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De bonnes raisons

Dans le document JOANNE TATHAM (Page 69-73)

simplifier la vie à conserver des choses dont l'util ité et la nécessité sont loin d'être p rouvées ? Nous avons toujours de très bonnes ra isons, mais en creusant un peu, on finit par s'apercevoi r que certa i nes d'entre e l les (pour ne pas d i re la plupart), sont en fa it des excuses ... De fausses bonnes excuses ! Et comme vous pouvez le deviner, je ne suis pas épargnée par ce phénomène.

Voyons ensemble les principales « bonnes raisons » qui me servent souvent d'excuse, et q u i sont relativement fréqu entes chez la plu part des gens : « ça peut toujours servi r », ou « je vais perd re du poids et pouvoir porter ce vêtement à nouveau », ou

« je va is me remettre au [insérez ici un sport nécessita nt un équi­

pement quelconque] », etc.

Voi l à un grand classique. Pendant des a nnées, j'ai conservé des vêtements en trois tai l les différentes. j'a i en effet connu des variations de poids i m portantes qui se sont éta lées sur plusieurs an nées, au cours desquel les les vêtements trop petits (bizarre­

ment, ce sont ceux dont j'ai eu le plus de mal à me séparer !) sont restés au fond de mon a rmoire. j'ai également conservé une paire de rollers (et les protections associées) pendant trois ou quatre ans, rol l e rs que j'ai utilisés deux fois au cours de cette période . Idem pour d ivers équipements tels que des haltères, un stepper, ou des chaussures de course, q u i ont pris la poussière pendant des a nnées. Mais « on ne sait jamais, ça peut toujours servi r ! »

vi <lJ en choisissa nt de l'ignorer. Certes, ce n'est pas forcément problé­

matique de conserver des choses peu utiles chez soi, au cas où, tant qu'el les sont peu nombreuses ! Cela devient bien plus gênant lorsque l'on uti lise la même excuse pour un grand nombre d e choses. D'a utant qu'il existe d'a utres excuses.

« C'est un cadeau de LJ »

« C'est un cadeau de [insérez le prénom de quelqu'un qui est en mesure de s'apercevoir que vous vous êtes séparé de son cadeau]. »

Le « coup » du cadeau ... quel sacré piège ! Combien de fois vous êtes-vous vu offrir un cadeau que vous n'appréciiez pas trop sans oser, à juste raison, l'avouer à la personne qui vous le remettait ? On m'a un jour offert un sac à main a m usant, une sorte de c l i n d'œil. C e sac à main, je ne l'ai jamais utilisé, ce qui ne m'a pas empêchée de le conserver pendant au moins trois ans ! Même si je le trouva i s à mon goût, i l n'éta it a bsolument pas fonctionnel.

Je n'avais donc pas de vraie raison de le garder, si ce n'est qu'il s'agissait d'u n cadeau.

I l m'a u ra fa llu attendre des années et deux déménagements ava nt de d i re « ça suffit ! » et enfi n m'en séparer. Même si c'était très a imable à moi de vouloir ménager les éventuels sentiments de la personne q u i me l'avait offert, nos relations s'étaient distendues avec le temps et elle n'avait plus aucun moyen de savoi r si je l'ava is ou non conservé. Je l'avais essentiellement ga rdé parce qu'il faisait en quelque sorte partie du décor, et qu'à force je l'avais p ratique­

ment oublié. Et quand bien même nous serions restés proches, il y a fort à parier que l'auteur du cadeau aurait l u i aussi fini pa r l'oublier, et se serait parfaitement remis de la disparition de ce sac.

JOUR

B

voir à quel prix d'autres vendent un objet similaire, permet d'avoir

une esti mation correcte. C'est généra lement à ce moment-là que l'on réa lise que cet objet que nous gardons précieusement ne

quoi ne pas le mettre vérita blement à l'a bri, dans un endroit sécu­

risé, hors de votre domicile (où i l est proba blement mal conservé, et pou rrait être volé en cas de cam briolage) ?

<c C'est un souvenir »

I l est souvent très dél icat de se séparer des souvenirs qui nous semblent irrem plaça bles. Mais le sont-ils vraiment ? Et su rtout, le sont-ils tous ?

Lorsque ma mère a jeté ce qui m'avait fait office de « doudou »

pendant toute mon enfa nce, je l u i en a i un peu voulu. Je ne l'uti­

lisais plus, mais c'était u n souvenir p récieux à mes yeux. j'a urais voulu le garder pour pa rfois le toucher, le sentir ... Mais en réal ité, une vingta ine d'a nnées plus tard, i l me suffit d'y penser pour le voir. I l me suffit de me visual iser le tenant entre mes mains pour me souvenir de sa texture. I l me suffit de m'imaginer sentir son odeur pour ressentir des émotions que j'aura i s bien du mal à vous décrire. En fait, il n'a jamais quitté ma mémoire, ni mon cœur. Et je n'ai pas besoin de l'avoi r réel lement entre les mains pour raviver ces souvenirs.

vi <lJ

Possessions matérielles, sentiments et besoins

Ces « bonnes excuses » vous ra ppellent certainement quelque chose. Vous aussi, vous vous accrochez sans doute à certaines d'entre e l les pour justifier la conservation de certa ins objets, et ce, même si vous vous sentez vérita blement encombrés.

Ces excuses ne viennent pas de n u l le part et ne font pas de vous quelqu'un de su perficiel. El les sont liées à des senti ments, et répondent à des besoins. Le tout est de ne pas se laisser déborder entièrement : c'est une question d'éq u i l ibre.

M'accrocher à l'idée que quelque chose peut toujou rs servir, c'est aussi avoir peur de manquer de quelque chose.

Conserver des vêtements q u i ne sont plus à ma taille, c'est m'ac­

crocher à l'espoir de retrouver le poids de mes vingt ans.

Dire que je va is me remettre au sport, c'est affirmer que je n'ai pas baissé les bras et que je com pte reprendre ma forme et ma sa nté en main.

Garder un cadeau q u i ne me plaît pas, peut ven i r d'un désir de ne pas blesser, ou de garder une preuve d'affection ta ngi ble.

Penser que quelque chose vaut beaucoup d'a rgent, c'est peut-être le signe de la valeur senti menta le que l'on accorde à cet objet, d e la beauté que l'on y voit, o u encore l'espoi r d e posséder un trésor q u i pou rra un jour nous sortir de difficu ltés financières.

Conserver un objet en ta nt que souvenir, cela peut être la peur d'oublier ...

Bea ucoup d'espoir, de peu r et d'amour peut se cacher derrière ces excuses que nous nous trouvons ... Mais tous les objets peuvent­

i l s réellement garder i ntactes ces émotions ? Peuvent-i ls com bler nos vies, panser nos plaies, récha uffer nos cœurs ? Est-ce que, leur nombre croissa nt, notre bonheur et notre confiance en nous a ugmentent ? Je n'en suis pas si certaine.

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En fait, i l suffit pa rfois d'expéri menter la vie sans eux d u ra nt une d u rée déterminée pour se rendre compte que leur a bsence ne change rien.

Dans le document JOANNE TATHAM (Page 69-73)

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