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Section 1 – Choix méthodologiques

4. Enfin, nous avons retranscrit nos notes et proposé une interprétation (dont nous

2.3. Données secondaires

Nos données secondaires sont de trois types : les documents relatifs à la présentation de l’entreprise (plaquettes commerciales, documents comptables, statuts de la société), les documents liés à la reprise (essentiellement collectés sur Internet et constitués d’articles de la presse professionnelle ou de la presse locale, des communiqués de presse de l’entreprise ou des partenaires financiers de la reprise) et enfin les études réalisées par des acteurs

institu-tionnels de la transmission reprise (Banque Publique d’Investissement, Chambres de Com-merce et d’Industrie, Association Cédant et Repreneurs d’Affaires…), des agences spéciali-sées en études de marchés (Études Xerfi, CNCFA Epsilon Research) et rapport parlementaire (Rapport Dombre-Coste, 2015).

a. Les supports et documents de présentation de l’entreprise

La collecte de ces documents nous a permis de confirmer et de trianguler les informations financières, marketing et RH collectées lors de nos divers entretiens avec chaque partie pre-nante. Ainsi, nous avons pu avoir la trace de l’évolution du chiffre d’affaires, des effectifs, du lancement d’une nouvelle activité ou d’un nouveau produit, du recrutement ou du licen-ciement de salariés. Lorsque ces informations n’étaient pas disponibles en format papier auprès de nos interlocuteurs cédants ou repreneurs, nous avons exploité des sources internet, les sites des entreprises et des sites professionnels (www.infogreffe.fr, www.societe.com, www.bodac.fr, www.manageo.fr).

b. Les articles de presse relatifs à l’entreprise ou à la reprise (voir annexe IV, p. 444)

Nous avons collecté un certain nombre d’articles de presse sur chaque entreprise. Ces articles abordaient soit un événement particulier de l’entreprise (la reprise, le lancement d’un produit, l’obtention d’un trophée RSE, etc.) soit une prise de position ou un témoignage du dirigeant (cédant ou repreneur). Ces articles nous ont permis de mieux connaître l’« histoire » de l’entreprise et de ses dirigeants, de contextualiser les entretiens avec les différentes parties prenantes, de trianguler les informations recueillies et de confirmer ou d’infirmer nos per-ceptions lors de nos immersions (observations de terrain) dans l’entreprise.

Tableau 21 – Synthèse des articles de presse

Entreprise Articles Pro. Articles Presse régionale professionnelsBlogs Communiqués de Presse Total

A 10 - 4 2 16

B 10 10 - 2 22

C 2 2 3 - 7

D 2 1 5 1 9

c. Les études sectorielles et institutionnelles

Ces études sont de deux types : des « baromètres » du marché de la transmission-reprise, d’une part, et des études visant à identifier des axes d’amélioration micro et macro des transmissions-reprises de PME, d’autre part. Elles nous ont permis de contextualiser les différentes reprises étudiées et de mieux comprendre les facteurs environnementaux ayant influencé le choix des repreneurs et les conditions de leurs négociations avec les cédants.

Tableau 22 – Synthèse des études institutionnelles et spécialisées* Sources Baromètres Études diagnostic et recommandations

BPI X X CCI X CRA X EPSILON X XERFI X Rapport parlementaire X X

* Certaines études comportent un volet baromètre et un volet diagnostic et recommandations. 2.4. Les biais issus de la collecte de données.

Notre collecte de données a généré un certain nombre de biais dont nous étions conscients mais qui ne remettent pas selon nous la pertinence des informations recueillies. Ces biais sont de trois ordres : les biais liés à la constitution de l’« échantillon » d’entretiens, les biais liés aux thèmes abordés et les biais liés à l’organisation de la collecte de données.

a. Les biais liés à la constitution de l’« échantillon »

Les interlocuteurs rencontrés ont été très souvent été identifiés et choisis par les repre-neurs. On peut faire l’hypothèse que ces derniers ont retenu des profils de parties prenantes (salariés, clients ou fournisseurs) susceptibles de témoigner de façon suffisamment positive de leur perception de la reprise. En outre, la réticence des repreneurs à nous mettre en rela-tion avec leurs clients ou leurs fournisseurs s’est traduite par un faible nombre d’entretiens conduits avec ces parties prenantes. Cela a fait émerger le risque que ne soient pas prises en compte des estimations différenciées du déroulement de la reprise.

b. Les biais liés aux thèmes abordés

Lors des entretiens, nos échanges se sont articulés autour de l'estimation de la réussite de la reprise par la partie prenante et du descriptif et de l’évaluation de leur relation avec le

cédant et le repreneur. Le fait qu’une partie prenante (même si l’anonymat de ses réponses lui est garanti) sache que le repreneur ou le cédant sait lui-même que la partie prenante évoque leurs relations a probablement un impact sur la forme et le contenu des réponses.

c. Les biais liés à l’organisation de la collecte

Certains entretiens (8 sur 38) ont été conduits par téléphone (en particulier, quand la reprise avait un caractère conflictuel) parce que la partie prenante ne pouvait ou ne souhaitait pas conduire un entretien en face-à-face. Si un entretien téléphonique permet de recueillir des données pertinentes, il n’a pas la même qualité qu’un entretien en face-à-face. La qualité de la relation avec le chercheur n’est pas la même et la durée est plus courte par téléphone (45 minutes contre 1 h 30 en moyenne). Cette conduite d’entretien différenciée s’est tra-duite par des contenus moins riches en général quand ils étaient recueillis par téléphone que lorsqu’ils l’étaient en face-à-face. Les entretiens par téléphone risquent d’avoir dans notre analyse une importance relative plus faible.

L’existence de ces différents biais ne remet pas en question les matériaux recueillis pour plusieurs raisons :

Concernant les biais liés à la taille et à la constitution de l’échantillon, notre démarche

est qualitative et ne vise pas à avoir un échantillon représentatif de chaque partie prenante. Nous ne considérons pas le client ou le fournisseur interrogé comme le « porte-parole » de tous les clients ou de tous les fournisseurs. Certaines parties prenantes sont nécessairement uniques comme le cédant, le repreneur ou le fonds d’investissement. Il nous semble pertinent pour comparer des discours individuels de considérer chaque partie prenante comme unique.

S’agissant des biais liés aux thèmes abordés, les échanges dans les entretiens semblent

avoir été assez libres et des critiques assez sévères ont été souvent faites à l’égard du cédant ou du repreneur sans jamais aller jusqu’à l’outrance. La présentation des verbatim dans les chapitres V et VI apporte une illustration de ce point.

Enfin, pour ce qui relève des biais liés à l’organisation de la collecte, nous avons pris

en compte ces différences de « qualité » d’entretien dans l’analyse de nos données. Mais, notons que ces différences peuvent être aussi liées à d’autres paramètres comme le contexte individuel de l’interlocuteur. Par exemple, un collaborateur stressé ou peu motivé par l’objet de l’étude pourra produire des contenus d’échanges plus faibles, même si l’entretien est réa-lisé en face-à-face. Le chercheur sera alors contraint d’effectuer de nombreuses relances qui peuvent, elles aussi, biaiser l’entretien. Nous avons considéré que ces biais sont inhérents à la nature de notre terrain et à notre design de collecte de données.

Section 3 – Codage

L’objectif de notre recherche qualitative est d’identifier des mécanismes sociaux. Cet objectif se traduit par différents éléments (Depeyre & Dumez, 2007) : il ne s’agit pas de mettre en rapport des variables, mais de « donner à voir des acteurs pensants et agissants ». Les mécanismes identifiés doivent être de « forme générale » donnant ainsi leur puissance explicative, mais sans pour autant être une loi car ils ne fonctionnent que sous certaines conditions et dans certains contextes. Ces mécanismes doivent permettre de faire émerger un modèle analytique. Dans notre contexte, il s’agit de mieux comprendre pourquoi et comment une transmission reprise est un « succès » ou non pour le repreneur et les parties prenantes. Il s’agit de faire émerger de la connaissance par l’« étude de situations particulières suscep-tibles de révéler des relations non identifiées jusqu’alors ».