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Organisation de filière et logiques du choix du partenaire commercial

4.2. Des enquêtes auprès de professionnels de la transformation des blés et d’institutionnels au sein des pays du Maghreb ainsi que d’exportateurs

4.2.4. Description et caractérisation des échantillons enquêtés

Tableau 7: Nombre d’enquêtes effectuées par pays et par type d’acteur.

Acteurs/pays Tunisie Algérie Maroc

Acteurs étatiques 0 2 0

Acteurs privés Entreprises 4 13 2

Fédérations/syndicats 0 0 2

Total acteurs Maghreb 4 15 4

Acteurs internationaux (Français)

Négociants ou producteurs 3

Agence de promotion des origines 2

Ministère de l’agriculture et OCDE 5

Total acteurs français 10

Total acteurs interrogés 33

4.2.4.1. Tunisie

4.2.4.1.1.Description de l’échantillon :

L’échantillon des enquêtes effectuées en Tunisie est de cinq entreprises minotières dans un pays qui en comporterait entre vingt et vingt-cinq. Les entreprises enquêtées sont situées dans trois zones : Autour de Tunis et plus précisément du port de Radés (deux entreprises), à Sousse (deux entreprises) et à Gafsa (une entreprise). Sur ces cinq entreprises, quatre effectuent uniquement la première transformation du blé, et une seule la deuxième. Trois entreprises ont en plus de la fourniture du marché tunisien une activité d’export (pour une

entreprise l’export ne s’effectue que sur les produits de première transformation, les deux autres exportent des pâtes et du couscous). Enfin, une entreprise ne triture que le blé tendre les autres travaillent aussi bien le blé tendre que le blé dur. On peut considérer que cet échantillon est représentatif des minoteries tunisiennes, même si nous n’avons aucune entreprise enquêtée dans la zone de production (le nord du pays).

Dans ces entreprises nous avons rencontré le directeur de l’usine (une entreprise), le directeur de l’approvisionnement (une entreprise) ou le chef meunier (trois entreprises).

4.2.4.1.2.Caractéristiques des usines

Tableau 8: Caractéristique des usines de l’échantillon tunisien Minimum Maximum Moyenne

Écart type Total Capacité de transformation (t) 300 900 590 265 2 950 dont blé dur (%) 0 55 39 20 -dont blé tendre (%) 45 100 61 20 -Stock (t) 3 000 40 000 17 000 14 000 85 000 Stock (j) 10 50 29 16 -Main-d’œuvre 85 200 132 47 658

Les usines enquêtées représentent au total une capacité de trituration de 2 950 t/j répartie entre le blé dur (39 %) et le blé tendre (61 %), et une capacité de stockage de 85 000 t. soit 29 jours en moyenne (avec un écart type de 15 J). La plus petite usine est celle située à l’intérieur des terres avec des capacités de trituration de 300 t et de stockage de 3 000 t, les plus grosses sont les usines qui font également de la deuxième transformation.

Les stocks importants permettent en premier lieu la gestion de la qualité en permettant un classement des matières premières, ce qui facilite la mouture. En second lieu, pour les entreprises qui exportent, les stocks permettent de rassembler la quantité demandée pour les expéditions pour tout envoyer en une seule fois. Enfin, les capacités importantes de stockage

permettent aux industriels de stocker les matières premières de bonne qualité quand par hasard ils y ont accès.

Les usines situées en zones touristiques ont des regains d’activité lors des périodes touristiques (principalement l’été) où la demande en pain est plus importante.

4.2.4.2. Maroc

Au Maroc, nous avons interrogé deux entreprises minotières, une dans la ville de Casablanca et une autre dans celle de Safi. Ces deux entreprises transforment du blé tendre. L’une d’entre elles effectue seulement la première transformation du blé, et la seconde également une deuxième transformation. Nous avons également enquêté auprès de deux fédérations professionnelles, celle des minotiers et celle des négociants en céréales et légumineuses.

La Fédération des négociants en céréales et légumineuse rassemble la majorité des négociants marocains de céréales. Elle représente 95 % des importations de céréales et 80 % des récoltes (Source Fédérations des négociants en céréales et légumineuses). Le reste des importations de céréales, non couvert par les membres de l’association, est constitué par l’orge de brasserie et l’activité d’un ou deux provendiers qui importent pour leur compte. Cette fédération a été constituée en 2002 par regroupement de plusieurs associations. Elle regroupe une trentaine d’importateurs de blé. Elle sert d’interface vis-à-vis de l’administration auprès de laquelle fait un travail de lobbying.

La Fédération nationale des minotiers regroupe la totalité des entreprises minotières industrielles.

4.2.4.3. Algérie

4.2.4.3.1.Description de l’échantillon :

Les enquêtes en Algérie concernent 12 entreprises minotières et semoulières situées dans trois Wilayas (Préfectures). Les entreprises concernées par l’enquête transforment du blé dur exclusivement (pour deux d’entre elles), du blé tendre exclusivement (pour cinq d'entre elles) ou les deux (pour cinq d'entre elles). Elles effectuent toute la première transformation, c'est-à-dire la transformation du blé en farine dans le cas du blé tendre ou semoule dans le cas du blé dur et quatre d'entre elles effectuent également une deuxième transformation à partir de la farine ou de la semoule. Seules deux entreprises exportent une partie de leur production. Ce sont deux entreprises qui effectuent une deuxième transformation. Les entreprises exportatrices de notre échantillon exportent du couscous vers l’Europe, les États-Unis et l’Afrique.

Nous sommes également allés interroger l’OAIC, l’office étatique qui gère l’importation des blés subventionnés par l’État.

4.2.4.3.2.Caractéristiques des usines et administrations interrogées.

Tableau 9: Caractéristique des usines de l’échantillon algérien

Minimum Maximum Moyenne Écart

type Total Capacité de transformation (t) 180 2000 517 572 6204 dont blé dur (%) 0 100 36 37 -dont blé tendre (%) 0 100 64 37 -Stock (t) 800 85 000 11 169 23 831 122 831 Stock (j) 3 43 14 14 -Main-d’œuvre 29 800 157 215 1880

La taille moyenne des entreprises enquêtées est de 157 employés avec la plus petite des entreprises qui a 29 employés et la plus grosse 800. La capacité de trituration de notre échantillon est de 6204 tonnes par jour dont 64 % sont alloués au blé tendre, le reste étant pour le blé dur. La quantité moyenne de capacité de stockage est de 11 000 tonnes ce qui correspond à une durée de 14 jours d’activité. En fait, les entreprises minotières sont pour la plupart en situation de surcapacité, la durée de stock est environ le double de celle exprimée.

Les écarts types des capacités de transformation, des stocks et de la main-d’œuvre sont plus importants que les moyennes, ce qui exprime une forte dispersion de notre échantillon.

4.2.4.4. Les acteurs français.

Les acteurs français impliqués dans les exportations de blé vers les pays du Maghreb sont de deux types : des négociants en céréales, et des acteurs dont l’activité accompagne le commerce des céréales. Au niveau des négociants en céréales nous avons rencontré des traders ou des responsables de trois structures :

x La société In Vivo est une entreprise de négoce qui travaille principalement sur le « coût + fret » (95 % des opérations), le réceptionnaire se charge de décharger le navire, des contrôles douaniers et sanitaires ainsi que de livrer les industriels. Les 5 % restants consistent à amener la marchandise, la décharger et la stocker pour commercialiser en partenariat avec un importateur local. La totalité du commerce se fait sur des céréales en grain aussi bien en ce qui concerne le blé dur que le blé tendre.

x La société Granit travaille principalement avec la coopérative Episcentre et un minimum avec d’autres coopératives du coin. Episcentre est située loin de tout, donc s’est vue dans l’obligation de pérenniser des débouchés pour la production de ses membres au début des années 1990, années de surproduction. À cette époque la coopérative vend 50 % de la production de ses membres à l’intervention. Elle rachète granit en 2000. À l’époque la société qui a 30 ans est basée à Fontainebleau et est italienne. Ils la rachètent pour ses capacités logistiques en direction du bassin méditerranéen, en effet, la société possède des silos à port la nouvelle et à Sète. Le bassin méditerranéen est stratégique, car il y a un gradient

de prix nord-sud, il est donc intéressant de vendre au Sud. Le contrôle logistique est le nerf de la guerre. Granit vend en « Coût + fret » vers l'Italie avant tout, puis vers Algérie et Maroc (commence à travailler avec les marocains).

x Enfin, nous avons discuté avec monsieur Guillaume Duboin du groupement de coopératives Oxalliance.

En ce qui concerne les associations et institutions qui entourent le commerce des céréales françaises, nous sommes allés interroger des membres du ministère de l’Agriculture et de la pêche français du bureau des grandes cultures et également du bureau des politiques commerciales et extérieures communautaires du même ministère, ainsi que des membres de France Export Céréale à Paris et dans leur antenne de Marrakech :

France Export Céréale est une association fonctionnant via intercéréale. Elle a été créée par les producteurs de céréales pour promouvoir les céréales françaises en direction des pays tiers. Dans les années 1990, les producteurs réfléchissent à l'idée de produire de façon stratégique en fonction des pays cibles. France Export Céréale est une petite association mais qui rayonne vers les marchés clients par l'intermédiaire de 3 bureaux à l'étranger, un à Casablanca pour le Maghreb et L'Afrique de l'ouest, un au Caire pour le proche et moyen orient, et une enfin le dernier à Pékin pour le marché chinois. Ainsi, ils sont en relation régulière avec les clients auxquels ils présentent l'offre française par le moyen de séminaires rassemblant les opérateurs français et les opérateurs locaux. Ils font également des actions en partenariat avec les organisations de producteurs.