2. Construction des données
4.1. Effets du SMV
Nous recherchons d’abord les effets du SMV sur l’accès à l’emploi. Les résultats des
estimations sont présentés dans le tableau
IV.3. Des approximations linéaires sont
effectuées dans le cas des variables dichotomiques. L’effet estimé est de cette
manière plus facile à interpréter puisqu’il ne dépend pas de la valeur des autres
variables. La régression logistique et la régression linéaire donnent des résultats très
proches lorsque la probabilité d’occurrence de la variable de résultat se situe entre 0,2
et 0,8 ce qui est généralement le cas ici. La colonne (1) renseigne les résultats de
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l’estimation en coupe transversale. Dans la colonne (2) les résultats d’une simple
différence sur les jeunes incorporés sont présentés. La colonne (3) présente les
résultats de la double différence, des contrôles sont rajoutés dans la colonne (4). Les
colonnes (5) et (6) présentent les résultats de la double différence avec effets
aléatoires respectivement sans et avec contrôles variant dans le temps. Les résultats
de l’estimation de la double différence avec effets fixes individuels sont présentés en
colonne (7) et (8).
Tableau IV.3. Effet du SMV sur l’emploi
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)
VARIABLES Coupe SD DD DD DDRE DDRE DDFE DDFE
SMV -0.017 -0.126*** -0.109*** -0.127*** -0.112*** (0.031) (0.033) (0.033) (0.033) (0.033) Période 0.233*** 0.331*** -0.000 0.019 0.001 0.024 0.000 0.036 (0.030) (0.037) (0.045) (0.050) (0.041) (0.047) (0.054) (0.054) Période*SMV 0.352*** 0.310*** 0.349*** 0.305*** 0.336*** 0.289*** (0.057) (0.062) (0.054) (0.060) (0.089) (0.093) Constante 0.190*** 0.152*** 0.305*** 0.254*** 0.307*** 0.257*** 0.231*** 0.168** (0.038) (0.034) (0.027) (0.039) (0.027) (0.038) (0.018) (0.080)
Contrôles OUI OUI NON OUI NON OUI NON OUI
Observations 1,100 691 1,178 1,100 1,178 1,100 1,178 1,100
R2 0.063 0.130 0.084 0.083 0.138 0.171
Notes : *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1. Ecarts-types robustes entre parenthèses, clusterisés à l’individu dans les estimations à effets fixes. Les jeunes qui sont toujours au SMV au moment de la dernière interrogation sont exclus de l’échantillon. Les variables de contrôle sont la vie en couple sous le même toit, le niveau de diplôme et le type de logement (maison,
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appartement…). Pour conserver le maximum d’information, les valeurs manquantes des variables de contrôles ont été regroupées dans une catégorie.
L’effet du SMV n’est pas significatif dans l’estimation naïve présentée en colonne (1).
Cela s’explique par le fait que le taux d’emploi est initialement plus élevé pour le groupe
témoin et que les variables explicatives ajoutées n’arrivent pas à contrôler entièrement
cette différence. La simple différence en colonne (2) indique que le taux d’emploi a
augmenté de près de 33% dans le groupe traité entre la première et la deuxième
interrogation. En ajoutant l’indicatrice de période croisée avec le traitement, les
colonnes (3) (sans contrôle) et (4) (avec) montrent que le taux d’emploi est supérieur
d’environ 10 points de pourcentage dans le groupe témoin par rapport au groupe traité.
Dans les estimations en double différence, les coefficients Période*SMV indiquent
l’effet du SMV. On constate que la significativité du coefficient ne varie pas en fonction
des spécifications et que l’amplitude de l’effet varie également assez peu (entre 29 et
35 points de pourcentages). Le résultat n’est donc guère sensible à la méthode
d’estimation. On préfère l’estimation à effets fixes pour les raisons indiquées dans la
section précédente. D’après le modèle (8), participer au SMV augmente de 28,9 points
de pourcentage la probabilité d’être en emploi dans les trois mois qui suivent la sortie
du SMV pour les jeunes qui sont sortis du SMV à cette date. Pour comparaison avec
un programme d’accompagnement également intensif, la garantie jeune, l’évaluation
de la première cohorte ne montrait qu’une augmentation de 7,1 points de pourcentage,
quand les résultats de la seconde cohorte n’étaient pas significatifs (Gautié, 2018).
Au-delà de l’accès à l’emploi, on observe également des effets positifs du SMV sur
d’autres variables. Les résultats sont estimés à partir d’une double différence avec
effets fixes et contrôles individuels comme dans la colonne (8) du tableau
IV.3. Ils sont
présentés dans le tableau
IV.4.L’impact du SMV figure à la ligne Période*SMV. Les
jeunes passés par le SMV sont significativement moins nombreux à ressentir des
difficultés dans la recherche d’emploi. Leur estime de soi – mesurée par le test de
Rosenberg – est meilleure que celles des jeunes du groupe témoin et leur sociabilité
est également affectée de manière positive : ils ont plus fréquemment des échanges
avec leurs proches.
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En revanche, on n’observe pas d’effet significatif (dans un sens ou dans l’autre) sur la
perception de leur état de santé ni sur la pratique sportive des jeunes passés par le
SMV par rapport aux autres.
Tableau IV.4. Effet du SMV sur les autres variables
VARIABLES
Difficultés à
trouver un
emploi
Echanges
avec les
amis
Estime
de soi
Etat de
santé
Période -0.218 -0.575*** -0.394 -0.204
(0.138) (0.169) (0.538) (0.231)
Période*SMV -0.451*** 0.581*** 1.332** 0.160
(0.161) (0.206) (0.671) (0.291)
Constante 1.665*** 3.539*** 27.70*** 8.167***
(0.137) (0.293) (0.794) (0.262)
Contrôles YES YES YES YES
Observations 1,524 1,494 1,420 1,382
R2 0.228 0.069 0.040 0.022
Notes : *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1. Ecarts-types robustes clusterisés à l’individu entre parenthèses. Les variables de contrôles sont le niveau de diplôme et la vie en couple sous le même toit. Pour conserver le maximum d’information, les valeurs manquantes des variables de contrôles ont été regroupées dans une catégorie.
La variable « échanges avec les amis » est codée à partir de la fréquence des appels téléphoniques et des rencontres avec des amis, codées de 0 à 5 (0 = Jamais ; 5 = chaque jour). L’estime de soi est mesurée par le test de Rosenberg. Le test se compose de 10 affirmations en lien avec le degré de valorisation d’une personne. Les 5 affirmations positives sont notées de 0 à 3 (0 = je ne suis pas du tout d’accord ; 3 = je suis totalement d’accord) et les 5 affirmations négatives sont notées dans le sens inverse. Un total de points inférieur à 15 indique une estime de soi très faible. L’état de santé est autoévalué de 1 à 10 (1 = en très mauvaise santé ; 10 = en très bonne santé).
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Pour ce qui est des difficultés à trouver un emploi, on peut préciser sur quel type
d’obstacles spécifiques l’expérience du SMV a joué un rôle positif, puisque le
questionnaire proposait plusieurs types de difficultés rencontrées dans la recherche
d’un emploi. On observe dans le tableau
IV.5 que laparticipation au SMV a eu une
influence claire sur deux d’entre elles : la mobilité et la motivation. Être passé par le
SMV réduit de 28 points de pourcentage la probabilité de déclarer des problèmes de
mobilité et de 10 points celle de déclarer des problèmes de motivation. Le premier
point peut être relié au passage du permis de conduire qui est organisé au sein du
SMV.
Tableau IV.5. Effet du SMV sur les difficultés ressenties pour trouver un emploi
VARIABLES
Problèmes
de
mobilité
Manque
d’offres
d’emplois
Pas
d’appui
dans les
démarches
Manque
de
motivation
Problèmes
personnels
Discri-mination
Période -0.0918* -0.0271 -0.0223 0.0499 -0.0497 0.000181
(0.0551) (0.0660) (0.0364) (0.0478) (0.0480) (0.0182)
Période*SMV -0.287*** -0.109 -0.0662 -0.103** 0.00887 -0.00191
(0.0703) (0.0805) (0.0445) (0.0518) (0.0550) (0.0219)
Constante 0.499*** 0.407*** 0.135*** 0.0918*** 0.182** 0.0198**
(0.120) (0.0916) (0.0454) (0.0173) (0.0763) (0.00903)
Contrôles YES YES YES YES YES YES
Observations 1,524 1,524 1,524 1,524 1,524 1,524
R2 0.241 0.062 0.062 0.022 0.021 0.001
Notes : *** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1. Ecarts-types robustes clusterisés à l’individu entre parenthèses. Les variables de contrôles sont le niveau de diplôme et la vie en couple sous le même toit. Pour conserver le maximum d’information, les valeurs manquantes des variables de contrôles ont été regroupées dans une catégorie.
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