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Elimination parallèle (ou informelle) des déchets solides

Chapitre II Urgence du défi « déchets » à Dakar

4.2 Elimination parallèle (ou informelle) des déchets solides

L’échec des entreprises intervenues dans le nettoiement à Dakar, s’est traduite par un décalage permanent entre les quantités produites et celles réellement collectées1 ; la plupart de ces entreprises n’ont pas été en mesure d’assumer ce monopole2. Cette situation explique aussi que dans les quartiers de l’agglomération, les mécanismes parallèles d’élimination des déchets n’aient jamais tout à fait disparu.

A Dakar, pour le ménage en quête d’un mécanisme d’élimination parallèle, on note un glissement et un rapprochement des fonctions évacuation et élimination qui participent de la même action. Toutefois dans le cas sénégalais, cette notion d’élimination parallèle n’est valable qu’en milieu urbain ; en zone rurale, les populations se chargent elles-mêmes de l’élimination de leurs déchets.

Même si aucune zone n’est en théorie exclue de la collecte et de l’évacuation officielle des déchets, certains quartiers ont pendant longtemps été plus « avantagés » que d’autres. Aujourd’hui, l’élimination parallèle touche l’ensemble des quartiers de l’agglomération, avec des pratiques alternatives qui se traduisent par :

- la constitution de dépôts anarchiques3 sur le continent (continentaux) - la constitution de dépôts anarchiques littoraux,

- la pratique de l’incinération individuelle et sommaire,

- et enfin la pratique de l’enfouissement individuel et sommaire.

Ces procédés alternatifs ont cours dans la quasi-totalité des quartiers de l’agglomération, bien que les modalités soient variables et que certaines pratiques soient plus prisées que d’autres. Si les autres formes d’élimination des déchets évoquées sont aussi présentes dans l’ensemble des quartiers de la ville, selon des proportions différentes, le mode dépôt anarchique semble plus adopté.

Dans les quartiers réguliers bénéficiant d’une collecte et où la TEOM est perçue, on retrouve ces pratiques sous forme d’un instinct de survie hygiénique ; elle oblige les populations s’occuper elles-mêmes (provisoirement) de l’élimination des ordures ménagères produites, en cas de défaillance du service. D’ailleurs, les populations ne se font plus guère d’illusion sur ponctualité des camions de collecte : « ça fait longtemps qu’il n’est plus

question de passages à heures fixes » soutiennent en effet les habitants de la ville. « On en est tout le temps à nous demander qu’en sera-t-il de demain car les poubelles on doit les vider au moins tous les 2 jours. De toutes façons même s’ils ne passent pas (les camions), on sera quand même obligés de nous débrouiller autrement… ».

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Mais ce phénomène n’est pas nouveau : déjà en 1992, sur environ 1005 tonnes produites seuls 700 parvenaient à la décharge de Mbeubeuss, du fait des manquements des structures de collecte.

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En effet pour Dakar, il n’existe pas en amont du système une phase de pré-collecte des déchets qui s’assimilerait à une première collecte une fois les déchets hors de l’espace domestique, cette dernière supposant qu’elle soit intégrée au processus officiel. En réalité les charretiers qui semblent parfois jouer ce rôle de pré- collecteurs ne constituent pourtant pas un maillon de la chaîne car, ne travaillent pas dans le même sens que le service officiel. Pour cela, il aurait fallu qu’ils collectent pour le compte de AMA, vident dans des installations où endroits appropriés servant à la reprise, avant que des véhicules plus adaptés convoient les chargements à la décharge. Par ailleurs, on peut signaler que les clauses du contrat sont restées confidentielles, aussi bien que le HAPD que la société de collecte ou le Ministère de l’Environnement n’ont voulu donner accès aux clauses et modalités du contrat. MEPN-CSE Annuaire sur l’Environnement et les ressources naturelles du Sénégal. Novembre 2000. 268p.

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Dans les quartiers populaires incrustés dans le Plateau ou dans la grande banlieue, en passant par les zones résidentielles ou encore les zones commerciales, on note la formation de dépôts anarchiques. Dans la grande banlieue, c’est souvent dans les quartiers irrégulièrement et / ou nouvellement crées, ainsi que dans les quartiers spontanés que l’on retrouve le plus de dépôts anarchiques. Ces derniers sont très peu pris en compte dans la répartition des circuits de collecte et / ou la mise à disposition de containers de collecte mobiles. Comme dans les zones d’implantation spontanée ou irrégulière, dans les villages traditionnels aussi, cet instinct hygiénique, est doublé d’une sorte de volontarisme qui a depuis longtemps, évacué toute angoisse dans la recherche des solutions alternatives. Les populations apparaissent en effet moins désemparées car plus habituées à faire face à de telles situations de désœuvrement hygiénique ; elles disposent encore de quelques espaces « vacants ».

La nature, la taille, la fréquentation et la permanence ou non de ces dépôts anarchiques, ainsi que leur importance, varient en fonction de leur localisation dans la ville, au sein des quartiers qui les abritent, mais aussi de la typologie même de ces quartiers. Qu’ils soient continentaux ou littoraux, ces dépôts sont présents avec des fonctions, un mode d’implantation et une polarisation différentes.

4.2.1 Les dépôts anarchiques continentaux.

Ils constituent pour les ménages dakarois la seconde plus importante méthode d’élimination des matières résiduaires solides, après la collecte en porte à porte et avant celle groupée. Cette forme d’élimination par dépôts anarchiques touche aussi bien des points visibles que l’intérieur « des terres » à quelques mètres seulement des voies de communication. C’est la faiblesse ou l’inexistence d’une collecte officielle qui pousse les populations à se rabattre sur les points de rejets dits anarchiques. La tendance naturelle pousse à cibler les cavités et dépressions ; dans les endroits où ils existent fossés, caniveaux, feront l’objet de dépôts dits cavitaires, les grosses crevasses sur les voies secondaires sont même parfois ciblées, indépendamment de l’utilisation des ordures comme matériau de remblai dans les zones basses habitées. Dans les zones où de telles cavités sont moins présentes ou inexistantes, les populations se contenteront de rejets monticulaires, formant des tas.

Sont généralement ciblées : les devantures des établissements scolaires notamment primaires, les proximités des marchés locaux et édicules publics, les clôtures ou l’intérieur des maisons non achevées, et dont la construction stagne, les terrains vagues ou vacants, les espaces à l’abandon (vielles maisons désaffectées, coins peu fréquentés…), alors que l’environnement des centres de santé est généralement épargné. On verra qu’ils sont en général le fait aussi bien des populations des quartiers les plus démunis1 de la banlieue, qui se trouvent aussi être les plus négligées dans la prise en charge de leur production de déchets, que des habitants des zones couvertes par la collecte et même parfois des activités professionnelles. Dans les parties urbanisées, ces décharges improvisées prennent en général possession des devantures des immeubles en construction non surveillés, des contre bas (extrémités de la chaussée) des ruelles et les maisons abandonnées ou en ruine. Elles serviront alors d’exutoire au même titre que les murs extérieurs de certaines infrastructures publiques (stades, écoles, gares, marchés et même parfois locaux abritant les mairies d’arrondissement). Leur rapide éradication ou non est fonction de leur exposition ou non dans des artères fréquentées. L’absence de forêts ou zones boisées pour dissimuler les déchets accentue leur visibilité.

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Quartier démuni ne signifie pas forcément population pauvre : on constate en effet un regain d’installation d’une classe moyenne dans ces zones jusque là considérées comme péri urbaines et pauvres. Ces nouveaux venus, propriétaires ou locataires de logements d’un standing élevé accueilleraient avec joie la desserte de leurs quartiers et seraient prêts à y mettre les moyens (80 % des personnes interrogées).

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Même s’ils sont globalement de disposition quelconque, les dépôts anarchiques présentent néanmoins quelques particularités physiques. Généralement d’allure ovoïdale, la forme creuse de leur niveau central qui caractérise 70 % des dépôts utilitaires rencontrés, s’explique par la pratique d’un abandon auréolaire qui fait suite aux premiers tas ou rejets inauguraux. Les dépôts partent généralement des côtés intérieurs : trottoirs, accotements ; c’est lorsque l’extension du dépôt est contrariée par quelques obstacle (bâtiments), que les marges seront enjambées. L’intérieur rempli commence à gagner en volume et en hauteur. Toutefois, certains n’hésitent pas à étendre la traînée, jusqu’à empiéter sur les voies de communication.

Les lieux de décharge n’étant pas considérés comme neutres, certaines précautions sont prises au moment de se débarrasser de ses ordures de manière informelle : non corruption des lieux de passage, des alentours de certains édifices sacrés comme les mosquées etc. La même perception religieuse se retrouve aussi dans des endroits parfois inattendus. DIOP & WAAS soulignent pour le village de récupérateurs Baol installé à l’intérieur de la décharge de Mbeubeuss : « les chemins entre les palissades des concessions en cases, mènent soit à une

gargote, soit à un lieu de prière tourné vers l’orient, propre, balayé avec soin, délimité par une ligne de bouteilles récupérées1». L’orientation révèle pour 90 %, des dépôts de direction ouest, opposée au levant.

S’agissant de leur fréquentation, on avait précédemment souligné que ces lieux de dépôt de déchets restent encore des endroits suspects notamment dés le coucher du soleil ; certaines populations disent se prémunir de présences maléfiques en évitant de les fréquenter le soir2. Selon eux, ce sont d’ailleurs les mêmes raisons que déconseillent à ce moment de la journée de ne plus balayer, que ce soit à l’intérieur, ou à l’extérieur de la concession ou maison. Ce rapport entre saleté et dangerosité, rend suspects certains endroits dits sales, potentiels refuges de Djinns. Cette perception alimente encore un faisceau d’interdits établissant parfois un lien avec le monde des morts3.

Rappelons toutefois que les risques liés à leur fréquentation tardive, restent ordinaires. Les agressions subies le soir par les utilisateurs imprudents de ces points de rejet, sont le plus souvent d’ordre physique…, et bien réels. Squattés en journée par des récupérateurs et badauds louches, mais généralement inoffensifs, ils deviennent le soir deviennent des repères de délinquants et de marginaux violents…, à moins que ce ne soient les mêmes qui à leur manière, jouent un remake de Dr Jekyll & Mr Hyde.

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DIOP & WAAS, (1990). « Economie Populaire du recyclage des déchets à Dakar ». In Environnement Africain n°29-30 vol VIII, 1-2

Enda, Dakar 1990. 297 p P105-128» p 117

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Cela dit, il est rare que les PRA situés en ville en pleine civilisation soient désignés. En général, les PRA les plus craints sont ceux localisés dans des endroits isolés ou en retrait, et se surcroit faiblement éclairés.

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Parmi ces interdits il y’a celui de ne pas jeter de l’eau chaude dans les éviers, les canalisations et conduites, endroits sombres et cachés, idéals pour les « mauvais esprits » de même que les points de rejet d’ordures la nuit qui parfois sont fréquentés même la nit par quelques vagabonds ou rôdeurs. Par contre, faits sordides, il arrive souvent que ces PRA alimentent les rubriques des faits divers, notamment lorsqu’on y retrouve des cadavres de nouveaux nés ou de personnes victimes de règlement de comptes…Durant nos enquêtes, nous avons rencontré deux personnes qui nous ont dit avoir été témoin de la récupération par les sapeurs-pompiers de corps de nouveaux nés abandonnés dans des endroits servant de dépôts anarchiques.

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En remontant les traces historiques de ces points de rejets anarchiques (du moins dans l’espace dakarois), on verra que leurs initiateurs furent en réalité…les européens installés dans la ville dés la fin du 19° siècle, mais surtout après son occupation officielle par PROTET en 18571. Quoiqu’il en soit, la distribution des dépôts à l’échelle zonale (de la CUD) est très variable, même si l’on note une progression en nombre et en volume, s’effectuant selon un axe Ouest nord-est à mesure que l’on s’approche de la décharge. On distingue en grosso modo deux familles de dépôts :

- les dépôts anarchiques utilitaires représentant près de 95 % des dépôts rencontrés. Ils sont constitués des dépôts temporaires et ceux dits « permanents». Les premiers sont en général éradiqués moins d’un mois après leur constitution et comprennent nombre de points de collecte groupée ou PAV, alors que les seconds peuvent rester « en l’état » pendant plusieurs mois, voir plusieurs années.

- et les dépôts anarchiques protestataires ou contestataires représentant 5% des dépôts recensés et principalement érigés pour « protester » contre l’autorité publique.

Quant ils apparaissent hors contexte de « crise » concernant la collecte, ils sont en effet mis en œuvre pour des raisons « politiques » (tilim-tilimeul ou campagnes de sabotages), constituant ainsi une manifestation de l’instrumentalisation politique des déchets. Par contre durant les périodes de « crise », ils seront le signe de l’exaspération des populations face aux défaillances du service de collecte. Quoiqu’il en soit, ces dépôts contestataires ont en général cours dans le Département phare de Dakar notamment dans le centre décisionnel du Plateau mais aussi dans certaines artères principales d’autres quartiers populaires. Implantés alors de manière plus visible, en plein milieu des rues avec comme but de gêner la circulation et attirer l’attention des automobilistes, ces barricades auront aussi pour objectif de causer un électrochoc chez les autorités pour les faire réagir (voir indice de satisfaction).

Mais globalement au niveau de la taille des dépôts rencontrés dans la région de Dakar, on a pu isoler :

- les minis dépôts de taille inférieure à 5 m2 dénommés (MD1) - les dépôts de taille moyenne allant de 5 à 15 m2 ou (MD2)

- et enfin les maxi dépôts nommés (MD3), de taille supérieure à 15 m2. Certains d’entre eux implantés sur des terrains vagues atteignent même plus de 50 m2, et polarisent parfois des dizaines de quartiers. D’autres découlent aussi de faits d’aménagement sub-local ; c’est le cas lorsque des populations tentent de combler avec les ordures, des zones ou terrains inondables, occupés par des établissements humains.

L’érection de dépôts anarchiques utilitaires est donc observée dans l’ensemble des quartiers de l’agglomération, même ceux des zones régulières, et des zones de haut ou de moyen standing. En général les populations y ont recours pour pallier l’irrégularité des systèmes de collecte officiels, les dépôts apparaissant le plus souvent quatre à cinq jours après le début des défaillances (temporaire ou prolongée) du service. Ainsi, la quasi-totalité des dépôts anarchiques temporaires (mini ou moyens de la famille utilitaire) que l’on retrouve dans la ville de Dakar et qui concernent les zones d’habitat régulier sont le fait de populations disposant en théorie d’un service de collecte. En général, ils sont constitués pour 30 % de Points d’Apport Volontaire (PAV), mis en place par la société de collecte pour les quartiers inaccessibles.

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Ces PAV se retrouvent ainsi très vite débordants du fait de l’irrégularité de la collecte domiciliaire et des apports de déchets issus de ces secteurs traditionnellement desservis. Ils se transforment alors Points de Rejet Anarchique (PRA) en cas de défaillance du service ou lors de manifestations telles que les grèves des éboueurs ou des sociétés de collecte, situation que l’on retrouve qui est aussi le cas dans toutes les villes du monde.

Ces nouveaux points de rejets anarchiques vont avoir le même fonctionnement que les points traditionnels de rejets, à l’écart des circuits de collecte établis par la société de nettoiement.

Ces traditionnels points de rejets, plus pérennes se situent à l’intérieur des quartiers à proximité des habitations. On en retrouve en contrebas des rues et ruelles, dans les fossés, canaux et caniveaux, dans des maisons abandonnées et dans des recoins feutrés. Là aussi c’est le premier tas qui en appelle d’autres, jusqu’à la constitution du dépôt. Quant aux dépôts permanents, ils sont davantage présents dans les zones où la collecte est très faible (moins de 30 %) ou alors quasi absente, notamment dans les quartiers irréguliers de la banlieue Pikinoise ou Rufisquoise, inaccessibles aux véhicules de collecte. Par question de commodité on exclura des dépôts anarchiques, les points de rejets littoraux qui seront traités séparément.

Dakar : le Plateau et l’Ancienne Grande Médina.

Au Plateau, hormis le secteur du Palais Présidentiel et « dépendances » (Primature, building…) qui en est totalement épargné, les dépôts suivent une implantation plutôt « commerciale » et essaiment concomitamment aux points d’activités comme la zone du Port Autonome de Dakar (PAD), la gare de voyageurs du chemin de fer qui constitue la terminaison de l’Avenue de l’arsenal, ou encore le marché Sandaga. Leur dispersion forme un arc de cercle allant de la Gare Ferroviaire dans le secteur du port, au Terminus Petersen en passant par la Gare Routière de Pompiers, établissements généralement situés un peu à l’écart des habitations. Ces points représentent généralement des endroits recevant beaucoup de monde en journée ; le Plateau est le siège de la quasi-totalité des administrations et des services de la ville.

Ces dépôts ont tendance à se reconstituer de manière rapide et récurrente. La plupart sont le fait des migrants pendulaires, mais aussi des petites activités de commerce et de service du tertiaire. Si quelques commis, gardiens y déversent parfois les déchets issus des administrations et des secteurs de bureaux (notamment en cas d’irrégularité dans ces zones qui on l’a dit sont couvertes par la collecte officielle), ce sont surtout les commerçants des marchés, les tenanciers d’échoppes, salons, dibiteries, et autres petits commerces établis sur les trottoirs et recoins du centre, qui endossent la plus grande part de ces rejets.

Les populations qui résident dans les environs participent aussi à la constitution de ces dépôts ou à leur dilatation ; mais ces dépôts sont aussi parfois alimentés par les agents de collecte et de nettoiement de la société AMA chargée du centre-ville.Une fois remplis des déchets de balayage et de quelques petits encombrants, les brouettes et autres chariots des agents, soulagent d’un côté les artères et coins les plus en vue (Roume ou Ponty) ou à fort coefficient touristique (Kermel) au détriment des « marges » du Plateau où les ordures sont vidées. Cet artifice est à mettre au chapitre des limites de l’organisation des interventions de terrain.

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Qu’il s’agisse de MD1 ou de MD2, les dépôts rencontrés ont une orientation quelconque et sont généralement de forme ovoïdale. S’il n’a pas été possible de déterminer la composition des ordures qui forment ces tas, la méthode du premier coup d’œil permet de voir que globalement de ces dépôts sont assez fournis en matière aussi bien inorganiques, qu’en éléments organiques. Pour les premiers, il s’agit souvent de petits encombrants cartons, déchets d’activités de commerce et de conditionnement prisés par les récupérateurs, parfois de gravats et déchets de construction alors que des déchets alimentaires proviennent aussi bien issus des rejets des ménages environnants que des activités de restauration présentes dans la zone.

Les déchets alimentaires qui intéressent aussi les récupérateurs que ce soit pour de la consommation directe ou à titre de nourriture pour les animaux d’élevage, attirent aussi rongeurs, et animaux errants (chiens, chats et rapaces), alors que la présence d’animaux d’élevage domestique (moutons, chèvres…) est plus rare. Du fait de l’intensité de la circulation automobile, mais aussi des risques de confiscation des animaux par la fourrière ou le Service d’Hygiène, les quelques résidents du centre disposant de petit cheptel préfèrent ne pas laisser les animaux divaguer dans ces zones et glaner quelque nourriture.

Indépendamment des bennes en apport volontaire des marchés qui se retrouvent quotidiennement débordantes jusqu’à se transformer en Points de Rejet Anarchique (MD2), la quasi-totalité des MD2 rencontrés dans cette zone sont des anciens PAV ou encore en activité, ce qui explique leur rapide étalement. En à peine une journée, ils se transforment littéralement