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OU COMMENT LE DISCOURS ( BALZACIEN ) INVESTIT LES LIEUX

Le terme territoire est somme toute assez rare dans La Comédie humaine. Je n’en ai relevé que quarante-quatre occurrences essaimées dans vingt-trois romans, privilégiant massivement le sens politique ou administratif:

territoire national, communal, urbain, régional1. Le sens géographique se rencontre aussi, quoique encore moins fréquent. Il renvoie alors à une étendue de terre, plus ou moins nettement délimitée, présentant une certaine unité morphologique ou un caractère physique particulier. Ainsi de cette saillie de la côte bretonne où se dresse dans Béatrix la ville de Guérande, « territoire, que vous verrez découpé comme une dent sur la carte de France et compris entre Saint-Nazaire, le bourg de Batz et Le Croisic » (II, 641), ou encore ce haut plateau, « ce territoire [qui] tourne autour d’un pic très élevé, mais complètement nu […] », où « au midi, l’œil embrasse, par une immense coupure, la Maurienne française, le Dauphiné, les rochers de la Savoie et les lointaines montagnes du Lyonnais » (IX, 448) et où Benassis, dans Le Médecin de campagne, a établi sa commune. L’adjectif territorial d’autre part, dont j’ai compté trente-huit occurrences, se rapporte systématiquement à la propriété foncière : fortune, puissance, valeurs, acquisitions, opérations, possessions territoriales ; impôt, biens, revenus, placements territoriaux. À s’en tenir donc à la seule apparition du mot dans les textes, l’enquête sur la nature et le rôle de ce que l’on pourrait appeler pour le moment, et faute d’une meilleure formule, le circonstant territoire dans le roman balzacien, risquerait fort de tourner court. Il s’agira donc de prendre la question d’une autre façon et, tout en retenant la double acception géographique et politique que les emplois du terme ont mise en évidence, de se demander comment le discours met en texte le territoire, comment il l’inscrit dans l’économie du récit, et quel traitement il fait subir à l’espace de la fiction pour en tirer des effets de territorialisation. La référence géographique accorde au territoire sa conformation dans l’espace, ses dimensions physiques, son étendue, son relief, les particularités et les accidents de son sol, son hydrographie et la nature de sa végétation. La dimension politique du territoire en établit les frontières et l’autorité qui lui est propre et s’y manifeste, les compétences de cette autorité et l’étendue de sa juridiction. En bref le territoire est une réalité géopolitique.

1. Le roman le plus riche en occurrences est César Birotteau qui en compte 9, et où la célébration de la libération du territoire national est systématiquement et ironiquement associée à celle de la nomination du personnage éponyme au titre de la Légion d’honneur.

Mais cette réalité n’a de sens qu’une fois représentée. Au risque de demeurer une entité abstraite, susceptible certes de conceptualisation, mais autrement indiscernable, le territoire requiert le support concret d’une représentation graphique. Son appréhension est d’abord affaire de cartographie.

Le premier geste de tout explorateur est de tracer sur le papier, ne serait-ce que très grossièrement, les contours des contrées, des lieux, des côtes, des rivières qu’il vient de reconnaître pour la première fois. Son second geste sera de transmettre à l’autorité qui l’a commandité l’original ou la copie de la carte ainsi levée. Le premier mouvement est tout entier de savoir, savoir les lieux, savoir la route que le hasard le plus souvent lui a fait emprunter, mais surtout savoir retrouver sa route. Le second mouvement signale une finalité politique : il réitère par le don de la carte la prise de possession au nom du prince des terres nouvellement découvertes. Et si le navigateur manifeste de surcroît quelque talent pour le dessin, et pour peu qu’il soit français, il n’aura manque d’y ajouter un cartouche fleurdelisé. Ainsi toute carte porte-t-elle en soi une double marque : celle du savoir et celle du pouvoir. Elle contribue au progrès des connaissances tout en assurant l’hégémonie de l’autorité qui jalousement la recèle et en utilise à son profit les enseignements.

L’histoire de la cartographie a d’abord et pour longtemps eu pour objet la science cartographique, c’est-à-dire l’étude des techniques qui au long des siècles se sont perfectionnées afin de produire des cartes de plus en plus exactes, de plus en plus précises, et de plus en plus utiles pour leurs utilisateurs.

Et ce n’est qu’assez récemment que l’on doit aux historiens, anglo-saxons en particulier, d’avoir déplacé leur regard critique et considéré, en sus de la qualité graphique des cartes, le discours, souvent implicite, qui les anime et les informe.

Ainsi Brian Harley peut-il écrire dans The New Nature of Maps (L’Essence nouvelle des cartes) :

Les cartes représentent toujours autre chose que l’image physique d’un lieu. Un plan de ville ou une vue générale sont une image emblématique de la communauté. Ils associent à l’espace urbain un système de valeurs qui balisent les lieux de culte, de fêtes, de spectacles et de pouvoir. Les cartes des atlas régionaux et historiques du XIXe siècle, ne se réduisent jamais au simple témoignage d’une topographie disparue. Elles nous offrent le récit métaphorique, aussi complexe que celui d’un texte verbal, d’une immigration rurale empreinte de dignité, d’utopies pressenties, de principes d’ordre et de prospérité inscrits dans le paysage1.

Envisagée sous cet angle, la carte relève au même titre que l’énoncé verbal de l’ordre du discours : elle se propose d’estimer, d’évaluer, de convaincre, d’amplifier tout autant que de nommer, de situer ou de relater. Elle se présente comme un type particulier d’images culturelles dont le mode de production et d’échange reflète les valeurs sociales prédominantes. En outre, en tant qu’elle vise à élargir le registre des connaissances, elle ne saurait échapper à la collusion

1. Ma traduction du passage suivant : « Maps always represent more than a physical image of a place.

A town plan or a bird’s-eye view is a legible emblem or icon of community. It inscribes values on civic space, emphasizing the sites of religious belief, ceremony, pageant, ritual and authority. Or in the nineteenth-century county and historical atlases, there is more on the maps than inert record of a vanished topography. What we read is a metaphorical discourse, as thick as any written text, about immigrant rural pride, about Utopias glimpsed, about order and prosperity in the landscape. » (J. B.

Harley, The New Nature of Maps, Baltimore and London, The Johns Hopkins University Press, 2001, p. 48.)

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qui lie le savoir à l’exercice du pouvoir, relation indéfectible dont Foucault a remarquablement décrit le mécanisme et dont il suffira de rappeler le principe.

Il faut […] admettre que le pouvoir produit du savoir (et pas simplement en le favorisant parce qu’il le sert ou en l’appliquant parce qu’il est utile) ; que pouvoir et savoir s’impliquent directement l’un l’autre ; qu’il n’y a pas de relation de pouvoir sans constitution corrélative d’un champ de savoir, ni de savoir qui ne suppose et ne constitue en même temps des relations de pouvoir1.

De tous temps, le prince, qu’il fût calife, sultan, empereur de Chine ou de Mongolie, ou encore monarque tout-puissant d’Occident, fut le premier et le principal consommateur de cartes, qu’il commanditait, collectionnait, utilisait pour ses entreprises militaires, politiques ou religieuses. Depuis le jour où le pape Alexandre VI, sur la vue d’un planisphère, consignait dans le testament d’Adam la division du Nouveau Monde entre Espagnols et Portugais, jusqu’au dix-neuvième siècle colonialiste, la carte a servi non seulement à légitimer la possession des territoires conquis, mais encore à élargir les frontières, à anticiper et à promouvoir les nouvelles conquêtes. L’arpenteur et le géomètre ont depuis toujours marché de concert avec le soldat, produisant leurs cartes d’abord pour reconnaître le terrain, puis à fin d’information, de pacification et enfin d’exploitation. En somme ce qu’il s’agit de souligner, c’est que le territoire, quelle que soit son origine foncièrement géographique, ne saurait exister ni faire sens autrement que par la médiation d’un discours, ou plus exactement d’un essaim de discours dont la carte est le premier jalon et dont le texte verbal, fictif ou autre, assurera le relais dans le contexte d’une économie discursive qui, pour être autonome, n’en demeure pas moins étroitement apparentée. La langue d’ailleurs n’a pas manqué d’enregistrer la continuité de ce parcours cognitif.

Écoutons Furetière dans le Dictionnaire universel de 1690 :

Savoir la carte, se dit non seulement au propre de ceux qui savent la géographie, mais plus souvent au figuré de ceux qui connaissent les intrigues d’une cour, le train des affaires d’un état, les détours d’une maison, les connaissances, les habitudes, les secrets d’une famille, d’un quartier.

Cette translation du géographique à l’histoire, puis à l’histoire des mœurs, Balzac l’accomplit spontanément, mais sans pour autant faire oublier l’origine topographique de sa description des territoires, toujours décelable à la lecture. Ainsi Henri Mitterand dans son analyse de Ferragus se voit-il conduit à observer que « pour évoquer les lieux du roman, il faut se faire quelque peu cartographe2 ». Et d’autre part, le beau livre que Jeannine Guichardet a consacré à Balzac « archéologue » de Paris pose impérativement dans son principe le recours à un plan de la capitale, en l’occurrence celui de 1832 gravé par Perrier et Gallet, qui permet notamment de suivre très exactement les principaux itinéraires empruntés par les personnages parisiens de La Comédie humaine3. La problématique du territoire dans le roman balzacien revient donc à se demander

1. Michel Foucault, Surveiller et punir, naissance de la prison, Gallimard, 1975, p. 32.

2. Henri Mitterand, « Le lieu et le sens : l’espace parisien dans Ferragus, de Balzac », in Le Discours du roman, PUF, 1980, p. 195.

3. Jeannine Guichardet, Balzac « archéologue » de Paris, SEDES, 1986.

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comment s’y négocie la relation du topographique, déjà sémiotisé comme on vient de l’établir, et du discours verbal en tant qu’il véhicule un assemblage de représentations, de croyances, de présupposés, de codes culturels empruntés au discours de la rumeur, et que Balzac accueille et fait siens en partie, en les soumettant à un travail critique. On reconnaîtra donc l’existence d’une épistémé du territoire parisien porteuse des conditions propres à investir le sujet du discours, en l’occurrence le narrateur balzacien, de la capacité à produire sur son objet une suite d’énoncés admis pour vrais. Assumant que la manifestation figurative la plus tangible et la plus réfléchie de cette épistémé est le prologue sur la population parisienne qui ouvre La Fille aux yeux d’or, je poserais comme hypothèse que le territoire parisien dans La Comédie humaine est le construit résultant de la projection sur l’espace plan, autrement indifférencié de la carte topographique, du mythe social qui dans ce roman prend la forme métaphorique d’une pyramide. Nous aurions là un plan de Paris au second degré, où le tracé initial des rues, des boulevards, des avenues, des places, des jardins, laisserait apparaître des zones rigoureusement circonscrites assujetties à des règles d’origine sociale d’inclusion, d’exclusion, de passavant ou de transit, des territoires donc soumis à une autorité qui pour n’être pas administrative, ne se montrerait pas moins terriblement contraignante. La longue digression consacrée au faubourg Saint-Germain au début du second chapitre de La Duchesse de Langeais en fournit une première approximation :

Une aristocratie est en quelque sorte la pensée d’une société, comme la bourgeoisie et les prolétaires en sont l’organisme et l’action. De là des sièges différents pour ces forces […] Cet espace mis entre une classe et toute une capitale n’est-il pas une consécration matérielle des distances morales qui doivent les séparer ? (V, p.925-926).

Dans Ferragus nous savons quels sont ces lieux. C’est d’abord précisément le faubourg Saint-Germain, où habite Maulincour, rue de Bourbon (devenue rue de Lille après 1830), quartier de l’aristocratie légitimiste. Comme le montre bien J. Guichardet, la présence du faubourg Saint-Germain dans les scènes de la vie parisienne émane « non de décors et d’architectures urbaines, mais de la puissance magique de quelques noms1 », ceux des rues indiquées, mais jamais décrites, ceux aussi des habitants des hôtels particuliers et de leurs invités que le narrateur se complaît à répéter comme s’il s’agissait de signes hiératiques. La définition par la négative qu’en donne Balzac dans La Duchesse de Langeais — « ni un quartier, ni une secte, ni une institution, ni rien qui se puisse clairement exprimer » (V, 923) — contribue à marquer le faubourg Saint-Germain du sceau de l’exceptionnel et de l’hyperbole et à provoquer la curiosité et l’imagination du lecteur. S’agit-il là d’un territoire ? Si dans le Paris du XIXe siècle il représente bien un espace urbain dont les bornes sont aisément repérables sur un plan, il atteint dans La Comédie humaine un statut d’autant plus mythique qu’il est exportable, non seulement dans certains autres beaux quartiers de la capitale, mais encore dans d’autres villes. Ainsi dans Ursule Mirouët les Portenduère et quelques autres familles exclusives constituent-elles à Nemours un « minime faubourg Saint-Germain », alors que Paul de Manerville dans Le Contrat de mariage fréquente « le faubourg Saint-Germain bordelais » (III, 537). Dépourvus de toute aura mythique, les autres lieux parisiens

1. J. Guichardet, op. cit., p. 193.

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d’Histoire des Treize se définissent par la configuration des rues qui les circonscrivent et les traversent, par le type d’activités qui s’y exercent et surtout par le style de vie des riverains. La Chaussée d’Antin sur la rive droite est un quartier neuf où la bourgeoisie enrichie habite dans des hôtels d’inégale distinction, aux allures un peu frêles et au luxe affiché mais d’un goût souvent douteux. C’est là que se trouve l’hôtel particulier du baron de Nucingen. Le quartier de la Bourse, de la rue Vivienne, de la rue de Ménars accueille la bourgeoisie d’affaires, banquiers et agents de change. Il y a aussi des territoires neutres qui ne sont pas des quartiers à proprement parler, mais des sortes de sas régis par l’autorité administrative, comme l’Hôtel de Ville où le préfet de la Seine donne dans Ferragus un bal où se côtoient les représentants des trois couches sociales identifiées ci-dessus, la haute aristocratie, la grande bourgeoisie et les gens d’affaires. D’autres lieux, quoique réservés aux hommes, sont susceptibles de jouer ce même rôle : ceux que Balzac désigne d’un même terme

— le Cercle —, qui en fait recouvre aussi bien le Jockey Club que le Cercle du Commerce, ou celui des Amis des Arts. Et puis il y a l’étoilement de tous les autres espaces parisiens, autant de territoires qui ont leurs conventions, leurs traditions, leur habitus, leurs activités réservées, leurs autochtones, leur aisance ou leur misère : la Montagne Sainte-Geneviève, l’Hôtel de Ville, La Halle, Le Marais, le faubourg Saint-Marceau, la zone longitudinale du Palais-Royal qui depuis le coupe-gorge du Doyenné, en passant par la rue de Langlade et la rue Fromenteau se prolonge au nord vers l’infâme secteur de la rue Pagevin et de la rue Soly.

Le célèbre passage sur les rues de Paris qui sert de prologue à Ferragus reproduit sous maints aspects le geste nominatif du découvreur-cartographe :

Il est dans Paris certaines rues déshonorées autant que peut l’être un homme coupable d’infamie ; puis il existe des rues nobles, puis des rues simplement honnêtes, puis de jeunes rues sur la moralité desquelles le public ne s’est pas encore formé d’opinion ; puis des rues assassines, des rues plus vieilles que de vieilles douairières ne sont vieilles, des rues estimables, des rues toujours propres, des rues toujours sales, des rues ouvrières, travailleuses, mercantiles. Enfin, les rues de Paris ont des qualités humaines, et nous impriment par leur physionomie certaines idées contre lesquelles nous sommes sans défense (V, 793).

Paris est encore comparé à un monstre, « le plus délicieux de tous les monstres » (V, 794), une « monstrueuse merveille » (V, 795), métaphore filée qui domine le prologue et résonne en échos récurrents tout au long du roman. Ne retrouve-t-on pas là comme une transposition urbaine de ce que Lévi-Strauss rapporte du paysage naturel tel qu’il se présente pour la première fois dans son indifférenciation primordiale au regard du voyageur ? « Tout paysage, soutient Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques, se présente d’abord comme un immense désordre qui laisse libre de choisir le sens qu’on préfère lui donner1 ». D’où la nécessité pour le découvreur d’organiser l’espace et de se l’approprier en fonction critères de désignation qui reposent, dans l’ignorance et l’indifférence des cultures et nomenclatures indigènes, tantôt sur une particularité physique du paysage, tantôt sur le recours au calendrier grégorien qui fournit pour tel ou tel endroit reconnu et porté sur la carte le nom du saint du jour. Cette dernière

1. Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Union générale d’éditions, « Coll. 10-18 », 1955, p. 42-43.

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pratique, culturelle et ídéologique, est en même temps suivie d’une expansion prédicative qui projette sur les lieux, ainsi découpés et singularisés, divers discours interprétatifs, celui du navigateur, du géographe, de l’agriculteur, du missionnaire, du colonisateur. Dans son panorama des rues de Paris, Balzac ne procède guère différemment. Il s’agit là aussi de saisir et de mesurer une réalité monstrueuse, chaotique, amorphe dont le cabajoutis de la rue des Enfants-Rouges est peut-être la métaphore la plus concrète, l’unité minimale de représentation la plus tangible ; de la toiser enfin au moyen d’une structure organisatrice qui soit l’interprétant de l’espace parisien et permette de l’approprier à la socialité du texte. Que sont les rues Pagevin, Soly, Fromenteau, Saint-Lazare, Vivienne, de Ménars, sinon des dénominations indigènes dont le sens échappe, dont l’origine est perdue pour le flâneur comme pour le passant pressé ? Il importera donc d’y substituer une autre configuration, une carte mise à jour, un découpage raisonné de la matière urbaine initialement appréhendée dans son indistinction et son insignifiance. Il s’agit en somme de territorialiser la topographie parisienne en identifiant des lieux qui soient aussi les dépositaires de valeurs empruntées au discours social. On dira donc du territoire qu’il est un sociotope, c’est-à-dire un espace géographique qui relève de l’ordre de la carte mais déterminé selon le code culturel en vigueur dans la société du temps. Le corps parisien se voit ainsi doté d’une âme, de « qualités humaines », dit Balzac dans le passage plus haut cité, le monstre se voit investi d’une logique dont l’enchaînement engendre « certaines idées contre lesquelles nous sommes sans défense ».

Cette dernière remarque de Balzac mérite d’autant plus d’être relevée qu’elle semble suggérer le pouvoir et l’inexorabilité des lieux, cela même dont il est question dans Ferragus. Ce qui frappe en effet à la lecture de ce texte c’est la dominante du rapport d’exclusion entre personnages qui par leur statut social sont liés à certains territoires et d’autres lieux qu’ils se trouvent fréquenter indûment. « Il est des rues, ou des fins de rue, trouve-t-on dans Ferragus, il est certaines maisons, inconnues pour la plupart aux personnes du grand monde,

Cette dernière remarque de Balzac mérite d’autant plus d’être relevée qu’elle semble suggérer le pouvoir et l’inexorabilité des lieux, cela même dont il est question dans Ferragus. Ce qui frappe en effet à la lecture de ce texte c’est la dominante du rapport d’exclusion entre personnages qui par leur statut social sont liés à certains territoires et d’autres lieux qu’ils se trouvent fréquenter indûment. « Il est des rues, ou des fins de rue, trouve-t-on dans Ferragus, il est certaines maisons, inconnues pour la plupart aux personnes du grand monde,