2.4 Dispositifs à nanotubes
2.4.2 Structures HGTS
2.4.2.2 Description des structures HGTS
2.4.2.2.1 Géométrie des dispositifs Les structures HGTS sont des structures de test
conçues pour l’étude de la croissance horizontale de nanotubes. Elles ont été dessinées et réalisées
sur des plaques de silicium de 200 mm de diamètre, en utilisant les technologies et matériaux
associés à la technologie CMOS « Front End » 180 nm. Chacune des puces de la plaque contient
environ 500 unités de test. Les unités de tests sont constituées de 2 électrodes conçues pour le
test électrique par la méthode dite 4 pointes, méthode permettant de s’affranchir des résistances
de contact entre pointes de test et électrodes. Ces unités de tests se distinguent les unes des
autres par leurs géométries de pointes, et par leurs distances inter-électrodes. Quatre géométries
de pointes différentes existent, comme l’illustre la figure 2.20 :
– plan – plan,
– plan – pointe,
– pointe – pointe,
– 4 pointes – 4 pointes.
Ces diverses géométries permettent d’avoir en théorie un nombre de nanotubes connectant entre
les électrodes plus ou moins grand. Les distances entre électrodes s’échelonnent de 200 nm à
5000 nm, avec 9 distances définies : 200, 250, 300, 500, 1000, 2000, 3000, 4000 et 5000 nm. L’intérêt
Fig. 2.20 – Images MEB des unités de test (a) plan – plan, (b) plan – pointe et (c) 4 pointes –
4 pointes. L’image (d) est une vue en coupe d’une unité de test pointe – pointe pour laquelle les
électrodes sont espacées de 200 nm.
de ces structures HGTS est la possibilité d’étudier de façon statistique l’influence de paramètres
comme la densité de nanotubes (fonction de la taille des électrodes) ou encore d’essayer d’évaluer
la résistance intrinsèque aux nanotubes (variation de la distance inter-électrodes)
D’un point de vue matériaux, les structures HGTS sont composées d’une couche de Si
poly-cristallin dégénéré (dopage de typep au bore) de 200 nm, déposé sur un bi-couche SiO
2CVD /
SiO
2thermique d’une épaisseur totale de 400 nm. Le substrat est en silicium non dopé.
2.4.2.2.2 Croissance sur les structures Deux échantillons (Carb-1 et Carb-2) ont été
étudiés durant cette thèse. Le dépôt du catalyseur est effectué sur les échantillons sous légère
incidence avec une rotation du porte-substrat afin de permettre le dépôt sur les flancs des
élec-trodes en silicium. Comme pour les croissances témoins un nettoyage de l’échantillon par voie
humide est effectué avant dépôt du catalyseur. Enfin, pour que la croissance ne s’effectue que
dans les zones d’intérêt, une couche inhibitrice de croissance est déposée sous incidence normale,
“masquant” le catalyseur sur la surface mais le laissant disponible sur les flancs des électrodes
pour catalyser la croissance (figure 2.21). Contrairement aux structures transistor le système
est parfaitement symétrique, ce qui semblerait présumer que les deux contacts soient de qualité
semblable. Nous ne ferons donc pas de distinction entre les contacts de départ et d’arrivée.
2.5. Conclusion 71
Fig.2.21 – Représentation de la structure en coupe et illustration de la technique de localisation
du catalyseur. La ligne verte représente la couche de catalyseur et la ligne orange représente la
couche inhibitrice.
sur les structures HGTS après croissance (la cartographie n’a été réalisé que sur l’échantillon
Carb-2). Les clichés MEB montrent une densité de nanotubes relativement faible et difficilement
observables (fig. 2.22), et la spectroscopie Raman a révélé la présence de nanotubes mono-paroi,
avec des spectres en bon accord avec ce qui a été observé sur l’échantillon pleine couche Si
monocristallin. On suppose par conséquent la présence majoritaire de nanotubes mono-paroi
(SWCNT) et minoritaire de nanotubes à peu de parois (FWCNT) entre les électrodes de silicium.
Fig. 2.22 – Images MEB de deux unités de tests (plan–plan et pointe–pointe) après croissance.
2.5 Conclusion
Nous avons expliqué dans ce chapitre quelques concepts propres à la croissance CVD, qui
permettent de justifier le choix des substrats utilisés, ainsi que certaines étapes de procédés
(oxydation/réduction du catalyseur). La préparation pour les échantillons à nanofibres a été
détaillée, et l’architecture des structures à nanotubes a été décrite. Dans un cas (structures
transistor) le choix est fait d’ajouter des électrodes de grille latérales pour pouvoir étudier les
barrières de type Schottky liées à la présence de nanotubes semiconducteurs. Dans le deuxième
cas (structures HGTS) un grand nombre de nanotubes était souhaité entre les électrodes mais
la caractérisation MEB des structures semblent montrer que ce n’est pas le cas. Pour les deux
types d’échantillons à nanotubes les objets obtenus après croissance sont de petits diamètres,
les croissances sont essentiellement composés de nanotubes mono-parois isolés ou se regroupant
en fagots. Le tableau 2.2 résume les différents type d’objets que ont été fabriqués et qui seront
caractérisés.
Objet Croissance Catalyseur Substrat Type de croissance
Nanofibre (CNF) verticale Ni TiN sommet
Nanotubes (SWCNT) horizontale Fe Si base
Nanotubes (SWCNT et
FWCNT)
horizontale Fe Poly-Si base
Tab. 2.2 – Tableau récapitulatif des différents objets étudiés.
La caractérisation de ces dispositifs fait l’objet des chapitres III et IV, où seront traités dans
un premier temps les dispositifs à nanofibres de carbone (chapitre III), puis les dispositifs à
nanotubes de carbone (chapitre IV).
Chapitre 3
Caractérisation des dispositifs à
nanofibres
Sommaire
3.1 Caractérisation électrique individuelle par AFM . . . . 74
3.1.1 Principe de l’AFM . . . . 74
3.1.2 La mesure SSRM . . . . 76
3.2 Analyse des résultats . . . . 79
3.2.1 Interprétation d’une acquisition SSRM . . . . 79
3.2.2 Analyse qualitative et quantitative . . . . 80
3.3 Evaluation des différentes contributions dans le mesure électrique . 82
3.3.1 Résistance intrinsèque . . . . 82
3.3.2 Contact supérieur . . . . 83
3.3.3 Contact inférieur . . . . 86
3.3.4 Somme des contributions et discussion . . . . 96
3.4 Validation du modèle / amélioration du contact . . . . 97
3.4.1 Recuit . . . . 98
3.4.2 Désoxydation . . . . 98
3.5 Exemple d’intégration : le via à nanofibre . . . . 99
3.6 Conclusion . . . 102
Cette partie est dédiée à la caractérisation des dispositifs à nanofibres de carbone dont la
structure a été analysée dans le chapitre précédent. Le but de cette étude est de caractériser ces
objets de façon individuelle afin de décorréler les phénomènes intervenant dans le transport des
électrons (résistance intrinsèque à la nanofibre, résistance des contacts) sur un système en
appa-rence simple : une nanofibre (objet 1D au comportement métallique) sur un substrat Si/Ti/TiN
(substrat 3D au comportement métallique). Le principe de la mesure AFM et plus
particuliè-rement de la mesure électrique vont être présentés dans un premier temps. Les résultats des
différentes mesures seront ensuite exposés et une interprétation des résultats sera proposée. Ce
chapitre se terminera sur la réalisation et la mesure de nanofibres intégrés dans des vias.
3.1 Caractérisation électrique individuelle par microscopie à force
atomique (AFM)
Dans le document
Fabrication et étude physique de dispositifs électroniques à nanotubes de carbone
(Page 71-76)