ISOTO IQUE DU FER
4.2.3.2 Distribution du fer dans le rseau silicat
Nous venons de voir que les distances Fe-Fe observes sont caractristiques de polydres partageant des artes ou des sommets. Cependant, compte tenu de la teneur en fer leve, la prsence de liaisons Fe-O-Fe nÕimplique pas obligatoirement une sgrgation des atomes de Fe.
On peut valuer la tendance des cations Fe la sgrgation en calculant le rapport entre le nombre de Fe seconds plus proches voisins et le nombre total de plus proches voisins, Si et Fe CNFe"Fe CNFe "Fe+ CNFe"Si # $ % & '
( . Sa valeur est compare avec la valeur thorique que prendrait ce rapport dans le cas dÕune rpartition alatoire, savoir 1/3 (on rappelle que la formule brute est NaFeSi2O6). Les rayons de coupure utiliss pour calculer ces coordinences sont une
nouvelle fois pris au minimum suivant le premier pic des g(r) partielles, cÕest--dire 4,17 pour Fe-Fe, 3,87 pour Si-Fe. On trouve que ce rapport est gal 0,42. Une variation de ± 0,1 des rayons de coupure ci-dessus ne modifie pas le rapport obtenu (0,42). On peut donc conclure une sgrgation des cations du fer par rapport une rpartition totalement alatoire.
Si on diffrencie le fer en coordinence 4 et 5, on peut rcrire la formule brute du verre : Na[4]Fe0,6[5]Fe0,4Si2O6. On value ainsi la tendance du fer en coordinence 4 et 5 la
sgrgation en comparant les valeurs exprimentales de
CN[ 4] Fe"[ 4]Fe CN[ 4] Fe"[ 4]Fe+ CN[ 4 ]Fe"[ 5]Fe+ CN[ 4]Fe"Si # $ %% & ' (( et CN[ 5]Fe"[ 5]Fe CN[ 5] Fe"[ 5]Fe+ CN[ 5]Fe"[ 4 ]Fe+ CN[ 5]Fe"Si # $ %% & ' (( 0,63 = 0,20 et 0, 4
3 = 0,13 respectivement. Les rayons de coupure sont les mmes que ceux utiliss ci-
dessus : 4,17 pour les paires [x]Fe-[x]Fe et 3,87 pour les paires [x]Fe-Si, avec x=4 ou 5. Les deux rapports exprimentaux sont gaux 0,23. Compte tenu des erreurs exprimentales et des incertitudes, la valeur 0,23 est trop proche de 0,20 pour pouvoir conclure une clusterisation du fer en coordinence 4. Les liaisons [4]Fe-O-[4]Fe observes par exemple sur la figure 4.2.3.2.a ne sont donc dues quÕ une rpartition alatoire du fer en coordinence 4 au
sein de la matrice vitreuse. Par contre, la valeur de CN[ 5]Fe"[ 5]Fe
CN[ 5] Fe"[ 5]Fe+ CN[ 5]Fe"[ 4 ]Fe+ CN[ 5]Fe"Si # $ % % & ' ( ( (gale 0,23) est trs suprieure la valeur attendue dans le cas dÕune rpartition alatoire des [5]Fe (0,13). Le fer en coordinence 5 a donc une forte tendance la sgrgation comme le montre la figure 4.2.3.2.a o lÕon observe peu de FeO5 isols (reprsents par des points
roses). Ë la suite dÕune observation dtaille des structures calcules avec EPSR, on constate que les pentadres FeO5 ont plutt tendance partager des artes entre eux.
F+-O-F+ [, ] F+-O- [, ] F+ [, ] F+-O- [- ] F+ [- ] F+-O- [- ] F+
Figure 4.2.3.2.a. Reprsentation des liaisons [x]Fe-O-[x]Fe (x =4 ou 5) dans le plan xOz sur une paisseur de 38 (ct de la bote EPSR = 38 ). Les atomes de [4]Fe et de [5]Fe sont reprsents par des sphres noires et roses respectivement.
Il faut toutefois remarquer que, dÕaprs les images MET obtenues pour le verre NFS- nat, ces sgrgations ne correspondent pas des agrgats nanomtriques de fer (figure 2.2.3, chapitre 2).
DÕaprs les distances Fe-Fe observes, nous venons de montrer que les polydres FeOx
pouvaient partager des artes. Ce type dÕenchanement est mme privilgi pour les FeO5,
dÕaprs lÕobservation de la structure EPSR. De plus, on peut observer la prsence dÕoxygnes tri-clusters, cÕest--dire des oxygnes partags entre trois ttradres FeO4 ou SiO4.Cependant,
leur proportion reste trs faible et peut nÕtre due quÕ des artefacts de la mthode. Au contraire, les ttradres silicats ne peuvent partager que des sommets avec leurs voisins.
On peut mettre en vidence ces diffrents types dÕenchanements en calculant les coordinences [4]Fe-X, [5]Fe-X et Si-X (avec X = [4]Fe, [5]Fe et Si). Si par exemple chaque sommet dÕun ttradre SiO4 ou FeO4 est partag avec un seul autre polydre (ttradre ou
pentadre) alors on doit trouver des coordinences CN[ 4 ]
Fe" X et CNSi" X gales 4. Si, en
tude structurale du verre ferri-silicat NaFeSi2O6
on a des liaisons par artes, alors ces coordinences seront suprieures 4. Les rayons de coupure utiliss sont : 4,17 pour [x]Fe-[x]Fe, 3,87 pour Si-[x]Fe et 3,60 pour Si-Si. On obtient alors : CNSi " X = CNSi" Si+ CNSi"[ 4]Fe+ CNSi"[ 5]Fe= 4,2 CN[ 4 ] Fe" X = CN[ 4]Fe" Si+ CN[ 4 ]Fe"[ 4 ]Fe+ CN[ 4]Fe"[ 5]Fe = 5,2 CN[ 5] Fe" X = CN[ 5]Fe" Si+ CN[ 5]Fe"[ 4 ]Fe+ CN[ 5]Fe"[ 5]Fe= 6,4
La coordinence du silicium est donc proche de 4 et les ttradres SiO4 sont donc bien
lis aux autres polydres cationiques (SiO4, FeO4 et FeO5) par les sommets uniquement. En
revanche, la coordinence de [4]Fe et de [5]Fe est plus grande que dans le cas ou les polydres ne seraient lis que par sommets : 5,2 contre 4 dans le cas de [4]Fe et 6,4 contre 5 dans le cas de [5]Fe. Les polydres FeO4 et FeO5 partagent donc des artes et/ou ont des sommets
communs plusieurs polydres.
La figure 4.2.3.2.b rsume toutes les observations faites ci-dessus. On y voit la tendance la sgrgation de FeO5 partageant des artes, alors que les FeO4 sont mieux rpartis dans la
matrice et partagent plutt des sommets avec les polydres cationiques voisins. Les SiO4 sont
lis aux autres polydres par les sommets uniquement.
Figure 4.2.3.2.b. Reprsentation des polydres cationiques dans le