons la tendance est inverse, (10/16). Ils montrent un grand retard dans leur formation et 2 affirment qu’ils ne parviendront jamais à faire des études car ils n’ont pas le niveau ou simplement car ils n’aiment pas l’école. En outre, plus on avance dans la formation, plus le retard s’accumule.

Tableau N° 10 : LES CONNAISSANCES ACQUISES A L’ECOLE SONT UTILISEES AU TRAVAIL

Lorsqu’on demande aux enfants si les enseignements reçus à l’école contribuent à faciliter leurs tâches au travail, 16 sur 28 ont répondu d’une manière affirmative, notamment ceux du secteur du commerce et des services. Ces enfants accordent de l’importance presque exclusivement au cours de mathématique mais aussi aux valeurs et comportement sociaux :

- «On apprend à calculer, à écrire»,

- «J’aime bien l’école car j’apprends le respect des autres, à ne pas avoir honte pour vendre et à communiquer avec les autres personnes»,

- « L’école m’apprend à être plus responsable ».

Toutefois 16 déclarent vouloir suivre des cours tels que : tricotage, cuisine, ateliers de réparations, travaux manuels, langues, etc.

Tableau N° 11 : TYPE DE CONNAISSANCES DEMANDE A L’ECOLE

Lorsque les enfants ont été interrogés sur les types de connaissances qu’ils aimeraient acquérir à l’école, 11 ont manifesté leur désir de suivre des cours de connaissances générales et de formation professionnelle, et 6 des cours de formation professionnelle. Les 11 restant, tous du secteur commerce et services, ont indiqué des cours se rapportant à leur activité professionnelle comme par exemple apprendre à communiquer avec les autres personnes (ceci est considéré dans la rubrique « autres ».du tableau N° 11). Aucun des enfants a opté uniquement pour les connaissances générales.

La grande majorité des enfants ne fait pas la différence entre la formation générale et la formation technique ou professionnelle, même ceux qui travaillent dans le secteur industriel.

Ainsi, 7 enfants sur 8 provenant des secteurs industriels et des services techniques, affirment ne pas connaître la filière de formation technique à l’école. Seulement 1 sur 8, celui travaillant dans le service technique, considère l’école secondaire à variante technique comme la meilleure option. Or, 3 enfants sur 8 déclarent vouloir suivre une formation technique, sachant qu’ils ne pourront pas le faire à cause de son coût élevé et des difficultés d’admission.

Tableau N° 12 : CHOIX ENTRE FORMATION TRADITIONNELLE ET EN APPRENTISSAGE SELON GROUPE D’AGE ET SECTEUR D’ACTIVITE

Etant donné que le système de formation duale n’existe pas au Pérou, il est difficile pour les enfants de comprendre l’offre éducative de ce type de formation. Cependant 20 enfants sur 28 ont montré un grand intérêt pour un système qui leur permettrait de suivre une formation professionnelle, de travailler et de continuer à étudier en même temps. Les 8 restant déclarent vouloir se consacrer seulement aux études.

Les enfants ayant choisi l’option de l’apprentissage se trouvent dans les tranches d’âge correspondant à l’école primaire (7-11 ans) : 4/4 de 8 à 9 ans, 2/4 de 10 ans, et 5/5 de 11 ans.

Pour les tranches d’âge correspondant au niveau secondaire (ce qui n’est pas nécessairement le cas pour tous, puisque certains présentent un retard scolaire), la proportion d’enfant en faveur de l’apprentissage se réduit à 8 sur 13.

V. CONCLUSIONS

Les déclarations des enfants au sujet de l’école et de la formation en général démontrent qu’ils ne sont capables que de se représenter le modèle unique qu’ils connaissent. Ils répètent aussi le plus souvent des désirs ou opinions qui ne sont de toute évidence pas en relation avec leur réalité. En tout cas, la formation technique depuis l’école, duale ou pas, n’existe pas dans la représentation des schémas d’éducation que connaissent les enfants.

Malgré les retards scolaires et la difficulté de travailler et d’étudier en même temps, la majorité des enfants manifeste son désir de continuer à étudier. Pourtant, au sortir de l’école, ils se rendent compte que ce qu’ils ont appris ne leur sert pas beaucoup pour trouver du travail.

Les parents, qui influencent les décisions des enfants en matière d’études, entrent dans le même schéma. Malgré la conscience que le titre universitaire ne garantit pas un travail, la majorité préfère que leurs enfants suivent une formation universitaire, même ceux qui savent pertinemment qu’ils ne disposent pas des ressources nécessaires pour la financer.

Cependant, en choisissant l’option de l’apprentissage, parents et enfants expriment le désir de pouvoir combiner le travail et les études en même temps, ainsi que la possibilité d’acquérir une qualification professionnelle à l’école, pour en cas de nécessité, avoir de meilleures chances sur le marché du travail à la fin de la scolarité obligatoire. Or, ce sont les enfants d’âge correspondant au niveau primaire qui sont les plus intéressés par le projet.

Quant aux professeurs, la majorité manifeste le souhait d’offrir une formation plus adaptée aux nécessités des familles aux revenus faibles, et aussi aux besoins du pays en général. Pourtant, il est curieux que ce soit en grande majorité les enseignants de l’école primaire (du même que les enfants) qui appuient le plus l’initiative de vouloir créer un programme de formation duale, alors que ceux de l’enseignement secondaire général, qui sont plus concernés, paraissent moins intéressés par le projet. Au sujet du système éducatif, le nouveau programme considère qu’il est nécessaire de préparer les enfants à apprendre en permanence pendant leur vie, ce qui est un objectif très louable, mais ne pense pas aux nécessités immédiates des enfants qui ont besoin de travailler le plus tôt possible. L’objectif d’atteindre les niveaux d’enseignement internationaux fait oublier qu’il existe certains secteurs de la population qui ont besoin d’une éducation beaucoup plus pratique.

Ainsi, nous avons vu qu’il existe une nécessité au Pérou pour l’instauration d’un programme de formation professionnelle sous forme d’apprentissage, car il correspondrait aux besoins des acteurs directement impliqués. Mais ce type de formation, complètement inconnu par les acteurs directement concernés (parents et enfants), ne correspond ni aux attentes de ces derniers ni aux attentes des acteurs institutionnels. Ceci confirme notre première sous-hypothèse.

TROISIEME CHAPITRE :

LA PARTICIPATION DES PMES A LA FORMATION PROFESSIONNELLE DE TYPE DUAL DES ENFANTS QUI

TRAVAILLENT

Nous allons ici analyser l’intérêt porté par les petits et moyens entrepreneurs - formels et informels - à la possibilité d’offrir une formation professionnelle duale aux enfants qui ont besoin de travailler ainsi que les moyens dont ils disposent. Les indicateurs choisis pour mesurer le degré d’acceptation et de réalisation du projet sont les suivants: la perception de la formation en général, le niveau d’acceptation du programme proposé et le niveau de qualification des entrepreneurs et de leurs employés à vérifier les ressources humaines disponibles pour la formation.

I. PERCEPTION DE LA FORMATION

a) L’école obligatoire

D’une manière générale, l’éducation obligatoire dispensée par les établissements publics est perçue comme nécessaire et efficace malgré les déficiences structurelles et organisationnelles qu’elle présente. Pour 11 entrepreneurs, l’enseignement général transmet des valeurs (respect, honnêteté, discipline) et des connaissances de base. Cependant 12 d’entre eux considèrent que les contenus des programmes ne jouent pas leur rôle de formation si l’objectif est de sortir directement de l’école vers le marché du travail. pour eux, il faut avoir accompli des études supérieures pour avoir des chances de trouver un « bon » travail :

- « L’école secondaire générale suffit pour travailler en ménage ».

De plus, 2 entrepreneurs affirment carrément que la scolarité obligatoire ne répond pas aux besoins du pays.

Pour 5 entrepreneurs particulièrement ceux qui n’ont qu’une formation élémentaire ou nulle (primaire incomplète ou analphabètes), l’importance accordée à l’école se limite au fait d’apprendre à lire et à écrire :

- « Sans trop de formation, on peut toujours se débrouiller dans la vie ».

Tous les entrepreneurs interrogés estiment que l’enseignement secondaire technique donne une meilleure qualification et davantage de chances d’insertion dans le marché du travail que

du fait qu’ils apprennent un métier. Cela permet aux élèves d’avoir plus de chance de trouver un emploi à la sortie de la formation. De plus, les entrepreneurs considèrent que les élèves sont moins maladroits dans le travail et peuvent assumer plus rapidement des responsabilités.

Quant au niveau de productivité d’un élève formé dans la filière technique et dans l’enseignement général, 10 entrepreneurs estiment que les élèves sortant de la filière technique ont une productivité supérieure à ceux de la branche générale. En revanche, les 10 restants pensent que la filière de formation ne détermine pas le niveau de productivité d’un travailleur et 4 d'entre eux considèrent que la productivité dépend plutôt de l’effort personnel.

En ce qui concerne le salaire, 11 sont d'avis qu’une personne formée doit avoir un meilleur salaire qu’une personne n’ayant pas de formation. Pour eux, une personne formée est plus compétente et plus efficace, commet moins d’erreurs et, en général, accomplit un meilleur travail. Pour les 9 restants, la rémunération dépend de la productivité du travailleur et non du type ou du niveau de formation : « à travail égal salaire égal ».

b) La formation technique et professionnelle

Interrogés sur l’importance de la formation technique et professionnelle, 8 entrepreneurs estiment que les deux sont importantes, l’une pour le niveau de qualification atteint, l’autre pour son insertion rapide dans le marché du travail; le choix dépendant des besoins économiques des familles. D’autre part, 5 entrepreneurs privilégient la filière technique comme plus importante car elle permet d’atteindre un niveau de qualification plus élevé, une meilleure reconnaissance sociale et de meilleures rémunérations. Pour 7, la formation professionnelle est la plus appréciée en raison de sa rapidité à déboucher sur le marché du travail.

Quant à l’organisation de la formation, ils sont tous de l’avis que les filières technique et professionnelle doivent comprendre une partie théorique et une partie pratique. Toutefois, 4 entrepreneurs considèrent l’apprentissage en école de meilleure qualité que celui effectué sur le tas :

- « L’apprentissage en école donne une meilleure formation, l’école enseigne des techniques et des méthodes appropriées, ensuite, on consolide les connaissances dans la pratique »;

- « La pratique, on l’acquiert au travail, la théorie on ne l’apprend qu’à l’école ».

Pour 9 entrepreneurs, la formation sur le tas est plus importante que celle donnée à l’école : - « La théorie ne représente que 20% de la formation, le reste on l’apprend sur le tas »;

- « L’école n’enseigne que la théorie, dans une formation technique ce qui importe, c’est la pratique ».

Pour 7, les deux modes de formation sont bons, leur efficience dépend de la capacité d’apprentissage de chaque personne :

- « Certaines personnes apprennent mieux en école et d’autres sur le tas ».

c) Besoin de qualification dans le secteur d’activité

Lorsqu'ils recrutent du personnel, 14 entrepreneurs préfèrent engager un candidat sans formation mais avec de l’expérience. Pour eux, la personne qui a de l’expérience connaît le travail et le risque qu’elle commette des erreurs est moindre. Ils reconnaissent cependant que dans certains métiers la formation est indispensable.

Le besoin de qualification de la main d’œuvre est reconnu différemment selon le secteur d’activité. Dans la branche industrielle 6 entrepreneurs sur 7 pensent que leur secteur a besoin de main d’œuvre qualifiée pour être compétitif :

- « Lorsque l’on peut compter sur des collaborateurs compétents, on diminue le gaspillage de matériel et on améliore la qualité des produits ».

Par contre, dans le secteur des services, 10 entrepreneurs sur 12 affirment que dans leur activité il n’y a pas besoin de qualification :

- « On a juste besoin de gens qui aiment bien faire les choses et qui aient envie de travailler ».

Cependant, dans le cas de services techniques (1/1), on demande aussi de la main d’œuvre qualifiée.

II. PARTICIPATION À LA FORMATION PROFESSIONNELLE DUALE