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D’après la campagne de recensement et d’inscription de NATs développée par 12 Defensorías Municipales del Niño y del Adolescente (DEMUNA) dans les provinces de Trujillo, Virú et Ascope, le travail des enfants est regroupé comme suit : travail dépendant, travail familial, travail indépendant et travail des bonnes à tout faire.

Travail dépendant

Dans la province de Trujillo, la Direction du Ministère du Travail et de la Promotion Sociale a délivré, en 1995, 36 permis de travail pour des adolescents dont les plus demandés se trouvent dans le secteur des services : 7 pour le nettoyage et 4 comme caissier du transport urbain privé.

Dès lors, le nombre des permis délivré a augmenté régulièrement toutefois ils restent bien inférieurs au nombre nécessaire, si l’on tient compte du haut indice de travail clandestin qui existe à Trujillo.

En effet, il existe un travail dépendant clandestin qui se développe en conditions d’exploitation où les NATs sont recrutés pour réduire les coûts de production des entreprises. Ainsi, par exemple, on estime à 3 000 les entreprises de confection de chaussures de El Porvenir (quartier urbano marginal de Trujillo) qui fonctionnent de manière irrégulière sans aucun contrôle du Ministère du Travail. Malgré cette réalité, le Ministère n’a pas de programme efficace de diffusion des droits des enfants et de la procédure d’autorisation de permis de travail pour les NATs. De plus, le Ministère ne s’occupe que de délivrer le permis sans se préoccuper de réaliser des inspections systématiques.

Travail non rémunéré dans le cadre familial

Ici, l’on retrouve la grande majorité de NATs qui travaillent au Pérou, cependant l’information à cet égard ne garde pas de relation avec sa dimension.

Bien que le travail dans le cadre familial favorise le développement de qualifications et facilite les tâches domestiques et de production des parents, maintes fois il s'avère nuisible pour le développement général de l’enfant. Un exemple est la production artisanale de briques (quartier de Moche), la collecte d’ordures (assainissement de El Milagro) ou le tamisage de sable (carrière de Bello Horizonte et Huanchaco). Les propriétaires ou intermédiaires de ces endroits embauchent des adultes qui sont accompagnés par leurs enfants.

Le travail indépendant

Les principaux travaux réalisés par les NATs pour compte propre à Trujillo sont les suivants : porteur dans les marchés ou au terminal maritime, vendeur ambulant (bonbons, journaux ou autres produits), cireur de chaussures, porteur d’eau dans les cimetières, ramasseur de balles au Country Club.

Selon le Code des enfants et adolescents, les municipalités des districts et provinces sont les organismes chargés de délivrer des autorisations de travail aux NATs qui désirent travailler à leur propre compte. Les DEMUNAs possèdent un Registre de NATs qui travaillent à leur compte mais leur action reste très limitée car, de même que le Ministère du Travail, elles ne font pas de campagnes de diffusion des droits des enfants et des procédures d’inscription aux DEMUNAs.

Les bonnes à tout faire

Cette modalité de travail est essentiellement féminine et difficile à protéger face à l’autoritarisme et les abus des adultes. L’information recueillie n’a aucune relation avec la dimension réelle du secteur, nous n’allons pas tenter de la préciser ici.

2. Aproximation statistique

4

La distribution des NATs dans les DEMUNAs étudiées sur un échantillon de 925 personnes est de : 65% d’adolescents5 et 34% d’enfants dont 70% de garçons et 30% de filles.

Le travail des enfants dans la rue et les entreprises est majoritairement réalisé par les garçons.

Cela s’explique par le fait que l’espace de socialisation des garçons est plus large que celui de la fille. Cette situation reflète le préjugé que la fille est plus utile pour les tâches domestiques et que le garçon peut travailler dans la rue ou dans une entreprise et ainsi apprendre à gagner sa

4Les résultats présentés proviennent d’une étude réalisée par le Centro de Promoción de la Mujer Micaela Bastidas

5 Il faut souligner que le Code d’enfants et d’adolescents considère que l’enfant a de 0 à 12 ans et l’adolescent de 12 ans à 18 ans. Ce même document reconnaît et règle le travail des adolescents à partir de 14 ans pour le travail dépendant, et dès 12 ans pour le travail à son propre compte. De toute évidence, la population prise en compte par les DEMUNAs est celle déterminée par le Code. Toutefois, elles reconnaissent que les enfants commencent à travailler de plus en plus jeunes.

vie. Ainsi, dès très tôt se profile une différentiation des rôles sociaux entre les garçons et les filles, processus qui commence dans l’enfance, se renforce dans l’adolescence et se consolide à l’âge adulte.

Graphique N°1 : ACTIVITES PROFESSIONNELLES DES NATs

NB : Dans la rubrique Autres sont classées les activités de vendeurs de glaces, porteurs d’eau au cimetières, pyrotechniques, maçons, aides de mécanicien, cireurs de chaussures, etc.

Il faut indiquer que l’activité professionnelle des NATs dans chaque quartier, est déterminée par les caractéristiques de la zone : présence d’un centre commercial, marché, foire, club, institution, culture, carrières, etc.

Des 925 NATs enregistrés dans les DEMUNAs en question, 33% travaillent principalement les matins et 30% l’après-midi, dans les deux cas les garçons sont les plus nombreux. Cela veut dire que la grande majorité de NATs travaille une demi journée, soit le matin soit l’après-midi ; pendant l’autre demi journée, ils vont à l’école. Les horaires de travail diffèrent selon le sexe.

Graphique N°2 : HORAIRES DE TRAVAIL DES NATs SELON LE SEXE

HORAIRES DE TRAVAIL DES NATs

30% 32%

6%

24%

5%

2% 1%

41%

25%

1%

25%

2% 4%

2%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

Matin Après-midi Soir Matin/Après-midi Après-midi/Soir Matin/Après-midi/Soir Autres

Horaires de travail

Garçons Filles

Précisons que le système scolaire publique au Pérou divise les enfants entre ceux qui vont à l’école le matin, et ceux qui y vont l’après-midi, car la journée scolaire n’est que d’une demi-journée. De fait, les meilleurs élèves fréquentent l’école le matin et les plus faibles, l’après-midi.

Ceci contribue à la différenciation des horaires de travail par le sexe. Les filles travaillent principalement les matins tandis que les garçons le font l’après-midi. Mais d’autre part, 66% des filles peuvent réaliser leur travail en une demi-journée (41% le matin et 25% l’après-midi), cela signifie que les filles ont plus d’opportunité d’assister à la classe. Toutefois, il ne faut pas oublier que les filles ont souvent de plus longues journées de travail puisque, dans la plupart des cas, elles aident leurs mères à la maison en réalisant des travaux domestiques non rémunérés.

Graphique N°3 : DIFFICULTEES RENCONTREES AU TRAVAIL

DIFICULTES RENCONTREES AU TRAVAIL

Expulsion de l'endroit du travail

5%

Se fait voler fréquemment

3%

Abus des adultes 5%

Manque de capital 22%

Arrive en retard à l'école

6%

Autres 13%

Aucun 11%

Peu de profits 35%

Graphique N° 4 : UTILISATION DU REVENU DES NATs

UTILISATION DU REVENU DES NATS

Donne à la mère,

70% Donne au père, 1%

Il en dispose seul, 23%

Donne à un autre membre de la famille,

3%

Pas de réponse, 3%

La précarité du revenu et le manque de ressources sont les principaux problèmes identifiés par

les NATs, 35% et 22% respectivement (voir graphique n° 3). Le manque de ressources veut dire de capital dans le secteur consacré à la vente. Le niveau de revenu des NATs qui travaillent à leur propre compte atteint une moyenne de 6 nouveaux Soles par jour, et s’il s’agit d’une bonne journée peut arriver jusqu’à 10 Soles. Mais s’il s’agit d’une mauvaise journée, leur revenu baisse à environ 3 Soles. Ainsi, le meilleur mois, ils perçoivent un revenu de 300 Soles tandis que pour un mauvais il est de 90 Soles. La moyenne du mois est donc d'environ 180 nouveaux Soles.

D’après le graphique n° 4, 70% des NATs sondés donnent ce qu’ils ont gagné à leurs mères et 23 % en disposent eux mêmes. Seulement 1% donnent leurs gains à leurs pères. Cela reflète l’abandon et la méfiance des NATs à l’égard des pères ; en général, ils ne comptent que sur leurs mères.

Graphique N°5 : DEPENSES PRINCIPALES DES NATs

DEPENSES PRINCIPALES DES NATS

Achat des marchandises 10%

Frais de l'école Santé 12%

1%

Alimentation 58%

Autres 13%

Pas de réponse 6%

Quant aux dépenses, 58% des gains des NATs sont destinés à contribuer à l’alimentation familiale et 12 % aux frais de l’école. Du reste, ils consacrent 10% à l’achat de marchandise ou d’un autre investissement pour continuer leur travail et environ 13% à l’habillement, les loisirs et autres. Les dépenses en santé n’atteignent que 1% de leurs gains.

Graphique N°6 : DIFFICULTES RENCONTREES À L’ECOLE

DIFFICULTES RENCONTREES A L'ECOLE

Ne suit pas les cours 17%

Mauvais traitements 7%

Arrive en retard 30%

Sans réponse 8%

Autres 3%

Manque de matériel scolaire

35%

Graphique N°7 : MOTIFS DE DESERTION SCOLAIRE

MOTIFS DE DESERTION SCOLAIRE

Manque de ressources financières

50%

A redoublé 5%

Ne lui plaît pas 8%

N'est pas inmatriculé 2%

Préfère le travail 19%

Problèmes rencontrés à l'école

10%

Autre motif 6%

A Trujillo, 74% des NATS suivent la scolarisation obligatoire : 60% assistent à l’école le matin, 32% l’après-midi et 7% le soir. 57% de NATs se trouvent au niveau primaire et 42% au niveau secondaire. Ces chiffres mettent en évidence qu’il existe un pourcentage élevé d’adolescents qui se trouvent encore au niveau primaire même s’ils devraient être déjà au niveau secondaire.

En effet, le système de sélection scolaire du Pérou est basé sur le redoublement, qui conduit à des situations où dans une même classe des enfants d’âges très différents se retrouvent, car les plus faibles accumulent année après année un retard de niveau.

La désertion scolaire complète est de 26 %, dont 39% pour les filles et 61% pour les garçons, ce qui reflète la constatation déjà faite que les garçons ont plus de possibilités de travailler à plein temps, et donc davantage de raisons d’abandonner complètement l’école.

La principale difficulté qu’affrontent les NATs qui fréquentent l’école est le manque de ressources économiques. Ainsi, 35% d’entre eux manque de matériel scolaire, 30% arrive en retard et 17% n’arrive pas du tout à suivre le niveau des cours (voir graphique n° 6). Ces deux dernières difficultés sont en relation directe avec les effets du travail sur les enfants : manque de temps et fatigue à cause de l’activité professionnelle.

En général, on identifie le travail comme la cause déterminante de la désertion scolaire.

Toutefois, les enquêtes menées auprès des NATs montrent que c’est principalement le manque de ressources économiques qui les force à travailler et est à l’origine de la désertion scolaire (voir graphique n° 7). Ainsi, les NATs affrontent des difficultés économiques non seulement pour leur subsistance mais il s’agit aussi du motif principal qui les pousse à abandonner l’école.

A ceci s’ajoute que 19% des NATs enquêtés manifestent leur préférence pour le travail. Cela démontre que l’Ecole ne sait pas retenir ses élèves, en partie car le système éducatif est complètement inadapté aux besoins et aspirations des NATs.

IV. CONCLUSIONS

La province de Trujillo présente les mêmes caractéristiques géographiques, démographiques et socio-économiques que celles du contexte péruvien en général. De ce fait, elle souffre des mêmes problèmes : la géographie provoque une inégalité de développement socio-économique entre la sierra et la selva, qui conduit à la concentration des activités productives et administratives le long de la côte. Ceci est la cause de forts mouvements migratoires vers la capitale de la province, où la population à revenus faibles se concentre dans de vastes secteurs urbains marginaux.

Il existe une grande inadéquation entre l’offre et la demande de qualification professionnelle, qui se traduit par un fort taux de sous-emploi (surtout au niveau du revenu et de l’inadaptation de la qualification). L’activité économique se concentre dans les secteurs des services et du commerce, qui conditionne à son tour un développement industriel mineur. La production industrielle, basée sur les activités de petites et moyennes entreprises travaillant généralement dans le secteur informel, présente des déficiences de qualité dues au faible niveau de développement technique des PMEs et au manque de connaissances en techniques de production et de gestion; carences liés, en grande partie, aux défaillances de l’offre éducative.

C'est la raison pour laquelle cette production n’est pas exportable.

Au niveau de l’éducation, Trujillo présente un taux d’abandon scolaire élevé, comme le reste du pays, avec les valeurs les plus élevées dans les zones marginales urbaines. Le niveau d’instruction atteint par la population est le plus souvent celui de l’école primaire, suivi de l’école secondaire. La formation technique et professionnelle présente de grandes déficiences au niveau organisationnel, et attire un très faible nombre d’élèves.

Quant aux enfants qui travaillent, il n’existe pas de chiffres officiels sur ceux-ci, qu’il s’agisse de travail volontaire ou d’exploitation. Les plus visibles sont les enfants qui travaillent dans les rues, cependant, une grande partie travaille de manière invisible dans les petites et moyennes entreprises informelles qui prolifèrent dans la région. Bien qu’un grand nombre d’enfants qui travaillent fréquente aussi l’école, une grande partie d’entre eux, principalement les garçons, abandonnent leur scolarité, d’abord à cause du manque de ressources économiques de leur famille, puis de leur propre choix après une situation d’échec scolaire. Pour ce dernier groupe, l’école n’a pas su répondre à leurs aspirations et besoins en tant qu’enfants travailleurs.

DEUXIÈME CHAPITRE :

LES ENFANTS AU TRAVAIL ET LE CHOIX DE LA FILIÈRE DE FORMATION

Dans cette partie, nous allons tenter d’analyser la valeur accordée aux différentes filières de formation de base et les déterminants du choix de la filière suivie par les enfants au travail. A cet effet, nous allons tout d'abord présenter la position du ministère de l’Education en tant qu’acteur institutionnel qui prend la décision sur la structure du système éducatif; puis, la perception des enseignants, des parents et des enfants eux-mêmes sur l’offre de formation de base des établissements publics et sur la possibilité d’une formation professionnelle sous forme d’apprentissage dual.

I. L’OFFRE EDUCATIVE OFFICIELLE

La nouvelle structure du système éducatif et les programmes scolaires présentés en 1997, proposent une formation intégrale qui, d’après le gouvernement, permettrait le développement équitable des capacités individuelles des enfants et des jeunes et, ainsi l’amélioration de la qualité de vie de ceux-ci, et de leurs conditions de développement social.

Le système éducatif péruvien est organisé actuellement en 4 niveaux :

 niveau initial qui accueille les enfants de 5 ans;

 niveau de base obligatoire, d’une durée de dix ans dont 6 correspondent au niveau primaire et 4 au niveau secondaire;

 niveau moyen de deux ans dans des lycées avec deux options (scientifique et humaniste, de type général, et technique et professionnelle intégrant études générales et formation professionnelle);

 niveau supérieur, dans des universités et des instituts professionnels.

Les changements opérés se rapportent principalement à l’importance accordée à la formation humaniste et scientifique. La restructuration du système éducatif tend à revaloriser la formation générale, en inculquant des valeurs culturelles et des connaissances de base, pour que les jeunes soient capables de se former en permanence après la scolarité obligatoire. Le choix de la formation professionnelle se réalise uniquement à la fin du niveau secondaire et avant l’entrée au niveau supérieur, c’est la période qui correspond au baccalauréat (annexe n° 6). Les mesures adoptées tiennent à inverser la tendance à privilégier la formation technique au détriment de la formation générale qui, selon le gouvernement, a marqué la politique éducative des dernières décennies. De plus, pour eux, cette nouvelle structure permet de rejoindre les modèles éducatifs d’autres pays et cherche à atteindre les niveaux de qualité internationale en éducation.

En suivant la direction qu’impose la Nouvelle Loi Générale de l’Education, les cours et ateliers de formation pratiques, qui formaient d’une certaine façon pour la sortie au travail, disparaissent du programme scolaire au niveau primaire et de la branche générale du niveau secondaire. La variante technique de l’enseignement secondaire est encore en vigueur mais on lui accorde une importance bien moindre.

Le modèle éducatif adopté récemment par le gouvernement péruvien, basé dans le concept de formation permanente, répond au désir de suivre les nouveaux paradigmes éducatifs, mais semble oublier le principe de la permanence de l’éducation. Pour Schwartz (1974), le principe de permanence de l’éducation influe sur tous les niveaux de formation et exige la cohérence entre les différentes phases du système éducatif, et entre le système éducatif et l’environnement. Un des principes fondamentaux de l’éducation permanente est le principe d’égalité des chances ; cela veut dire que toute infériorité naturelle, économique, sociale ou culturelle doit être compensée – autant que possible - par le système éducatif lui-même. Pour atteindre cet objectif, l’offre éducative doit être diversifiée et suffisamment « ouverte » pour répondre aux différents besoins. Cela met en évidence le problème de « ressources » de la formation et de la « transformation de la vie en ressources », c'est-à-dire, la capacité de mobiliser les activités réelles de la vie non seulement économiques mais aussi sociales, culturelles et politiques pour les faire servir à l’étude, et plus largement à la formation (SCHWARTZ, 1974, p. 12).

En délaissant la formation technique et professionnelle, le modèle péruvien va à l’encontre de ce qui est l’objectif de l’éducation permanente. Non seulement il limite les possibilités éducatives surtout à ceux qui ont besoin d’une formation plus pratique, en l’occurrence les enfants au travail, mais aussi il néglige un grand potentiel formateur qui peut devenir l’expérience professionnelle de ces enfants.

II. LES ENSEIGNANTS

Sur une population de 20 enseignants, 14 considèrent que l’école générale transmet des valeurs et des connaissances nécessaires pour préparer les élèves à leur vie future. Toutefois, ils identifient quelques facteurs qui vont à l’encontre de cet objectif : 11 d’entre eux affirment que les programmes de formation ne s’adaptent pas à la réalité du pays et des différents groupes sociaux, 4 l’attribuent au manque d’une méthodologie adéquate et de matériel pédagogique, 3 dénoncent le manque de qualifications et de cours d’actualisation pour les enseignants, 1 pense que les OBE (cours d’orientation pour le bien-être de l’élève) ne remplissent pas leur fonction d’orientation, 1 dénonce l’assouplissement des règles de conduite et des exigences demandées à l’élève. Parmi les facteurs d’ordre administratifs : 2 accusent le manque d’appui du ministère, 1 le manque de collaboration entre l’administration et le corps enseignant, et 2 l’adoption de mesures palliatives qui ne corrigent pas les problèmes de fond de l’éducation.

Quant aux possibilités que la formation de base offre aux élèves de trouver un emploi à la sortie de la scolarité obligatoire, 16 affirment que l’école ne forme pas pour atteindre directement le monde du travail. Cependant, 10 soutiennent que les élèves sortant de la scolarité obligatoire ne trouvent pas de travail à cause de la saturation du marché. L’enseignement dispensé dans les écoles publiques n’est pas déficient, le réel problème est l’excès de personnes surqualifiées sur

En ce qui concerne la variante technique, 18 enseignants pensent que les élèves qui suivent l’enseignement secondaire technique ont plus de chances de trouver un emploi car ils ont une qualification professionnelle précise à la sortie de l’école. Ils peuvent même monter de petites entreprises. Cependant, la DIRELL (Direction régionale de La Libertad), disent-ils, n’appuie pas la formation technique : réduction des heures d’ateliers, manque d’équipements, déphasage technologique. De ce fait, le niveau de qualification atteint pour les élèves de cette filière ne répond pas aux exigences du marché de travail.

En résumé, la majorité des enseignants pensent que malgré les déficiences du système scolaire (notamment son inadéquation aux différentes réalités et groupes sociaux), l’école, en tant qu’agent social chargé de la transmission des connaissances remplit sa fonction. Or, ils admettent que la formation dispensée à l’école ne suffit pas pour faciliter l’insertion dans le marché du travail : d’une part l’école générale ne forme pas pour travailler directement, et

En résumé, la majorité des enseignants pensent que malgré les déficiences du système scolaire (notamment son inadéquation aux différentes réalités et groupes sociaux), l’école, en tant qu’agent social chargé de la transmission des connaissances remplit sa fonction. Or, ils admettent que la formation dispensée à l’école ne suffit pas pour faciliter l’insertion dans le marché du travail : d’une part l’école générale ne forme pas pour travailler directement, et