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Différences brutes de taux d’accès selon les caractéris tiques socio-démographiques et scolaires

lon les caractéristiques des élèves

6.2.1 Différences brutes de taux d’accès selon les caractéris tiques socio-démographiques et scolaires

Élèves scolarisés en troisième en 2005-2006. Le tableau 6.1 présente les taux

d’accès aux CPGE et aux grandes écoles des élèves qui étaient scolarisés en classe de troisième en 2005-2006, en fonction de leurs caractéristiques socio-démographiques et de leur niveau de performance scolaire3.

Origine sociale. Les inégalités d’accès aux CPGE et aux grandes écoles selon l’ori-

gine sociale sont très marquées. Les élèves issus de PCS très favorisées (qui re- présentaient 21 % de la cohorte) ont un avantage considérable sur le reste de la population : avec des taux d’accès de 17,5 % aux CPGE ou écoles post-bac et de 16,0 % aux grandes écoles de niveau bac+3 à bac+5, leur probabilité était deux à trois fois plus élevée d’accéder à ces formations sélectives que les élèves issus de PCS favorisées (15 % de la cohorte), 4 fois plus élevée que les élèves issus de PCS moyennes (27 % de la cohorte), et 9 à 10 fois plus élevée que les élèves issus de PCS défavorisées (37 % de la cohorte) – moins de 2 % de ces derniers ayant accédé à une grande école de niveau bac+3/5. Ces inégalités sociales d’accès apparaissent toutefois plus prononcéss pour les écoles commerce, les ENS et les IEP que pour les écoles d’ingénieurs.

Genre. Les écarts dans les taux d’accès sont également importants selon le genre

des élèves. Alors que 7,2 % des garçons de la cohorte considérée ont accédé à une CPGE ou à une école post-bac, cette proportion n’était que que de 5,8 % parmi les filles, soit un écart relatif d’environ 20 %. Les écarts sont encore plus marqués lorsqu’on considère les taux d’accès aux grandes écoles de niveau bac+3/5 : 6,9 % des garçons ont accédé par une grande école à ce niveau d’études contre 4,9 % des

3. Ces taux d’accès sont calculés en suivant les trajectoires des élèves jusqu’en 2014-2015, soit neuf ans après la classe de troisième.

TABLEAU 6.1 – Taux d’accès aux CPGE et aux grandes écoles des élèves qui étaient scolarisés en classe de troisième en 2005-2006

Taux d’accès (en %)

Niveau bac +1/2 Niveau bac +3/5

% de la co- horte CPGE Écoles post- bac

Grandes écoles Type de grande école Toutes Top 10 % Ingé- nieurs Com- merce

ENS IEP Autre

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) Catégorie sociale PCS très favorisées 21,1 11,3 6,2 16,0 2,5 7,0 7,2 0,5 1,2 0,3 PCS favorisées 14,6 4,7 2,0 5,9 0,6 3,0 2,3 0,1 0,4 0,1 PCS moyennes 27,1 3,0 1,6 4,2 0,3 1,9 1,9 0,1 0,2 0,1 PCS défavorisées 37,1 1,4 0,5 1,6 0,1 0,8 0,7 0,0 0,1 0,0 Genre Garçons 50,5 4,7 2,5 6,9 0,9 3,9 2,5 0,2 0,3 0,1 Filles 49,5 3,9 1,9 4,9 0,6 1,5 2,7 0,1 0,5 0,2

Département de résidence (en 3e)

Paris 2,7 10,1 5,0 13,9 3,5 5,5 6,7 0,6 1,1 0,2

Île-de-France (hors Paris) 15,7 5,5 3,4 8,6 1,1 3,9 4,1 0,2 0,4 0,1

Hors Île-de-France 81,6 3,9 1,9 5,1 0,6 2,4 2,2 0,1 0,4 0,1 Performances au brevet 1erquartile 25,0 0,2 0,1 0,4 0,0 0,1 0,3 0,0 0,0 0,0 2equartile 25,1 0,9 0,9 2,2 0,0 0,6 1,5 0,0 0,1 0,0 3equartile 24,9 3,0 2,5 5,9 0,2 2,4 3,2 0,0 0,2 0,1 4equartile 25,0 15,1 6,1 17,6 3,0 8,9 6,5 0,6 1,5 0,4

Ensemble des élèves 100,0 4,3 2,2 5,9 0,8 2,7 2,6 0,1 0,4 0,1

Lecture : 3,9 % des filles scolarisées en classe de troisième en 2005-2006 ont accédé à une CPGE dans les neuf années

suivantes.

Champ : Ensemble des élèves scolarisés en classe de troisième en 2005-2006, suivis jusqu’en 2014-2015.

Notes : La sélectivité des grandes écoles est mesurée à partir du rang percentile moyen de leurs étudiants au baccalauréat

général (calculé séparément par série et année de l’examen).

filles, soit un écart relatif de 30 %. Ce différentiel est fortement déterminé par la plus faible propension des filles à suivre une formation en école d’ingénieurs (1,5 % contre 3,9 % parmi les garçons), qui n’est compensée qu’à la marge par leur plus forte propension à s’inscrire en école de commerce ou en IEP.

Origine géographique. Les inégalités d’accès aux formations sélectives ont également

une forte composante géographique. Les élèves parisiens de la cohorte étudiée ont eu une probabilité deux à trois fois plus élevée d’accéder à une CPGE ou à une école post-bac que les élèves non franciliens (15,1 % contre 5,8 %) et les écarts sont du même ordre de grandeur lorsqu’on considère les taux d’accès aux grandes écoles de niveau bac+3/5 (13,9 % contre 5,1 %). Comme pour les inégalités sociales, les inégalités territoriales sont plus prononcées pour les écoles de commerce, les ENS et les IEP que pour les écoles d’ingénieurs.

Performances scolaires. Enfin, les performances scolaires en fin de troisième, telles

que mesurées par les résultats aux épreuves écrites du brevet, sont un prédicteur très important des probabilités d’accès à une CPGE ou à une grande école : parmi les 25 % des élèves les plus performants en fin de troisième, 21,2 % ont accédé à une CPGE ou à une école post-bac et 17,6 % à une grande école de niveau bac+3/5. Par contraste, les taux d’accès aux grandes écoles ont été inférieurs à 3 % parmi les élèves situés sous la médiane des performances en fin de troisième.

Bacheliers généraux 2010. Le tableau 6.2 présente les taux d’accès aux CPGE et

aux grandes écoles des bacheliers généraux 20104.

Origine sociale. De la même manière que pour les élèves qui étaient scolarisés en

classe de troisième en 2005-2006, la hiérarchie sociale dans l’accès aux CPGE et

4. Ces taux d’accès sont calculés en suivant les trajectoires des bacheliers 2010 jusqu’en 2015- 2016, soit six ans après la classe de terminale.

TABLEAU 6.2 – Taux d’accès des bacheliers généraux 2010 aux CPGE et aux grandes écoles

Taux d’accès (en %)

Niveau bac +1/2 Niveau bac +3/5

% de la co- horte CPGE Écoles post- bac

Grandes écoles Type de grande école Toutes Top 10 % Ingé- nieurs Com- merce

ENS IEP Autre

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) Catégorie sociale PCS très favorisées 42,0 16,8 9,7 24,2 4,1 10,9 10,4 0,6 2,0 0,5 PCS favorisées 15,3 10,1 4,6 12,9 1,5 6,6 4,7 0,3 1,1 0,4 PCS moyennes 24,3 8,7 4,7 12,2 1,1 5,8 5,2 0,2 0,8 0,3 PCS défavorisées 18,4 6,7 2,7 8,0 0,8 4,2 3,0 0,1 0,5 0,2 Genre Garçons 43,3 15,1 8,3 21,9 3,4 12,5 7,7 0,5 1,2 0,3 Filles 56,7 9,3 4,9 12,2 1,6 4,0 6,2 0,3 1,4 0,5

Département d’obtention du bac

Paris 4,7 19,2 9,6 26,6 7,1 10,3 12,8 1,1 2,3 0,5

Île-de-France (hors Paris) 15,6 14,0 9,2 22,3 3,3 10,4 10,2 0,4 1,2 0,3

Hors Île-de-France 79,8 11,0 5,6 14,7 1,9 7,0 5,9 0,3 1,3 0,4 Série du baccalauréat Bac L 16,2 7,2 1,6 3,7 0,9 0,0 1,7 0,5 1,2 0,4 Bac ES 31,6 5,8 7,0 14,0 1,1 0,2 11,5 0,1 2,1 0,2 Bac S 52,2 17,0 7,4 21,8 3,6 14,6 5,7 0,5 0,8 0,5 Performances au baccalauréat 1erquartile 25,1 1,3 3,3 6,0 0,0 2,2 3,8 0,0 0,0 0,1 2equartile 24,9 4,3 5,1 10,7 0,1 4,9 5,6 0,0 0,1 0,1 3equartile 25,1 11,5 6,8 17,1 0,7 8,7 7,6 0,1 0,5 0,3 4equartile 24,9 30,3 10,2 31,9 8,5 15,0 10,6 1,4 4,4 1,0

Ensemble des élèves 100,0 11,8 6,4 16,4 2,3 7,7 6,9 0,4 1,3 0,4

Lecture : 9,3 % des filles qui ont obtenu leur baccalauréat général en 2010 ont accédé à une CPGE dans les six années

suivantes.

Champ : Ensemble des bacheliers généraux 2010, suivis jusqu’en 2015-2016. Sources : Données SISE (MESRI-SIES), FAERE, STS/CPGE et OCEAN (MENJS-DEPP).

aux grandes écoles est très marquée parmi les bacheliers généraux : 26,5 % des bacheliers issus de PCS très favorisées ont été admis dans une CPGE ou une école post-bac et 24,2 % ont accédé à une grande école de niveau bac+3/5, contre res- pectivement 9,4 % et 8,0 % parmi les bacheliers généraux issus de PCS défavori- sées. Comme dans le cas des élèves de troisième, les inégalités sociales d’accès sont moins prononcées pour les écoles d’ingénieurs que pour les ENS et les IEP.

Genre. Alors que parmi les bacheliers généraux 2010, 23,4 % des garçons ont pour-

suivi des études supérieures dans une CPGE ou une école post-bac et 21,9 % ont accédé à une grande école de niveau bac+3/5, ces proportions n’étaient respective- ment que de 14,2 % et 12,2 % parmi les filles, soit un écart relatif de 40 à 50 %. Le différentiel d’accès aux écoles d’ingénieurs (12,5 % parmi les garçons contre 4,0 % parmi les filles) demeure la source principale de la sous-représentation féminine dans les grandes écoles.

Origine géographique. Les bacheliers généraux parisiens avaient une probabilité

presque deux fois plus élevée d’accéder aux CPGE ou aux écoles post-bac (28,8 %) et aux grandes écoles de niveau bac+3/5 (26,6 %) que les non-Franciliens (16,6 % et 14,7 % respectivement). L’écart est encore plus marqué lorsqu’on considère les 10 % des grandes écoles les plus sélectives : les bacheliers parisiens y ont accédé près de quatre fois plus souvent que les bacheliers non franciliens (7,1 % contre 1,9 %).

Série du baccalauréat. La série du baccalauréat prédit très fortement les probabilités

d’accès aux CPGE et aux grandes écoles. Les bacheliers S ont presque trois fois plus de chances que les bacheliers L d’être admis en CPGE ou en école post-bac (24,4 % contre 8,8 %), et presque six fois plus de chances d’accéder à une grande école de niveau bac+3/5 (21,8 % contre 3,7 %). Les bacheliers ES ont, relativement aux

bacheliers L, une probabilité un peu plus élevée d’accéder à une CPGE ou à une école post-bac (12,8 % contre 8,8 %) mais accèdent beaucoup plus souvent à une grande école de niveau bac+3/5 (14,0 % contre 3,7 %). Ces inégalités d’accès aux grandes écoles selon la série du baccalauréat s’expliquent en grande partie par la structure de l’offre de formation en grande école : celles qui proposent le plus de places, à savoir les écoles de commerce et les écoles d’ingénieurs, recrutent préfé- rentiellement parmi les bacheliers S et ES, respectivement. A contrario, la capacité d’accueil des grandes écoles qui sont plus spécifiquement destinées aux bacheliers L reste relativement limitée.

Performances au baccalauréat. Enfin, les chances d’accès aux CPGE et aux grandes

écoles sont très étroitement corrélées aux performances des bacheliers : parmi les 25 % des bacheliers généraux 2010 les plus performants de chaque série, 40,5 % ont accédé à une CPGE ou à une école post-bac et 31,9 % ont accédé à une grande école, contre respectivement 4,6 % et 6,0 % parmi les 25 % des bacheliers généraux les moins performants. Le contraste est encore plus accentué lorsqu’on considère l’accès aux 10 % des grandes écoles les plus sélectives : parmi les 25 % des bache- liers généraux les plus performants, 8,5 % y ont accédé alors que cette probabilité était quasiment nulle pour les 75 % de bacheliers restants. On notera toutefois que les probabilités d’accès aux écoles de commerce et d’ingénieurs ne sont pas négli- geables pour les bacheliers ayant obtenu les résultats les plus modestes : parmi les 25 % des bacheliers les moins performants, 3,8 % ont été admis dans les premières et 2,2 % ont été admis dans les secondes.

6.2.2

Des inégalités d’accès qui ne s’expliquent qu’en partie