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Discr´ etisation par une m´ ethode des ´ el´ ements finis de fronti` ere

de fronti`ere

6.3.1 Discr´etisation de l’op´erateur d’imp´edance acoustique de

bord

La construction d’un mod`ele num´erique de calcul est d´eduite de la discr´etisation de la forme faible par la m´ethode des ´el´ements finis en utilisant un maillage du bord Γ en triangles. Soient ϕsol

Γ ∈ RNn et ϕΓ ∈ RNn les vecteurs des Nnvaleurs nodales de ϕΓet ϕΓaux Nnnoeuds du maillage. Soit vΓ ∈ RNe le vecteur des Ne valeurs nodales de vΓ au barycentres des Ne ´

el´ements du maillage de Γ. On en d´eduit alors que ϕsolΓ et ϕΓ sont solutions du syst`eme d’´equations matriciel suivant

 0 [E]ϕsolΓ  = " −[S3(cω f)] 12[E]T − [S2(cω f)]T 1 2[E] − [S2(cω f)] [S1(cω f)] # ϕ Γ vΓ  (6.13)

o`u, pour tout ω ∈ [−ωmax, ωmax], les matrices [S1(cω

f)], [S2(cω

f)], [S3(cω

f)] et [E] proviennent de la discr´etisation des formes bilin´eaires s1, s2, s3 et e, et sont respectivement des matrices `a valeurs complexes de dimension Ne×Ne, Ne×Nn, Nn×Nnet Ne×Nn. Par ailleurs, ωmaxest la pulsation angulaire maximale pour laquelle le mod`ele num´erique est valide. Naturellement, la valeur de ωmax d´epend du nombre d’´el´ements Ne du maillage. Plus Ne est grand, plus ωmax est grand. L’´elimination de ϕΓ dans l’Eq. (6.13) permet d’obtenir la matrice [BΓ(ω)] de dimension Ne× Ne qui relie le champ de vitesse normale sur Γ au potentiel de vitesse

[E]ψsolΓ (ω) = [BΓ(ω)]vΓ(ω) .

Cette matrice est directement li´ee `a la matrice d’imp´edance acoustique de bord [ZΓ(ω)], d´efinie comme

[ZΓ(ω)] = −iωρf[BΓ(ω)] , (6.14)

reliant vΓ au vecteur pΓ des valeurs nodales du champ de pression pΓ au barycentres des ´

el´ements du maillage de Γ.

pΓ(ω) = [ZΓ(ω)]vΓ(ω) .

En s´eparant les parties r´eelle et imaginaire de la matrice d’imp´edance acoustique de bord [ZΓ(ω)], on obtient, pour tout ω ∈ [−ωmax, ωmax]

[ZΓ(ω)] = [DΓ(ω)] + iω[MΓ(ω)] . (6.15) o`u les matrices [DΓ(ω)] et [MΓ(ω)] sont r´eelles, [DΓ(ω)] est paire par rapport `a ω, sym´etrique et positive `a cause de la condition de radiation de Sommerfeld `a l’infini, comme prouv´e dans [42]. La matrice [MΓ(ω)] est paire par rapport `a ω et sym´etrique. Afin que la relation entre b

pΓ et vΓ soit causale, les matrices [DΓ(ω)] et ω[MΓ(ω)] doivent v´erifier les relations K-K, et l’on a [DΓ(ω)] = 1 π p.v. Z +∞ −∞ ω0[MΓ0)] ω − ω00 , (6.16)

ω[MΓ(ω)] = −1 π p.v. Z +∞ −∞ [DΓ0)] ω − ω00 . (6.17)

Les Eqs. (6.16) et (6.17) se r´e´ecrivent

[DΓ(ω)] = H{ω [MΓ], ω} , ω[MΓ(ω)] = −H{[DΓ], ω} .

6.3.2 Discr´etisation de l’op´erateur d’imp´edance acoustique

Par ailleurs, pour tout vΓ ∈ C0

Γ, pour tout ϕΓ ∈ CΓ et pour tout x ∈ Ωf, on introduit les op´erateurs R1 et R2 qui sont d´efinis par

(R1vΓ)(x, ω) = e(ϕx, vΓ) , (R2ϕΓ)(x, ω) = e(ϕΓ, vx) , (6.18) o`u les fonctions y 7→ ϕx(y) et y 7→ vx(y) sont respectivement dans CΓ et CΓ0, et sont telles que, pour tout y ∈ Γ et pour tout x ∈ Ωf,

ϕx(y) = G(x − y) , vx(y) = ∂G(x − y) ∂ny .

Soit ϕx le vecteur des valeurs nodales du champ y 7→ ϕx(y) aux noeuds du maillage de Γ et soit vx le vecteur des valeurs nodales du champ y 7→ vx(y) aux barycentres des ´el´ements du maillage de Γ. La premi`ere relation de l’Eq. (6.18) discr´etis´ee par la m´ethode des ´el´ements finis permet d’introduire, pour tout x ∈ Ωf, la matrice [R1(x, ω)] qui est la discr´etisation num´erique de l’op´erateur R1 et qui est telle que, pour tout ω ∈ B = [−ωmax, ωmax],

[R1(x, ω)]vΓ= vΓ[E]ϕx = ϕx[E]TvΓ . (6.19) D’autre part, la seconde relation de l’Eq. (6.18) discr´etis´ee par la m´ethode des ´el´ements finis permet d’introduire, pour tout x ∈ Ωf, la matrice [R2(x, ω)] qui est la discr´etisation num´erique de l’op´erateur R2 et qui est telle que, pour tout ω ∈ B = [−ωmax, ωmax],

[R2(x, ω)][E]ϕΓ = vx[E]ϕΓ . (6.20) On d´eduit des Eqs. (6.19) et (6.20) que les matrices [R1(x, ω)] et [R2(x, ω)] s’´ecrivent

[R1(x, ω)] = ϕx(ω)[E]T , [R2(x, ω)] = vx(ω) .

Soit la matrice d’imp´edance acoustique [Z(x, ω)], construite par discr´etisation num´erique de l’op´erateur d’imp´edance acoustique Z(ω). La discr´etisation num´erique de l’Eq. (6.10) s’´ecrit alors, pour tout ω ∈ B = [−ωmax, ωmax],

pEF(x, ω) = [Z(x, ω)]vΓ(x, ω) ,

o`u pEF(x, ω) est la valeur approch´ee de la pression p(x, ω) calcul´ee par le mod`ele num´erique de calcul. Enfin, la discr´etisation num´erique de l’Eq. (6.12) s’´ecrit

[Z(x, ω)] = −iωρf [R1(x, ω)] − [R2(x, ω)][BΓ(ω)] . o`u, en utilisant les Eqs. (6.14) et (6.15), la matrice [BΓ(ω)] est r´e´ecrite

[BΓ(ω)] = − 1

ρf[MΓ(ω)] + i

6.4 R´eduction de mod`ele

Dans ce paragraphe, nous construisons le mod`ele num´erique r´eduit pour la matrice [BΓ(ω)]. Ce dernier n´ecessite une matrice de base [V ] de dimension Ne× NV avec NV  Nn, telle que la repr´esentation r´eduite du vecteur vΓ des vitesses normales sur le bord s’´ecrive

vΓ = [V ]qV .

On introduit la matrice r´eduite [BΓ(ω)] d´efinie par, pour tout ω ∈ B = [−ωmax, ωmax], [BΓ(ω)] = [V ][BΓ(ω)][V ] . On a donc [BΓ(ω)] = − 1 ρf[MΓ(ω)] + i ωρf[DΓ(ω)] , (6.21)

avec [DΓ(ω)] = [V ][DΓ(ω)][V ] et [MΓ(ω)] = [V ][MΓ(ω)][V ]. On notera que d’apr`es l’annexe A, ´ecrire les relations de Kramers-Kronig pour la matrice r´eduite [BΓ(ω)] est ´equivalent `a les ´ecrire pour la matrice d’imp´edance de bord r´eduite. Par cons´equent, en utilisant les Eqs. (6.16) et (6.17), on a [DΓ(ω)] = 1 π p.v. Z +∞ −∞ ω0[MΓ0)] ω − ω00 , (6.22) ω[MΓ(ω)] = −1 π p.v. Z +∞ −∞ [DΓ0)] ω − ω00 . (6.23)

Les Eqs. (6.22) et (6.23) se r´e´ecrivent

[DΓ(ω)] = H{ω [MΓ], ω} ,

ω[MΓ(ω)] = −H{[DΓ], ω} .

Soit la matrice d’imp´edance acoustique r´eduite [Z(x, ω)], pour tout x ∈ Ωf et pour tout ω ∈ B = [−ωmax, ωmax] d´efinie par

[Z(x, ω)] = −iωρf [R1(x, ω)][V ] − [R2(x, ω)][V ][BΓ(ω)] .

Il convient de noter que cette matrice d’imp´edance acoustique r´eduite [Z(x, ω)] n’est pas la projection de la matrice d’imp´edance acoustique [Z(x, ω)]. Toutefois, elle permet d’´ecrire l’approximation suivante

Exemple 1 Nous pr´esentons un premier exemple de construction de la matrice de base [V ] qui peut ˆetre utilis´ee dans le cadre d’un probl`eme de acoustique externe. Soit [ΦN

Γ] la matrice dont chaque colonne contient les valeurs de chaque mode propre de vibration du milieu ´elastique occupant le domaine Ωs (voir Fig. 7.1), aux barycentres des Ne ´el´ements du maillage de Γ. Ces modes propres ´elastiques sont calcul´es pour construire les matrices g´en´eralis´ees de masse, de raideur et d’amortissement de la structure qui est immerg´ee dans le fluide. La construction de cette matrice [ΦNΓ] est d´etaill´ee dans le chapitre 7. On note ΦkΓ le vecteur des valeurs de la k-i`eme colonne de la matrice [ΦN

Γ], avec k ≤ N . Soit le vecteur ΨΓ d´efini par ΨΓ = 1 N N X k=1 ΦkΓ.

On introduit la matrice [Ψ] dont la k-i`eme colonne est le vecteur Φk

Γ−ΨΓ. La base de r´eduction [V ] est alors construite en utilisant la SVD (Singular Value Decomposition) ”tronqu´ee” de [Ψ], correspondant `a ses NV plus grandes valeurs singuli`eres. On a donc

[Ψ] = [V ][S][W ] , [V ][V ] = [INV] , o`u [INV] est la matrice identit´e de dimension NV × NV.

Exemple 2 Nous pr´esentons un second exemple de construction de la matrice de base [V ] qui peut ˆetre utilis´ee dans le cadre d’un probl`eme d’acoustique externe. Il est `a noter que cette base n’est pas utilis´ee pour repr´esenter tout vecteur vΓ(ω) correspondant `a la discr´etisation num´erique d’un champ de vitesse quelconque y 7→ vΓ(y, ω) ∈ CΓ0. Cette base correspond simplement `a une repr´esentation r´eduite d’un ensemble de vitesses de bord pour lesquelles nous souhaitons ´etudier le probl`eme d’acoustique externe. Soient des vecteurs de chargement vk(ω) donn´es, avec k = 1, . . . , Nu. Par exemple, on consid`ere le cas o`u Γ est le bord d’un ellipso¨ıde et les vecteurs de chargement vk(ω) sont des harmoniques sph´eriques. Dans un premier temps, l’ensemble des vecteurs de chargement vk(ω) est centr´e, et on obtient le vecteur v(ω) d´efini par

v(ω) = 1 Nu Nu X k=1 vk(ω) . Soit vk

0(ω) = vk(ω) − v(ω). On a alors, pour tout ω ∈ [−ωmax, ωmax], 1 Nu Nu X k=1 vk0(ω) = 0 , (6.25)

Soit ω1, . . . , ωNω un ´echantillonage de la bande de fr´equence [−ωmax, ωmax] et soient les vec-teurs vk0,1, . . . , vk0,Nω et [BΓ,1], . . . , [BΓ,Nω] les ´echantillonages fr´equentiels respectifs de vk0 et de [BΓ] tels que vk

0,i = vk

0i) et [BΓ,i] = [BΓi)] pour tout i = 1, . . . , Nω. On note [V0,i] la matrice r´eelle Ne× Nu dont la k-i`eme colonne est le vecteur vk

0,i. La matrice [Ψ] de dimension Ne× NuNω est construite par le mod`ele num´erique telle que

Soit le vecteur Ψ dont la j-i`eme composante est d´efinie par (Ψ)j = 1 NuNω NuNω X `=1 [Ψ]j` .

On a donc, compte tenu de l’Eq. (6.25),

(Ψ)j = 1 NuNω X i=1 Ne X h=1 Nu X k=1 [BΓ,i]jh[V0,i]hk = 1 Nω X i=1 Ne X h=1 [BΓ,i]jh 1 Nu Nu X k=1 [V0,i]hk ! = 1 Nω X i=1 Ne X h=1 [BΓ,i]jh 1 Nu Nu X k=1 (v0i))k ! = 0 .

Le vecteur Ψ ´etant nul, l’approche par POD (Proper Orthogonal Decomposition) est ´ equi-valente `a directement utiliser la SVD ”tronqu´ee” de la matrice [Ψ], correspondant aux NV

plus grandes valeurs singuli`eres. On a alors

[Ψ] = [V ][S][W ] , [V ][V ] = [INV] .