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RAPPELS PHYSIOLOGIQUES

I. DEFINITION DE LA CATARACTE

Jusqu’à la fin du 17e siècle, les oculistes et les traités d’ophtalmologie désignaient par le terme de « cataracte » une membrane tendue en avant de l’orifice pupillaire, « constituée de filets ou toiles qui se forment dans l’humeur aqueuse et qui peu à peu en s’épaississant empêchent les rayons de la lumière de pénétrer dans l’œil jusqu’à la rétine ».De son homonymie, elle est traduite comme étant « une chute d’eau » sur le fleuve, appelé 'déluge d'eau' par les arabes, et fut traduit en Latin par 'gutta opacta' ou 'cataracta'.[38]

Actuellement, elle est définie comme étant une opacification partielle ou complète du cristallin, responsable d’une baisse de l’acuité visuelle progressive. Son évolutivité est très variable.

II. EPIDEMIOLOGIE

Prés de 50% de la population de plus de 60 ans des pays développés, présentent un certain degré de cataracte qui caractérise la cataracte sénile ou cataracte liée à l’âge [39]. Elle peut survenir parfois beaucoup plus tôt, dés l’âge de 40ans : on parle alors de cataracte

présénile [40].

La cataracte est la première cause de cécité réversible dans le monde. Elle rend aveugles 16 millions de personnes par an et, est à l’origine de 50% des cécités réversibles en AFRIQUE et en ASIE. La chirurgie de la cataracte est l’acte le plus fréquemment réalisé de toutes les disciplines chirurgicales confondues [41].

III. DIAGNOSTICS POSITIFS

1. Signes cliniques [42,43]

La cataracte est d’évolution généralement progressive et bilatérale. 1.1. Signes fonctionnelles :

Les signes sont dominées par :

- Baisse de l’acuité visuelle avec une impression de voile ou de brouillard (vision de loin et vision de prés) ;

- Photophobie : crainte de la lumière due à une sensation visuelle pénible produite par la lumière.

- Diplopie monoculaire : un trouble fonctionnel que constitue la vision double d'un même objet.

- Achromatopsie : est une pathologie du système visuel qui se manifeste par une absence de vision des couleurs.

Progressivement, la baisse de l’acuité devient de plus en plus gênante et entrave les gestes les plus courants de la vie. Ce qui justifie une chirurgie.

1.2. Signes physiques

a. Inspection

Une leucocorie (si cataracte blanche) : C’est une opacité blanche occupant l’aire pupillaire. Elle représente le signe capital de la cataracte mure.

b.Examen ophtalmologique b.1.Explorations fonctionnels

b.1.1.Mesure de réfraction [43]

La mesure de la réfraction permet de déterminer l’amétropie éventuelle du sujet. C’est-à-dire l’anomalie de la puissance convergente de l’œil permettant de focaliser sur le plan rétinien l’image de l’objet observé. Elle fait intervenir la réfractométrie objective, toujours complétée par la réfractométrie subjective.

- Réfractométrie objective :

Elle mesure certains paramètres qui caractérisent les dioptres oculaires. - Réfractométrie subjective :

Son but est de corréler les valeurs obtenues de manière objective à la sensation visuelle du patient. L’objectif est d’obtenir, après correction, la meilleure acuité visuelle binoculaire de loin et de prés avec le meilleur confort visuel possible.

b.1.2.Mesure d’acuité visuelle [43,44]

La mesure de l’acuité visuelle objective la baisse de l’acuité visuelle. Elle se fera à l’aide de différents types d’échelles de mesure : échelle de Monoyer, échelle de Landolt et Armaignac, échelle de Parinaud chez les adultes et échelle de Pigassou chez les enfants. Ainsi, cela nous permettra de déterminer les caractères suivants:

- Sans correction, l’acuité est diminuée de loin, alors qu’elle est relativement conservée de près, permettant souvent encore la lecture ;

- Avec correction, l’acuité de loin remonte légèrement si la cataracte est nucléaire, l’opacification du cristallin entrainant un certain degré de myopie, dite "myopie

cristallinienne" ou "myopie d’indice".

1/Echelle Monoyer 2/ Echelle de Landolt. 3/Echelle de Parineaud.

b.2.Examen biomicroscopique à la lampe de fente

C’est un temps important permettant de poser le diagnostic et de préciser la topographie de la cataracte. Il se fera d’abord :

- sans dilatation : permettant l’étude de l’état cornéen, de la profondeur de la chambre antérieure, du reflexe photomoteur et de la mesure du tonus oculaire à l’aide d’un tonomètre,

- sous dilatation maximale : permettant de déceler les yeux à risque, source de gêne en peropératoire (dilatation de mauvaise qualité, présence de synéchies irido-cristalliniennes, état de le zonule, présence de pathologie associée à la thérapeutique lors de la prise en charge) et la localisation des opacités.

Des formes cliniques de cataracte pouvant être rencontrées [42] :

- Cataracte corticale : opacités (du cortex antérieur et postérieur) blanches, cunéiformes, parfois localisées à la périphérie du cristallin, respectant le centre et l’acuité visuelle ;

- Cataracte sous-caspulaire postérieure : forme particulière de cataracte corticale, affectant les couches postérieures du cristallin, centrale et donc rapidement invalidante sur le plan visuel, surtout en vision de près. Elle est peu fréquente chez le sujet âgé.

- Cataracte nucléaire : opacité centrale du noyau du cristallin, d’aspect ambré jaune orangé.

- Cataracte totale : blanche avec opacification de tous les éléments du cristallin. - Cataracte brune : très évoluée et invalidante.

b.3.Examen du fond d’œil

Cet examen se fait de façon bilatéral, soit par une lentille de Volk sans contact, soit au verre à trois miroirs de Goldmann avec contact. Cet examen est possible lorsque la cataracte n’est pas totale. Il renseigne sur l’état rétinien, en particulier le pôle postérieur. Ainsi, le résultat trouvé peut être un élément d’incertitude concernant la qualité de la récupération visuelle après chirurgie [42].

IV. EVOLUTION ET COMPLICATION DE LA CATARACTE

La cataracte évolue toujours vers une opacification croissante du cristallin, à une vitesse variable. En l’absence de traitement, l’acuité visuelle se dégrade chez 60 à 70 % des patients au bout de 2 ans [43]. Cette détérioration semble plus rapide chez les personnes souffrant de cataracte située au niveau de la capsule postérieure du cristallin et chez les personnes atteintes de diabète insulinodépendant [43].

A terme, la cataracte peut même aboutir à la cécité, lorsque le cristallin est totalement opaque [44]. D’autres complications peuvent survenir si la cataracte n’est pas traitée. Ainsi, dans de rares cas, on assiste à une augmentation brutale du volume du cristallin, qui peut être à l’origine d’une augmentation de la pression oculaire et par extension, d’un glaucome aigu [44].

Notez néanmoins que dans les pays industrialisés, la cataracte est bien prise en charge par une intervention chirurgicale, ce qui permet d’éviter ces complications. En France, il s’agit d’ailleurs de l’acte chirurgical le plus fréquent, avec plus de 500 000 opérations par an [45].