• Aucun résultat trouvé

RAPPELS PHYSIOLOGIQUES

I. RAPPELS ANATOMIQUES DU GLOBE OCULAIRE

1. Le globe oculaire

1.2.1. Anatomie du cristallin

1.2.1.1. Anatomie macroscopique

Le cristallin est une lentille biconvexe placée frontalement derrière la pupille et l’iris. Il est maintenu en position par le ligament suspenseur, la zonule, (reliant l’équateur aux procès ciliaires).

Le cristallin est un organe très particulier et est constitué de capsule, d’un cortex et d’un noyau. De nature épithéliale, il possède un épithélium antérieur qui prend à l’équateur, les caractères d’un épithélium germinatif qui produit des cellules durant toute la vie : les fibres cristalliniennes.

Cet épithélium antérieur tapisse la face postérieure de la capsule du cristallin, lame basale entourant le cristallin et est constituée de collagène de type IV. La capsule, structure élastique et résistance, dont l’épaisseur est variable en fonction de la région du cristallin. En avant, elle est uniforme et son épaisseur est de 12 à 21micrométre. L’épithélium cristallinien est situé e dessous de cette capsule. On le trouve uniquement à la face antérieure du cristallin jusqu’à l’équateur. Il est unistratifié. La capsule s’amincit légèrement en arrière et mesure à l’équateur environ 9à17micrométre d’épaisseur. Il existe un épaississement capsulaire en couronne à 3mm du centre. A ce niveau, le cristallin est attaché au vitré adulte par le ligament de Wieger, encore appelé ligament hyaloidocapsulaire.Ce ligament n’est pas un véritable ligament mais une zone d’adhérence circulaire d’environ 8 mm de diamétre.Cette zone correspond à la partie la plus antérieure du canal de Cloquet, vestige du vitré primitif.

Les fibres cristalliniennes dont le cytoplasme est constitué par un empilement très ordonné de grosses molécules protéiques, qui sont des cellules très allongées étendues d’une face à l’autre du cristallin. Au fur et à mesure de la formation de nouvelles fibres par l’épithélium, le cortex du cristallin se constitue tandis que les fibres les plus anciennes sont refoulées vers le centre du cristallin où, par le tassement, elles vont peu à peu former le noyau du cristallin [9].

Figure 3 : Coupe sagittale schématique du cristallin [9]

1.2.1.2. Anatomie microscopique

A l’échelle histologique, le cristallin est constitué d’une capsule périphérique, d’un épithélium situé sous la capsule au niveau de la face antérieure et des fibres cristalliniennes. Nous pouvons les décrire de manière ci-après [9]:

- La capsule cristallinienne ou périphérique : Rétractile et translucide, la capsule cristallinienne présente un aspect homogène anhiste sans fibres élastiques, en microscopie optique. En microscopie électronique et au fort grossissement, elle présente une structure lamellaire faite de fibrilles traduisant la stratification de plusieurs membranes basales. Cette structure est perméable à l’eau, aux ions, aux

petites molécules et aux protéines. En revanche, elle constitue une barrière pour les molécules de tailles égale ou supérieure à celle de l’albumine.

- L’épithélium est situé au niveau de la face antérieure du cristallin, il s’agit d’un épithélium simple. Les cellules présentent une forme aplatie dans la zone centrale, et au fur et à mesure qu’on s’approche de la région équatoriale les cellules s’allongent en hauteur et diminuent en largeur. Leur nombre total est de 760 000 cellules chez l’adulte. En microscopie électronique, la membrane plasmique est lisse dans la région basale et apicale. Latéralement, elle présente des interdigitations entre les cellules où des desmosomes les unissent. Le cytoplasme de ces cellules possède les organites habituels. Les techniques d’immunohistochimie mettent en évidence les protéines de son cytosquelette. Le noyau ovalaire parfois encoché occupe la position centrale, sa chromatine est fine et dispersée, comporte deux nucléoles, l’ensemble témoignant de l’activité cellulaire.

- Les fibres cristalliniennes constituent l’essentiel de la masse cristallinienne. Elles ont pour origine les cellules de l’épithélium antérieur qui ont basculé au niveau de l’équateur. Elles s’étendent toutes de la face antérieure à la face postérieure du cristallin. Elles sont aplaties, hexagonales, longues de 7 à 10 mm, et leur membrane cytoplasmique est caractérisée par la présence d’interdigitations et de « gap junction» représentant les moyens d’union entre les fibres cristalliniennes.

1.2.1.3. Rapports du cristallin

Ils sont définis selon leur topographie, comme suit :

1.2.1.3.1. Rapports antérieurs

La face antérieure du cristallin est en rapport avec l’iris par son orifice pupillaire qui est une zone cliniquement explorable. Le corps ciliaire est situé en dehors. La chambre antérieure est limitée en avant par la face postérieure de la cornée, en arrière par l’iris et le cristallin, en périphérie par l’angle iridocornéen [10].

1.2.1.3.2. Rapports postérieurs

Ils se font essentiellement avec le vitré en arrière, limité en avant par la hyaloïde antérieure qui adhère à la face postérieure du cristallin. Cette adhérence est appelée ligament de Wieger qui devient plus fragile chez le sujet âgé. En dehors de ce ligament, le cristallin répond à un espace rétro-zonulaire virtuel appelé le canal de Hannover [10].

1.2.1.3.3. Rapports latéraux

Le cristallin est maintenu dans sa position centrale par certaines fibres zonulaires. Ces fibres zonulaires s’insèrent sur les faces antérieure et postérieure du cristallin et l’arrime au corps ciliaire, puis lui transmet l’action du muscle ciliaire.

La zonule de Zinn constitue un anneau de fibres qui présente une forme triangulaire sur les coupes méridiennes du globe. Le sommet externe périphérique du triangle correspond à l’insertion de ses fibres sur le corps ciliaire au niveau de l’orbiculus et la corona ciliaris. Les fibres à direction radiaire se dirigent vers la région péri-équatoriale, dessinant ainsi les côtés antérieur et postérieur du triangle. Cet agencement des fibres zonulaires ménage un espace appelé espace de petit. Selon l’insertion des fibres, on décrit 4 types de fibres radiées [9] :

- Les fibres orbiculo-capsulaires postérieurs ; - Les fibres orbiculo-capsulaires antérieures ; - Les fibres cilio-capsulaires postérieures ; - Les fibres cilio-équatoriales.

Ces fibres sont dépourvues d’élasticité. Elles maintiennent le cristallin en place en exerçant à sa périphérie une traction plus ou moins importante. Elles sont constituées de micro-fibrilles. Les fibres s’insèrent, d’une part, dans la basale de épithélium qui recouvre le corps ciliaire, et d’autre part, dans la cristalloïde. La tension qu’elles exercent ainsi sur le cristallin dépend de l’état des muscles ciliaires et joue un rôle dans l’accommodation.