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Le discours de l’altérité ou les discours de l’altérité ? Une hypothèse de transformation comme

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 150-153)

3.4 Un amalgame méthodologique : l’analyse du discours, l’analyse du contenu et l’analyse linguistique

3.4.1 Le discours de l’altérité ou les discours de l’altérité ? Une hypothèse de transformation comme

point de départ.

Notre point de départ méthodologique est l‟analyse du discours. Ce qui semble être primordial dans notre étude, c‟est la façon dont le discours de la presse (et plus précisément les énoncés de la presse) construit les représentations de l‟altérité, comment les pratiques journalistiques s‟y confrontent, et quelles sont ses caractéristiques linguistiques.

Analyse du discours

Analyse du contenu avec les variables de fréquence

Analyse linguistique avec des tests

d’association

Analyse des images

L‟on admet, compte tenu des définitions multiples et des usages variés d terme « discours », qu‟il n‟existe pas une façon ou une méthode directe pour l‟analyse des discours observés dans la presse écrite. Nous avons préalablement défini comme discours l‟usage du langage dans la représentation de l‟expérience ou des connaissances, d‟un point de vue précis. Pour simplifier, le discours, d‟un point de vue analytique, peut inclure un domaine d‟expérience ou de connaissance et également une perspective pour expliquer/voir ce domaine. Suivant cette approche, nous préconisons qu‟il existe une multitude de discours autour de l‟altérité chinoise. Par exemple, nous pouvons noter la présence de discours contradictoires, d‟un côté, le discours de « la Chine comme collaboratrice et associée bilatérale de l‟Europe » et, de l‟autre côté le discours de « la Chine comme pouvoir émergent et dangereux pour la stabilité de l‟Europe ». Cette multiplicité de discours en combinaison avec la pensée de M. Foucault sur l‟historicité des représentations, nous incitent à formuler l‟hypothèse selon laquelle, les discours de la presse écrite ne restent pas figés et stables mais évoluent et changent dans le contexte représentationnel. Ainsi, les discours observés au début de l‟année 2008 sur la Chine, présentent des différences structurelles, morphologiques et contextuelles avec les discours de la fin de l‟année58.

Un exemple de discours relatif à l‟économie peut être mis en évidence dans le cas suivant : le 4/01/2008 dans une analyse du Monde, intitulée « Que ferions-nous sans la Chine », ferions-nous lisons « La Chine est une bénédiction…En Occident, les bas prix chinois ont contribué à maintenir, jusqu’à présent une inflation modérée et donc, à préserver le pouvoir d’achat des habitants des pays industrialisés ». Et quelques jours plus tard, le 8/01/2008, dans l‟article « Pourra-t-on compter sur le moteur chinois », les phrases suivantes se distinguent : « le dynamisme chinois »,

« les exportations chinois sont montées en gamme », « la Chine garderait un rythme de croissance plus que satisfaisant », et « en soi, les déséquilibres de l’économie chinoise sont déjà à la limite du supportable, ce qui pose la question de leur maîtrise dans un contexte global plus mouvementé ». Nous constatons donc

58 Cet aspect de transformation du discours est analysé dans le chapitre 6.

que, l‟image propagée au début de l‟année, où la presse européenne parle de la croissance économique chinoise avec des propos optimistes, voire enthousiastes, correspond à ce qui est décrit comme « miracle chinois », un discours de fascination, qui dissimule cependant quelques propos d‟inquiétude.

Néanmoins, ce discours cède sa place à un discours de risque et de crise éventuelle. Dans l‟article du 13/11/2008 « En Chine des milliers d‟entreprises ferment dans la région de Canton », l‟économie chinoise est décrite de la façon suivante : « le vaisseau amiral de l’économie chinoise navigue par gros temps, secoué par la tempête de la crise financière ». De plus, dans l‟article du 4/12/2008

« Pour relancer ses exportations, la Chine semble prête à jouer la carte de la dévaluation du yuan », le journaliste se demande « face à la dégradation rapide de la situation économique dans le pays, Pékin est-il en train de changer radicalement de politique de change ? Avec le risque de déclencher un grave conflit monétaire avec les Etats-Unis et l’Europe ? ». Nous observons donc, que la Chine prend le rôle d‟un pouvoir capable du meilleur comme du pire. Les articles de cette période, se montrent plus centrés sur les sources provenant de la Chine, et se focalisent également sur les aspects négatifs des effets de la récession économique sur la population chinoise (des sujets tels que le chômage et la capacité de consommation des Chinois sont évoqués). Depuis, alors que la Chine devient dangereuse et risque de provoquer une crise mondiale, la presse européenne semble s‟intéresser beaucoup plus au niveau de vie des habitants Chinois et à se demander si la réponse à ce risque ne pourrait pas venir des citoyens chinois.

Le point de départ pour l‟analyse des discours réside dans le fait que les discours existent dans les textes de la presse, et d‟un texte on peut tirer un ou plusieurs discours. Néanmoins, la procédure d‟identification des discours dans les textes, reste une procédure assez complexe, qui demande un regard multilatéral de la réalité. Dans notre cas, nous aboutissons à cette demande, par une jonction entre l‟étude des éléments linguistiques, des connaissances théoriques sur l‟altérité, et l‟analyse de la réalité journalistique en France et en Grèce. De plus, les propos de

cette étude se basent également sur l‟expérience professionnelle de l‟auteur comme journaliste.

Parce qu‟il n‟était pas possible d‟analyser tous les discours présents dans notre corpus, nous nous sommes surtout focalisés sur l‟analyse des discours qui semblent jouer un rôle significatif dans la construction de l‟altérité et de l‟identité, et que nous les trouvons plus fréquemment dans les reportages et les éditoriaux.

L‟existence d‟un discours particulier dans nos données se déduit de la manifestation des certains traits : des mots caractéristiques, l‟usage d‟une certaine syntaxe, les sources citées, etc. Il est, tout de même important de noter que, étant donné les interprétations multiples d‟un discours, l‟usage des connaissances théoriques et empiriques est jugé nécessaire par rapport à l‟évidence textuelle, pour définir un discours. C‟est à partir de la variable de la période, que nous avons tenté d‟aborder l‟hypothèse de la transformation. En examinant les discours formulés avant, pendant et après les Jeux Olympiques, nous espérons illustrer leur historicité, bien que ce cadre de référence reste chronologiquement limité.

3.4.2 L’analyse du contenu : une catégorisation de la

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