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En quête du terrain

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 80-88)

L’étude de cette controverse met en lumière la diversité des points de vue sur une même réalité qui dès lors disparaît derrière les catégories qui lui sont opposées pour la décrire : dès que différents regards disciplinaires sont mobilisés, le réel construit n’est plus le même. Il faut prolonger ce mouvement et étudier cette construction par lequel un objet devient objet, et, dans le même temps, s’interroger sur les méthodes empiriques – le terrain – déployées à cette fin. C’est à l’objectivation de l’objectivation qu’il faut désormais s’intéresser. Pour ce faire, il faut monter un dispositif – c’est-à-dire une configuration précise, à la fois matérielle et idéelle, qui structure les discours et les comportements (Agamben, 2007) – permettant d’appréhender et saisir les processus d’objectivation mis en œuvre.

C’est le colloque « A travers l’espace de la méthode : les dimensions du terrain en géographie » qui en tiendra lieu. Je vais d’une part observer les postures que mettent en œuvre les géographes pour parler

92 Ibid. p. 169.

de leur terrain, et d’autre part objectiver mes propres pratiques d’observation déployées à la faveur du colloque. Bref, je veux faire de ce colloque sur le terrain mon terrain : le dispositif ainsi construit me permettra de m’observer en tant que j’observe les autres et ainsi d’interroger la spécificité de mon regard. Cela interroge d’emblée la possibilité d’une observation participante (Coenen-Huther, 1995 ; Peneff, 2009) : comment être un acteur engagé dans une situation et dans le même temps son observateur94 ? Cette question théorique qui interroge le point de vue de l’observateur sous le prisme de son engagement dans une situation donnée se double dans le cas présent de différents problèmes qui viennent complexifier encore davantage cette posture. Je ne suis pas anthropologue ; c’est sans doute la principale limite de cette tentative. Bien plus, cette position d’observateur participant ne va pas de soi : lors de ce colloque, ma position de co-organisateur a non seulement biaisé mes observations (mais après tout, il faut expliciter ces biais qui font partie de l’objet à construire) mais surtout occupé mes esprits : avec les autres organisateurs, nous avons été constamment sollicités pour assurer le bon déroulement des débats. Mes notes de colloques – qui doivent tenir lieu ici d’un carnet ou d’un journal de terrain – sont fragmentaires et lacunaires. Elles concernent davantage le fond des communications et les problèmes scientifiques soulevés que les interactions qui se sont tissées au cours de ces deux jours et demi95 : j’ai finalement assez peu pris part aux pauses cafés qui sont pourtant les moments d’échange et de sociabilité les plus intenses dans ce type de manifestation. Avec un matériau empirique finalement assez peu fourni, le travail d’objectivation sera rendu plus difficile.

Les lignes qui suivent relèveront donc davantage de l’essai : je vais essayer, par l’observation participante et par l’étude réflexive de mes pratiques de terrain ainsi mises en œuvre, de combler ce que à quoi je n’ai pu assister à ce colloque.

Si l’on considère, à la manière de Goffman (Goffman, 1973 a et b) que les interactions ont lieu sur une scène et qu’elles sont constitutives d’une forme de théâtre, il faut donc – avant d’envisager la pièce qui se joue – délimiter la scène, fixer l’horaire de la représentation, planter scrupuleusement le décor et définir la distribution des rôles. En répondant à ces questions, je vais tâcher de comprendre comment on fait d’un lieu et d’un événement un terrain à part entière.

Le colloque s’est déroulé à l’Université d’Artois (Arras) du 18 juin 2008 à 14 h (l’ouverture protocolaire) jusqu’au 20 juin 2008 à 16 h, la dispersion des participants. La délimitation de la scène

93 Cela ne vaut que pour la sociologie durkheimienne. Des courants concomitants se développent sur des bases diifférentes, comme celui de l’école de Chicago fondé par Robert Park et qui valorise le terrain et l’échelle fine (Grafmeyer et Isaac, 1979).

94 La thèse CIFRE offre un cadre de recherche qui permet de favoriser ce type d’observation, mais, à l’instar de toutes les disciplines non-directement opérationnelles, ce mode de financement est encore peu courant en géographie. Les résultats obtenus sont parfois passionnants et permettent justement de saisir d’autres réalités que celles habituellement observées (par exemple, Vilaça, 2009).

95 Voire : certaines comportent des notes relatives à l’organisation matérielle du colloque, comme celle-ci, retrouvée en marge des notes d’un atelier : « confirmer un repas végétarien ».

s’impose : elle prend la forme de cercles concentriques. Le premier cercle, c’est la ville d’Arras : sa gare par laquelle les intervenants sont arrivés, ses hôtels, son Hôtel de Ville où a été offert un cocktail, ses deux grand-places où se trouvaient les cafés et restaurant (notamment La Rapière qui a hébergé notre dîner de gala) où se sont égayés les participants et où les échanges ont pu se prolonger jusqu’à des heures très avancées. L’ambiance du colloque a largement été tributaire de cette configuration : l’éloignement suffisant de Paris a obligé les participants à loger sur place et l’existence d’un centre-ville bien délimité a favorisé les formes de sociabilité. Dans cette centre-ville, le campus arrageois de l’Université d’Artois a constitué un deuxième cercle : de construction récente, ce campus très confortable est situé à quelques minutes de marche de la gare et des hôtels où étaient logée la majorité des participants. C’est en son sein que se trouvent la Maison des Sciences de l’Homme (qui, dans les jours précédents, a constitué le QG des organisateurs) et tous les autres services qui ont aidé au bon déroulement de la manifestation : la reprographie, les services audio-visuels (pour la captation des débats et l’organisation de l’exposition), l’agence comptable (qui a perçu les frais d’inscription), le restaurant universitaire… Le troisième cercle est constitué par le bâtiment des Arts, légèrement à l’écart du campus et surmonté d’un amphithéâtre formant une géode, était inoccupé de ses étudiants à cette époque de l’année, et nous avons eu totale liberté pour nous l’approprier. C’est dans ce dernier cercle que s’est tenue la composante scientifique du colloque : un bel amphithéâtre qui a hébergé les séances plénières, deux salles à l’étage ont accueillis les ateliers. La salle d’exposition du rez-de-chaussée a été investie par des projections de films relatifs au terrain et par l’affichages de photographies. D’autres salles ont été mises à la disposition des participants, notamment un vestiaire et une salle informatique où les participants bénéficiaient d’ordinateurs connectés à Internet et reliés à des imprimantes. C’est dans ces différents cercles que se sont croisés les différents acteurs.

Ces derniers étaient nombreux et divers. Divers par leur statut : les personnels des différents services de l’Université d’Artois, les trois étudiants qui ont assuré l’accueil des participants tout au long de la manifestation, et les participants au colloque. Là encore, plusieurs catégories s’imposent, selon les critères retenus : il y a ceux qui parlent (les intervenants) et ceux qui sont venus écouter (les auditeurs). Et au sein des intervenants, il y a de multiples subdivisions possibles : ceux qui ont organisé, ceux qui ont participé à l’évaluation des propositions et à la validation scientifique de la manifestation (comité scientifique), les « grands témoins » invités par les organisateurs. Et surtout, un grand nombre d’intervenants. Là encore, c’est la diversité qui l’emporte : l’origine géographique (un quart des participants était étranger), le statut (beaucoup de jeunes chercheurs – doctorants ou frais docteurs – et des retraités, avec une absence étonnante des professeurs qui dirigent aujourd’hui les UFR et les laboratoires), les thèmes de recherche. Bref, ce colloque a constitué un moment de rencontres, de discussions et d’échanges. Ces échanges se sont déroulés selon un ordo soigneusement

établi : le temps, comme dans tous les colloques, est sévèrement compté. Les séances plénières, les ateliers, les pauses, les trajets… s’enchaînent. Et à l’intérieur de chaque séance, la parole est strictement répartie : temps de présentation, temps de discussion, temps de pause sont mesurés et contrôlés par les présidents de séance. Tenir les délais a été la principale contrainte du colloque : terminer tôt les débats pour être à l’heure au cocktail offert à l’Hôtel de Ville, clore les débats avant 16 h pour permettre aux participants de prendre le TGV de 16 h 30 pour Paris… Ce colloque – même s’il était à mes yeux exceptionnel par l’implication et l’énergie déployée – était une manifestation scientifique comme il s’en tient beaucoup, à la fin d’une saison déjà bien chargée96. L’objectivation consiste donc tout d’abord à rendre insolite ce qui se présente d’abord comme commun, c’est-à-dire inexplicable pour justement mieux déployer les outils qui permettront de l’expliquer. Il faut donc chercher à rendre étranger ce qui ne l’est pas, ou, à l’inverse, familier ce qui est inconnu. Ce qui est vrai pour un pays ou une région étrangers l’est aussi pour toute situation érigée en terrain par la magie de l’objectivation : c’est dans l’espace laissé libre entre la distance et la proximité, entre l’intelligibilité et l’incompréhension, entre le dépaysement et le repaysement que se déploie l’objet à construire.

Acta est fabula. Les acteurs ont joué leur rôle correctement : les différents participants, quels que soient leur statut, leur position ou leur expérience, ont fait ce qu’on attendait d’eux, et se sont successivement glissés dans les costumes des auditeurs, des intervenants, des contradicteurs et pour certains des modérateurs et des présidents de séance. Ils ont déployé leurs ressources propres pour remplir ces rôles. A chaque fois, les codes et les usages ont été respectés, comme si présenter une communication, animer un atelier ou prendre une part active à un débat étaient des capacités innées pour les universitaires. Mais ils ont fait bien plus encore : ils ont su, le moment venu, tomber ces costumes et revêtir ceux du convive bon vivant et de bonne compagnie97. En quelques jours passés au sein d’une petite société composée pour l’occasion, les individus ont déployé un large éventail de dispositions (Lahire, 2005). Si la pièce est bien jouée, l’observateur a peu de prise pour en comprendre la logique et le déroulement. Il butte alors sur l’étiquette et les convenances – « chers collègues »,

« merci pour cette passionnante contribution » etc. – qui certes déterminent les interactions mais n’invitent pas à aller au-delà. Au plus permettent-elles d’illustrer l’éventail des compétences des géographes, aussi bien à l’aise sur le terrain – et parfois des terrains difficiles, lointains, mettant leurs sujets avec des réalités difficiles voire douloureuses comme cela a été rappelé au cours des débats –

96 La première date envisagée par les organisateurs a dû être finalement modifiée, peu avant la diffusion de l’appel, alors que nous apprenions la tenue d’un autre colloque au même moment. D’ailleurs, certains participants n’ont ainsi pu assister à l’intégralité des débats, pris par d’autres manifestations où leur présence était requise.

97 Comme dans tous les colloques, des moments de sociabilité ont été aménagés, en marge du colloque. En plus des repas au restaurant universitaire et des pauses café qui ont rythmé le déroulement des ateliers, les participants ont pris part à un cocktail offert par la Ville d’Arras dans les salons de l’Hôtel de Ville ainsi qu’à un dîner gastronomique dans l’un des

que dans l’événement mondain que constitue le colloque qui recrée symboliquement la cohésion de la communauté98 : c’est donc la « pluralité » du géographe qui se lit dans le déroulement sans heurt du colloque. Goffman utilise le terme d’euphorie pour désigner le déroulement des interactions où chacun joue parfaitement le rôle qui lui est assigné par une situation dans laquelle il évolue (Winkin, 2000). Si cette euphorie est rassurante pour l’organisateur que j’étais, elle l’est peu pour l’observateur que je suis devenu et qui ne dispose donc d’aucune prise pour rendre étrangère cette familiarité. C’est la dysphorie – c’est-à-dire le non-respect des règles implicites de la relation sociale – qui permet de rétablir cette distance, en mettant justement en lumière le caractère trop bien réglé de la situation euphorique.

Une dysphorie majeure est survenue au cours du colloque et l’a contaminé dans son entier (c’est devenu le principal sujet de conversation le temps d’une pause) et chaque participant a dû prendre position par rapport à l’événement. Au cours d’un atelier, à l’issue d’une communication prononcée en français, l’un des organisateurs a rappelé, en anglais, que les « French geographers have to do their job », c’est-à-dire lire les travaux publiés en anglais sur les thèmes qu’ils abordent et ne pas se limiter aux seules productions de la communauté francophone. C’était une manière à la fois de pointer la limite de la réflexion proposée, en aucun cas nourrie par les avancées des géographies étrangères ; c’était également l’occasion d’associer aux débats les géographes anglophones sur cette question pour laquelle leur communauté avait déjà mené une réflexion collective d’importance. Cette remarque apparaît à l’observateur comme une dysphorie majeure dont la complexité doit être entendue à plusieurs niveaux. Tout d’abord, le choix de répondre en anglais à une communication en français a pu paraître maladroit voire inconvenant : l’intervenante entendait seulement associer le public anglophone à ce débat crucial qui relève de la circulation des savoirs entre les communautés scientifiques anglophones et francophones (Chivallon, 1999 ; Milhaud, 2005)99. En outre, cette remarque, considérée comme une attaque directe dirigée contre le travail d’un collègue, est apparue comme un manquement à la politesse et à la courtoisie élémentaires constitutives du bon fonctionnement de la communauté. Enfin, par cette remarque, l’organisateur sortait de son rôle et mettait implicitement en cause – comme cela a été formulé par un participant qui a aussitôt pris part au vif débat qui a suivi – le processus et les instances de sélection des communications et de validation

restaurants de la Grand-Place. Et en marge de toute organisation, c’est spontanément qu’ils se sont retrouvés aux terrasses des cafés et des restaurants le soir venu, ou juste avant de quitter la ville.

98 Sur la dimension symbolique des rituels académiques, je suis la voie ouverte par Pierre Bourdieu dans sa leçon inaugurale au Collège de France (Bourdieu, 1982). La critique du terme de communauté et sa pertinence pour désigner les géographes est au cœur du troisième livre de cette thèse.

99 L’organisation d’un colloque bilingue a été un vrai casse-tête pour les organisateurs du colloque, conscients de la nécessité d’en faire un événement international. Nous n’avons pas obtenu de financement suffisant pour assurer une traduction simultanée ; elle était assurée par certains des organisateurs du colloque et par des participants, suffisamment à l’aise pour se

scientifique du colloque. Les codes (la courtoisie) et les cadres (le colloque comme moment et comme lieu d’unité de la communauté) de l’échange ont été brisés. Paradoxalement, cet événement a eu une influence globalement positive sur le cours du colloque : de nombreuses réactions favorables nous sont parvenues, formulées par les plus jeunes participants. Ils y ont vu une exigence scientifique ainsi qu’une légitimité pour mener leur réflexion dans des domaines encore peu étudiés dans la géographie française. Les enjeux réels de ce colloque et leurs portées sont apparus plus clairement à la lumière de cet événement : cela m’a permis d’observer100 différemment la pièce qui se jouait sous mes yeux.

Le thème du colloque était encore largement inédit dans la géographie française – le terrain a fait l’objet d’une émergence récente comme questionnement scientifique réflexif – à la différence de la communauté anglophone. Cela s’est traduit par la composition démographique des participants ; un quart des participants étaient étrangers, et les communicants se répartissaient en deux groupe : d’un côté, des enseignants-chercheurs expérimentés, souvent retraités, qui ont pris suffisamment de distance avec l’institution pour évoquer leurs pratiques de recherche et de l’autre des jeunes chercheurs, docteurs ou non, qui, dans le cadre de leurs thèses, se sont posés des questionnements de nature méthodologique, éthique, réflexive… qu’ils ont tenu à partager et à prolonger ici. Entre ces deux pôles, la génération des quinquagénaires – qui pilote aujourd’hui les UFR et les laboratoires de recherche – étaient peu voire pas représentée101. Les préoccupations intellectuelles des uns et des autres étaient différentes ; les premiers avaient tendance à conforter l’ordre du discours qu’ils ont assimilés à une époque où les géographes étaient encore peu soucieux d’interroger leurs démarches et les seconds au contraire, dans un esprit de scientificité et de légitimation de leurs énoncés, sont enclins à pointer les questionnements que posent leurs pratiques scientifiques. Ce groupe se tourne donc plus naturellement (aussi bien par une nécessité d’approfondissement thématique que par un signe des évolutions du champ académique) vers les productions anglophones où ils trouvent des réponses aux questions qu’ils se posent. Dans cette « querelle des anciens et des modernes », cette intervention est apparue aux yeux des plus jeunes comme une exigence de ne pas opacifier plus avant le dispositif du terrain et comme une incitation à s’approprier les questionnements tels qu’ils sont formulés au sein de la communauté anglophones. Cela a également mis en avant les attentes différenciées du colloque selon les publics : les plus anciens ont saisi l’occasion pour témoigner et expliciter leurs parcours de

livrer à cet exercice difficile. De plus, nous avions demandé à tous les participants de jouer le jeu du bilinguisme en traduisant systématiquement les points importants dans leurs présentations PowerPoint.

100 C’est l’observateur qui parle ici ; comme organisateur, j’ai été bien désemparé. Sur le fond, les remarques étaient justifiées mais les convenances, elles, ont été rompues.

101 Sur cette question, je renvoie à une étude plus détaillée et à des hypothèses d’explication présentées dans le cheminement sur le discours.

recherche102 alors que les plus jeunes y ont vu l’occasion de poser les fondements de programmes de recherche dont la réflexion sur le terrain serait partie prenante103. L’étude des interactions qui ont suivi cette prise de position a permis de révéler les oppositions qui structurent la communauté, et, au-delà, les gradients dans la diffusion de ces questionnements et problématiques encore inégalement appropriés.

Dans la démarche qui est la mienne, deux éléments peuvent être retenus pour instruire le procès du processus d’objectivation : l’importance accordée à une dysphorie et le hasard de la position de l’observateur. Je l’ai expliqué, ma compréhension du colloque et de ses enjeux véritables est apparue à la lumière d’un incident qui a permis de dégager un sens à des interactions que j’avais du mal à saisir. Cet incident s’apparente à un événement ; s’il n’a pas affecté la marche du monde, il n’en a pas moins bouleversé le bon déroulement de la manifestation, et, à l’échelle du colloque, il a entraîné un état de non retour, d’irréversibilité qui en fait un véritable événement. Si, à l’image de l’histoire (Dosse, 1987), la science du XXe siècle a cherché à éliminer l’événement au profit de l’invariant voire de la structure (Delacroix, 2006 ; Dosse, 1991), celui-ci se trouve valorisé dans le protocole d’observation. C’est l’irréversibilité de l’événement qui est constitutive de son historicité (Hartog, 2003 ; Veyne, 1979), et c’est lui qui peut suggérer à l’observateur ce qu’une situation a d’unique.

C’est en prenant conscience de la différence que l’observateur peut embrasser un commun devenu aussitôt insolite du fait de l’événement. Faire de ce colloque un terrain, cela a consisté à rendre unique ce que j’ai vu ; cet événement m’en a fait prendre conscience d’enjeux bien présents quoique dissimulés sous le jeu social. L’objectivation consiste ensuite à se saisir de cet événement pour mettre au jours les enjeux qui paraissent importants à celui qui la mène. Si l’événement est de l’ordre de l’unicité et de l’irréversibilité, cela introduit du hasard dans le protocole de recherche. Si la recherche

C’est en prenant conscience de la différence que l’observateur peut embrasser un commun devenu aussitôt insolite du fait de l’événement. Faire de ce colloque un terrain, cela a consisté à rendre unique ce que j’ai vu ; cet événement m’en a fait prendre conscience d’enjeux bien présents quoique dissimulés sous le jeu social. L’objectivation consiste ensuite à se saisir de cet événement pour mettre au jours les enjeux qui paraissent importants à celui qui la mène. Si l’événement est de l’ordre de l’unicité et de l’irréversibilité, cela introduit du hasard dans le protocole de recherche. Si la recherche

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