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3. PRATIQUE DE L’ALIMENTATION DU COBAYE DOMESTIQUE

3.2 Gestion pratique de l’alimentation du cobaye

3.2.4 Distribution des aliments

(7) (15) (26) (72) (84) (89) (91) (101) (120) (136)

3.2.4.1 Rationnement pratique du cobaye à l’entretien

Il existe quelques règles simples à respecter, en tenant compte des caractéristiques anatomiques, physiologiques, et métaboliques du cobaye, mais aussi des particularités de son comportement alimentaire.

Normalement, il existe chez les animaux une régulation naturelle de l’ingéré alimentaire en fonction des dépenses énergétiques associées. Si l’aliment proposé est très calorique, les animaux ont tendance à en consommer une quantité moindre, de sorte qu’au total, la prise alimentaire couvre exactement leurs dépenses énergétiques (5) (15). On aurait donc tendance à vouloir leur laisser la nourriture en libre service pour qu’ils puissent s’auto-réguler. Cependant cette régulation est plus ou moins fine selon les espèces. Le cobaye, à l’état sauvage, est un animal plutôt nocturne et crépusculaire (vie de proie), qui passe son temps à grignoter peu à la fois mais très souvent. En captivité, il fait figure d’exception. Il ne parvient pas à réguler sa prise alimentaire et présente une nette tendance à l’embonpoint et à la gourmandise. Le nourrir ad libitum ne lui rend pas service : il vaut mieux le rationner pour son bien-être et sa santé. Ce mode de distribution strict prévient l’obésité et augmente la durée de vie de ces petits animaux (120). Il permet aussi de limiter le gaspillage intempestif et de quantifier la prise alimentaire réelle.

On peut quand même essayer de se rapprocher le plus possible de son organisation nycthémérale naturelle en fragmentant ses repas de la sorte : 2 à 3 repas par jour, en petite quantité et à heure fixe (26) (120). On peut proposer par exemple :

- un repas léger le matin : fourrages + fruits ou légumes frais, - un repas plus énergétique le soir : granulés complets + foin.

Le cobaye ne contrôle pas sa consommation en fonction des calories ingérées, mais via le volume de nourriture absorbée (84) (89). De ce fait, il est important de lui fournir du lest (encombrement, satiété) en quantité suffisante. Certains préconisent à cette fin, un râtelier de foin à disposition en permanence (84) (119).

On conseille de retirer au fur et à mesure la nourriture non consommée, car de toute façon le cobaye ne touchera pas un aliment qu’il aura piétiné, et cela permet d’éviter l’apparition de moisissures ou de pourritures (91) (119).

Pour la même raison, il ne faut fournir que des aliments frais et sains. La nourriture avariée est dangereuse (troubles digestifs) et de valeur nutritionnelle incertaine. Ceci est particulièrement vrai pour les produits verts (légumes, fruits, luzerne ou trèfle) qui doivent être frais, lavés et séchés soigneusement. Le foin doit aussi être bien sec. Une règle simple

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s’applique : ne distribuer au cobaye que des aliments jugés comestibles pour l’alimentation humaine (91).

Ne pas oublier de laisser régulièrement de quoi user les dents à croissance continue de notre rongeur (végétaux ligneux, branchage, baguettes du commerce, bloc minéral à ronger…) (26). Même si, à l’habitude, cobayes et lapins cohabitent joyeusement, il ne faut pas oublier que leurs besoins sont très différents, et donc qu’un aliment unique pour les deux ne convient pas. Si les séparer est impossible, il faut user de ruse pour que chacun n’ait accès qu’à ses propres granulés.

Du fait de la lenteur du transit digestif du cobaye, de la longueur de son intestin et de la susceptibilité de sa flore digestive à tout changement, la moindre modification alimentaire doit être préparée à l’avance. Il faut réaliser transition alimentaire sur un minimum de 8-10 jours, au risque de déclencher une diarrhée (26). Cela consiste à incorporer petit à petit le nouvel aliment à l’ancienne ration, en inversant graduellement les proportions pour atteindre le régime souhaité (89) (119). Cette précaution s’applique aussi lors du sevrage (où toute complication intestinale est rapidement fatale) ou de la « mise à l’herbe » au printemps. Les propriétaires de cobayes aiment bien leur aménager un enclos extérieur mobile pour les journées estivales. Il faudrait les y placer quelques minutes seulement le premier jour, un petit peu plus les jours suivants, puis quelques heures au bout d’une semaine. Ainsi, on les préserve d’un dérèglement intestinal. Attention à disposer le parc dans un endroit ombragé et à laisser de l’eau fraîche en permanence : la durée de vie d’un cobaye laissé en plein soleil sans abreuvement est plutôt brève. Il faut également prendre soin de couvrir l’enclos d’un grillage à mailles serrées pour préserver notre rongeur des attaques de chiens, de chats ou d’oiseaux de proie (13).

Si un jeune cobaye est amené à avoir une alimentation diversifiée dans sa future ration d’adulte, il est bon de lui présenter très tôt les différents aliments pour prévenir un refus par néophobie (7) (89) (91) (119).

La régularité de distribution doit être la règle: ne pas oublier qu’une bonne alimentation est avant tout une alimentation stable.

3.2.4.2 Accessoires pour aliments

Les mangeoires de granulés doivent être fixées assez haut, pour éviter que les animaux ne s’y couchent ou n’y fassent leurs besoins ; mais pas trop, pour que les éventuels petits y aient aussi accès.

On préfèrera si possible un système à réservoir qui se fixe à l’extérieur de la cage et maintient le niveau au fur et à mesure que les granulés sont consommés. Les mangeoires s’accrochant à l’intérieur conviennent aussi, mais sont moins pratiques car elles nécessitent l’ouverture de la cage.

Il faut éviter les récipients posés à même la litière (souillures, gaspillage). On peut disposer une seconde mangeoire en hauteur pour le complément frais et les friandises. Un râtelier à foin est souvent fourni avec la cage, il doit être installé à la portée de l’animal, indifféremment à l’intérieur ou à l’extérieur.

Les différents accessoires seront désinfectés régulièrement (une fois par semaine est raisonnable).

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Tableau 10: particularités du cobaye (anatomiques, métaboliques, physiologiques et comportementales) influençant le mode de distribution des aliments et de l’abreuvement. PARTICULARITES DU COBAYE (anatomiques, physiologiques, métaboliques et comportementales) MODE DE DISTRIBUTION (abreuvement et aliments)

Herbivore monogastrique Ration à base de céréales, de verdure fraîche, de

fourrage sec et de pain sec.

Animal crépusculaire et nocturne à l’état sauvage Donner un repas léger le matin et un repas plus consistant le soir.

Incapacité de synthèse de la vitamine C Supplémentation journalière indispensable (alimentaire ou synthétique).

Boit beaucoup mais ne lape pas, aspire l’eau Eau fraîche à volonté, disposée dans un biberon renversé et remplacée chaque jour.

Rongeur avec dents hypsodontes

Fournir des aliments/objets de consistance dure (pain sec, baguettes au miel, branchages, bloc minéral à ronger)

Tendance boulimique, glouton

ƒ Le rationner

ƒ Lui fournir du foin (lest, satiété par encombrement) à discrétion.

Gaspilleur et salissant

ƒ Fractionner les repas (2/j)

ƒ Préférer les granulés complets (pas de tri) ƒ Mangeoires en hauteur

ƒ Préférer un distributeur automatique d’eau muni d’une valve anti-goutte

ƒ Ramasser régulièrement le non consommé ƒ Nettoyer régulièrement les accessoires

Préférences alimentaires établies tôt et demeurant rigides ensuite

Présenter tôt aux petits les différents éléments de sa future alimentation

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ƒ Néophobie

ƒ Habitudes alimentaires marquées ƒ Coprophagie

ƒ Longueur du tube digestif

ƒ Flore digestive sensible aux changements ƒ Lenteur du transit intestinal (13 à 30 h)

ƒ Repas réguliers et constants (qualité et quantité).

ƒ Transition alimentaire soignée, préalablement à toute modification de l’alimentation habituelle.

Exigeant dans la qualité des aliments

Végétaux frais, sains, lavés, épluchés et séchés correctement ; granulés conservés au sec.