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LE DESIGN, UN LEVIER D’ACTION POUR LES CITOYEN-NES DANS LA PRÉVENTION DES

INONDATIONS ?

Parmi les nombreux défis auxquels les sociétés contemporaines ont à faire face, la question des inondations et leurs conséquences dévastatrices demeure un sujet malaisé qui revient sporadique- ment sur le devant de la scène, au gré de la plus ou moins grande médiatisation des catastrophes. Contrairement aux risques économiques, sociaux ou sanitaires dont la prégnance quotidienne dans la vie des citoyens et citoyennes constitue des exigences renouvelées pour les dirigeants, les inondations se font rapidement oublier dès lors que leur survenue dépasse le cadre temporel des mandats politiques :

Le froid, ça revient tous les hivers, alors que l’inondation, non. Donc les gens sont plus mobilisés sur les questions de transition énergétique que sur les risques naturels. Ils ont plus à y gagner financièrement. Enfin, c’est pas tou- jours vrai quand on voit ce que ça coûte une inondation, mais les risques, c’est pas vendeur. (Extrait d’entretien réalisé le 29 octobre 2014)

Le risque est à rechercher au cœur de la société elle-même, déplaçant la focale d’une vision « aléa-centrée » à une approche orientée sur la vulnérabilité. Cette dernière est envisagée non pas comme une perte potentielle de choses inertes, mais comme une caractéristique des groupes sociaux agissants qui contribuent eux-mêmes à produire le risque (D’Ercole et Metzger, 2005 ; Becerra et Peltier, 2009). Ainsi que le souligne le rapport The human cost of natural disasters, a global perspective (EM-DAT, 2015), le développement humain constant en zones inondables, sismiques, etc. accroît la probabilité qu’un phénomène naturel de moyenne importance devienne une catastrophe majeure.

L’inondation est le risque qui cause le plus de dégâts dans le monde (il affecte plus de 2,5 mil- liards d’individus ; CRED, 2015) et c’est aussi le plus fréquent et le plus dommageable en France (il concerne plus de 19 000 communes ; CEPRI, 2013). Le constat, régulièrement renouvelé, du décalage entre les investissements financiers, structurels et réglementaires et une faible conscience du risque appelle à un changement de paradigme dans sa gestion (Douvinet et al., 2013).

La nature même des crues (aléa) est une première distinction qu’il convient de préciser. On distingue globalement trois catégories : les submersions marines, les crues lentes et les crues rapides. Les deux premières se développent sur des territoires de grande ampleur, mais leur temporalité (cinétique lente et temps d’alerte supérieur à 6 heures) permet d’alerter les populations (ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elles soient en capacité de se mettre en sécurité). Les crues rapides en revanche – flash flood - sont des aléas qui se produisent à la suite d'épisodes pluvieux intenses et de courte durée (entre 2 et 6 heures) avec des ondes de crue et des vitesses conséquentes (de 1 à plus de 4 m/s). De telles caractéristiques hydro-géomorphologiques en font des aléas difficiles à anticiper, malgré les avancées des prévisions météorologiques. À ce titre, l’arc méditerranéen du sud de la France est particu- lièrement exposé aux crues éclair qui causent régu- lièrement des victimes (18 morts en 2014, 20 morts les 3 et 4 octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes).

Dans les territoires français, la vulnérabilité des territoires ruraux est renforcée par leurs vulnérabi- lités intrinsèques : ils constituent l’angle mort des politiques publiques (Rapport Bertrand, 2014). Ces territoires disposent de faibles moyens financiers et humains dans la gestion des risques, cumulés Béatrice Gisclard, Université d’Avignon

à une couverture en réseau de communication sous-dimensionnée, voire inexistante (les « zones blanches » numériques). En revanche, ils repré- sentent un potentiel sur le plan social, à travers le dynamisme des réseaux associatifs locaux ou leur évolution sociodémographique (les néo-ruraux) et disposent finalement d’une relative liberté politique loin des grands centres urbains, qui ouvrent des opportunités en termes d’innovation sociale. On peut citer le travail de la 27e Région (laboratoire de transformation publique des régions de France) sur les « villages du futur » dans le cadre de son programme expérimental La Transfo. Partant de ces constats, quels peuvent être les apports et les perspectives du design. Autrement dit, peut-on innover et, si oui, comment ?

Le constat de transformations sociales ressen- ties comme nécessaires par le plus grand nombre (institutions, collectivités, entreprises, société civile, etc.) n’implique pas pour autant le consensus sur le type d’innovation à entreprendre ou à apporter pour aboutir à des résultats jugés satisfaisants dans le domaine des inondations. D’un point de vue conceptuel et opérationnel, on peut considérer que les innovations technologique et sociale sont complémentaires bien qu’elles se distinguent dans leurs champs et territoires d’application (Dandu- rand, 2005). L’innovation sociale apparaît comme une approche notable et pertinente dans la gestion de problèmes sociaux liés à nos modes de vie occi- dentaux, dont les crises qui ont émergé depuis une cinquantaine d’années se sont faites le catalyseur (Levesque, Fontan et Klein, 2014). L’auto-organisa- tion à des échelles locales de communautés cen- trées sur la résolution de problématiques complexes nées de nos modes de vie contemporains est un phénomène émergent dynamique et particulière- ment intéressant (Laville et Moulaert, 2014). Ainsi, la prévention des risques et la capacité collective à faire face aux évènements peuvent-elle s’envisager sous l’angle de l’innovation sociale, dans lequel le design peut s’inscrire de façon congruente ? Comme le soulignait Kalaora (2008, p. 145),

le souci n’est plus à l’endroit de la discipline, son statut, son identité mais celui de l’exigence éthique de traiter scientifiquement des questions posées par la société civile et les politiques dans des contextes circonstanciés [...] [pour] trouver des réponses facilitant l’agir politique dans un univers mobile.

Compte tenu de l’essence même de ses pratiques et de ses fondements épistémologiques – contri- buer à l’habitabilité du monde (Findeli, 2004) –, le design est le reflet des grands enjeux qui traversent nos sociétés contemporaines : les bouleversements géopolitiques, environnementaux, le partage des richesses, l’énergie, etc. Les designers ont alors à répondre en termes d’innovation et de créativité face à l’épaisseur et à la complexité du social dans lequel leurs réponses s’insèrent. Aussi est-on en droit de poser la question des limites du design lorsque cet objet concerne des populations ou groupes sociaux touchés par des catastrophes naturelles, au même titre que les pratiques de code- sign peuvent interroger des politiques publiques ou de la santé en termes de droits ou de viabilité économique sur le long terme dans les champs du social. Mais on peut également considérer, à l’instar de Manzini (2014), que le design pour l’in- novation sociale est plus une nouvelle approche qu’une nouvelle discipline du design. C'est-à-dire que le fondement de ses contributions réside dans l’apport de sens, quels que soient les champs d’intervention concernés : « design is making sense » (Verganti, 2009), il « produi[t] des significations et [a] une portée sociale » (Krippendorff, 2005). Comme le constatent Cautela et al. (2014), le design est actuellement un territoire ouvert qui continue de s’étendre au-delà des frontières de sa propre discipline (Bremner et Rodgers, 2013). Le design des politiques publiques mené dans différents pays (Angleterre, Danemark, Finlande, Suède, USA, etc.) ou au sein de l'Europe (Design in European Policy – DeEP) contribue peu à peu à faire évoluer les pratiques et la perception du design toujours trop cantonnée à son adjectivation. On note cependant qu’en dehors du travail pionnier du laboratoire de la 27e Région, la France peine à mener une véritable politique en la matière. Les démarches allant dans ce sens se développent via de nombreux réseaux et communautés internationaux (Design for Social Innovation and Sustainability – DESIS, Design Other 90 Network, Sustainable Everyday Project, etc.) et semblent les héritiers de la pensée exprimée par Papanek dans son ouvrage Design for the Real World: Human Ecology and Social Change (1971).

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Nous disposons de 35 entretiens constituant plus de 40 heures d’enregistrement. Conjointement, une analyse spatiale fondée sur la définition de critères de vulnérabilité des territoires ruraux (menée dans deux départements du sud de la France, à savoir le Gard et le Vaucluse) a permis de déterminer quatre communes pilotes dans lesquelles nous allons tenter d’ancrer une démarche de design social et d’observation participante sur un temps long. L’intégration de la psychologie environnementale permet d’étudier les interrelations de l’individu avec son environnement et de comprendre la conscience des risques ainsi que les représentations sociales qui en découlent.

L’axe principal qui se dégage des premières ana- lyses consiste à examiner le rôle du citoyen comme acteur de sa sécurité. Car « l’autonomisation ne se décrète pas, elle s’accompagne et s’encourage » (Brédif et Carré, 2009, p. 506). Institué par la Loi de modernisation de la sécurité civile de 2004, cet impératif relève bien souvent de l’injonction paradoxale où l’individu est sommé d’agir sans en comprendre les modalités.

Cet axe repose sur deux autres éléments de positionnement que sont la vigilance citoyenne et le glissement de l’eau/menace à l’eau constitutive du territoire. En France, seules les autorités légales sont habilitées à déclencher une alerte ; en revanche, la vigilance est affaire de tous. La dimension de l’alerte relève d’une approche fondamentalement interpré- tative et n’offre donc pas d’opérationalisation alors que c’est précisément là qu’il faut se comporter de façon appropriée. La superposition des temporalités de l’alerte entre les différents acteurs de l’inon- dation pose également problème dans le dérou- lement de l’évènement. Comment instaurer une vigilance citoyenne sur le long terme, permettant au moment-clé de l’alerte une meilleure interprétation des signes de l’environnement, et rendre signifiants les messages institutionnels pour une meilleure gestion de la crise ? Développer une conscience du risque et non une « culture » du risque, c’est égale- ment réfléchir à comment ré-introduire l’inondation dans un quotidien. En effet, une compréhension des enjeux liés à l’eau dans un territoire permettrait de faire évoluer les représentations de l’eau comme menace vers l’eau constitutive du lieu, tant géogra- phiquement que culturellement. C’est apprendre à vivre avec le risque de façon responsable et lucide La dimension numérique est également au cœur

de notre approche. Le déploiement à tous les niveaux de la vie quotidienne de cette révolution technique majeure, appelée « ontophanie numé- rique » par Vial (2013), bouleverse notre perception et les rapports avec nos environnements, qu’ils soient sociaux, cognitifs, physiques, etc. Les desi- gners ont très tôt tiré parti du potentiel offert par le numérique. Nous ne pouvons que constater les enrichissements mutuels entre design et numé- rique, dont le design d’interaction est une des résultantes. Dans le contexte de cette recherche, les réseaux sociaux numériques et leurs supports technologiques, les smartphones par exemple, constituent un paramètre non négligeable tout au long du processus de la catastrophe (Coyle et Meier, 2009). En effet, ces systèmes complètent les dispo- sitifs institutionnels existants grâce à la dynamique des contenus partagés et aux interactions sociales dont ils sont le support, que ce soit en termes de prévention, au moment de l’alerte, en gestion de crise et dans la phase de reconstruction. Le concept de médias sociaux en gestion d’urgence (Social Media Emergency Management, SMEM) a com- mencé à émerger en 2009, mais il a réellement pris de l’ampleur en 2012 lors du passage de la tempête Sandy à New York (Rive et al., 2012). Un glissement progressif dans les modes d’échanges en temps de crise se fait sentir tant du coté des citoyens et citoyennes qui investissent les réseaux sociaux et notamment TwitterMD (Higonet et al., 2014) que du côté des autorités qui s’en saisissent également, mais de façon encore balbutiante (Fugate, 2011).

Dans ce cadre, notre choix s’est orienté dès le départ sur l’écoute d’acteurs en lien avec les inon- dations, en particulier des crues rapides (experts, institutionnels, gestionnaires locaux, etc.), au moyen d'entretiens individuels non directifs. La découverte de la méthodologie de la théorisation enracinée (MTE) de Glazer et Strauss (1967, cité par Lucke- rhoff et Guillemette, 2012) a constitué un tournant important de la recherche. Cette approche, relati- vement méconnue en France, est particulièrement adaptée à une approche interdisciplinaire. Elle est basée sur ce que les auteurs appellent « l’écoute » des données, méthode inductive dans laquelle les données servent de socle à la compréhension du phénomène, intégrant une analyse jusqu’à sa saturation théorique.

en se réappropriant l’espace qui nous entoure quotidiennement. À l’instar de ce que relevait le Bureau of European Policy Adviser (BEPA) dans son rapport Social Innovation, a Decade of Changes (2014), le facteur humain dans l’innovation sociale nous apparaît comme un levier puissant pour la pré- vention des risques et notamment des inondations. Les compétences et les méthodologies propres au design, notamment dans son approche par le projet, autorisent à imaginer des dispositifs opérationnels dans le champ de la prévention et de la gestion des risques. D’un point de vue plus philosophique, le retour aux sources du design ces dernières années vers sa visée humaniste accompagne naturelle- ment l’émergence de l’innovation sociale dans une volonté d’« empowerment » de l’individu, lui allouant ainsi à la fois la liberté mais également la respon- sabilité dans l’agir face aux menaces (Balazard et Genestier, 2009).

Tels sont les enjeux et interrogations qui ont guidé cette recherche-action en cours et qui s’inti- tule Le design comme processus d’innovation sociale dans la réduction de la vulnérabilité au risque inon- dation dans les territoires ruraux. Cette recherche doctorale (financée par la Structure fédérative de recherche Agor@ntic) s’inscrit dans un cadre réunissant géographie (Université d’Avignon), psy- chologie environnementale (Université de Nîmes) et design (Université de Nîmes), ce qui constitue un cas relativement rare de transdisciplinarité. Nous postulons ainsi que les spécificités disciplinaire et philosophique propres au design portent en elles le potentiel d’actant, véritable « opérateur de la réalité sociale » (Levy et Lussault, 2013, p. 51), qui, en s’ancrant dans des territoires par le projet, peuvent contribuer à développer une conscience du risque inondation et de nouvelles compétences d’acteurs (ibid., p. 53) dans l’agir.

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LE DESIGN COMME FORME DE RECHERCHE