1.1. Réaction solvothermale
Les réactions solvothermales entre le sodium et l’éthanol ont été effectuées dans des
conditions expérimentales s’inspirant de celles de l’étude de Choucair et al. [1] : l’éthanol et le
sodium sont introduits dans le réacteur en proportions équimolaires, et la réaction se déroule à
220°C, pendant 72 heures, sous une pression d’environ 200 bar.
La réaction éthanol-sodium est réalisée dans un réacteur de type autoclave Parr
®de volume
interne 0,5 L, équipé d’un manomètre haute-pression, d’une vanne d’entrée et d’éjection de gaz ainsi
que d’une soupape de sécurité. Une entrée, non visible sur la figure II-1, permet d’introduire le
thermocouple au fond du réacteur.
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L’utilisation de sodium métallique et son mélange avec un alcool imposent un travail sous
atmosphère contrôlée. De fait, le réacteur est rempli en sac à gants, sous atmosphère d’argon (Air
Liquide, Alphagaz 1) : le sac chargé des réactifs, des éléments du réacteur et des ustensiles divers est
préalablement purgé cinq fois à l’argon. Le sodium, conservé dans une ampoule sous argon, est
coupé en morceaux puis gratté afin d’éliminer la couche d’oxyde en surface. Une masse de 6,0 g de
sodium est ensuite placée dans le réacteur. Un volume de 15 mL d’éthanol absolu (Sigma Aldrich)
est versé sur le sodium, puis le réacteur est fermé en utilisant un joint en Papyex
®. Le réacteur est
ensuite sorti du sac afin d’être hermétiquement fermé à l’aide d’une clé dynanométrique : cette étape
ne peut s’effectuer en sac à gants car elle nécessite l’utilisation d’un étau afin de maintenir
fermement le réacteur. Une fois le réacteur fermé, une contrepression de 100 bar d’azote (Air
Liquide, Alphagaz 2) est injectée à l’intérieur, puis lorsque la pression interne se stabilise, le réacteur
est placé dans son four et chauffé à 220°C pendant 72 h. L’ensemble est finalement laissé à refroidir
naturellement jusqu’à la température ambiante.
L’éthanolate de sodium se dégrade par exposition à l’air ambiant pour former de l’hydroxyde
de sodium et de l’éthanol [2] : le produit solvothermal est donc collecté en sac à gants sous
atmosphère d’argon, après remise du réacteur sous pression atmosphérique. Il est pesé puis placé
dans un flacon filmé. Toute manipulation ultérieure de ce produit se fera sous atmosphère d’argon.
De même, l’éthanolate de sodium commercial utilisé pour les études comparatives est exclusivement
manipulé en sac à gants.
1.2. Traitement thermique
La majorité des traitements thermiques utilisés dans la littérature s’effectuent en deux étapes :
une combustion sous air puis un recuit sous atmosphère inerte (voir chapitre I). Dans ces travaux,
l’utilisation d’un traitement à une seule étape a été explorée, et le produit solvothermal a ainsi été
pyrolysé directement sous flux d’azote. Une étude antérieure à ces travaux de thèse et réalisée au
laboratoire a permis de vérifier que la pyrolyse sous azote permettait généralement d’obtenir une
meilleure qualité structurale qu’une combustion sous air.
En sac à gants sous atmosphère d’argon, une portion de 5,0 g d’intermédiaire solvothermal
est introduite dans un creuset en alliage Inconel. Le creuset est ensuite rapidement sorti du sac et
placé dans un four tubulaire vertical sous flux d’azote, schématisé figure II-2.
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Figure II-2 : Schéma en coupe du four tubulaire vertical utilisé pour la pyrolyse sous azote.
L’arrivée d’azote (Air Liquide, U) est ouverte une quinzaine de minutes avant l’introduction
du creuset afin de chasser l’air présent dans le réacteur. Sous flux d’azote de 500 mL.min
-1, le four
est chauffé à environ 20°C.min
-1dans les conditions de température (750 à 900°C) et de durée fixées
(4 h à 24 h), puis laissé à refroidir à température ambiante.
En raison du point froid créé par la circulation d’eau, des vapeurs de sodium formées pendant
la pyrolyse se condensent sur le couvercle du four et constituent un dépôt pulvérulent de couleur gris
rosé. Lors de l’ouverture du four, et de l’exposition soudaine du sodium finement divisé à l’air libre,
une légère explosion peut se produire.
1.3. Lavage
Afin d’éliminer les impuretés solides à base de sodium obtenues après traitement thermique
(voir chapitre I), le solide est dispersé dans 250 mL d’éthanol puis passé dans un bain à ultrasons
pendant 15 minutes. La dispersion est filtrée puis lavée avec 1 L d’acide chlorhydrique de
concentration 6 mol.L
-1et 1 L d’eau distillée en alternant des portions de 250 mL de chaque, puis
une portion supplémentaire d’eau distillée. Le solide obtenu est ensuite séché dans une étuve à
100°C pendant au moins 24 h : la préparation de l’échantillon final est alors terminée.
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1.4. Traitements post-élaboration
1.4.1. Recuit sous vide
Une portion de 50 mg d’échantillon brut est placée dans une nacelle en carbone vitreux puis
introduite dans un four tubulaire horizontal relié à un groupe de pompage.
Celui-ci se compose d’une pompe à palettes qui permet d’obtenir un vide primaire (jusqu’à
10
-4mbar) et d’une pompe à diffusion d’huile qui permet de descendre en vide secondaire (jusqu’à
10
-7mbar). L’ensemble formé par le four et le groupe de pompage est présenté figure II-3.
Figure II-3 : Photographie du four de recuit et du groupe de pompage.
Une fois l’échantillon en place, l’enceinte du four est placée sous vide secondaire, puis
chauffée par paliers successifs de 100°C afin d’éviter de trop fortes remontées de pression lors du
dégazage de l’échantillon. Lorsque le four est chaud (les recuits ont été effectués de 1000°C à
80
1.4.2. Oxydation sous air sec
Une portion de 50 mg d’échantillon est placée dans une nacelle en quartz, puis dans un four
tubulaire horizontal intégré à un circuit d’air sec, comprenant une pompe à membrane fournissant un
débit d’air de 20 mL.min
-1et deux colonnes de garde remplies de chlorure de calcium qui piège
l’humidité. L’échantillon est d’abord balayé à l’air sec pendant deux heures avant d’être chauffé à
10°C.min
-1jusqu’à des températures comprises entre 300°C et 350°C. Ces températures sont
maintenues durant 1 à 8 h avant de laisser refroidir le four, toujours sous air sec.
Dans le document
Élaboration de mousses de graphène par voie solvothermale et modification de leurs propriétés physico-chimiques
(Page 78-82)