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8. Résultats

8.2. Données cliniques

Les structures de soins du DSMP nous ont adressé 55 % des patients et 45 % sont des demandes émanant de l’extérieur du département (médecin, psychiatre traitant ou le patient lui-même), ce qui confirme la nécessité de soins coordonnés avec les autres dispositifs de soins de la communauté, notamment les psychiatres du secteur libéral et les médecins traitants. Il est important de noter que 20 % des patients ont contacté directement le CAPPI, conséquence de la politique d’ouverture des centres ambulatoires vers les usagers et le reflet de l’objectif de renforcer les liens directement avec les structures de la cité.

Nous observons que 32 % des demandes proviennent de l’UAUP et l’UITB qui sont les autres dispositifs du département ayant pour missions d’intervenir dans les situations de crise.

55 (22.4%)

23 (9.4%)

28 (11.4%)

1 (0.4%) 20 (8.2%)

40 (16.3%) 14 (5.7%) 15 (6.1%)

49 (20.0%)

Graphique 3. Adressage des patients N=245 (%)

UAUP   UITB  

Structure  hospitalière   C  Eaux-­‐Vives  

Médecin  traitant   Psychiatre  

Programme  spécialisé   C  Grand-­‐Pré/Phoenix   Lui-­‐même  

Tableau 3. Suicidalité des patients  

Variables Total N=245 (%)

Idées suicidaires 104 (42,4)

Si oui, scénarisées ? 31 (29,8)

Antécédent de tentative de suicide 65 (26,5)

Les idées suicidaires associées à un potentiel risque de violence envers soi-même sont présentes pour 42 % des patients reçus au CAPPI durant la période de l’étude.

Nous remarquons que le risque suicidaire est présent pour 70% des patients de cette population.

Le risque suicidaire est rarement élevé. Le cas échéant les patients étaient orientés des les structures indiquées, comme BI ou l’UITB. Un quart des patients (26,5%) avaient fait au moins une tentative de suicide avant leur admission dans le centre.

1 (0.4%)

49 (20.0%)

121 (49.4%) 74 (30.2%)

Graphiques 4. Risque suicidaire des patients N=245 (%)

Elevé Moyen Faible Nul

Tableau 4. Syndrome de dépendance

Variables Total N=245 (%)

Syndrome de dépendance Oui

Cannabis Cocaïne

Héroïne/Méthadone Alcool

Benzodiazépines Non

Abstinent, sevré

65 (26,5) 31 (12,7) 17 (6,9)

6 (2,4) 55 (22,4)

5 (2,0) 166 (67,8)

14 (5,7)

Nous remarquons que 26.5 % des patients admis ont un syndrome de dépendance, essentiellement à l’alcool (22,4%), mais également au cannabis (12,7%) et à la cocaïne (6,9%).

À noter que l’abus de substance n’a pas été quantifié dans cette étude.

Tableau 5. Antécédents psychiatriques des patients

Nous avons constaté que 77,6 % des patients ont des antécédents psychiatriques, que 37,6 % ont au moins un antécédent d’hospitalisation et que 32,7 % ont bénéficié d’au moins un suivi antérieur dans un CTB. Cinquante et un pour cent des patients bénéficient d’un suivi par un psychiatre/psychologue.

Nous observons le faible taux d’antécédents à la consultation psychiatrique (5,7 %). Précisons qu’il ne s’agit pas d’un adressage par la consultation psychiatrique, qui constituait un critère

d’exclusion à l’étude. Le taux est également faible pour le programme spécialisé addictologique (5,7 %) ou autre (6,5 %).

Tableau 6. Diagnostics des patients (classification internationale des Troubles mentaux et des Troubles du Comportement, CIM10) (69)

 

Dans notre population, 72,3% des patients souffrent d’un trouble de l’humeur unipolaire et 24,5%

souffrent d’un trouble de l’axe II. Seulement 9% souffrent d’une psychose. Il est à mentionner que 30,2 % des patients présentent des troubles mentaux et du comportement liés à l’utilisation d’une substance psychoactive.

Variables Total N=245 (%)

Troubles mentaux organiques (F00-09) Tr.ment. et tr. du comp. liés à l’util. de subst. psycho-actives (F10-19)

Schizophrénie, tr. schizotypique et tr. délirants (F20-29)

Troubles de l’humeur (F30-39) unipolaire

Tr. névrotiques, tr. liés à des facteurs de stress et tr. somatoformes (F40-48) Syndrome comportementaux associés à des perturbations physiologiques et à des facteurs physiques (F50-59) Tr. de la personnalité et du comp. chez l’adulte (F60-69)

1 (0,4)

74 (30,2)

22 (9,0)

195 (79,6) 177 (72,3)

34 (13,9)

5 (2,0)

60 (24,5)

Tableau 7. Traitements psychotropes des patients  

Variables Total N=245 (%)

Psychotropes Neuroleptiques Antidépresseurs Benzodiazépines Thymorégulateurs Méthadone

173 (70,6) 71 (29) 117 (47,8) 106 (43,3) 18 (7,3)

2 (0,8)

Dans cette population, 70,6 % des patients sont au bénéfice d’une médication psychotrope au moment de la demande de suivi, ce qui est à mettre en perspectives des résultats des antécédents de suivis psychiatriques.

Tableau 8. Programmes de soins des thérapies brèves au CAPPI  

Variables Total N=245 (%)

Programme de soins Suivi Ambulatoire Intensif (SAI)

Suivi Intensif Continu (SIC) Suivi Ambulatoire Adapté (SAA)

146 (59,6) 34 (13,9) 65 (26,5) Délai de prise en charge

< 24 heures

119 (48,6)

Changement de référents 45 (18,4)

Les interventions de crise typiques, sous forme du suivi ambulatoire intensif, constituent dans cette étude 60 % des prises en charge.

Dans quasi la moitié des situations, les patients ont été évalués dans les 24 h et seulement 18,4

% des patients ont eu un changement de référent.

Tableau 9. Drop-outs et jour de la survenue de la discontinuation des soins

Variables Total N=245 (%)

Drop-out initial 37(15,1)

Drop-out initial et secondaire 92 (37,6)

Jour du drop-out 0 1 2 5 7

38 (15,5) 7 (2,9) 8 (3,3) 1 (0,4) 1 (0,4)

Concernant notre variable principale, nous observons que 37,6 % des patients qui nous sont adressés font un drop-out initial ou secondaire et dans 96 % des cas, dans les 2 premiers jours du suivi. L’accueil, l’indication et la mise en place des soins sont donc cruciaux dès le premier entretien et nécessitent d’être théorisés de façon optimale.

Tableau 10. Facteurs sociodémographiques (régression logistique univariée)

Activité actuelle (p.r. Assurance Invalidité et/ou Service des

Concernant l’âge des patients de la population étudiée, le fait d’être plus jeune augment le risque de drop-out (OR:0,96; P = 0,002).

Tableau 11. Adressage (régression logistique univariée) patients adressés par l’UAUP (OR: 0,32 ; P=0,04).

Les patients adressés par une structure hospitalière, comme BI, ont significativement 2,7 fois moins de risques de faire un drop-out que ceux adressés par l’UAUP (OR: 0,36 ; P = 0,04).

Les patients adressés par les psychiatres traitants ont significativement 4,5 fois moins de risques de faire un drop-out que ceux adressés par l’UAUP (OR: 0,22 ; P:0,002)

Tableau 12. Suicidalité (régression logistique univariable)

Nous notons que dans notre population, la suicidalité n’est pas un facteur prédictif significatif du drop-out.

Tableau 13. Syndrome de dépendance (régression logistique univariée)

Variables OR CI95%(I) CI95%(S) P

La dépendance à une/des substances psychoactives ne constitue pas un facteur prédictif de drop-out (OR: 3.14 ; P=0,10).

Tableau 14. Antécédents psychiatriques (régression logistique univariée)

Variables OR CI95%(I) CI95%(S) P

Le drop-out n’est pas significativement influencé par les antécédents psychiatriques dans cette étude (OR: 0,88 ; P=0,67). Les patients sont probablement préparés et mieux informés que les patients adressés pour la première fois par les structures d’urgences psychiatriques, par exemple par l’UAUP.

Tableau 15. Diagnostics (régression logistique univariée)

Les patients qui présentent un trouble du spectre anxieux ont significativement 2,4 fois plus de risques de drop-out que ceux qui ne souffrent pas de ce trouble (OR: 2,40 ; P = 0,02).

Les patients avec un trouble de la personnalité ont significativement 2 fois plus de risques de drop-out que ceux qui ne souffrent pas de ce trouble (OR: 1,98 ; P = 0,02).

Les autres diagnostics, notamment les troubles de l’humeur unipolaires, ne représentent pas un facteur prédictif de drop-out

Tableau 16. Traitements psychotropes (régression logistique univariée)

Nous observons que les patients qui ont un traitement antidépresseur ont 1,9 fois moins risques de faire un drop-out que les patients sans ce traitement (OR: 0,53 ; P = 0,02).

De façon équivalent, les patients qui ont un traitement de benzodiazépines ont 1,9 fois moins de risques de faire un drop-out que les patients sans ce traitement (OR: 0.53 ; P = 0.02).

Tableau 17. Programmes de soins des thérapies brèves au CAPPI (régression logistique univariée) significativement plus de drop-outs que les patients vus plus tardivement (OR: 0,93 ; P = 0,93).

Le changement de référent ne favorise pas le drop-out (OR: 0,56 ; P :0,17).

8.2.1. Régression logistique multivariée

Nous avons effectué une régression logistique multivariée avec les résultats statistiquement significatifs des régressions logistiques univariées. Le seul résultat statistiquement significatif (P : 0.05 ; OR : 0.26 ; CI95%(I): 0.01 ; CI95%(S): 0.67) comme facteur diminuant le risque de drop-out est l’adressage par le psychiatre traitant. Nous pouvons émettre l’hypothèse que la bonne alliance thérapeutique construite avec le thérapeute habituel renforce l’adhésion aux soins mise en place au CAPPI Jonction.