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Bon nombre de maladies digestives du cobaye engendrent des signes cliniques peu spécifiques pouvant dérouter le vétérinaire dans sa démarche diagnostique. Le diagnostic différentiel des pathologies digestives est toujours délicat car l’étiologie est souvent plurifactorielle. Il ne faut pas oublier que certaines pathologies extra-digestives peuvent donner le même type de tableau clinique que les maladies primitivement digestives. Ces

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affections extra-digestives n’ont pas été traitées dans ce travail, elles figurent néanmoins pour mémoire dans les clés diagnostiques qui suivent (3) (31) (98) (119) (139).

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PTYALISME

CAUSES EXTRA-DIGESTIVES

‰ coup de chaleur ‰ vieillesse

‰ insuffisance surrénale corticale

CAUSES DIGESTIVES

‰ malocclusion

‰ abcès dentaire

‰ maladies parodontales

‰ fluorose

‰ corps étranger intra-buccal

‰ traumatisme buccal

‰ cétose

‰ carence en acide folique, en vitamine C

DIARRHEE

CAUSES DIGESTIVES INFECIEUSES ‰ maladie de Tyzzer ‰ salmonellose ‰ colibacillose ‰ pseudotuberculose ‰ entérotoxémie (clostridiose) ‰ coccidiose ‰ cryptosporidiose

195 ‰ helminthose (rare)

‰ Torulopsis pintolopesii ‰ coronavirose

‰ aflatoxicose

CAUSES NON INFECTIEUSES EXTRA-DIGESTIVES

‰ insuffisance rénale chronique ‰ stress environnemental DIGESTIVES

‰ entérite non spécifique

‰ dysfonctionnement hépatique chronique ‰ stase cæcale

‰ occlusion intestinale

‰ carence en acide folique, en vitamine B et en vitamine C

ANOREXIE - INAPPETENCE

L’arrêt ou la diminution de la prise alimentaire est un signe clinique fréquent, non spécifique mais souvent précoce.

CAUSES INFECTIEUSES

EXTRA-DIGESTIVES

‰ pneumonie (bordetellose) ‰ ectoparasitisme (acariase)

DIGESTIVES

‰ salmonellose forme chronique ‰ maladie de Tyzzer

‰ colibacillose ‰ entérotoxémie ‰ coronavirose

‰ endoparasitisme (coccidiose, cryptosporidiose)

CAUSES NON INFECTIEUSES

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‰ stress environnemental : températures extrêmes, changement de place de la cage, nouveau régime alimentaire sans transition (néophobie), arrivée d’un congénère, hiérarchie empêchant l’accès à la mangeoire, nourriture avariée, privation d’eau

‰ vieillesse (>5-6 ans) ‰ anosmie

‰ tumeur ‰ douleur

‰ insuffisance rénale, urolithiases ‰ staphylococcie

‰ obésité

DIGESTIVES

‰ maladie dentaire : malocclusion, abcès, corps étranger ‰ trichobézoard, stase gastrique

‰ constipation

‰ carence en vitamine E, B ou C ‰ intoxication

AMAIGRISSEMENT - RETARD DE CROISSANCE

Ces deux signes peuvent être causés par n’importe quelle affection chronique. CAUSES EXTRA-DIGESTIVES

‰ trouble comportemental (néophobie) ou hiérarchique ‰ insuffisance rénale chronique, amyloïdose, néphrose ‰ diabète

‰ ectoparasitisme

‰ maladies infectieuses bactériennes (non spécifiques) ‰ calcification métastatique (calcinose)

‰ pododermatite ‰ tumeur

CAUSES DIGESTIVES ‰ endoparasitisme

‰ maladies infectieuses bactériennes (Tyzzer, salmonellose) ‰ malocclusion, fluorose chronique

‰ ulcère gastrique

‰ carence en acide folique, en protéines, en vitamines A, B ou C

DILATATION ABDOMINALE

CAUSES EXTRA-DIGESTIVES ‰ hernie abdominale

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‰ obstruction du tractus urinaire ‰ gestation

‰ obésité

CAUSES DIGESTIVES INFECTIEUSES

‰ entérotoxémie (antibiothérapie inadaptée) ‰ « maladie du gros ventre » (coccidiose) ‰ cryptosporidiose

‰ aflatoxicose NON INFECTIEUSES

‰ ascite : disfonctionnement hépatique, maladie de Tyzzer, toxoplasmose, fasciolose, intoxication

‰ dilatation-torsion de l’estomac ou du cæcum ‰ constipation, occlusion intestinale

‰ indigestion aiguë

MORT SOUDAINE

ADULTES JEUNES

CAUSES INFECTIEUSES EXTRA-DIGESTIVES ‰ bordetellose ‰ Klebsiella pneumoniae ‰ Streptococcus pneumoniae ‰ Streptococcus pyogenes ‰ adénovirus ‰ Erysipelas rhusiopathiae ‰ Pseudomonas DIGESTIVES

‰ intoxication (organophosphorés, aflatoxicose)

‰ entérotoxémie

‰ salmonellose forme aiguë

‰ Torulopsis pintolopesii ‰ toxoplasmose

CAUSES NON INFECTIEUSES

‰ maladie de Tyzzer ‰ colibacillose ‰ cryptosporidiose ‰ pseudotuberculose ‰ septicémie

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EXTRA-DIGESTIVES

‰ coup de froid ou de chaleur ‰ déshydratation

‰ dystocie, hémorragie ‰ traumatisme

DIGESTIVES

‰ dilatation gastrique ou cæcale ‰ cétose, toxémie de gestation ‰ carence en vitamine C ‰ inanition

CONCLUSION

Bien que le cobaye soit avant tout célèbre comme sujet de laboratoire, il est de plus en plus présent dans les foyers comme animal de compagnie. C’est un animal paisible, sympathique et attachant, très populaire auprès des plus jeunes.

Réputé robuste, il présente néanmoins un point faible : sa fragilité digestive. En effet, les problèmes digestifs tels que les diarrhées ou les malocclusions dentaires sont des motifs de consultation fréquents et souvent graves. Ce talon d’Achille s’explique par quelques particularités anatomiques et physiologiques qu’il est bon de connaître pour aborder la consultation sereinement. Le cobaye se distingue des autres rongeurs, majoritairement omnivores, par son régime végétarien. La présence d’un tube digestif très long, d’un transit très lent et d’une microflore intestinale très vulnérable le rend sensible tant au rythme de distribution qu’à la qualité des aliments reçus. La ration doit apporter suffisamment de fibres pour permettre le bon déroulement de la digestion et suffisamment de vitamine C pour couvrir les besoins journaliers, le cobaye étant incapable de la synthétiser. Le rendement digestif est optimisé par le comportement de coprophagie commun aux Rongeurs et aux Lagomorphes.

Très souvent, l’alimentation est le point de départ ou le facteur favorisant de maladies digestives, du fait de la méconnaissance ou de la négligence des propriétaires quant aux conditions d’entretien, d’alimentation ou d’abreuvement de leur protégé. Pourtant, le cobaye est un petit animal peu exigeant et facile d’entretien pour peu que sa ration couvre l’ensemble de ses besoins et que son environnement soit stable. C’est un animal très sensible au stress et aux moindres modifications de ses habitudes. Lorsqu’il est malade, le premier signe annonciateur est une baisse d’appétit. Elle passe malheureusement souvent inaperçue, et le ‰ poids de naissance < 50g ‰ agalactie maternelle ‰ inexpérience maternelle ‰ mammite ‰ anoxie ‰ coup de froid ‰ stress ‰ toxémie de gestation de la mère ‰ carence en vitamine K ‰ inanition

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cobaye n’est présenté à la consultation que lorsque son état général s’est déjà fortement dégradé. C’est un animal assez difficile à soigner compte tenu de sa petite taille, de la symptomatologie souvent fruste et de l’évolution rapidement fatale de bon nombre de pathologies digestives. La démarche diagnostique, souvent limitée au simple examen clinique, exige un sens clinique aiguisé. L’antibiothérapie doit toujours être raisonnée pour éviter de déséquilibrer la flore cæcale et d’engendrer des entérites iatrogènes mortelles.

De manière générale, la prévention reste le meilleur remède. Elle passe par l’information des propriétaires, rôle qui incombe au vétérinaire.